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sur 7747 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Véritable phénomène littéraire mondial et à l'heure où la série télé événement arrive sur nos écrans, je me devais donc de me pencher sur cette histoire d'amitié hors du commun.

Cette saga en quatre livres raconte l'amitié extraordinaire qui unit Lila et Elena dans les années 50.

Ce premier tome se concentre sur l'enfance et l'adolescence de nos deux héroïnes et m'a captivé de bout en bout.

Elena Ferrante réussit l'exploit littéraire de reconstituer de manière flamboyante un quartier de Naples, une époque. le lecteur est tout de suite entraîné dans l'histoire de cette amitié à la fois hors du commun et complètement simple, à laquelle on peut s'identifier.

Le récit raconte l'apprentissage de ces deux amies si différentes et leur évolution au fil des mois. Des années. Leur destin évolue au sein également de l'histoire d'un pays, d'une ville et nous donne l'impression que le temps de cette lecture, nous vivons là-bas dans cet endroit pauvre de Naples. En effet, la vie du quartier est si bien rendue, tous ces personnages hauts en couleurs si bien décrits que tout nous paraît familier au bout de quelques pages.

Le livre a filé. L'écriture est passionnante et enlevée. Un récit fleuve. Qui détaille un quotidien. Un lieu. Une époque. Cela a parfaitement fonctionné sur moi. Un plaisir littéraire. Il faut saluer le travail de traduction car l'ouvrage est fluide, littéraire et passionnant.

Il ya des pétards mouillés parfois en littérature mais cet ouvrage n'en fait pas partie et mérite son succès ! Il faut vite que je me lance dans la suite des aventures de ces deux amies et que je tente peut être de regarder la série !

Vous l'avez vu ? Vous en pensez quoi ? Dites- moi, ça m'intéresse !
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Lina et Elena ou l'histoire d'une amitié prodigieuse par la façon dont elle se maintint au long des années d'enfance et d'adolescence, amitié tumultueuse et conditionnée par un environnement pauvre, par une communauté typique de l'Italie du sud de l'époque qui ne demandait qu'à s'épanouir économiquement, une communauté attachée à ses principes, ses valeurs, une société machiste, qui entretient les jalousies, la violence, les querelles et les inimitiés tenaces perpétuées par la société dans la société que forme le groupe d'enfants qui deviendra une bande d'adolescents qui, si elle veut croire en un avenir prospère, n'en reflète pas moins la réalité sociale de l'époque.

On constatera d'ailleurs, que les tensions dans ce groupe proviennent de beaucoup plus loin, d'un temps où la génération des parents a connu elle aussi des déchirements liés à l'économie, la guerre, et à entretenu de vieilles querelles.

Pas facile de grandir et d'évoluer pour nos deux héroïnes, l'une bruyante, ardente, mais impuissante à gérer sa vie comme elle l'aurait entendu : Lila, surdouée, faite pour les études, au destin contrarié et Elena discrète qui travaille dans l'ombre pour aller dans ce premier tome, vers on ne sait trop quel avenir, ce que les tomes suivants ne manqueront certainement pas de nous apprendre.

En refermant ce livre, je me sens partagée. J'ai mis du temps à le lire, certainement en raison des longueurs que j'ai souvent ressenties en suivant l'évolution de ces adolescents au comportement d'adolescents, avec leurs soucis d'adolescents, ce qui ne fait pas partie de mes centres d'intérêts, mais je me suis beaucoup attachée au personnage d'Elena, courageuse Elena tout en sensibilité et en questionnement, Elena, témoin silencieux des événements, des injustices, des travers de cette société.

J'ai parfois éprouvé des difficultés à comprendre cette amitié hors du commun de deux filles que tout oppose, depuis les traits de caractère jusqu'aux agissements, amitié ou concurrence ?

Si Elena semble attachée à Lila, il fut à maintes reprises bien difficile d'évaluer les sentiments de Lila en lisant le portrait qu'en fait son amie. C'est sans doute cela l'amitié : désaccords et tolérance mutuels.

