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sur 561 notes
Leda, 48 ans, professeure d'université, mère de deux grandes filles adultes, passe quelques jours de vacances dans une petite station balnéaire de la côte adriatique italienne. Elle a découvert une petite plage qu'elle pensait calme mais elle doit bientôt la partager avec des Napolitains bruyants, arrivés en nombre et empiétant son espace vital...Parmi les cousins, le couple Rosaria et son mari, il y a Nina la jeune mère d'Elena - trois ans, que le mari et père rejoint le week-end. Quelques jours s'écoulent, Leda observant les relations d'amour et de tendresse qu'entretient Nina avec sa fille et celle qu'Elena reproduit avec sa poupée Nanni. Des démonstrations d'amour qui gênent Leda, sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Perturbée, dans un geste impulsif, Leda dérobe la poupée, à l'insu de la famille, déclenchant non seulement un drame pour la petite fille et sa mère, mais également une introspection lourde et profonde sur son propre rôle de mère.

Après avoir exploré les relations amicales et souvent cruelles dans L'amie prodigieuse, Elena Ferrante analyse l'amour maternel, une exploration déclenchée par l'appropriation d'une poupée, qui va révéler les failles de cette femme de 48 ans. Ses réflexions vont la plonger dans une introspection douloureuse, en affrontant les vides affectifs, révélant le conformisme quelquefois tyrannique que la société impose aux femmes devenant mère, évoquant le choix d'émancipation d'une femme qui fuit son rôle de mère, regrettant l'égoïsme latent d'être considérée comme une bonne mère ou justifiant la fuite d'une vie toute tracée de sacrifices pour ses enfants qu'une femme peut remettre en cause et refuser de se voir imposée.
Avec brio, cynisme et acuité quelquefois cruelle, Elena Ferrante démonte les mécanismes qui s'attachent à la notion sacrée qu'est l'amour maternel et en cela, elle propose un roman dérangeant, qui peut être choquant mais qui est également révélateur pour certaines mères qui pourraient se reconnaître et comprendre certains mécanismes qui les ont fait agir dans les rapports à leurs enfants.
Un roman incisif, qui appuie là ou ça fait mal.
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Leda, florentine dans la petite cinquantaine, travaille au calme de son parasol quand arrive sur la plage un groupe de napolitains très bruyants. Intriguée, elle repère parmi eux une jeune femme et sa petite fille. Leda ne peut détacher ses yeux de la petite famille, et passe ainsi plusieurs jours à les observer de loin.
Quand la petite Elena perd sa poupée, toute la plage est ratissée, fouillée, mais c'est en fait Leda qui l'a prise...
J'ai été très surprise par ce petit livre qui condense, en 200 pages, tout le propos de L'amie prodigieuse : changement de milieu social, entre honte et culpabilité; rapport conflictuel à la maternité, entre attachement viscéral et répulsion; condition de la femme dans les familles Napolitaines; etc.
Écrit bien avant, il s'agit probablement des prémices de la saga, mais pour le lecteur qui vient d'en achever les quatre (gros) tomes, c'est un peu redondant, voire lassant.
S'ajoute cependant la folie de cette femme qui souffre de solitude autant que de culpabilité, fouillée à l'extrême par la belle plume de Ferrante.
Un roman, presqu'un thriller finalement, Intéressant et bien écrit mais qui mériterait d'être lu avant la saga.
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Leda se souvient : de son réveil dans la chambre d'hôpital, de sa sortie de route : accidentelle selon ses proches, peut être pas selon elle, elle se souvient d'un acte incompréhensible qu'elle a commis. Elle passe ses vacances au bord de la mer sur la côte ionienne après le départ de ses filles au Canada auprès de leur père : elle découvre que la séparation ne lui pose pas de problème, qu'elle retrouve un espace de liberté.
Sur la plage elle fait la connaissance d'une mère, Nina et de sa fille, Elena. Celle-ci est toujours accompagné par une poupée, pas très jolie, pas très propre mais à laquelle elle tient plus que tout.
Et subitement, sans raison apparente, elle vole la poupée et malgré les pleurs de l'enfant qui recherche celle-ci, elle la conserve et s'y attache. Pourquoi ?
Ce récit est une longue réflexion sur le sentiment maternel :
Leda se pose de multiples questions sur la mère qu'elle est, qu'elle a été, sur ses sentiments envers ses deux filles, adultes maintenant, sur leurs enfances, sur leurs différences et sur ce qu'elle ressentait face à elle.
Une longue plongée dans la vie d'une femme qui prend conscience qu'elle n'a pas été la mère, la mama mais qu'elle a été assez distante, égoïste parfois, regardant ses filles comme deux fillettes étrangères à elle.
Petit roman très intéressant et qui porte à la réflexion, pour nous les femmes sur les mères que nous avons été, sans faux semblant, sans hyprocrisie.
Je continue à découvrir cet auteur (homme, femme ??) qui mèle à ses romans une part de psychologie et une réflexion sur la condition féminine (comme dans l'amie prodigieuse) mais également sur le rôle de l'homme "napolitain" surtout dans le couple.
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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Une plage au bord de la mer. Une femme de quarante-huit ans, étendue sous un parasol, regarde une jeune mère et sa fille s'ébattre au bord de l'eau. Un soir, la petite oublie sa poupée sur le sable. La femme la ramasse mais, au lieu de la rendre à l'enfant, elle la ramène chez elle. Les jours passent, la fillette pleure et harcèle sa mère épuisée, mais la voleuse répugne à lui rendre son bien. Qu'est ce qui a pu pousser Leda, universitaire vieillissante, à commettre cet étrange larcin ? Jalousie face à cette relation mère-fille trop parfaite ? Culpabilité enfouie envers ses propres filles qu'elle a abandonnées aux bons soins de leur père ? Fascination instinctive envers cette belle jeune femme issue d'un milieu populaire ? Ou quelque chose de plus obscur et profond encore ?

