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Parmi les « voyous » de génie de l'Art, il y a le belliqueux orfèvre et sculpteur Benvenuto Cellini et, surtout, l'un des plus grands inventeurs: Michel-Ange Merisi, dit le Caravage. Sa vie est à elle seule un roman, ce qu'a parfaitement intégré Dominique Fernandez, avec cette Course à l'abîme, autobiographie fictive qui raconte les errances à la fois géographiques et créatrices de ce peintre à qui l'on doit le clair-obscur, rien que ça !
Une pareille vie ne pouvait que donner, à condition de savoir l'écrire, un roman épique. Contrat rempli pour l'auteur.
Mais qui est ce Caravage ? Un peintre hors norme dont l'immense et tourmenté talent refuse les exagérations du baroque en lui opposant un réalisme saisissant. Et quelles que soient ses démêlées avec la justice, l'obligeant à une vie d'exil, tous, à l'époque, s'accordent à reconnaître en lui un artiste d'exception, tel un Giotto ou un Masaccio avant lui.
Cependant, le roman de Fernandez n'est pas une leçon d'art : il nous plonge dans le XVIe siècle finissant et le début du XVIIe, rendant avec exactitude l'atmosphère d'une Italie toujours souveraine en matière de création.
D'une écriture dynamique et non moins érudite, ce texte s'inscrit dans ce courant qui, depuis quelques années, rencontre un succès souvent mérité : les biographies romancées de peintres. Je pense notamment à La Passion Lippi de Sophie Chauveau ou Artemisia d'Alexandre Lapierre.
Une excellente introduction au Caravage à toutefois considérer pour ce qu'elle est : une fiction.
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Dominique Fernandez a mis son imagination au service d'une biographie romancée de Michelangelo Merisi dit le Caravage ( 1571-1610) avec un tel réalisme et une prouesse de reconstitution historique qui permettent de dévorer ce gros pavé de 700 pages comme un livre d'aventures.

Aventurier, le Caravage l'était surement par le tempérament belliqueux, le gout des excès, des bagarres et des débauches qui ont accompagné sa vie d'artiste. Cette existence dissolue l'entrainera pour le pire et le meilleur sur les chemins de Rome, de la Sicile et de Naples, dans l'Italie du 17ème siècle.

L'auteur met vraiment ses pas dans les chausses du peintre, en écrivant à la première personne, lui donnant une réalité romanesque, imaginant son parcours d'apprentissage, les années de galère et de doutes avant de devenir la coqueluche des princes de l'église. Un portrait d'ange maudit s'autodétruisant avec application pour sans doute mieux sortir le meilleur de ses tripes.

J'ai dévoré ce livre bourré d'anecdotes, érudit picturalement, incitant à la découverte minutieuse des oeuvres évoquées pour mieux en apprécier le contexte de création et l'analyse. C'est un excellent livre de vulgarisation artistique, visuel, tonitruant. L'inventivité de l'auteur se mêle sans incohérente avec l'histoire du siècle et l'oeuvre du maître du clair-obscur.
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Qui a lu son "Porporino" et s'intéresse à l'Italie baroque doit avoir lu aussi cette biographie du Caravage. Copieuse (+ de 700 pages), mais la courte vie de ce génie de la peinture (mort à 37 ans, sans doute assassiné) est des plus tumultueuses, sujette à rebondissements multiples
Or Dominique Fernandez n'a pas son pareil pour faire entrer le lecteur dans le foisonnement de l'Italie en ces temps là.
Lien : http://www.blogg.org/blog-36..
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En préparation de notre voyage en Toscane, Dominique Fernandez est encore la meilleure référence culturelle actuelle.