Je me suis demandée à maintes reprises jusqu'à la fin de ce premier volet, si j'avais envie de poursuivre en lisant les tomes suivants, et je n'ai plus aucun doute à la lecture des cinq dernières lignes ! Elles laissent entrevoir une suite bien tumultueuse et intéressante et j'ai hâte de savoir ce que deviendront ces personnages.
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Voilà qu'à mon tour j'ai été happée par ce roman d'après la seconde guerre à l'atmosphère délétère, celle d'une Naples gangrenée par la misère, aux relents nauséabonds de fascisme et de mafia, où la violence – ménagère, familiale, sociale – est une obligation.

Voilà qu'également j'ai été énervée par cette petite fille méchante et prodigieusement intelligente, l'amie d'Elena : Lila. Que j'ai compati avec Elena, qui se sentait obligée de suivre cette enfant bizarre pour se sentir exister. Obligée de « faire comme elle », de se lancer dans la bagarre, de s'introduire dans des cages d'escaliers sinistres à la recherche d'un voisin qui dit-on est un ogre, de lancer des pierres à de sales gamins dans la rue...

Voilà que j'ai revécu mon adolescence sous les traits d'Elena, jeune fille studieuse et aimant apprendre. Les bouleversements du corps, les désirs d'amour, les rêveries...et toujours l'attachement profond à Lila qui elle, s'éloigne de plus en plus, à tout point de vue.

Ces amies inséparables se rejoignent, se dépassent, reculent et avancent dans la vie difficile de ce petit peuple napolitain, entourées de jeunes gens se démenant tant bien que mal pour vivre et d'adultes harassés.
L'amitié, l'intelligence, le désir –d'amour, de richesse, de gloire -, la violence omniprésente dans les paroles et dans les gestes, tout cela compose un substrat d'où éclot une réflexion sur le sens de la vie, écrite dans une langue limpide et vigoureuse.

Voilà qu'à mon tour je passe le relais et conseille de lire « L'amie prodigieuse », une histoire de vie où la volonté se heurte avec le destin.

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J'ai longtemps attendu avant de lire L'amie prodigieuse. J'avais pourtant lu beaucoup de bien de la saga parmi mes amies Babelio et je partais avec un a priori favorable. Tellement favorable que je décidais même de l'offrir à ma femme lors d'une occasion particulière (anniversaire, Noël...) parmi d'autres cadeaux. Ma femme et moi sommes tous deux de grands lecteurs, mais avec des biais différents: à moi plus de fictions, à elle plus d'essais, à moi la lecture intégrale, à elle le papillonnage entre les livres et les lectures de passages qui l'intéressent, sans s'obliger à tout lire. Nous n'abandonnons jamais l'idée d'influencer les lectures de l'autre et elle me conseille quasi systématiquement des essais quand je la sollicite... et du coup je tente de lui offrir des fictions qu'elle pourrait apprécier et avoir envie de finir.


Elle a commencé L'amie prodigieuse, a reconnu que le sujet l'intéressait beaucoup (particulièrement les différences pointées entre l'italien "prestigieux" et le dialecte napolitain "dévalorisé"... puisqu'elle est socio-linguiste)... mais elle ne l'a pas terminé. Elle y a laissé quelques post-its comme à son habitude.


J'ai attendu quelques temps pour voir si elle y retournait... et me voyant sans espoir que mes voeux se réalisent, incité aussi par des items très italiens dans certains challenges, imaginant que ma lecture pourrait aussi relancer son intérêt, intrigué par l'aura de mystère autour de l'auteure... bref les planètes étaient alignées, le moment était venu, il fallait se lancer.


J'ai vraiment beaucoup aimé le livre. Sans trop de surprise vu l'enthousiasme général... mais avec quand même la joie qu'un livre à succès ne soit pas décevant, comme il peut l'être parfois avec les best-sellers (j'ai été décu par Da Vinci Code, moins par l'Affaire Harry Quebert, intéressé mais pas estomaqué par L'anomalie de le Tellier... bref on a tous nos histoires personnelles avec les best-sellers). Ici, j'ai vraiment apprécié la façon de nous plonger dans l'histoire, en multipliant d'abord les démarrages de plusieurs axes et en nous frustrant dans des fins de premiers chapitres laissant des moments en suspens. . le procédé est surtout utilisé au début mais a du coup le don de nous accrocher tout de suite, de provoquer l'empathie pour ces deux amies à la relation si particulière.


