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sur 726 notes
Magnifique écriture qui évoque avec pudeur et sensibilité la douloureuse histoire de plusieurs générations de femmes qui se sont sacrifiées avec dignité et courage pour perpétuer le cycle de la vie. Au début du siècle, dans la bourgeoisie traditionnelle où les mariages s'arrangent, où la contraception ne s'imagine pas, les grossesses nombreuses sont la destinée attendue, souhaitée même pour accomplir le destin féminin, synonyme de fécondité. Les naissances contrebalancent les deuils fréquents. Les veuves survivent dans un renoncement remarquable, remplissant leur devoir de mères avec une élégance qui force le respect. Très belle lecture !
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Elégance des veuves, élégance de la langue, élégance du roman... On traverse un siècle, mine de rien, de mère en fille, de naissance en mariage, de mariage en naissance, on prend bien jeune le noir du deuil, deuil d'un enfant, deuil d'un époux. Et pourtant, la vie plus forte que tout, la vie qui passe, destin de ces femmes qui mettent des enfants au monde, qui en perdent, qui en marient.
C'est une ronde magnifique, un livre en nuances, comme une tenue de demi-deuil, toute en subtilité.
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Au rythme des naissances et des décès, le destin des femmes se tisse, se mêle, se délie... Un cycle sans fin qui leur donne le pouvoir de combler le vide et l'absence par la naissance, la vie. Un roman grave et tendre, qui donne à ces femmes endeuillées la dignité et l'indescriptible beauté des attentes contrariées. Une véritable ode à l'amour, à la transmission et à la maternité.
Entre sourires complices et regards perdus, Alice Ferney nous livre son plus bel hommage, nostalgique et tendre, aux femmes et à la vie, à leur destin sacrifié et à leurs désirs effacés. Une écriture fine et légère pour un roman bouleversant d'une grande gravité et d'une déroutante beauté.
Trois femmes :
la mère, Valentine, met au monde 8 enfants mais cinq meurent et une part au couvent, ce qui revient au même, ainsi que son mari :
Le récit se centre sur son fils Henri, qui imagine que si sa mère devient grand mère elle oubliera un peu cette série de deuils.
Il se marie donc avec Mathilde, qui comprend Valentine( elle même a perdu son père et a vu le chagrin de sa mère).
Mathilde met au monde 10 enfants.
Sa cousine et grande amie, Gabrielle a épousé Charles dans un mariage arrangé et met au monde 5 enfants, dont l'un meure et dont le mari aussi se noie sous les yeux de Gabrielle.
Et Mathilde meurt à la naissance de Marie sa seconde fille.
J'arrête là, étonnée de la complexité de ces femmes du début du XX siècle, heureuses dans leur chair avec leur mari (même quand il lui est choisi sans qu'elle l'ait vu auparavant), et avec leurs bébés.
Roman de femme racontant un aspect de la vie des femmes antiques, très beau dans le récit qu'en fait Alice Ferney, célébration poétique de la chair, l'amour charnel, les accouchements, la violence aussi, et de l'âme par la profondeur, la sensibilité voire la spiritualité des personnages et celui de la différence (sociale et sexuelle) et de l'ouverture à l'Autre.

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Publié en 1995 "l'élégance des veuves" est le premier roman que je lis d'Alice Ferney.
Dans ce court roman, l'auteure prend pour cadre la société de la haute bourgeoisie, conservatrice et catholique du début du XXème siècle pour nous révéler ce que fut la vie de plusieurs générations de femmes d'une même famille (Valentine, Mathilde, Gabrielle) qui ne cessèrent jamais de se dévouer à leur époux et à leurs nombreux enfants.

C'est un livre qui a suscité chez moi des sentiments assez contradictoires.
Si j'ai été séduit par le choix du sujet, par le portrait fait des femmes (on sent l'auteur très proche de chacune d'elles) au travers duquel transparaît tout un déterminisme social de l'époque, assez astreignant (les femmes se réalisaient alors dans le mariage, la mise au monde et l'éducation de nombreux enfants), j'ai été moins convaincu, pour ne pas dire plus, par le ton très lyrico-tragique de certains passages du roman notamment ceux de la mort du petit François dans les bras de sa mère Gabrielle et la mort en couches de Mathilde. Un parti pris de l'auteure (était-ce pour mieux rendre compte de la psychologie de ses personnages ?) que j'ai trouvé un peu déplacé surtout quand la mort vient à frapper.
Cette parenthèse refermée, "L'Élégance des veuves" reste pour moi un livre d'une vraie et belle sensibilité, à la prose et au réalisme assez remarquables.
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Dans ce court roman, Alice Ferney nous raconte le cycle immuable de la vie.
De naissances en décès, elle restitue l'énorme coulée du temps - des vies, des morts et des généalogies.
L'auteure déroule, dans cette chronique sociétale - bourgeoise, conservatrice et stricte - une série de destins dont les règles condamnent à une redoutable uniformité. Les jeunes filles sont fiancées, mariées, deviennent femmes, enfantent, et par le fait de la guerre, de maladies ou d'accidents deviennent des veuves qui, l'instant venu, transmettent à leur tour des secrets de chair et de sang.
Lignée de femmes, lignée de mères, lignée de veuves.

