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sur 1960 notes
Ça y est, ça a été annoncé hier, le Goncourt est pour FERRARI !

Je me suis donc senti un peu obligé de le lire, "évidemment", et n'en suis finalement pas mécontent. Voilà trop longtemps qu'il trainait sur ma table basse à attendre qu'on l'ouvre, alors que d'autres que je venais d'acheter étaient déjà lu et rangés !

Jérôme FERRARI nous parle cette année d'une famille Crose. Où d'un bistrot Corse, ou encore de la chute de Rome par Augustin. Bref, Jérôme FERRARI nous parle et c'est tout ce qui importe.

La petite île de beauté, surtout un de ses villages pas bien loin de Corte, voit tout sa chute arriver. Et ça vient doucement.
Tout commence par quelques chasseurs qui, après leurs prises décident d'aller boire un bon canon au bistrot du coin qui est toujours ouvert. Surtout le dimanche, jour de chasse.
Pourtant il est aujourd'hui fermé. Les questions affluent alors,, et on s'aperçoit que la gérante s'est tout simplement barrée. La vieille propriétaire doit alors se remettre au boulot. Ou trouver quelqu'un d'autre. Mais comment faire confiance au premier venu alors que la bonne Hayet était si parfaite ?

A travers cette expérience Corse un peu particulière, avec ce que ça comporte de clichés, même s'ils sont très bien travaillés par l'auteur, on va vivre en direct la chute de Rome. Métaphore certes un peu osée, mais pourtant tout à fait honorable. Si les romains étaient aller boire une bonne bouteille de rouge, les choses auraient pu être différente !

Matthieu et Libero vont alors abandonner leurs études respectives pour reprendre cette affaire. Ils sont simplement très jeunes et ne connaissent peut-être pas tous les aspects du métier. Ils vont pourtant très bien se débrouiller, mais diriger le monde entier à travers un bistrot Corse, est-ce que ça peut durer ? Avoir des serveuses qu'il ne faut pas toucher, un musicos plein de bonnes volontés, des bouteilles à disposition... Les dangers sont bien là, et ils sont réels.
Le couteau sera de plus remué dans les plaies du passé. Une famille bien particulière dans laquelle on se perd avec de bonnes raisons, et surtout des personnages qui font planer un sentiment de fatalité dés les premières pages.