Car bien sûr le titre n'est pas un faux ami, c'est bien ici une amitié de jeunesse féminine que l'auteure place pour nous sous le microscope. Elle semble autobiographique (ou joue avec les codes de l'autobiographie, notamment dans la façon dont la narratrice dit ne pas se souvenir de certaines choses, ou au contraire dire qu'elle se souvient de la date parce que c'était son anniversaire) et nous immerge au coeur d'une bande de quartier (avec un index obligatoire des familles foisonnantes napolitaines, placé dès le début du livre pour soutenir le lecteur perdu).


Au fil de la lecture, je me suis dit qu'il n'existait que peu de "grands" livres se donnant l'amitié féminine pour sujet principal (j'avais Fille noire, fille blanche de Joyce Carol Oates en tête, mais vous saurez m'en donner d'autres en commentaire). J'ai plus d'exemples pour l'amitié masculine, pléthore évidemment pour l'amour, mais la lumière placée ici sur cette amitié, dans ce qu'elle a de complexe dans les sentiments et émotions contradictoires qu'elle provoque m'a semblé originale. le choix d'une narration exclusivement à la première personne nous donne du coup un seul point de vue sur cette amitié, nous plaçant face à nos propres amitiés où nous n'avons aussi que notre point de vue, avec les mêmes surprises parfois face à des gens que nous pensons connaitre par coeur, mais qui nous surprennent parfois dans leurs revirements, leurs prises de décision, car même avec nos meilleurs amis, il y a toujours des zones d'ombres, des jardins secrets. L'auteure ne craint pas de regarder en face ce qu'il peut y avoir de jalousies, de rivalités, de renoncements dans ce sentiment décrit parfois comme si pur, qui serait selon certains plus bienveillant, moins égoïste que l'amour.


Et puis au delà du thème il y a le cadre de l'époque et du lieu, Naples dans les années 50. Naples la populaire, avec certains quartiers dont on ne sort que peu, dont on a du mal à s'extraire, par la réussite scolaire ou par l'argent. Une ville qu'un ami très proche (tiens, tiens...) avait visité avec sa famille et dont il m'avait décrit l'atmosphère très particulière, bienveillante et agressive à la fois, ambivalance que j'ai bien retrouvé dans les mots d'Elena Ferrante.


Beaucoup de choses à vous dire sur cette lecture comme vous l'avez vu, et je n'ai même pas pu me questionner avec vous sur cette auteure qui ne donne aucune interview, dont on se demande si elle ne cache pas un auteur homme, ou une écriture à quatre mains (oui avec les ordinateurs, c'est comme les pianos, on peut écrire à quatre mains) par un couple d'auteurs. Mais heureusement, il y a plusieurs tomes, nous aurons bien le temps d'y revenir, car j'ai bien sûr envie de connaitre la suite !
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Nées en 1944, Elena et Lila vivent dans un quartier populaire de Naples. Elles deviennent amies à huit ans, après s'être longtemps côtoyées sans se parler. Aux yeux des autres, Lila est une sale gamine, dure, impitoyable, tandis qu'Elena est perçue comme la gentille fille docile du duo.