Biographie du Caravage.
L'Italie, 1600, Milan, Rome, Naples, La Valette, la Sicile …Rivalités entre les clans français et espagnols dans les Etats du Pape. Leçon d'histoire et de géographie, mais pas seulement. C'est surtout une leçon magistrale d'histoire de l'art et de lecture d'un tableau.
Le Caravage est un peintre que je ne connaissais que de nom. C'est donc une découverte. Découverte d'autant plus importante que la peinture du 17ème siècle me laissait indifférente. Alors que je me prépare à visiter les Offices je me suis passionnée par la description des tableaux. Importance des symboles dans la peinture religieuse, genèse d'un tableau, le peintre y place son imaginaire, ses amours, sa vision des personnages qui l'entourent. Les prêtres y lisent tout autre chose. Exégèse biblique de tous les détails. Symbolique des fruits, ceux qui indiquent le péché m'ont surprise : les cerises analogues des couilles, des fraises au contraire image positive de la vigne raisins noirs et raisins blancs. Analogie du Christ et de Dionysos …Détails sur l'éclairage, le clair obscur : typique du Caravage mais aussi commande en fonction de l'emplacement prévu du tableau dans l'église. L'auteur montre comment dès cette époque l'artiste sert de faire valoir à ses mécènes et joue un rôle politique de premier plan.
C'est aussi un roman d'amour, amours homosexuelles curieusement tolérées dans la société des cardinaux et des princes d'Eglise et en même temps flétries par l'Inquisition. le peintre marqué d'un chardon tatoué dans sa peau par l'Inquisition est poursuivi pour meurtre à Rome et provoque la vindicte du Grand Maître de l'Ordre de Malte en lui ravissant son favori. Malgré une certaine tolérance, le peintre provoque la tragédie et la met en scène. Analogie avec son personnage de Pasolini dans son roman que j'ai beaucoup aimé.


Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Il Caravaggio, peintre de génie à l'âme aussi claire-obscure que ses tableaux, a inspiré à Dominique Fernandez un roman fleuve qui nous entraîne dans le sillage de cet homme au tempérament bouillonnant, bagarreur et jouisseur. Qui exprime sa liberté en glissant dans ses tableaux des détails propres à choquer l'Eglise. A plusieurs reprises il connaîtra la prison en raison de ses provocations, et sa tête sera mise à prix à l'issue d'une bagarre dont son adversaire ne sortira pas vivant. Tour à tour adulé et honni, sa vie sera faite de périodes de faste grâce à des protecteurs épris de sa peinture, et de fuites pour échapper à une mort certaine. Une mort qui finira par le rattraper, sur une plage de Toscane, dans des circonstances qui demeurent mystérieuses.

A partir des quelques éléments biographiques connus sur la vie tumultueuse du Caravage, l'auteur tisse une trame romanesque empreinte de son amour pour le peintre, mais plus largement de l'Italie, où il a vécu un an lorsqu'il était étudiant. Cet amour se sent à chaque page, mais j'ai regretté que son écriture impeccable soit justement un peu trop académique. Pour parler crûment, je dirais que ce roman manque à mon goût de « tripes », de cette fièvre que l'on imagine emplir chaque jour de la vie de ce peintre sulfureux. Il faut attendre la toute fin du livre, lorsque Michelangelo (Michelangelo Merisi était le vrai nom du Caravage) retrouve enfin Mario, son amour perdu, pour que le roman se mette à vibrer. Or, Dominique Fernandez pouvait ici tout se permettre, contrairement aux biographes.
Il n'en reste pas moins qu'il a eu le talent impressionnant de construire son roman sur la base des tableaux du Caravage. D'imaginer ce que l'homme vivait, ce qui l'inspirait au moment où il peignait ses toiles. Il est d'ailleurs préférable d'avoir sous la main, parallèlement à celui-ci, un livre de reproductions de ses oeuvres. Cela leur donne un éclairage auquel on a envie de croire, même si l'on sait que tout cela - ou presque - n'est que fiction.



Lien : http://tassedethe.unblog.fr
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L'histoire romancée du Caravage, la description libre de l'art pictural de l'inventeur du clair-obscur, l'histoire d'un homme sans qu'on sache ce qui de l'Histoire ou du Roman l'emporte, donnent à cet ouvrage une force étonnante. L'artiste, l'artiste maudit, l'éternel insatisfait, le perfectionniste, qui présuppose son destin ou agit pour rendre sa vie conforme à cette condamnation, tout au long de ces pages nous accompagne dans ce qui ressemble à une épopée.
Après lecture, voir et mieux connaître Caravage semblent une nécessité. L'écriture est belle mais pas particulière, ni puissante. Aux détours de quelques phrases on mesure simplement que chercher à être ce que l'on voudrait être n'est pas chose aisée. Ce roman est aussi une belle description de la Rome de la fin de la renaissance, du rôle de l'Eglise et d'une belle description des moeurs de l'époque.
C'est surtout un personnage, il signore Merisi, dit Caravaggio, empreint d'absolu, un vrai personnage de roman dont on ne sait finalement pas ce qui relève de la légende ou de l'Histoire.
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