Jérôme FERRARI nous emmène dans les tréfonds de la conscience, bonne ou mauvaise, et nous promène dans un océan d'incertitude et de douleurs.
Avec une écriture qui ne laisse pas à désirer, des phrases courtes, saccadées, mais aussi d'autres très longues et lentes, il mène à merveille son pari de nous rapprocher de Dieu, ou au moins d'une espèce d'incertitude sur la fatalité humaine pour les plus bornés.
Notons de plus que cette année le Goncourt a été donné à un auteur qui n'a pas peur d'employer des mots comme "enculé", et c'est plutôt chouette de voir qu'on peut utiliser l'intégralité du dictionnaire en écrivant de belles choses.
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Je suis assez perplexe après la lecture de ce roman. Nul doute que l'auteur a un grand talent d'écrivain, même si je n'apprécie pas forcément les phrases très longues qui appesantissent le style. Toutefois, je n'ai pas vraiment compris l'objectif du livre.
L'auteur semble vouloir montrer que le monde est mauvais et que nos deux personnages, Libero et Matthieu ont eu tort d'abandonner des études de philosophie pour renouer avec leur village. Matthieu prépare une thèse sur Leibniz et Libero sur Saint Augsutin, quand ils abandonnent Paris et le monde intellectuel pour tenir un bar en déshérence dans leur Corse natale. Ici, les hommes sont beaucoup plus "terre à terre" et il faut se méfier de tout.
Libero semble vouloir montrer que lui, enfant de paysan sarde peut être une personne respectée en Corse et Matthieu ne parvient pas à s'affirmer, tout comme son grand-père, Marcel qui fut sans cesse tenu à l'écart des grands évènements (famille, réformé pour les guerres, administrateur de seconde zone en Afrique).
L'auteur alterne des paragraphes sur la vie du bar, celle de Marcel et des épisodes sur la vie d'Aurélie, la soeur de Matthieu.
J'ai parfaitement perçu un malaise chez les personnages. Ils sont tous un peu désenchantés, ils bâtissent leur avenir sur de bonnes intentions mais la construction est chancelante. Pourtant, je n'ai pas réussi à cerner les origines de leur malaise.
Il me manque une réelle compréhension des personnages et un lien entre les différents personnages pour donner une cohésion à cette histoire intéressante de survie d'un petit bar de village.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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L'histoire principale est celle de deux amis d'enfance, un Corse et l'autre qui aurait voulu l'être, qui, après des études de philosophie à Paris (option Saint Augustin), reprennent un bar dans un petit village de l'arrière-pays corse. Ca ne se passera pas vraiment comme prévu.
L'écriture est superbe, léchée, faite de longues phrases très belles. le dernier chapitre est un peu déconcertant, mais boucle la boucle.
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Premier roman que je lis de Jérôme Ferrari, et je suis impressionnée par le ton sombre et déprimé présent dès les premières pages. Nous sommes alors en 1918 et la guerre paraît avoir couvert le monde d'une toile sombre et excessivement lourde.
« ... et elle s'en réjouit pendant des années de constater qu'en vérité, comme le lui confirmait chaque jour le spectacle d'un fils courtois, travailleur et docile, rien n'était aussi payant que le chantage. »
Les années passent, le ton devient légèrement plus subtil, plus amical, pour autant que l'on puisse être accepté par un Corse pure souche...
« Et c'est ainsi qu'au nom d'un avenir aussi inconsistant que la brume, il se privait de présent, comme il arrive si souvent, il est vrai, avec les hommes. »
Tout peut paraître plus positif mais en fait n'être qu'illusions... Et le ton devient de nouveau plus cynique.
« ... Libero ne pouvait plus en douter, et il était comme un homme qui vient juste de faire fortune, après des efforts inouïs, dans une monnaie qui n'a plus cours. »
Tous les espoirs perdent leur éclat avec le temps qui passe.
L'histoire commence entre les deux guerres, puis est embourbée dans les débuts de la deuxième guerre mondiale, où le ton noir et défaitiste refait son apparition.
Après la deuxième guerre, plus rien ne va plus, les espoirs s'effacent, les deuils se multiplient.
« Le monde ne souffrait pas de la présence de corps étrangers mais de son pourrissement interne, ... »
Tout au long du roman, j'ai été marquée par la variation du ton du narrateur. Ainsi, les moments joyeux sont soulignés par des phrases courtes et lumineuses, tandis que le reste est dépeint par des paragraphes très longs, pleins de détails et de morosité.
Dans le cadre du multi défi Babelio, je propose ce roman pour l'item 34. Un livre écrit par un auteur insulaire (hors UK et Islande) ou qui se passe intégralement sur une île.
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Je n'ai pas tout compris dans ce livre, du vocabulaire très philosophique ou soutenu ... mais peut m'importe j'adore cela et ce livre est super !!
L'histoire est triste mais le mélange de soutenu et familier( voire vulgaire ) est très bien agencé et l'histoire est originale.
Livre qui nous fait réfléchir par l'intermédiaire de la pensée de st Augustin, sur notre vie , la mort, et sur notre finitude et le sort de l'homme.
Je ne regrette pas de l'avoir acheté et je comprends maintenant pourquoi il a remporté le prix Goncourt .
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Grandiose et éblouissant
Convaincant à l'extrême sur les "hérésies" !? des tromperies de la vie
que l'on pense telle et se révélera autre voire à l'opposé de tout ce que l'on pouvait s imaginer
Quant aux machinations de tous ordres dont ne s'embarrasseront pas nombre de gens s'agitant sur la piste, glissante s'avérant bientôt fatale sans même que l'idée du désastre imminent planant sur tout cet ensemble de tragédie en puissance
c'est tout le côté de l'ambiguïté versatile et fantasque de l'existence que veut nous prouver d'une plume convaincante et féroce l écrivain surdoué mettant à notre portée très clairement ses idées sur la question
Ici largement explorée
Et enlevée magistralement pour nous emmener à sa suite