Dans le premier volet de cette série qui doit en compter quatre, nous découvrons la jeunesse de Lila et d'Elena.
L'auteur évoque subtilement les sentiments ambivalents qui caractérisent l'amitié féminine dès l'enfance : admiration, haine, rivalité, amour, jalousie, identification, compétition, tendresse... Elle décrit également très bien les amours adolescentes vécues comme des 'brouillons', des manières de se rassurer, d'imiter, de passer d'un univers à un autre.
Elena Ferrante est tout aussi douée pour la peinture sociale : elle dresse ici le portrait d'un quartier italien modeste de commerçants et d'artisans dans les années 50. Certaines rancoeurs y sont entretenues depuis des générations, avivées par les positions des uns et des autres pendant la seconde Guerre mondiale. Rudesse et violence règnent (machisme familial mais aussi bagarres entre hommes, entre enfants et même entre femmes, au moindre désaccord/affront) - une violence qui m'a surprise, par rapport à ce qu'ont pu connaître mes parents à la même période en France, en vivant dans un milieu social équivalent.
Le thème de l'ascension sociale est au coeur de l'ouvrage : devenir riche via le commerce à la faveur des Trente Glorieuses ? Ou "réussir" grâce aux études ? Ces études suscitent à la fois admiration, méfiance et mépris de la part de ceux qui n'y ont pas eu accès. Elles mettent mal à l'aise les enfants des classes populaires qui ont la chance d'en suivre, comme l'exprime dans toute son oeuvre l'auteur française Annie Ernaux (contemporaine de Elena Ferrante), partagée entre deux univers trop différents, qu'elle semble n'avoir jamais réussi à concilier...

Un premier opus captivant et prometteur, avec une fin flamboyante qui m'a fait penser au 'Bel-Ami' de Maupassant. J'ai hâte de découvrir le deuxième volet de la série : 'Le nouveau nom'.

• 4.5/5
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Franchement c'était mal parti, je ne vais pas le cacher. Et puis petit à petit, le diesel est passé en mode turbo (je suis dans les métaphores mécaniques aujourd'hui) pour finir sur une arrivée fulgurante. Quelle fin pour ce 1e tome des aventures de Lila la brune, la révoltée, la frondeuse, la tornade impétueuse et d'Elena, la blonde, la jeune fille sage et studieuse !

Lila et Elena sont deux fillettes d'un quartier très populaire de Naples. Nous sommes au début des année 50, l'Italie se remet difficilement de son passé fasciste. Chacun tente d'oublier ce qu'il fut ou fit durant ces heures sombres. Dans ce quartier où se déroule notre histoire, tout le monde se connaît, s'épie, se jauge. Les vieilles rancoeurs et rancunes ont la peau dure. Nos deux gamines deviennent amies un peu malgré elles pour ne plus se lâcher. Mais attention, dans ce duo amical, rien n'est simple. Au contraire, tout y est tendu comme une corde à linge prête à rompre, une amitié fusionnelle sur le fil du rasoir faite de jalousie et de fascination réciproques. Lila envie à Elena son savoir, le fait qu'elle soit encouragée à poursuivre ses études, gravissant un à un les échelons de la connaissance (pas courant pour les femmes dans les années 50), prête à prendre son envol et à quitter le nid familial, abandonnant son quartier. Elena quant à elle, envie à Lila cette liberté et cette gouaille sans pareil, sa capacité à voir au-delà, le regard acéré qu'elle pose sur les autres, cette facilité à embrasser le monde, le savoir. Une compétition qui les talonnera toute leur enfance et adolescence : Elena aspire à un avenir dont on pressent qu'il sera celui d'écrivain ; Lila, elle, étouffe dans ce milieu populaire étriqué et sans ambition. Comme un pied de nez à la vie, à Elena qui renie d'où elle vient, Lila encourage son frère Rino à se lancer dans la création de chaussures de luxe pour sortir de cette misère qui leur colle à la peau, suintant des murs de leur quartier. Malgré les efforts, Elena la laborieuse, la jeune fille discrète, reste en retrait, comme éblouie par l'incandescence de Lila qui irradie tout sur son passage, malgré elle, fascinant les hommes du quartier.

Cette amitié si particulière, fil conducteur des 4 tomes qui constitueront cette saga napolitaine, nous est contée à travers les yeux d'Elena, l'amie fidèle qui nous ouvre les portes de son enfance, de son quartier : ses habitants attachants et imparfaits, le soleil cuisant de Naples la poussiéreuse, loin des images enchanteresses.

