Parmi les « voyous » de génie de l'Art, il y a le belliqueux orfèvre et sculpteur
Benvenuto Cellini et, surtout, l'un des plus grands inventeurs: Michel-Ange Merisi, dit le Caravage. Sa vie est à elle seule un roman, ce qu'a parfaitement intégré
Dominique Fernandez, avec cette Course à l'abîme, autobiographie fictive qui raconte les errances à la fois géographiques et créatrices de ce peintre à qui l'on doit le clair-obscur, rien que ça !
Une pareille vie ne pouvait que donner, à condition de savoir l'écrire, un roman épique. Contrat rempli pour l'auteur.
Mais qui est ce Caravage ? Un peintre hors norme dont l'immense et tourmenté talent refuse les exagérations du baroque en lui opposant un réalisme saisissant. Et quelles que soient ses démêlées avec la justice, l'obligeant à une vie d'exil, tous, à l'époque, s'accordent à reconnaître en lui un artiste d'exception, tel un Giotto ou un Masaccio avant lui.
Cependant, le roman de Fernandez n'est pas une leçon d'art : il nous plonge dans le XVIe siècle finissant et le début du XVIIe, rendant avec exactitude l'atmosphère d'une Italie toujours souveraine en matière de création.
D'une écriture dynamique et non moins érudite, ce texte s'inscrit dans ce courant qui, depuis quelques années, rencontre un succès souvent mérité : les biographies romancées de peintres. Je pense notamment à
La Passion Lippi de
Sophie Chauveau ou Artemisia d'Alexandre Lapierre.
Une excellente introduction au Caravage à toutefois considérer pour ce qu'elle est : une fiction.