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📖 Nous partons à la rencontre de deux brillants enfants du pays. Comme beaucoup, ils vont devoir poursuivent leurs études sur le continent. En mal du pays, ils vont rapidement tourner le dos à cette éducation pour se lancer dans l'entrepreneuriat et tenter de donner un nouveau souffle au bar d'un petit village qui peine à trouver repreneur.
Il veulent faire de cet endroit : le meilleur des mondes possibles.
Nous allons parcourir le lancement de l'affaire, les instants de joie, de plénitude en se dirigeant doucement vers le chaos. Les jalousies naissantes, la corruption des âmes, les menaces et les tentations.

Parce que dans ce monde, rien n'est voué à durer ?
Avec un parallèle historique sur la chute de Rome, l'auteur va nous faire prendre conscience de la malédiction des hommes à voir s'effondrer les mondes qu'ils bâtissent.

L'auteur nous adresse une brillante allégorie de la construction d'un monde.

« Tu le savais, mais tu croyais que Rome ne tomberait pas. Rome n'a-t-elle pas été bâtie par des hommes comme toi ? Depuis quand crois-tu que les hommes ont le pouvoir de bâtir des choses éternelles ? L'homme bâtit sur du sable. Si tu veux étreindre ce qu'il a bâti, tu n'étreins que le vent. (…) Et si tu aime le monde, tu périras avec lui. »

Cet ouvrage est d'une grande puissance.
Il faudra plusieurs lectures pour prendre conscience des doubles sens et de toute sa philosophie.
Ce un roman maitrisé rend la compréhension d'un schéma de notre humanité accessible.

