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4,13

sur 4217 notes
Elena Ferrante poursuit ici, pour la troisième fois, le récit de l'amitié houleuse entre ses deux héroïnes du point de vue de Elena Greco, écrivaine napolitaine ayant réussi à s'extraire de son modeste milieu prolétaire et à accéder à l'intelligentsia italienne alors que son pays traverse un violent épisode de son histoire, gangrené par le terrorisme, la mafia ou le fascisme.
l'histoire démarre là où elle s'était interrompue dans le tome précédent, faisant de cet opus, la suite immédiate du précédent.
les petites filles de 'l'amie prodigieuse' sont maintenant devenues femmes et les choix opérés ou les fatalités subies les ont menées vers des destinées opposées, quand l'une se hisse, l'autre s'effondre.
Mais que signifie finalement réussir sa vie ?
Est-ce rencontrer le succès, la reconnaissance, fonder une famille admirée quitte à renier ses racines et s'en trouver démunie ou est-ce vivre dans l'ombre et la misère mais fidèle à ses valeurs et engagements.
Elena fuit Naples et son quartier misérable mais s'épanouit-elle pour autant dans un milieu où il lui faut en permanence faire ses preuves et fourbir ses armes.
Lina reste dans sa condition initiale après avoir connu une 'embellie' fuie en toute hate mais ne se sent-elle pas plus vivante et authentique en définitive.
Les deux amies d'enfance nous dansent un je t'aime, moi non plus à la mode italienne, tantôt l'une volant au secours de l'autre, tantôt l'autre assassinant l'une d'un regard ou d'une parole acérée.
autour d'elles virevoltent les personnages dessinés lors des deux premiers tomes, les caractères s'affinant, le quotidien exacerbant les destins pour les mener, parfois, jusqu'à la tragédie.
l'amour et la convoitise comme la haine ou la violence tissent leurs cocons autour de ces êtres bousculés par le chaos d'un pays en reconstruction au sortir d'une guerre qui a creusé d'insondables fossés entre ceux ont ou savent et les autres.
un opéra.
Elena, Lila, Nino, Pietro, Enzo, Michele, des prénoms qu'il me tarde de retrouver dans le dernier volet que j'ouvre tout de suite.
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Ce troisième tome m'a peut-être un peu moins plu que le précédent mais je l'ai tout de même lu avec beaucoup d'intérêt et de plaisir, surtout la dernière partie.
Les personnages me sont devenus familiers et pour la plupart attachants, malgré (ou peut-être grâce à) leurs imperfections qui ne les rendent que plus humains.
En refermant ce volume, ma seule hâte est d'ouvrir le suivant ...
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Comment fait-elle?
Tout y est: les tourments politiques italiens, les mafias et leurs relations troubles, la libération sexuelle, la difficulté de vivre la féminité (et aussi la masculinité), les progrès techniques, les questions sociales; et l'amitié bien sûr, une amitié hors normes, chaotique, complexe, riche, pleine de contradictions, donc de vie.
Elena Ferrante sait lier tous ces éléments dans un roman passionnant, prenant, dans lequel les personnages, même secondaires, ont une vraie consistance, une vraie vie.
On regrette de devoir les quitter, et on regrette de ne plus avoir qu'un seul tome à attendre pour les retrouver.
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Je connais un excellent remède contre la déprime hivernale. Il a pour nom L'Amie prodigieuse et vous guérira sans aucun effet secondaire. En revanche, il faudra vous préparer à un marathon de lecture, surtout si vous décidez de commencer la saga par le tome I (Avec la parution du troisième volume, Celle qui fuit et celle qui reste, les deux premiers sont désormais disponibles en poche chez Folio).
Rien ne vous empêche toutefois de commencer avec le volume II, voire avec le volume III car Elena Ferrante est comme le bon vin, elle se bonifie au fur à et mesure.
Partant de ce principe, la rédaction du magazine Lire va devoir se préparer à décerner pour la seconde année consécutive son prix du meilleur roman de l'année à l'auteur qui veut rester anonyme puisque le Nouveau nom a été couronné en 2016 et qu'à mon sens Celle qui fuit et celle qui reste est jusqu'à présent le meilleur des trois… en attendant le quatrième et dernier tome de la série !
Mais commençons par le commencement et L'amie prodigieuse qui nous entraîne dans le Naples des années 50. C'est là que va naître une indéfectible amitié – même si elle va subir de nombreux accrocs – entre Elena Greco, dite Lenù ou Lenuccia, la narratrice, et Rafaella Cerullo, dite Lina ou Lila. Deux gamines qui vivent dans un quartier pauvre de la ville et que nous verrons grandir jusqu'à l'adolescence.
Grâce au choix de deux filles au passé, à la famille et à la psychologie bien différente, le classique roman de formation prend une dimension sociale, voire politique. Lina la petite rebelle aime bien provoquer et prendre des initiatives, mais aussi profiter de son statut d'élève surdouée pour vouloir tout régenter. Lenù la timide semble se complaire dans le rôle de suivante, même si – aiguillonnée par son amie – elle va également réussir sa scolarité. Alors que Lina se transforme en femme fatale et va davantage s'intéresser aux garçons qu'à ses études, Elena tente de cacher ses rondeurs et son acné derrière des lunettes d'intellectuelle.
Voici venu le moment de dire que de nombreux personnages, pas si secondaires que cela puisqu'on va en retrouver beaucoup dans les volumes suivants, viennent enrichir le roman et le rendre quelquefois aussi un peu difficile à suivre.
Choisissons-en quelques-uns dans la famille de Lila pour commencer. La jeune fille rêve de sortir de la misère en imaginant que son père cordonnier pourrait ouvrir une boutique de chaussures de luxe que son frère Rino aurait créées.
Sa mère, dont le rôle le plus joyeux semble être de surveiller sa progéniture avec extrême rigueur. le père de Lenù est appariteur à la mairie de Naples, sa mère peut être apparentée à une sorcière. Ajoutons-y Don Achille, à qui on confiera le rôle de l'ogre, Mme Oliviero l'institutrice qui sera la bonne fée, Donato Sarratore dont le métier ne cheminot ne va pas enpêcher de taquiner la muse, Pasquale le maçon communiste, Antonio le mécanicien courageux et Stefano le charcutier-épicier qui va jeter son dévolu sur Lina et finir par l'épouser.
La noce qui clôture ce premier tome restera sans doute longtemps dans votre mémoire, notamment en raison de la présence de deux frères qui vont s'inviter à la fête.

