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sur 1373 notes
En 1876, le gouvernement américain décide d’éliminer des tribus indiennes. Il faut faire de la place pour les colons blancs et les chercheurs d’or.

Seules quelques femmes blanches réchappent du massacre perpétré par l’armée américaine. Ces femmes, volontaires ou engagées de force, font partie du programme d’intégration des Cheyennes, mille femmes blanches contre mille chevaux, un pacte conclu entre le président Grant et le chef Little Wolf. Imaginés par Jim Fergus, leurs journaux intimes expliquent leur immersion dans le monde des indiens, et révèlent leur désir de revanche et du châtiment des coupables après les terribles combats.

Ce livre, un hymne à la liberté et à la nature, est un formidable hommage aux femmes, à leur solidarité, à leur courage et à leur pugnacité. Bien que romancé et écrit du point de vue des femmes blanches, c’est aussi un récit historique qui témoigne de la résistance des dernières tribus amérindiennes libres qui luttent sans ignorer que leur sort est déjà scellé.
Merci à Babelio et aux Éditions du Cherche midi pour cette belle rencontre avec un livre et son auteur éminemment sympathique.
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J'avais qualifié le roman Mille femmes blanches de lecture "agréable, distrayante" mais j'avais regretté un récit trop caricatural pour que j'adhère totalement. Certes, Jim Fergus a de grands talents de conteur, les péripéties font de ce titre une lecture qu'on avance avec beaucoup de plaisir, d'autant que les grands espaces dans lesquels se déroule l'action sont très bien rendus. Mais j'étais globalement restée sur ma faim, trouvant que les ingrédients de base auraient permis un meilleur résultat. Lorsque j'ai su que l'auteur avait écrit une suite, j'ai tout naturellement souhaité la lire.
Un grand merci à Babelio et aux éditions du Cherche Midi de m'en avoir donné l'occasion. Et cerise sur la gâteau, d'avoir organisé une rencontre avec l'auteur. Rencontre qui fut très intéressante, avec un écrivain simple, authentique et qui a répondu avec beaucoup de naturel à toutes les questions.
J'ai été très étonnée d'apprendre que Jim Fergus avait écrit une suite puisqu'il avait fait disparaître presque tous ses personnages à la fin de Mille femmes blanches. Il a expliqué ne pas en avoir eu l'intention initialement. C'est en parcourant les lieux dans lesquels se déroule son intrigue, ces fameux grands espaces qu'il aime, qu'il a eu envie, plus de quinze ans plus tard, de poursuivre son histoire.
Si le début, très lent, ne m'emballe pas, l'intérêt monte crescendo.
L'auteur dresse de beaux portraits de femmes, tant du côté des femmes blanches que des indiennes. Les personnages sont vivants et très crédibles.
Le mode de vie des indiens est bien mis en valeur. On sent tout l'amour que Jim Fergus porte à ces tribus.
L'auteur a dû faire un énorme travail de documentation pour que son récit, fictif, ait une véritable assise historique et cela le rend très prenant.
L'auteur a prévu un troisième tome dans lequel les croyances des indiens seront encore davantage exploitées : tant mieux, parce qu'on a envie d'en savoir davantage.
Proches de la nature, ceux que les blancs ont vite fait d'appeler "sauvages" ont une grande richesse spirituelle. Leur affirmation "Le monde véritable se cache derrière le nôtre." signifie que nous ne comprenons et ne voyons que la surface des choses. Peut-être devrions-nous faire nôtre cette belle devise et faire ainsi preuve d'un peu plus de modestie ?
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Quelques femmes blanches qu'on dirait "peu fréquentables" sont envoyées dans les grandes plaines des États-Unis, sur les territoires cheyennes. Là elles rencontrent deux soeurs , Meggie et Susie Kelly, qui ont elles aussi fait l'objet de ce "transfert" quelques années plus tôt. Ces soeurs au parler fleuri n'ont elles qu'une idée en tête : tuer du soldat américain pour se venger d'une attaque de l'armée sur leur camp ; attaque qui a coûté la vie à leurs amis et leurs enfants...

C'est un roman très descriptif que nous offre Jim Fergus. Grâce aux différentes voix de ces personnages , toutes très crédibles, le lecteur assiste aux changements et assimilation de ces femmes à leur tribu d'adoption.
Toutefois, on ne peut décemment pas s'arrêter à cet aspect tant ce roman est riche dans ce qu'il nous dit de l'être humain.