Curieux et perturbant petit roman que celui-là… Vite lu, il interpelle pourtant durablement, surtout à l'âge où la maternité commence à ressembler à une nécessité. La dissection des rapports mère-filles est d'une grande crudité et n'hésite pas à écorner certains sujets tabous au passage, comme la jalousie latente que nourrissent nombre de mères face à la beauté et la jeunesse de leurs enfants. Les allusions à la sexualité, chez l'adulte comme chez l'enfant, sont nombreuses et assez troublantes. Au fil des pages, Elena Ferrante dresse un beau personnage de femme perturbée, oscillant sans cesse entre la frustration, les regrets et la nostalgie. Une petite oeuvre à la fois dérangeante et curieusement touchante qui ne déparie dans la bibliographie de cette auteur décidément fort talentueuse.
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Il s'agit d'une sorte de petit roman, presqu'un essai par moment.
Leda est une universitaire italienne de 48 ans, ses filles, qu'elle a eues jeune, sont parties au Canada retrouver leur père dont elle est séparée.
Elle décide alors de partir seule en vacances à la mer, près de Naples. Elle va louer un appartement et profiter de la plage. Tous les matins, elle s'installe sous un parasol pour lire ou préparer ses futurs cours de littérature anglaise. Petit à petit, elle va répérer une famille qui vient régulièrement. C'est en particulier une enfant qui va attirer son attention, elle a toujours une poupée avec elle. Sa mère s'appelle Nina, d'autres membres de la famille gravitent également autour, telle que Rosaria, la belle-soeur, enceinte. le père de la petite fille, lui, ne vient que le weekend.
En observant cette famille, Leda fait une sorte de bilan de sa vie : quelle mère a t'elle été pour ses deux filles ? Elle fait preuve d'une grande lucidité, reconnaît ses failles. Par exemple, ayant énormément besoin de temps pour elle, pour écrire, elle a quitté la maison familiale pendant 3 ans alors que ses filles étaient très jeunes. Elle ne cache pas qu'elle ne les a pas toujours soutenues comme il se doit, qu'elle les a peut-être jalousées.
Un jour, sur la plage, elle vole la poupée de l'enfant et refuse de la rendre.
C'est une histoire un peu bizarre, cette femme est étrange, elle semble un peu dépressive, comme si elle ne savait plus quelle est sa place, en tant que femme.
Cela m'a mise un peu mal à l'aise même si je reconnais qu'il s'agit aussi d'une réflexion intéressante sur la maternité.
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Après un grand engouement pour L'amie prodigieuse et La vie mensongère des adultes, j'avais été déçue par Les jours de mon abandon. Je ne savais donc pas à quoi m'attendre avec la lecture de Poupée volée, un roman souvent qualifié de dérangeant dans les critiques que j'ai pu lire. En effet, je suis assez d'accord avec ce terme, c'est un roman particulier, cela dit mon retour est plutôt positif.

