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4,29

sur 9717 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman touchant qui monte en intensité au fil des pages pour nous embarquer au coeur du Burundi et du Rwanda pendant la période du génocide.

Gabriel nous raconte de sa vie d'adulte ses souvenirs d'enfant et ses racines africaines griffées par la guerre.

Je dois avouer que j'ai trouvé toute la deuxième partie du roman remarquable avec une charge émotionnelle extraordinaire. J'ai moins aimé en revanche la première moitié avec l'impression de tourner un peu en rond et de manquer un peu de repères.

Gabriel est un enfant innocent qui se fait percuter par la violence de la guerre.

Je suis très admirative de la façon dont l'auteur parvient à montrer comment la haine et la peur s'insinuent peu à peu dans les esprits et les coeurs des personnages.
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Ce premier roman a tant fait parlé de lui que lorsque je l'ai aperçu à la bibliothèque, je l'ai emprunté.

Les 1ères pages inauguraient déjà un beau moment de lecture : une belle écriture, de l'humour sous fond de société.
Puis retour en arrière, dans le pays d'origine le Burundi, le petit Gaby a 11 ans, en pleine construction de soi, à l'orée de l'adolescence mais de plain pieds encore dans l'enfance qui nous protège des réalités des adultes.

Gael Faye va utilise cette voix, ce regard semi-enfantin pour décrire son pays, son quartier, son impasse, ses couleurs, ses odeurs, ses bruits ...
Il gardera toujours ce même ton au sortir de l'enfance pour expliquer ses péripéties avec ses copains, la séparation de ses parents et l'espoir d'une réconciliation.
Et toujours, ce même regard à la limité de cette adolescence pour évoquer les révolutions de son pays, la démocratie avortée, la guerre civile du Rwanda voisin qui s'insinue dans son pays, le racisme, ...

Gaby a 11 ans mais il va grandir, mûrir plus vite qu'il ne l'aurait voulu en prenant conscience de l'impact des remarques lancées comme des piques qui se transformeront en machettes sanglantes, donnant du sens aux murmures des adultes, aux absences nocturnes, aux silences glaciaux avant les tourbillons de violences.

Et l'exil ... et le retour ...

A lui maintenant de faire face à ses démons, aux blessures physiques, psychologiques, à la folie irréversible qui emportent les amis, la famille, des générations entières.

Petit pays c'est l'incompréhensible qui tombe sur les épaules d'un garçon qui volait les mangues qui chez les voisins dans son impasse protégée entourée de diplomates, de famille métissée.
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Le Burundi est ce Petit pays d'Afrique centrale voisin du Rwanda, de la République Démocratique du Congo et de la Tanzanie. Parmi les importantes ethnies qui le peuple, il y a les Hutus et les Tutsis. Ce qui oppose ces deux populations, ce n'est pas leur territoire parce qu'elles vivent dans le même pays. Ce n'est pas leur langue puisqu'elles parlent la même langue. Ce n'est pas non plus leur Dieu puisqu'elles croient au même Dieu. Mais alors quoi ? S'ils partagent autant de points communs, pourquoi Hutus et Tutsis se font-ils la guerre ? « Parce qu'ils n'ont pas le même nez. « (p.10, extrait du prologue). Ah bon ?! Même si le petit Gabriel trouvait cette affaire bien étrange, il était alors loin de se douter que cette « simple différence de nez » pouvait avoir des conséquences aussi tragiques. Il avait dix ans et vivait avec ses parents (père français et mère tutsi) et sa soeur Ana dans un quartier de Bujumbura lorsque les conflits inter-ethniques augurant le génocide rwandais, ont éclaté suite aux élections présidentielles burundaises de 1993 et au coup d'état. A l'époque, ce qui comptait le plus pour lui, c'était les copains, c'était fumer en cachette dans le vieux combi Volkswagen de l'impasse, c'était boire des Primas au Cabaret, c'était voler les mangues de la vieille Economopoulos, c'était en fait jouer les caïds du quartier... Il y avait aussi sa correspondance secrète avec Laure, la petite française qui le rendait heureux... Mais peu à peu, de façon insidieuse, l'insouciance enfantine de Gabriel a laissé place à la peur. Une peur sourde et lancinante dont il ne savait que faire et qui a fini par lui voler son innocence...