C'est un roman qui à travers ces destins atypiques nous parle de l'émancipation des femmes dans nos sociétés occidentales du 19ème siècle - sort peu enviable, il faut en convenir. Toutes les femmes à qui l'auteur donne une voix sont en effet des parias pour la majorité d'entre elles, mais pourquoi ? Parce qu'elles ont osé s'affirmer ou contrer l'ordre patriarcale ? Parce qu'elles sont nées du mauvais côté de l'échelle sociale ? Ou peut-être plus simplement parce qu'à leur époque il est si aisé de se débarrasser d'une femme en lui accolant des étiquettes telles que "folle" ou "criminelle" qu'on s'encombre bien peu de la "vérité" ?
En passant du côté des 'sauvages', chacune d'elle a l'occasion de donner sa version des faits, de laisser sortir ses frustrations face à cette société qui les dénigre ; et bien sûr, c'est une occasion de recommencer une nouvelle vie, si ce n'est plus libre, moins contraignante.

En cela, le roman de Jim Fergus est un roman profondément américain : une histoire dans laquelle les personnages peuvent se ré-inventer, repartir de zéro. Un nouveau départ matérialisé par le 'baptême' du nom cheyenne : quoi de plus américain ?
Ce roman, c'est aussi une quête, une quête de soi, des origines avec un retour aux sources qui passe (bien évidemment ! car on est dans du 'made in the USA') par la route - vers l'Ouest, of course !

La Vengeance des mères nous amène aussi à un questionnement sur la compassion face à l'inhumanité de nos semblables, sur l'expérience de l'être humain face à l'adversité lorsque nous sommes poussés dans nos retranchements les plus intimes.
Bien sûr, la notion même de "sauvagerie" est bien mise à mal, mais ça, c'est un thème assez attendu dans un tel contexte et finalement assez classique même dans la littérature améridienne (comme chez Louise Erdrich ou Sherman Alexie pour ne citer qu'eux).

Mais ce que je retiens surtout, ce qui m'a peut-être le plus touchée, c'est que le roman de Jim Fergus parle d'espoir : l'espoir de se venger de ceux qui nous ont blessé, l'espoir d'une vie meilleure dans laquelle nous sommes absous des erreurs que nous ne pouvons pas nous pardonner, ou encore l'espoir que la personne qu'on aime nous revienne saine et sauve.
Alors oui, la vengeance, une chose que la morale chrétienne proscrit, mais finalement, se venger, est-ce que ce n'est pas aussi ne jamais cesser de résister ?
Nous direz-vous le contraire monsieur Fergus ?

Pour finir, un immense merci s'impose à Babelio et aux éditions du Cherche midi pour ce moment de lecture qui m'a transporté bien loin d'ici ...
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La Vengeance des mères est la suite de Mille femmes blanches.

Rompant la parole donnée, l'armé américaine a massacré la tribu cheyenne de Little Wolf, et avec elle une bonne partie des premières femmes blanches que le chef indien avait échangées contre des chevaux. Quelques unes ont survécu, comme les jumelles Margaret et Susan Kelly, qui sont bien décidées venger la mort de leurs proches et de leurs enfants. Elles sont bientôt rejointes par une petite troupe de jeunes femmes également envoyées vers l'ouest dans le cadre du plan d'échange juste avant que les hostilités reprennent. Parmi elles, Molly McGill, une forte tête...

Comme pour Mille femmes blanches, le texte de la Vengeance des mères est supposé être la transcription de carnets de notes de jeunes femmes participant à l'opération d'échange. Ici ce sont des cahiers à 4 mains, celles de Margaret Kelly, qui tient le crayon pour elle-même et sa jumelle Susan, et celles de Molly McGill.
Cet artifice place le lecteur au coeur de l'action, lui faisant partager au quotidien la vie des "femmes blanches" (dont une afro-américaine) insérées ou s'insérant dans la tribu, et donc indirectement celle des indiens, en bénéficiant de deux points de vue.
Au delà de la dimension épique du récit, Jim Fergus nous fait profiter de ses grandes connaissances du pays, des régions où se déroule l'action et des modes de vie des indiens au 19ème siècle. Il nous montre la porosité qui existaient entre les populations, certains blancs ou métis pouvant très bien vivre au milieu des indiens, tandis que des tribus indiennes pouvaient s'allier aux blancs contre d'autres tribus ennemies.
On peut certes reprocher à l'auteur un parti pris : dans son récit, il y a les agresseurs (les colons, soutenus par l'armée, qui cherchent à s'approprier toutes les richesses) et les agressés (les indiens, qui ne demandaient qu'à continuer à vivre comme avant). Dans Mille femmes blanches, cela était contrebalancé par la description des atrocités que les uns et les autres étaient capables de commettre. C'est un peu moins le cas dans ce second opus, où l'impression qui domine est celle de la fuite des indiens devant un envahisseur toujours plus présent et déterminé.