La narratrice part en vacances seule sur la cote ionienne. Elle s'appelle Leda et a quarante-huit ans. Sur la plage, son regard est attiré par une mère et sa petite fille : Nina et Elena. Elle ne peut s'empêcher de regarder Nina et sa façon d'interagir avec sa fille. Ses sentiments sont mitigés entre admiration, jalousie et agacement.

Cette observation met la narratrice face à ses propres tourments intérieurs. Elle compare la relation de Nina et d'Elena avec la complexité de sa relation avec ses deux filles aujourd'hui adultes. Cela la renvoie aussi aux souffrances vécues dans sa relation avec sa propre mère.

Nina et Elena ne sont pas venues seules. La famille napolitaine s'impose en nombre. Depuis sa chaise longue, Leda observe ce clan qu'elle juge grossier. La belle-soeur Rosaria, enceinte, l'insupporte particulièrement. Mais Leda tente de se rapprocher de Nina.

Amertume, culpabilité, mal-être... Leda est un personnage tiraillé. Pendant trois ans, elle a abandonné ses filles alors qu'elles étaient encore des enfants. La maternité est au coeur du sujet.

Le roman est une succession de courts chapitres. C'est lent, dans le sens où il y a peu d'action. Cependant, je ne me suis pas ennuyée, j'ai été intriguée du début à la fin.

Je ne sais pas si je suis à côté, mais il m'a semblé y avoir de grandes similitudes entre le personnage de Leda et celui de Lenu dans L'amie prodigieuse. Elle est originaire de Naples et est partie étudier à Florence. Universitaire, elle s'est séparée de son mari avec qui elle a eu deux filles. Elle a eu une liaison pendant son mariage. Elle se sentait mal dans sa peau plus jeune... Une fois mère, elle évoque les difficultés à concilier maternité et travail. D'où peut-être un aspect autobiographique ?
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Elena Ferrante me surprend toujours.
Elle sais explorer la psyché humaine et tout comme le personnage de la mythologie, elle soumet son héroïne Leda à toutes sortes d'épreuves et beaucoup de tourments.
Elle nous dévoile très crûment les sentiments d'une maman envers ses enfants avec en parallèle, ceux de la mère d'Elena, la jeune enfant à la poupée.
C'est une curieuse histoire, très joliment racontée, à l'apparence banale mais qui au fond, se révèle cruelle et d'une tristesse incommensurable, qui oscille entre raison et folie.
Les thèmes chers à Elena Ferrante sont tous présents, des vacances à la mer, des relations mères-filles ambivalentes, des souvenirs d'enfance teintés de rancunes et de plaies vives et l'envie de s'élever dans la société pour ne pas reproduire la généalogie familiale.
Leda fait des gestes insensés et l'auteure nous en fait vivre la genèse, avec justesse et sans jugement.
Aussitôt le livre terminé, j'ai écouté la version adaptée pour l'écran par Maggie Gyllenhaal avec Olivia Colman qui incarne Leda. Malgré une petite disparité dans les noms et les lieux, le film est un petit bijou. Je crois cependant que de lire le livre est un atout pour la compréhension du film, surtout pour la finesse de la description des sentiments.