Roman d'apprentissage par excellence, L'amie prodigieuse m'a transportée et comme ça fait du bien ! Une vraie saga italienne, romanesque à souhait ! Merci au talent d'Elena Ferrante qui a su restituer toute la saveur et la complexité de cette Italie méridionale d'après-guerre : entre pauvreté, misogynie et aspiration à la modernité. Elle brosse avec brio une galerie de personnages, tous plus déroutants les uns les autres, portraits ciselés et pleins de vie d'une génération d'après-guerre qui aspire à se défaire de l'étouffant carcan familial et de la tradition. le roman prend de l'ampleur au fur et à mesure des pages, à l'instar de Lila et d'Elena qui grandissent et s'affirment chacune à leur manière et dont on sait qu'un destin hors norme les attend. Roman tellement vivant, d'une richesse et d'une sensibilité incroyables, je suis convaincue d'avoir entre les mains une pépite qui ne demande qu'à briller. Ne passez pas à côté de ce duo atypique que j'ai eu tant de mal à quitter, au risque de le regretter.
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Ce roman a beaucoup fait parler. Il m'avait été chaudement recommandé par une collègue mais j'ai tendance à me méfier des phénomènes littéraires. Malgré cette méfiance je restais curieuse et une LC sur le forum des trolls m'a donné l'occasion de franchir le pas. Bilan : pas déçue mais pas emballée non plus. "L'amie prodigieuse" est un bon roman mais qui ne méritait pas d'être un tel phénomène de librairie.

Il y a 2 romans dans "l'amie prodigieuse", d'un côté un roman chorale et de l'autre l'histoire de l'amitié entre 2 jeunes filles.
L'aspect roman chorale m'a vraiment séduite. A travers les amours, les amitiés, les conflits, les vies d'une multitude d'hommes et de femmes, l'auteure fait d'un quartier populaire de Naples un véritable personnage. C'est très intéressant et très plaisant d'être plongée au coeur de la vie quotidienne de ce quartier, de voir sous nos yeux les changements sociétaux petit à petit faire leur chemin.

L'autre roman dans "l'amie prodigieuse" c'est l'histoire de la relation entre Elena et Lila. J'ai un peu moins adhéré à cet aspect du roman, qui est le principal. Je n'ai pas été touchée par l'amitié qui lie les 2 jeunes filles. J'ai plus eu l'impression que leur relation était basée sur des rapports de domination, de jalousie, de compétition et de désir de possession que sur de véritables sentiments. Ce n'est pas forcément une mauvaise idée d'ailleurs. le récit d'une amitié toxique c'est plutôt un sujet intéressant. Mais du coup, je trouve que ça ne s'intègre pas parfaitement avec le côté roman chorale. Si c'était vraiment ça le sujet du roman, alors selon moi l'auteure aurait dû se centrer uniquement sur les 2 jeunes filles et faire de leur relation à la fois le sujet et le contexte, comme s'il n'existait rien en dehors de cette relation, que l'emprise de Lila sur Elena trouve un echo dans l'emprise du récit sur le lecteur.
Ceci dit, je ne me suis pas ennuyée et j'avais envie de savoir ce qui arriverait à tous les personnages. En fait, ce qui m'a vraiment gênée dans ce livre, c'est le personnage de Lila. Je n'ai pas aimé ce personnage qui, la plupart du temps, m'est apparue comme très antipathique. Et pire, je n'ai pas cru à ce personnage, à son évolution. "L'amie prodigieuse" du titre, c'est elle et pourtant jamais ce personnage ne m'a semblé prodigieux justement. J'attendais autre chose, un personnage haut en couleurs qui saurait enchanter le quotidien. Un peu comme l'était Owen Meaney dans "une prière pour Owen" de John Irving. Lila, au contraire, m'a semblé très banale, presque étriquée, tout en étant, paradoxalement, improbable. Je ne l'ai pas trouvée crédible. La gamine maigrichonne et caractérielle qui devient super canon et fait fondre tous les garçons, je n'y ai pas cru. Que la gamine surdouée soit contrainte de ne pas laisser s'exprimer son potentiel, d'accord mais qu'elle devienne une jeune fille très superficielle, ça ne m'a pas plu et je n'y ai pas cru non plus, je n'ai pas trouvé ça cohérent. J'ai trouvé le personnage d'Elena mieux campé même si, par ailleurs, elle est parfois agaçante avec ses atermoiements adolescents. Finalement, ce sont les personnages secondaires les plus intéressants dans "l'amie prodigieuse". de quoi encore regretter que Ferrante n'ait pas fait de ce livre un vrai roman chorale.