Bien que fictif, ce remarquable récit de Gaël Faye s'inspire de faits réels et d'éléments autobiographiques. Peu importe que l'auteur-compositeur-interprète burundais ait vécu ou non les événements relatés. Ce qui touche, qui bouleverse dans l'histoire de Gabriel, c'est aussi bien ce qu'elle raconte que la façon dont elle est racontée. La tragédie rwandaise est tristement connue mais quid du drame burundais pour lequel les défenseurs des droits humains dénoncent encore aujourd'hui une « dynamique génocidaire » ? Faisant la lumière sur l'existence et la situation politique désastreuse du Burundi, ce Petit pays est un criant chant d'amour composé par Gaël Faye pour son pays natif-natal. Récit d'une enfance heureuse trop tôt gâchée par une actualité politique catastrophique, Petit pays propose un scénario d'une grande finesse placé sous le registre des émotions : tendresse, colère, révolte, tristesse, injustice, incompréhension... tous ces sentiments qui se bousculent pendant la lecture et qui sont servis par une écriture puissante et efficace font de ce premier roman une vraie réussite. Si ce n'était l'utilisation parfois abusive de belles formulations et les réflexions à mon sens, trop poussées pour un enfant de 10 ans (même sentiment que pour l'Arabe du futur de Riad Sattouf), ce Petit pays de Gaël Faye qui fédère la quasi totalité de ses lecteurs, mérite amplement son succès. Pour ces raisons mais aussi pour sa « dimension littéraire et mémorielle », Petit pays est un titre à découvrir de toute urgence et son auteur, une plume à suivre...
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Prix du roman FNAC, en lice pour le Goncourt et le Médicis ! le succès de ce roman n'est pas usurpé. On devine dans ce récit très touchant des éléments autobiographiques de l'enfance de l'auteur au Burundi au début des années quatre-vingt dix. Une enfance heureuse dans un vert paradis, avant que ne se disloque son petit pays précipité dans le désastre sanglant de la guerre en 1993 et l'absurdité des étiquettes posées sur des frères et soeurs de toujours « tutsis » « hutus », « nous d'un côté et, de l'autre, des ennemis ». C'est en marge de cette fureur que le petit Gaby découvre à onze ans la littérature « je cherchais d'autres réels plus supportables, et les livres, mes amis, repeignaient mes journées de lumière. » A trente ans il écrira ce livre pour renouer avec « la topographie d'un lieu, l'anfractuosité de l'environnement ». Mais alors quel est ce lieu ? Quel est ce « Petit Pays » ? Est-ce le Burundi ? Est-ce l'impasse du bonheur et des amitiés enfantines ? Ou l'enfance elle-même dont nous sommes tous exilés ?
Il faut saluer une écriture remarquable, par moment elle m'a rappelé celle de le Clézio par sa sobriété et ses évocations lumineuses, c'est dire à quel point je l'ai appréciée !
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Cela commence par un récit du paradis vert de la préadolescence dans une Afrique lumineuse, presque sensuelle. Gaby et sa petite bande de copains s'essayent aux premières cigarettes, aux petits coups en douce dans un quartier habité par des populations mêlées. Des vols innocents de mangues à une vieille femme grecque, des rêves de voitures flamboyantes, quelques bagarres entre garçons. Puis sans coup férir, arrivent la violence, la guerre, l'opposition ancestrale entre les Hutus et les Tutsis, entretenue par l'ancienne puissance coloniale. Et tout bascule en tragédie.
Prix Goncourt des lycéens, le premier roman de Gaël Faye a la grâce absolue d'exprimer avec autant d'élégance et de force l'insouciance de l'adolescence que les horreurs des massacres d'un pays et de familles disloquées à jamais.
Dans ce carnage apparaissent quelques livres et la découverte de la lecture comme promesse de sauvetage. L'effet est saisissant.
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Chronique d'une enfance au Burundi, il y a tout dans ce court roman.
Une extrême douceur au début, puis la lente descente aux enfers au fur et à mesure que l'innocence s'enfuit, que les regards se décillent, que la violence se réveille.

J'ai été charmée, puis bouleversée par cette chronique du meilleur et du pire, par le propos et par l'écriture fluide et délicate de Gaël Faye.

Touchée par la beauté de ce texte, mais aussi, un peu découragée face à ce constat implacable de la violence inhérente aux hommes :
« On vivait sur l'axe du grand rift, à l'endroit même où l'Afrique se fracture. Les hommes de cette région étaient pareils à cette terre. Sous le calme apparent, derrière la façade des sourires et des grands discours d'optimisme, des forces souterraines, obscures, travaillaient en continu, fomentant des projets de violence et de destruction qui revenaient par périodes successives comme des vents mauvais : 1965, 1972, 1988. Un spectre lugubre s'invitait à intervalle régulier pour rappeler aux hommes que la paix n'est qu'un court intervalle entre deux guerres. »

Un coup de coeur, à partager…
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Enfant privilégié, né d'une mère rwandaise et d'un père français, Gaby, 10 ans, vit au Burundi. Sur fond de guerre, il nous fait partager ses amitiés enfantines, ses jeux, ses joies, mais aussi ses peurs.