Le style de Ferrari est à part. Les phrases longues - que l'on trouvent certes au début de la lecture interminables - rythment divinement le récit.
Bref, lisez ce roman !
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Roman, poésie, saga, lyrique
Lu et relu avec plaisir.
Je viens de finir ce magnifique roman, une deuxième fois. C'est plus de la poésie en prose que du roman. C'est une épopée tragique et lyrique, qui finit en apothéose par le sermon sur la chute de Rome, comme annoncé. Une réflexion splendide et déchirante sur le carpe diem du matérialisme, les illusions sur le monde. La chute est annoncée dans les prémisses, tout est écrit sur le mode "alpha et oméga", car toute histoire à son début contient déjà sa fin. C'est une poésie du terroir et de la nature humaine, une exultation constante, de la magnifique ouvrage qui réinvente l'écriture.
Le parallèle troublant avec le fameux sermon de Saint Augustin est le fil rouge du roman. A ses concitoyens qui se lamentaient sur la chute de Rome, Saint-Augustin rappeler que les réalités de ce monde sont appelées à disparaître tandis que la foi chrétienne donne la vie éternelle. Ici c'est le bonheur des personnages principaux enfermés un instant dans un éternel présent qui donne l'illusion de l'éternité, mais la chute se lit déjà pour qui veut bien ouvrir les yeux.
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Tout commence par l'évocation d'une vieille photographie de famille dont l'un des membres, Marcel Antonetti, est absent, car il n'est pas encore né. On est en 1918. Sa naissance sera comme le point final qui marquera l'avènement d'un monde dévasté par les guerres et par l'absence, pas seulement au sens fort, celle qui résulte de la disparition, mais celle qui est synonyme d'éloignement et de frustration et qui engendre le manque.
Marcel verra le jour malingre et souffreteux, mais s'accrochera à la vie.
Suit une scène dans un bar corse qui nous projette dans notre temps ; le bar a été brusquement déserté par Hayet, une serveuse fidèle, sur qui tout reposait, et cela oblige Marie Ange, la propriétaire, à le mettre en gérance.
Désormais, deux intrigues vont s'enchevêtrer comme les lianes sur un même arbre qui préfigure la vie ; l'une fait référence à un passé lointain, celui de Marcel, et l'autre s'inscrit dans notre monde contemporain à travers Matthieu qui reprend le bar.
Marcel a quasiment abandonné son fils Jacques dès sa naissance en le confiant à sa soeur Jeanne-Marie après son veuvage. Jacques sera donc élevé avec Claudie, sa cousine germaine, qu'il épousera par la suite. Ils ont engendré Aurélie et Matthieu qui n'auront de cesse de quitter le cocon familial soit pour redonner vie à des mondes anciens (Aurélie est archéologue) soit pour vivre en Corse, un pays dont Mathieu conserve la profonde nostalgie.
Ils ont en commun ce besoin viscéral d'échapper à leur destin présent, à ce statut de mort-vivant qui transparait dans le visage de leur proche, de chercher un sens à leur vie. Mais si Aurélie garde une certaine distance, une certaine conscience de la vacuité du monde et une relative lucidité, Matthieu patauge jusqu'au bout dans l'illusion  : p 196. « Il croit toujours qu'il suffit de détourner le regard pour renvoyer au néant des pans de sa propre vie. Il croit toujours que ce qu'on ne voit pas cesse d'exister. »
Matthieu, au cours de l'une de ses visites en Corse, assiste à une scène cruelle et révélatrice où un éleveur de porcs, Virgile, tranche les testicules de ses verrats à main nue avec un couteau de cuisine pour ensuite les offrir le soir même en repas à ses convives ; mais rien ne le trouble et il prend plaisir à les déguster, c'est son monde ; un monde dont il est partiellement absent, spectateur passif, et dont il ne déchiffre pas les lugubres présages.
Matthieu termine des études littéraires avec son ami d'enfance Libero. Tous deux, diplômes en poche et très critiques sur une culture galvaudée par le journalisme et les médias ou en voie d'extinction, décident de tout laisser tomber pour s'occuper du bar. Marcel le grand-père contre toute attente va les y aider en leur avançant les fonds. On comprend ce qui l'anime quand on retrouve (par un flash-black) Marcel qui a traversé la guerre de 39-45 sans une égratignure, mais avec un profond sentiment d'échec. le bar reprend vie et Marcel en tire certainement une revanche sur le destin.
On se croit plongé dans le meilleur des mondes possibles, mais c'est sans compter sur l'éternel retour d'un mal que l'on voudrait bien ignorer : la mort, la corruption, la concupiscence (argent, sexe, vol, jalousie, cruauté, trivialité, tout y est). Les mondes se fissurent et le cercle infernal réapparait qui se referme sur l'éternelle répétition du même.
Tous reviendront à leur point de départ. On sait déjà que Marcel après avoir subi l'inanité d'un passé colonial est retourné vivre auprès des siens et Matthieu fera sa vie avec Judith (qu'il a dédaigné tout au début du récit et qu'il n'aimait pas vraiment) après la trahison d'Isarkin.
La scène finale, quand Libero (pourtant plus lucide que son ami est pris dans les rets du réel) tue Virgile qui menace de couper les couilles de Pierre Emmanuel, rappelle étrangement la scène de verrats.
Aurélie, si elle demeure plus distante, est sur les traces de Saint-Augustin. C'est par elle que l'auteur introduit son discours qui grosso modo veut dire que le royaume de Dieu n'est pas de ce monde et qu'il n'y a rien à attendre de ce monde-là, mais le doute surgit au seuil de la mort, et Augustin, comme les autres, nous replonge dans l'angoisse existentielle.
Un livre qui ne laisse pas indifférent et qui grâce à une très belle écriture et à un jeu de miroirs très subtils ouvre à de nombreux questionnements. On peut regretter un peu malgré tout une intrigue assez compliquée et un certain fatalisme...
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La Feuille Volante n° 1152
Le Sermon sur la chute de Rome – Jérôme Ferrarri – Actes Sud (Goncourt 2012)

