L'intrigue de ce premier tome de la nouvelle et dernière trilogie des Chroniques de Krondor ressemble un peu à ce que l'on peut trouver dans L'Histoire sans Fin, par exemple, où le Néant menace toute l'intégrité de l'imaginaire et de la féerie. C'est un peu la même chose ici, sauf que le Néant, ou Noirceur, agit sur différents niveaux et possède des exécuteurs tout à fait tangibles et redoutables pour poursuivre et exterminer ses ennemis. En fait, on ne sait toujours pas ce qu'est vraiment cette Noirceur, ni ce qu'il y a au-delà, si ce n'est que les Terreurs semblent en faire partie intégrante.
Les Terreurs, souvenez-vous, ce sont ces créatures infernales que même le plus grand mage de son temps et le dernier des Seigneurs-Dragons n'ont pu défaire que difficilement en n'en affrontant qu'une seule. Et bien là, il y en a apparemment bien plus qui attendent le signal pour pénétrer dans Midkemia et faire des ravages, comme chez les démons précédemment. de quoi nourrir nombre de craintes pour nos personnages favoris, surtout quand on constate à quel point les liens sur lesquels ils comptaient pour être avertis sont fragiles et aisément manipulables.
Quoi qu'il arrive ce ne sera pas seulement la fin d'un cycle, à l'issue de cette Guerre du Chaos, mais bel et bien la fin possible de tout ce qui existe et de tout ce qui est dans l'univers fantasy de
Raymond E. Feist. C'est assez émouvant de se retrouver aux portes du grand final, enfin, après tant d'années et de générations parcourues dans les pages des différentes sagas composant l'histoire de cet univers...
Le contexte géo-politique revient sur le devant de la scène ce coup-ci, ce qui est une amélioration selon moi. En effet, je déplorais déjà l'absence de contexte ''mortel'' dans les enjeux des deux précédentes sagas, et là je suis ravi de constater que l'on revient un peu plus en détail sur les relations entre les différentes nations et entre les personnages non-magiques que l'on va devoir suivre. Feist semble, pour le moment en tout cas avec ce premier tome, revenir aux sources de ce qui a fait son succès, et ce n'est pas pour me déplaire. Vivement la suite !