La première partie du roman exclusivement dédiée à la description des journées de la vie quotidienne du héros m'a paru un peu longue (ai-je perdu mon âme d'enfant ?). Plus que ses aventures insouciantes avec sa bande de copains, j'aurais aimé que l'auteur en profite pour nous entraîner plus loin dans la découverte de ces pays et de leurs richesses.

En revanche, la dernière partie où se dévoile toute l'horreur du génocide ne m'a pas laissée indifférente, loin s'en faut. Comme la mère de Gaby, qui, pour effacer les traces de sang des petits corps de ses neveux, va jusqu'à gratter le sol avec ses ongles, elle finira par sombrer dans la folie, comme ces enfants entraînés malgré eux dans la haine, traumatisés à jamais...Il est difficile, pour qui ne l'a pas vécu, de s'imaginer l'impact que de telles atrocités peuvent avoir sur l'ensemble d'un peuple.

En tout cas, ces temps troublés marqueront pour Gaby la fin d'une enfance heureuse.

Grâce à une écriture simple et imagée, Gaël FAYE nous emmène facilement dans cette Afrique belle, lumineuse et terrifiante à la fois.
Avec Petit Pays, livre que j'ai découvert bien tardivement, il signe là un beau premier roman où se confrontent deux extrêmes, la beauté (naïveté de l'enfance) et l'horreur (violence de la guerre).


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‪Un roman qui prend aux tripes, on en ressort la gorge nouée. L'histoire d'un paradis qui se fracture, d'une enfance qui s'échappe. L'écriture est poétique, visuelle, sensorielle. La perte de l'innocence de Gaby à cause du génocide au Rwanda est asphyxiante.
‪Poignant. Nécessaire. ‬
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Si je ne devais retenir qu'une chose de ce roman, c'est le talent de Gaël Faye pour créer une connexion directe entre la mémoire de son personnage et son lecteur. La langue est simple mais directe, belle et surtout d'une authenticité frappante. En gros, il a les bons mots, là, dans l'instant.

Gabriel va retourner dans ce petit pays qui l'a vu grandir, le Burundi. La cueillette des mangues, les moments passés dans le combi du terrain vague, les histoires incroyables des copains, un vélo volé, la lettre d'une correspondante… Enfant, il se souvient d'un paradis terrestre. Mais l'histoire va mettre un point d'honneur à le faire grandir trop vite. Lui qui pensait juste être un gosse, ami avec d'autres gosses, découvre soudain qu'il existe une infinité de nuances pour décrire les êtres humains. Des mots étranges comme « Hutu » ou « Tutsi » apparaissent tout à coup, de simples mots qui entendent régir à présent son monde. Et peu importe que Gabriel refuse se choisir, de se définir… On ne lui en laissera pas le choix. Et peu importe où il ira, il faudra expliquer d'où il vient, « qui il est », même si ça n'a aucun sens au fond.

Drôle, touchant, et puis terrible aussi, Petit pays est un vrai bon bouquin qui mérite amplement tout le bien qu'on en dit.
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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L'auteur, Gaby, retrace son enfance au Burundi, entre son père petit entrepreneur d'origine française, sa mère, Yvonne, tutsie et sa soeur Ana. Les jeux d'enfants avec ses amis : Gino, Armand, les jumeaux dans l'impasse qu'ils habitent et qui est le théâtre de leurs frasques. Puis ses parents se séparent et il reste vivre avec son père mais voit régulièrement sa mère. le pays aussi se sépare en 2 : les tutsis et les hutus avec la haine qui monte et le drame qui se prépare. Sa famille, ses amis, ses voisins, tout le monde va être touché par le massacre, jusqu'à la mort ou la folie. Même Gaby ne sortira pas indemne de cette tragédie et sera malgré lui acteur de celle-ci. Il devra se réfugier avec sa soeur en Belgique sans ses parents et ne retournera que 20 ans plus tard dans son pays de naissance. La guerre aura fait son oeuvre et il n'y retrouvera que les séquelles d'un génocide avec ses morts et ses mort-vivants car comment peut être encore vivant après un tel drame. Tout sera détruit de son enfance, ses amis, sa famille, son pays, ses voisins mais lui ne sait pas encore ce qu'il deviendra après tout cela.
Ils ont le même pays
Ils ont la même langue
Ils ont la même religion
Mais ils n'ont pas le même nez
Ils se font la guerre à cause d'un nez.....
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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