Au rythme des naissances et des décès, le destin des femmes se tisse, se mêle, se délie... Un cycle sans fin qui leur donne le pouvoir de combler le vide et l'absence par la naissance, la vie. Un roman grave et tendre, qui donne à ces femmes endeuillées la dignité et l'indescriptible beauté des attentes contrariées. Une véritable ode à l'amour, à la transmission et à la maternité.
Entre sourires complices et regards perdus,
Alice Ferney nous livre son plus bel hommage, nostalgique et tendre, aux femmes et à la vie, à leur destin sacrifié et à leurs désirs effacés. Une écriture fine et légère pour un roman bouleversant d'une grande gravité et d'une déroutante beauté.
Trois femmes :
la mère, Valentine, met au monde 8 enfants mais cinq meurent et une part au couvent, ce qui revient au même, ainsi que son mari :
Le récit se centre sur son fils Henri, qui imagine que si sa mère devient grand mère elle oubliera un peu cette série de deuils.
Il se marie donc avec Mathilde, qui comprend Valentine( elle même a perdu son père et a vu le chagrin de sa mère).
Mathilde met au monde 10 enfants.
Sa cousine et grande amie, Gabrielle a épousé Charles dans un mariage arrangé et met au monde 5 enfants, dont l'un meure et dont le mari aussi se noie sous les yeux de Gabrielle.
Et Mathilde meurt à la naissance de Marie sa seconde fille.
J'arrête là, étonnée de la complexité de ces femmes du début du XX siècle, heureuses dans leur chair avec leur mari (même quand il lui est choisi sans qu'elle l'ait vu auparavant), et avec leurs bébés.
Roman de femme racontant un aspect de la vie des femmes antiques, très beau dans le récit qu'en fait
Alice Ferney, célébration poétique de la chair, l'amour charnel, les accouchements, la violence aussi, et de l'âme par la profondeur, la sensibilité voire la spiritualité des personnages et celui de la différence (sociale et sexuelle) et de l'ouverture à l'Autre.