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3,47

sur 561 notes
Si vous êtes en manque après avoir fini le dernier tome de "l'amie prodigieuse" et d'attendre le dernier tome qui sortira normalement au début de l'année 2018, je vous conseille ce court roman qui restitue bien l'ambiance italienne de la grande tétralogie de l'auteur.

Un très bon roman sur les troubles du désir, de l'identité et de la maternité, la complexité des rapports mère/fille, l'ambivalence entre un amour absolu et un besoin de détachement ; personnellement j'ai lu d'une traite ce beau roman d'Elena Ferrante..
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Les relations mère-fille, la maternité sont les sujets explorés par ce roman atypique. Étrangement, ces sujets sont amenés par la rencontre estivale de deux femmes sans aucun lien de parenté. Leda, universitaire florentine mère de deux filles adultes, et Nina, jeune mère et jeune mariée enchaînée par son origine, n'ont rien en commun sauf la maternité qu'elles vivent de manière diamétralement opposée.
L'auteur déploie tout son talent pour nous raconter quelques faits – il ne se passe pas grand-chose hormis le vol et la scène finale – et énormément de sentiments. L'introspection de Leda dévoile une personnalité complexe, son présent et son passé, son cheminement, ses actes et leurs conséquences. L'auteur a créé une histoire fascinante malgré son apparente banalité – les vacances d'une universitaire – et m'a permis de suivre avec intérêt Leda sur la plage, dans son quotidien présent ou passé…
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Tombée raide dingue de la saga d'Elena Ferrante (dont il me reste encore le dernier tome à portée de main à lire), j'avais comme une envie d'en lire davantage. Après avoir visionné le très bon documentaire d'ARTE sur l'auteure, je me suis empressée de lire Poupée volée, un de ces autres romans. Et mes attentes ne furent pas déçues ! Intimiste et lucide, ce court roman d'une puissance verbale nous entraîne dans le combat d'une femme avec elle-même. de la réflexion sur les aspirations de femmes, Ferrante y décortique le rôle de la mère cohabitant avec celui de la femme. de ses vacances au bord de la mer à y côtoyer Nina et son enfant, Lena plonge dans ses souvenirs et revient sur son enfance mais surtout sur ses rapports avec ses propres filles. Pourquoi voler la poupée de l'enfant de Nina ? D'un début solaire, le lecteur touche du doigt le côté sombre d'une femme tourmentée par ces propres choix.

Seule, depuis que ses filles ont quitté l'Italie pour rejoindre leur père au Canada, Lena enseignante à l'université de Florence, s'octroie quelques semaines de vacances en bord de mer. A observer les vacanciers, son regard s'attarde sur une famille en particulier et notamment sur une jeune femme Nina et sa petite fille Elena. Très complices et discrètes, cette mère et son enfant soulèvent de profondes réflexions à Lena surtout en sa qualité de mère, elle qui a abandonné durant trois ans ses deux filles alors qu'elles n'étaient encore que des enfants. de cette parenthèse, tantôt compatissante, tantôt féroce, Lena vole instinctivement la poupée chérie de la petite Elena et passe ainsi de spectatrice à actrice, peu importe les répercussions.

De par son style unique, la plume d'Elena Ferrante bouleverse. Avec un sujet universel comme la maternité, la romancière dépoussière le rôle indue à une mère tel qu'on le conçoit. Dans la violence des réflexions, elle couche avec délicatesse le sentiment ambigu d'une femme face à la maternité, face à ses erreurs. 

En réveillant des souvenirs douloureux sur sa propre enfance, mais aussi sur ses qualités maternelles, la poupée devient pour Lena l'incarnation de ses erreurs passées. du geste fou d'une femme en proie aux doutes où le bilan de sa vie de mère semble s'imposer, celle-ci décline lentement. A observer Nina, son corps, sa beauté, sa jeunesse et sa potentielle relation extra-conjugale, Lena revit des instants révolus. du temps qui s'étire comme sa beauté qui s'étiole, elle regarde avec lucidité les échecs et les regrets tout comme l'amour qui a jalonné son existence.