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Voilà maintenant longtemps (environ 9 mois) que je n'avais pas pris le temps de lire et de faire une critique sur Babelio.

Voici une nouvelle lecture d'une auteure que je connaissais de par sa saga "L'amie prodigieuse". Saga que je n'ai pas encore lue en préférant (par faute de temps) un livre sans suite : avec un début et une fin. Et encore. Entre le roman et l'essai, Elena Ferrante joue entre les genres.

Première lecture (traduite) de cette auteure italienne, énième lecture autour de l'introspection, autour de l'intime qui pourrait ressembler à d'autres… et finalement pas tant que ça. L'action se mêle aux réflexions du personnage et permet de tenir en haleine le lecteur. Plus que ça, les actions du personnage vont faire renaitre des souvenirs, des moments de vie et ces derniers vont l'amener à agir parfois de manière inhabituelle, parfois incohérente.

La poupée et les personnages secondaires sont des objets de ses ressassements, des questions qu'elle se pose concernant son passé (et son présent), ses choix de vie, ses envies de femmes, ses rôles de mère.
Les pensées des personnages se réfléchissent : comme une lumière ils se renvoient la balle et s'idéalisent. L'action permet de désacraliser l'autre.

Les différences d'âge et les choix qui en découlent font également écho au temps qui passe. À cela s'ajoutent les imprévus, les rencontres, les coups du destin qui vont changer des vies (qui ne sont pas toutes tracées).

Une lecture parfois dure, sortant des sentiers battus d'une vie rangée. Les souvenirs restent, le remords n'est pas présent et les choix sont assumés quoique difficiles.
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Mes impressions sur cette lecture sont un peu mitigées. Cela commençait bien, l'écriture d'Elena Ferrrante m'a captivée, tout en petites phrases, précises, acérée, un peu clinique mais très juste dans son économie. le personnage de Leda, entre objectivité et souffrances souterraines capte bien l'intérêt, et l'auteur installe une atmosphère, qui peut devenir angoissante par moments (par exemple, l'incident de la pomme de pin). Les pages tournaient toutes seules.

Mais voilà, au bout d'un moment, j'ai eu la sensation de tourner en rond, de ne plus avancer, d'en être toujours au même point. Les personnages qu'observent Leda restent toujours aussi lointains et ne perdent pas vraiment leur allure de silhouette, elle même répète un peu les mêmes choses, et la symbolique de la poupée volée m'a semblé lourde et pas si signifiante au final. le côté très descriptifs, plus centré sur les actions que sur les sentiments, s'est mit à devenir frustrant.

Mais l'auteur a des qualités indéniables, et je pense faire une tentative avec L'amie prodigieuse, qui semble être ce qu'elle a écrit de plus intéressant.
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Le « prodige » (si j'ose, s'agissant d'un livre de l'auteure de l'amie prodigieuse) de ce roman, c'est d'être à la fois hyper ennuyeux et hyper agaçant.

Selon la quatrième de couverture : « le portrait d'une femme qui oscille entre raison et folie, un subtil jeu de miroirs grossissants servi par une écriture précise qui fouille avec justesse la moindre plaie ».

J'aurais plutôt dit : Les atermoiements narcissiques d'une femme qui a abandonné ses filles, qui croise une petite fille à la plage et qui lui vole sa poupée.

« J'étais partie comme une brûlée vive qui, en hurlant, s'arrache la peau brûlée et croit arracher la brûlure même »

« Je me sentais très malheureuse. C'était une impression de dissolution, comme si, pendant toute la journée, le vent avait soufflé sur le petit tas de poussière bien ordonné que j'étais, jusqu'à ce que je me retrouve suspendue et informe dans l'air ».

En réalité,
Il ne se passe rien ou presque.
Et quand il se passe quelque chose, on préférerait qu'il ne se passe rien.

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Elena Ferrante est le pseudonyme de Erri De Luca, le véritable auteur des romans.

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