« La philosophie mène à tout à condition d'en sortir » c'est sans doute ce que se sont dit Matthieu Antonetti et Libero Pintus, des enfants du pays et amis d'enfance quand ils ont repris, après leur licence de philosophie, le bar de ce petit village corse qui avait bien failli disparaître. Rapidement, ce débit de boissons devient le centre du village et même de la vie nocturne de la région. Tout était donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles mais petit à petit, autant pour des raisons extérieures que à cause de drames intimes et familiaux, les choses se dégradent et ce qui était une bonne affaire commerciale se transforme en fiasco. L'auteur y déroule l'histoire de la famille Antonetti à la généalogie compliquée et au parcours qui ne l'est pas moins, notamment celui de Marcel, le père de Matthieu. Augustin d'Hippone, qui sera plus tard connu sous le nom de St Augustin, prononça son « Sermon sur la chute de Rome », après le sac par les Wisigoths de la Ville éternelle en 410. On en accusait les chrétiens à cause de leur religion nouvelle introduite dans l'empire. Augustin démentit, évidemment et rétorqua que Rome n'était pas éternelle, comme d'ailleurs l'homme de chair et les choses humaines, que seul Dieu survit à tout. D'ailleurs les différentes parties de ce livre sont introduites par des citations augustiniennes.
Le lien entre ces deux histoires, l'une réelle et l'autre fictive est qu'elles s'inscrivent dans le déroulé des choses humaines promises à la destruction. L'auteur prend en exemple l'Empire français sur lequel jadis le soleil ne se couchait jamais mais qui n'échappa pas, sous les coups de la victoire de Diên Biên Phu, des velléités d'indépendance des pays africains et de ce qu'on appelé tardivement « la guerre d'Algérie », au délitement, pour ne plus exister encore que sous la forme de confettis ultramarins. C'est en effet un réflexe dominateur mais irraisonnable et parfaitement humain que de vouloir acquérir chaque jour davantage, plus d'argent, plus de biens donc plus de pouvoirs. Pourtant tout ce qui touche à l'homme est périssable,à l'image de nous-mêmes, de notre corps détruit chaque jour par la maladie, les accidents et le vieillissement, même si nous oeuvrons en sens contraire. le poète le rappelle à l'envi, « Rien n'est jamais acquis à l'homme, ni sa force, ni sa faiblesse, ni son coeur», notre destin se réalise toujours malgré nous, nous faisons notre parcours parce que nous sommes faits pour quelque chose que nous ne soupçonnons parfois pas nous-mêmes, nous le faisons volontairement et ce même si nous nous sommes jurés de faire l'inverse, même si nous rêvions d'autre chose, un peu comme si une divinité perverse nous y poussait que nous pouvons appeler hasard, quand nous ne refaisons pas, malgré nous, l'exemple pas forcément bon donné par nos parents. Dès lors que nous naissons, par accident ou par amour, notre bulletin de naissance sera, tôt ou tard, suivi par un certificat de décès parce que nous ne sommes que les usufruitiers de notre propre vie qui elle-même est transitoire. Nous appartenons à l'humanité, c'est à dire que nous ne sommes pas seuls et nous pouvons aussi redouter que les autres, et plus précisément nos proches, se mettent en travers de notre route et compromettent nos projets les plus enthousiastes et ce malgré tous les serments et les promesses échangés, quand nous ne nous en chargeons pas nous-mêmes ! Et l'auteur de citer Saint Augustin lui-même « Ce que l'homme fait, l'homme le défait ». Ainsi Aurélie, la soeur de Matthieu, qui part faire des fouilles sur le site d'Hippone ne retrouvera rien de la cathédrale ou prêcha, des siècles auparavant, le saint homme, pas plus d'ailleurs qu'elle ne trouvera l'amour.

Dans un style somptueux et poétique, malgré toutefois la longueur de ses phrases, l'auteur nous fait partager sa vision des choses humaines, effectivement vouées à la disparition à travers la multiplicité des personnages de ce roman, sans doute pour nous montrer qu'elle est effectivement la mieux partagée.
© Hervé GAUTIER – Juillet 2017. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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