Malgré toutes ces faiblesses et défauts, j'ai passé un agréable moment. Je ne sais pas encore si je lirai la suite mais en tout cas, ce ne sera pas pour tout de suite.
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tant pis je me lance malgré le grand nombre de critiques déjà postées...
J'ai passé un bon moment, je l'avoue avec ce voyage dans un quartier pauvre de Naples dans l'Italie de la fin des années cinquante.

On va à la découverte des familles des deux héroïnes Elena et Lila qui grandissent dans ce quartier pauvre on l'on a du mal à joindre les deux bouts, quand on les joint, on côtoie cette misère sociale avec le travail difficile, le comportement mafieux de certains, usuriers, commerçants aux pratiques douteuses.

Les deux petites filles travaillent bien à l'école, comme on disait autrefois. L'une, Lila, la fille du cordonnier, est une enfant prodige, on dirait surdouée ou intellectuellement précoce de nos jours. Elle comprend les choses de manière intuitive, douée en maths avec une mémoire extraordinaire. La manière dont elle apprend le latin et le grec en empruntant une grammaire latine puis une grammaire grecque à la bibliothèque est étonnante.

Elle entraîne dans son sillage son amie Elena douée elle-aussi mais qui doit travailler davantage pour la suivre.

J'ai aimé la manière dont elles se battent d'arrache-pied pour s'en sortir en étudiant alors que leurs parents préfèreraient qu'elles travaillent et assez vite Lila devra abandonner les études pour aider son père et son frère Rino à la boutique: elle dessine des modèles de chaussures dont le père ne veut pas entendre parler.

J'ai préféré le personnage d'Elena, d'ailleurs c'est elle qui raconte l'histoire, l'éternelle seconde qui s'interdit d'être meilleure que Lila, car elle se croit inférieure à elle et lui trouve toujours une excuse sans se rendre compte qu'elle sert de faire valoir à Lila.

J'ai bien aimé aussi la description de Naples, les différents personnages, souvent hauts en couleurs, fascistes ou communistes et la manière dont Elena Ferrante raconte les conditions de vie de ces familles qui vivent dans la misère, qui ont du mal à joindre les deux bouts, côtoyant les usuriers, les familles mafieuses qui roulent en grosses voitures et font régner la peur.

Elena Ferrante nous raconte l'histoire d'une amitié très troublante, car Lila n'est pas quelqu'un de gentil, elle est très manipulatrice et a pris l'ascendant sur Elena qu'elle humilie souvent. Pour moi, il s'agit plus d'une relation d'emprise, voire de soumission qu'une amitié vraie.

Certes ce n'est pas un chef d'oeuvre mais le livre est suffisamment bien écrit pour que je continue l'aventure si j'arrive à supporter Lila!
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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C'est avec un pincement au coeur que j'ai tourné la dernière page de ce très beau roman. J'y suis pourtant entrée à petits pas: il m'a fallu du temps pour m'attacher aux personnages et entrer dans leur univers. Mais plus j'avançais dans ma lecture, plus je m'y attachais, plus ce qu'ils vivaient venait réveiller des souvenirs et des émotions de mon enfance.

Comme son titre l'indique, ce livre relate l'histoire d'une amitié, de ces amitiés dévorantes, inconditionnelles et exclusives qui n'appartiennent qu'à l'enfance. Celles qui construisent un individu, celles qui laissent de tendres souvenirs d'éclats de rire, de premières fois partagées, de secrets bien gardés, de questions et d'inquiétudes échangées...