De ce personnage fort ; qui a grandement inspiré celui d'Elena en mère de famille dans le troisième opus de la saga de L'amie prodigieuse ; se dégage l'ambivalence entre la femme et la mère. L'envie et le devoir : l'envie épanouissante d'une vie de femme et le devoir de bien faire en tant que mère. Mais il n'y a pas de modèle type à la maternité. Ainsi, cette poupée volée place Lena face à ses contradictions, à son passé. de plus en plus menaçant et trouble le comportement de l'héroïne peut parfois mettre mal à l'aise, le tout dans un seul but : provoquer une réflexion. 

D'une banalité de façade, cette histoire a su me toucher par sa profondeur saisissante, mais aussi par le regard moderne d'une romancière perspicace. Parfois agaçante, le personnage de Lena est écrit avec tellement de justesse et de subtilité qu'il est impossible de la juger tant elle le fait elle-même. Beau et intense.

Du cake patate douce et du thé vert Betjeman & Barton ingéré, à la lecture il ne reste rien, seulement le goût prononcé du trouble.
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Sur la plage, petit théâtre social, une famille élargie et bruyante semble fasciner la narratrice, Leda, universitaire en vacances studieuses. Une jeune femme, Nina, et sa fille, Elena, attirent tout particulièrement son attention, appliquées qu'elles sont à mettre en scène leur lien, la fillette reproduisant cette relation maternelle avec avec sa poupée.
Sur une impulsion, Leda vole le jouet, plongeant toute la famille dans l'effervescence.
Dans ce court roman, Elena Ferrante analyse avec acuité les liens mère-fille à différentes échelles et sans angélisme, n'hésitant pas à souligner toute leur ambivalence , voire leur cruauté. Elle souligne aussi les difficultés que rencontrent beaucoup de femmes du fait des injonctions sociales et/ou de difficultés psychologiques à assumer leur place de mère telle que souhaitée traditionnellement.  Concilier travail épanouissant et maternité n'est pas évident et il sera toujours beaucoup plus pardonné aux hommes qu'aux femmes dans ce domaine semble dire l'autrice.
Pour autant, aucun manichéisme dans ce roman qui fait aussi la part belle aux personnages secondaires, observés et croqués avec maestria mais qui sait aussi conserver sa part de mystère et d'étrangeté.  Une réussite !


Extrait de ma Pal quand j'ai appris son adaptation cinématographique (diffusé sur Netflix le 30 décembre).

Traduit de l'italien par Elsa Damien
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Le roman d'Elena Ferrante met en scène des femmes sous le soleil d'un été en Italie. Dans "Poupée volée", Léda, la narratrice, est professeure de littérature anglaise en vacances au bord de la mer. On ne peut pas s'empêcher de penser à l'île d'Ischia et à Léna de "L'amie prodigieuse". C'est d'autant plus vrai que Léda va faire connaissance de Nina une jolie jeune femme et de sa petite fille de 3 ans Elena qui materne sa poupée, Nani. La fillette y est très attachée et lorsqu'elle disparaît c'est un drame pour toute la famille.
Léda n'interviendra pas alors que c'est elle qui a volé la poupée.
Alors que l'image qu'elle renvoie à Nina est celle d'une femme belle, raffinée, qui n'a peur de rien et qui est intelligente, Léda a des blessures cachées. À 49 ans elle est mère de deux grandes filles qui vivent au Canada. Elle les a élevés dans l'angoisse et culpabilise de ne pas avoir été ce que l'on appelle « une bonne mère ». À bout de nerf elle a même été obligée de quitter son mari en lui laissant ses deux toutes petites filles qu'il a élevé seul durant quelques années.
Ce qu'elle vit aujourd'hui sur la plage des vacances lui rappelle les moments douloureux de sa propre histoire, son besoin de materner, comme si elle se rattrapait avec la poupée volée.
L'intrigue est assez mince mais Elena Ferrante traduit très bien la psychologie des personnages. Elle laisse pourtant le lecteur en suspend en multipliant les interrogations et certaines ambiguïtés et je ne suis pas certaine d'avoir vraiment compris la dernière phrase qui m'a laissée perplexe.