* * * * * * * *

Avec le Nouveau nom nous avons basculé dans les années soixante. Lina semble devoir être la reine du quartier, mais on comprend assez vite que sa nouvelle vie de couple n'est pas précisément ce à quoi elle aspirait : «Si rien ne pouvait nous sauver, ni l'argent, ni le corps d'un homme, ni même les études, autant tout détruire immédiatement. »
Voilà Lina jalouse de Lenù qui continue à suivre ses études et n'a pourtant pas non plus une vie facile. Si le parcours des deux amies semblent les éloigner l'une de l'autre, elles vont finir par se retrouver pour des vacances communes à Ischia. C'est là, dans un décor idyllique au bord de la mer, qu'Elena Ferrante a choisi de nous offrir l'épisode choc de ce second tome. On y verra la grandeur et surtout la décadence de la belle Lila et la chrysalide Lenù se transformer en papillon et entamer la danse de la séduction, empruntant par la même occasion les habits de la Fée bleue. Cette histoire, imaginée par Lila et saluée par Mme Oliviero, est le symbole de leurs parcours croisés. Lila aurait dû être écrivain, mais c'est Lenù qui endosse le rôle et va chercher à devenir une intellectuelle reconnue, une bourgeoise établie, même si elle promène aussi un sentiment de culpabilité vis à vis de cette amie-ennemie. Car on le sait bien, qui aime bien châtie bien.
Il n'est par conséquent pas étonnant de voir ce second tome se clore sur une double naissance: celui d'un fils pour Lila, celui d'un livre pour Elena.