Construit sur le même schéma que le précédent, ce roman surprend moins. Mais la qualité de l'écriture en fait cependant un excellent livre.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Découvrir l'univers d'écriture de Jim Fergus relève du plaisir à l'état pur La vengeance des mères m'a permis d'y pénétrer, dire que j'en sors conquise ne vous surprendra sûrement pas . Suite de mille femmes blanches ce roman peut sans difficultés être lu indépendamment .
C'est courant mars 1876 que la cavalerie américaine attaque le camp d'hiver de Little Wolf . Un véritable carnage! Les Cheyennes sont exterminés, hommes, femmes et enfants, sans aucune pitié . Réussissant à s'échapper certains vont réussir à rejoindre le camp d'hiver des Lakotas . Leur chef Crazy Horse les accueille . Parmi ces rescapés des femmes blanches . Ce sont les premières épouses blanches envoyées dans les tribus indiennes en échange de chevaux donnés à la cavalerie. Parmi elles Margaret et Susie Kelly des jumelles irlandaises qui ont perdu leurs petites filles mortes de froid et ont décidé de se venger à n'importe quel prix . Elles seront bientôt rejointes par d'autres ,Molly McGill ,Lady Hall une aristocrate anglaise et sa servante Hanna Alford, Lulu Larue la petite française, Carolyn Metcalf, Astrid Nostergard la norvégienne, Maria Galvez la mexicaine . Toutes "recrutées " dans le cadre de ce programme Femmes blanches.
Seules richesses de Meggie, Susie et Molly les registres sur lesquels elles consignent leurs journaux . Ce sont ces journaux qui nous permettent de retracer cette année d'errance avec le Peuple avant le grand affrontement qui sera encore plus sanglant que prévu .
La plume de Jim Fergus vous entraîne, vous emporte dans la migration de ce peuple en mouvement perpétuel , mouvement inéluctable de fuite devant l'armée américaine qui a décidé son extermination.
Des figures de femmes extraordinaires, des personnages intemporels , une époustouflante histoire , un roman au plus près du réel .Bref un grand roman qui se lit sans reprendre haleine . Merci infiniment aux éditions du cherche midi et à Babélio pour cette splendide lecture
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Les femmes blanches offertes au peuple indien par les américains ont traversé l'enfer. Celles qui ont survécu ont su s'adapter à un autre monde, embrasser leur nouveau mode de vie et donner des enfants à leur tribu. Maintenant elles sont mères et elles vivent à nouveau la persécution et la pire des tragédies : perdre un enfant.

Les récits retrouvés sous forme de journaux intimes de leur tragédie nous racontent la lutte de ces femmes anéanties de douleur, à qui on a tout volé et qui seront guidées uniquement par l'instinct de vengeance. Dépossédées de leurs enfants elles n'ont plus que leur coeur de pierre alimenté de haine que seule la vengeance pourra consoler.
Les journaux de deux d'entre elles sont des condensés des atrocités vécues et de la lutte pour la survie. Ces femmes fortes, courageuses et pleines de ressources vont se regrouper et mettre toutes les chances de leur côté pour essayer de survivre, de se libérer, de se venger.
Ces femmes sont des héroïnes, et chacune à sa manière, avec son passé et sa personnalité gagnent nous coeurs.

Un roman riche en émotions où la culture indigène est joliment exploitée. L'écriture nature writing de Jim Fergus retrace les rites, les coutumes et nous émergent dans un monde à part.

Un beau roman vaut souvent mieux qu'un cours d'histoire. Surtout quand celui-ci permet à un peuple de faire avancer sa mémoire collective.


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Une suite aussi plaisante à lire que le premier "Mille femmes blanches".

Histoire et fiction se mêlent agréablement.
Pour ce qui est vrai, on appréciera la découverte de l'histoire et des coutumes des indiens Cheyenne à cette époque (fin 19ème), avec tous les drames subis par ces blancs avides de terres ou d'or. Les massacres, les batailles, les errances.
Coté fiction, on s'attache à ces femmes blanches dont le passé leur fait préférer vivre au sein de cette tribu. Une intégration qui se fait, peut-être, un peu trop facilement me semble-t-il (reproche que je faisais déjà au premier roman).
Mais on ne s'ennuie pas un instant à suivre leurs aventures et tout ça, dans de somptueux paysages.