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Lu en italien.

Leda quarante-huit ans, enseignante universitaire, enfin seule, s'offre des vacances sur la côte ionienne.
Tout va bien jusqu'à l'arrivée d'une famille napolitaine bruyante au fort accent dialectal. de prime abord, cela fait resurgir des souvenirs des sonorités de l'enfance. Quelque chose de familier qui la pousse à observer cette famille, à découvrir les liens de parenté.
Mais rapidement, Leda est ennuyée par leur sans-gêne envahissant.
"Quella gente mi indispettava", m'agaçait.
En revanche son attention est particulièrement attirée par la jolie jeune mère qui se tient en retrait avec sa petite fille de trois ans et son inséparable poupée.
Elles sont l'image d'une maternité sereine que Leda admire puis envie, elle qui n'a pas su être une bonne mère.
Un soir, de façon inexplicable, la poupée a disparu ce qui occasionne les cris déchirants de la petite.
Cette disparition est le pivot, le noeud du récit.

Ce roman, puissant, sonde la condition de la maternité. Comment être une mère et une femme avec ses aspirations intimes et son désir de réussite sociale ?
Leda se révèle partagée, d'une profonde fragilité et avec un sentiment de culpabilité.
Cette poupée assimilée à un bébé est le symbole du dévouement qu'elle n'a pas eu envers ses deux filles.
Je n'ai pas toujours éprouvé d'empathie pour cette femme à cause de ses comportements.
L'écriture est puissante, raffinée et limpide.
N.B. le premier chapitre du livre est en réalité le dernier.
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La lecture de Milena Agus originaire du sud de l'Italie, auteure de plusieurs très belles nouvelles (ou courts romans), avait fini par me convaincre de découvrir Elena Ferrante.
Vrai déception! J'ai trouvé l'histoire pauvre, éprouvé une forme d'ennui passé le milieu du livre, et que le traitement d'un sujet aussi fort que les relations mère fille aurait méritait un traitement différent.
Je ne recommande pas
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mère ou femme - mère et femme - juste femme - juste mère ....
vaste sujet de réflexion !
C'est ce qu'aborde Elena Ferrante dans ce roman -essai- nouvelle-fable , on ne sait pas trop .
L'écriture est très agréable mais on referme ce livre avec une impression de malaise et beaucoup de perplexité .
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Une histoire qui se passe en bord de mer...des vacances pour une femme seule. Une retrospective de sa vie de mère, de ses liens avec ses deux filles...du pourquoi du comment.
En parallèle, son présent, une rencontre d'une famille napolitaine avec toute l'exubérance du parler, de l'attitude...et une petite fille, sa poupée, sa mère
Une écriture simple et fluide, parfois forte dans les sentiments.
Le paradoxe : être mère, aimer ses enfants et vouloir se laisser du temps, s'aimer, se retrouver soi même et ne pas culpabiliser.
J'ai aimé ce livre qui se laisse dévorer de part l'écriture d'Elena Ferrante, qui nous questionne sur le rôle de mère et de femme, sur la relation mère fille toujours aussi complexe.
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"Poupée volée" raconte la vie de la narratrice – personnage central qui dit « je », à un moment particulier de sa vie : les vacances à la plage. Elle y est seule (divorcée) et sans enfants (ses deux grandes filles sont au Canada).
Le titre m'a rappelé l'épisode de la poupée perdue (volée) dans la cave, dans le tome 1 de "L'amie prodigieuse" ainsi que d'autres situations ressemblant à celles décrites dans la tétralogie (le(s) mariage(s) raté(s), le prêt de l'appartement aux amoureux…).
PLus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2021/04/26/elena-ferrante-poupee-volee/
Voir aussi les articles sur L'amie prodigieuse, L'amour harcelant, Les jours de mon abandon et Frantumaglia.
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Elena Ferrante est le pseudonyme de Erri De Luca, le véritable auteur des romans.

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