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Comme je l'ai souligné en introduction de cette chronique qui présente les trois tomes de cette saga, Celle qui fuit et celle qui reste est une superbe réussite et peut très bien se lire sans avoir mis le nez dans les deux premiers tomes, d'autant que l'auteur nous offre un résumé et la galerie des personnages dès le début du récit. Nous sommes désormais au seuil des années 1970, au moment où il semble bien que l'amitié entre Elena et Lila a volé en éclats. Éloignées géographiquement et sentimentalement, les deux femmes ont désormais des trajectoires diamétralement opposées, même si leur aspiration à la liberté reste toujours aussi forte et aussi difficile. Après la parution de son roman, Elena va rejoindre son fiancé Pietro à Florence, tandis que Lila, qui a réussi à se séparer de son mari violent, doit subvenir à ses besoins et à ceux de son fils Gennaro en travaillant dans une usine de charcuterie non loin de chez elle, en banlieue napolitaine. Alors que l'une tente d erefaire sa vie avec Enzo, l'autre essaie d'oublier le beau Nino. Autour d'elles, l'Italie est aussi en train de basculer dans la violence, les révoltes étudiantes et les années de plomb.
La grand talent d'Elena Ferrante – et c'est sans doute ce qui rend son roman aussi addictif – est justement de parvenir à faire de petits détails biographiques un matériel historique qui nous permet de littéralement «vivre» la période traversée. L'influence de la camorra dans les quartiers populaires de Naples, les tensions entre groupuscules fascistes et révolutionnaires d'extrême-gauche sont ici incarnées, tout comme le machisme que l'on dépeint trop souvent comme ordinaire et qui aliène pourtant la presque totalité des femmes, y compris lorsqu'elles ont un statut social plus élevé.
Rendez-vous à la rentrée littéraire de septembre pour découvrir L'Enfant perdue, le dernier volet de cette tétralogie.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Un régal en lecture audio ! On retrouve la même intensité que dans les précédents tomes. C'est un plaisir de suivre les aventures des deux amies italiennes à l'âge adulte, entre travail et enfants. J'ai également apprécié la dimension de plus en plus politique de la saga.
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Ce 3ème tome parle surtout de la politique italienne et de la condition des travailleurs. La vie de nos deux amies va, encore une fois, évoluer de manière inattendue. Rien n'est gagné, rien n'est perdu. La construction et l'écriture maîtrisées fait que le lecteur se fait emmener au gré de Elena Ferrante. Chapeau bas pour être aussi bonne sur autant de pages. Vivement le 4ème et dernier tome.
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Ce 3ème volet de l'histoire de nos amies napolitaines ne m'a pas déçue du tout! bien au contraire.Les portraits des "acteurs" de cette romance se font de plus en plus fouillés, la relation entre Lilla et Elena toujours aussi touchante et interrogeante dans sa complexité.
Eléna s'étoffe et se cherche,se questionne sur son identité,sa valeur,son devenir,la bonne distance à trouver avec ses origines.Elle se débat comme elle peut avec la confusion de ses sentiments envers et parfois contre sa famille et son quartier.Cette quête est à l'image du contexte politico-social de la fin des années 60 en Italie, avec ses espoirs,ses utopies mais aussi sa violence.Nous nous balladons avec plaisir dans cette effervescence d'idées, de la lutte des classes à l'affirmation féministe et la théorie d'Elena sur les hommes "pygmalions" n'est pas si anodine que ça!
Et puis...bien sûr Nino qui n'en finit pas de nous séduire et nous étonner,de nous mettre en colère et de se faire pardonner, bref,de nous provoquer des émotions!
J'ai fini la lecture du roman à minuit mais j'ai continué l'histoire en rêve!!si,si c'est vrai,mais je ne dévoilerai rien de "ma suite",on ne sait jamais,des fois qu'une prémonition m'ait dévoilé une partie du 4ème tome!
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Elena et Lila ont maintenant la trentaine et deviennent des femmes. Après le succès de son livre, Elena se marie et semble s'enfermer dans la vie bourgeoise de femme d'universitaire tandis que Lila continue de vivre avec Enzo et travaille en tant qu'ouvrière dans des conditions déplorables dans une usine de salaison. Si le titre de ce troisième tome nous fait deviner ce qui va se passer pour les deux jeunes femmes (Elena a la chance de quitter Naples tandis que Lila est condamnée à rester dans le quartier), l'histoire s'avère bien plus riche et pleine de rebondissements.