Si Jim Fergus devait écrire un troisième opus pour nous conter ce que les indiens ont encore enduré après... je suis partante !
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Après que la lecture de "Mille femmes blanches" m'ait, il y a quelques années de cela, particulièrement enchantée, il m'a pris comme une lubie de vouloir en lire la suite. "Bien m'en a pris" !
Dans "Mille femmes blanches", l'auteur revient sur un accord passé en 1875 entre le président Grant et Little wolf, chef de la tribu Cheyenne. Celui-ci consistant à échanger mille femmes blanches contre autant de têtes de bétail, en vue, à terme, d'un "mieux vivre ensemble", pensaient les indiens.
Non contente de ne respecter aucun terme de ce contrat, l'armée américaine a persisté dans son animosité, n'a nullement renoncé à ses attaques tout aussi répétitives que belliqueuses, jusqu'à ce que bon nombre de femmes blanches, qui entretemps, avaient pris faits et causes pour leur nouvelle famille, voient mourir les enfants qu'elles avaient eus de leur époux cheyenne.
"La vengeance des mères" est une suite bien pâle de ce roman, et ce, pour différentes raisons.
Je n'ai pas reconnu la plume de l'auteur, et pour cause, puisque les faits sont relatés sous forme de journal, respectivement tenu par Molly Mc Gill et Margaret Kelly, laquelle Margaret ne connait que le langage de rue, ce que nul ne peut lui reprocher, puisqu'elle fut de tout temps livrée à elle-même. Là était le choix de l'auteur .
D'autre part, il se pourrait bien que je manque d'imagination, mais pas un instant je n'ai réussi à visualiser les paysages, pourtant décrits avec force détails, pas plus que je n'ai ressenti la violence des affrontements entre indiens et armée américaine. de surcroît, le titre n'est pas, me semble-t-il, en harmonie avec le contenu de ce roman. "La vengeance des mères" évoque une grande épopée, une armada de mamans"désenfantées" animées par un irrépressible désir de vengeance, mais il n'en est rien. Il est essentiellement question de Margaret Kelly et de sa soeur jumelle, qui ayant elles aussi perdu leurs enfants, prennent part aux combats, tuent et émasculent ... trois soldats. Cela m'a paru un peu réducteur, au regard du côté ronflant du titre choisi. Voilà un livre que j'ai lu avec distance, un livre qui n'a rien éveillé en moi, dont la fin est bâclée, tirée par les cheveux et plutôt improbable.
Je terminerai donc en citant une phrase toute faite, à savoir que "le mieux est l'ennemi du bien ". "Mille femmes blanches" se suffisait à lui-même, ne nécessitait pas de suite, et encore moins une suite si terne et ennuyeuse.
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Difficile de détacher le regard de cette fascinante photo de couverture, d'autant plus, qu'aux premières pages, l'auteur révèle qu'elle a été prise en 1878 et que cette jeune femme indienne s'est battue contre la 7e cavalerie.
Ici, ce sont les femmes qui sont à l'honneur. Ces guerrières de toutes origines qui vont venger leurs bébés tués lors du premier roman 'Mille femmes blanches'. Journaux intimes alternés par deux voix. Des anciennes connaissances sont présentes ainsi que de nouvelles recrues. le début est plein d'émotion. Quant à la fin, je me suis demandée si c'était bien le même écrivain. Cette partie racontée par l'éditeur est ennuyeuse au possible avec son histoire de véhicule. Pour l'ensemble, un bel hommage aux tribus indiennes, aux femmes et aux grands espaces.
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Comme le titre l'indique, ce deuxième opus qui fait suite à Mille femmes blanches joue sur la corde sensible maternelle.

Comme dans le premier tome, les portraits de femmes sont magnifiques et la vibrante colère de ces dernières va droit au coeur du lecteur.
On quitte à regret certains personnages féminins mais on ne boude pas notre plaisir en en découvrant de nouveaux au caractère tout aussi affirmé.
J'ai mis une demi-étoile de moins qu'au premier car j'ai un peu calé vers la moitié du roman, en raison d'une impression de déjà vu. Les cent dernières pages ont eu tôt fait de me réconcilier avec cette trilogie, tant le rythme et le suspense se sont emballés comme un cheval au galop.

J'ai déjà entamé le troisième tome et pour l'instant, j'en suis plutôt enthousiasmée.
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