L'Elégance des veuves est un hymne au pouvoir fécondant de la femme, un hommage à ces jeunes filles, épouses et grands-mères accaparées par la force colossale de la vie : procréer.

Un psaume sensuel, tendre et grave, hanté par la mort mais où elle se dissout dans un éternel recommencement.
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A travers diverses générations, l'auteur nous entraîne dans la vie de ces femmes qui ont sacrifiée leur vie pour mettre au monde une multitude d'enfants.
L'évolution de la société emmène celles-ci vers d'autres vies.
Ni un roman, ni un essai mais plutôt l'évolution de la femme.
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Il était une fois, Valentine et Jules qui se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Il était une fois une jeune fille, une épouse, une mère, puis une trop jeune veuve, une belle-mère, une grand-mère. Il était une fois une femme, deux femmes, des femmes qui traversaient le siècle, chagrin après chagrin, joie après joie, toujours avec dignité, toujours avec élégance. D'elles on saura tout, d'elles on ne saura rien. De l'ivresse que procure la douceur d'une peau de bébé à l'infinie détresse provoquée par un deuil, leurs sentiments deviennent nôtres tandis que leur quotidien nous échappe.

Un texte raffiné, tout en pudeur et pourtant saisissant. Les mots d'Alice Ferney rendent les émotions tellement réelles, vivaces. Suffocantes. Plusieurs fois, la souffrance de ces femmes m'a broyé le cœur, comme si c'était la mienne, au point d'en avoir du mal à respirer.

Telle une perle, ce livre est sobre et délicat. Telles les veuves qu'il esquisse, il est touchant et élégant. Et malgré sa faible épaisseur, c'est un grand livre. Un vrai grand livre.
Lien : http://www.labiblidekoko.clu..
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Une peinture magnifique de la vie des femmes au début du XXème siècle. Je me suis vraiment régalée à lire ce roman superbement écrit par Alice Ferney, pour laquelle j'ai beaucoup d'admiration!
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D'Alice Ferney, j'avais déjà lu « Grâce et dénuement » qui m'avait transpercé le coeur. Quand je suis tombée sur « L'élégance des veuves » dans une boîte à livres, je n'ai pas hésité. Bonne pioche !
Publié en 1995, ce court roman semble sorti d'une autre époque, écrit comme aurait pu le faire Mauriac. Il y a d'ailleurs un peu de cet esprit fataliste et de ces ambiances lourdes dans ce récit de naissances et de morts… de vie en somme.
On ne peut pas dire qu'on passe un moment de franche rigolade mais la description des sentiments de deuil, d'amour, d'amitié et de maternité est belle et juste. Ceci rend le récit quasi intemporel.
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Comment décrire ce livre... C'est un livre court mais vous allez traverser des décennies. Ce livre est d'une grande douceur d'écriture. Pourtant les personnages passent et la vie n'est pas simple. Fin du XIXème début du XXème on aborde la vie de femmes (bourgeoises certes) avec un regard discret et pudique. Une écriture travaillée et subtile qui nous fait autant lire les mots qu'imaginer l'histoire. On oublie presque nos personnages tant on entend la voix du narrateur (ou narratrice n'est ce pas). C'est comme si en nous, femmes du XXIème siècle, il y avait cette compréhension innée de la société de cette époque. On accepte l'évolution au fil des générations sans précipitations et avec beaucoup de sagesse.
Je suis heureuse d'avoir lu ce livre, j'avais vu le film (Éternité) avant d'avoir lu le livre (chose que je ne fais pas habituellement) et je crois qu'à part la voix off (pas aussi forte que la narration du livre), le film a su montrer ce que les mots nous font ressentir dans le livre.
Je suis curieuse de lire d'autres livres de cette auteure, qui semble arriver d'un autre siècle ... c'est un compliment :)
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