Malgré la distance physique mais aussi émotionnelle entre les deux jeunes femmes qui n'arrivent pas à ouvrir leur coeur l'une à l'autre et à se confier sincèrement, elles continuent à se considérer comme des amies. Cette amitié faite d'amour, de haine et de jalousie apporte une complexité et une profondeur à leur vie. On sent bien qu'elles ne peuvent pas complètement se passer l'une de l'autre et qu'elles existent aussi dans le regard de l'autre tout en appréhendant le jugement de ce regard.

Au delà de l'histoire d'amitié entre Lila et Elena, l'auteure décrit magnifiquement la trentaine de ces deux femmes. Leur histoire particulière s'inscrit très bien dans l'histoire de l'Italie des années 70 et dans les mouvements sociaux et féministes de cette époque. On est en plein coeur de la libéralisation de la femme.
On suit également avec plaisir le destin des personnages secondaires de l'histoire. Les autres enfants du quartier sont devenus adultes et ils continuent d'intervenir dans la vie d'Elena par le biais de sa famille et de Lila. C'est ainsi qu'Elena Ferrante continue d'explorer l'évolution de la société napolitaine.

J'avoue être totalement passée à côté du tome 2 de cette série. J'ai donc attendu presque un an avant de me motiver à lire le tome 3. Et finalement, je l'ai adoré. J'ai retrouvé tout l'engouement que j'avais éprouvé lors de ma lecture du premier tome. Des chapitres brefs apportant un rythme soutenu à l'histoire, une écriture percutante et surtout le destin hors du commun de Lila et Elena. Cette fois c'est sûr, je n'attendrai pas longtemps pour me plonger dans le dernier tome de cette saga haletante.
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Quelle bonne surprise après avoir lu le Tome 1 sans être complétement emballée, j'ai continué à lire le Tome 2 pour en savoir un peu plus sur l'amitié entre Elena et Lila et leur vie; mais je n'étais pas enthousiaste.
J'ai aimé ce troisième opus, est ce parce que je me suis finalement attachée à Elena, Lila et tous les autres ?.....
Je veux tout connaître de leur vie et j'apprécie cette amitié ou pseudo amitié faite de reproche et de jalousie. J'attends avec impatience le quatrième tome.
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J'ai entamé ma lecture avec beaucoup d'intérêt et je n'ai pas boudé le plaisir de retrouver les deux amies. Née depuis leur enfance dans les quartiers pauvres de Naples, cette amitié, faite de séparations et de retrouvailles, poursuit sa route. Lila d'ouvrière devient une spécialiste en informatique, Elena a beaucoup de mal à continuer sa carrière de romancière tout en étant une épouse et une mère exemplaire. Lila, toujours aussi sûre d'elle, Elena de plus en plus envahie de doutes quant à ses choix et son avenir.

Comme à son habitude, Elena Ferrante nous livre dans une écriture vive, sincère et pleine de charme une histoire passionnante ancrée dans un riche panorama de la réalité italienne des années soixante-dix: communisme contre néofascisme, syndicalisme, balbutiements de l'informatique. Sans que le charme opère à 100% puisqu'il ne s'agit pas d'un coup de coeur, je ne me priverai pas de la suite des aventures des deux héroïnes auxquelles je me suis attachée.
Lien : http://edytalectures.blogspo..
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Elena Ferrante est le pseudonyme de Erri De Luca, le véritable auteur des romans.

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