Lila et Elena, deux Napolitaines habitant l'un des quartiers les plus populaires de la ville, partagent une telle amitié. Nous sommes dans les années 50, les petites filles ont des rêves plein la tête. A l'école, elles se distinguent par leur intelligence et leur capacité à apprendre. L'institutrice repère très vite leur potentiel et les pousse à poursuivre leurs études au collège. Mais seuls les parents d'Elena consentiront, non sans quelques réticences, à faire le sacrifice économique que cela suppose. Car, quoi qu'ils en disent et quoi qu'il leur en coûte, ils savent bien que c'est par la connaissance que leur fille pourra échapper à leur milieu social pour s'élever.
Lila, pourtant plus brillante encore, n'aura quant à elle pas cette chance. Tandis qu'Elena, consciente de la valeur de son amie, vit l'opportunité qui lui est donnée comme une forme d'imposture, Lila s'acharne à apprendre par ses propres moyens grâce aux livres qu'elle emprunte à la bibliothèque, autant pour se prouver qu'elle en est capable que pour stimuler son amie et la pousser à l'excellence, réalisant ainsi son désir d'émancipation par procuration... jusqu'à ce qu'une forme de réalisme ne vienne s'imposer à elle. Lila s'est transformée. Son petit corps maigre a cédé la place à des courbes harmonieuses; son regard perçant et son tempérament font le reste... le magnétisme qu'elle exerce sur les hommes l'étonne et l'effraie tout d'abord. Mais elle l'envisage bientôt comme un atout pour faire un beau mariage. Cela lui permettrait de ne plus être dans le besoin, de vivre dans l'un de ces appartements modernes dotés d'équipements de confort, de se procurer les nouveaux biens de consommation dont tout le monde rêve, et ce sont tous les membres de sa famille qui en bénéficieraient, en particulier son frère, qu'elle adore.

De leur plus tendre enfance à leur adolescence, on suit ces deux amies dont les voies vont se séparer, mais qui vont pourtant conserver des liens indéfectibles.
C'est autant l'éveil des sentiments, la découverte des premiers émois amoureux, le passage de l'enfance à l'âge adulte que dévoile Elena Ferrante avec beaucoup de finesse, de délicatesse et de justesse qu'une peinture sociale des faubourgs modestes de Naples à l'aube des Trente glorieuses.
En refermant le livre, on n'a qu'une envie: savoir ce que ces jeunes filles vont devenir et ce que la vie va leur réserver...

La bonne nouvelle, c'est qu'une suite sera donnée à ce livre. La mauvaise, c'est qu'elle est prévue pour 2016...

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Bon, ça y est, après des semaines (des mois?) d'attente, le deuxième volume de la sage de la mystérieuse Ferrante est enfin dispo à ma médiathèque. Je vais pouvoir me replonger dans les cris, les odeurs et les couleurs du Naples des années 60 et savoir comment évolue la vie de ces deux amies.
Je ne vais pas vous résumer le pitch... Si vraiment vous ignorez de quoi il s'agit, reportez-vous aux 486 critiques précédentes... je voulais juste témoigner ici du plaisir que j'ai eu à plonger dans cette histoire. Comme beaucoup d'entre nous, j'ai une méfiance maladive envers les succès unanimes et médiatisés. Mais s'il est ridicule de bêler comme le reste du troupeau, il n'est pas plus pertinent de jouer les Don Quichotte de principe.
J'ai donc décidé de me faire mon propre avis et grand bien m'en a pris. Je me suis jeté à l'eau sans trop savoir où ça menait et dès les premiers chapitres, j'ai senti le petit truc qui fait que je m'attache, que je tourne les pages les unes après les autres (oui, bien sûr, j'en connais de sarcastiques qui me feront finement remarquer que peu de lecteurs ont l'habitude de tourner les pages dix par dix...), que je ne lâche plus cette histoire de vie et d'amitié sur fond d'ascension sociale.
« Nous avions douze ans et nous marchions sans fin dans les rues brûlantes du quartier, au milieu des mouches et de la poussière que les vieux camions soulevaient sur leur passage, comme deux petites vieilles qui font le point sur leur vie pleine de déceptions, en se serrant l'une contre l'autre. Je me disais que personne ne nous comprenait et que nous seules pouvions nous comprendre. »
Je le dis donc haut et fort... J'aime l'histoire de Lila et Lenù. Je les ai suivies dans leur enfance et le début de leur adolescence, et j'ai hâte de découvrir les jeunes femmes qu'elles vont devenir. Promis je viendrai dire ici mon enthousiasme ou ma déception.
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