Tang Taizong

On ne va pas se mentir, je ne suis pas un expert de la période Tang,(VII au Xème siècle de notre ère, entre les Sui et les Song ). J'avais comme vague idée que les arts y avaient été développés et que cette période était considérée comme l'apogée de l'empire du milieu.
Alors, je me suis penché sur une biographie écrite en 1935 par Charles Fitzgerald, pour me sortir définitivement cette image de jus d'orange dégueulasse associé au mot Tang.
Bon , parfois il y a des relents de colonialisme . Dans ce livre , les vilains , ce sont les turcs, termes génériques qui comprend les populations tartares, ouïgours , les turcs de l'ouest...
Et c'est vrai que dans ce livre , ils ne sont pas sympa les turcs.Mais ils prennent aussi de grosses dérouillées.
Alors voilà le contexte. Yangdi , le dernier empereur Sui , est un tyran , opprime son peuple . L'empire est centre sur la région du Henan (sud de Pekin ) où se trouve sa capitale Luoyang et sur les régions côtières allant grosse modo de Taijin à Hangzhou. beaucoup de princes locaux veulent aggrandir leur territoire et redonner à la Chine la grandeur qu'elle a connu sous les Hans au début de notre ère.
Ceux qui vont y arriver, ce sont les Tang grâce aux qualités militaires de Li Shimin , futur Taizong. Cela prend 4 ans , et les 2/5 du livre . Il n'est pas l'héritier du trône mais la jalousie du prince héritier va lui faire perdre la tête, au sens propre.
Li Yuan , premier empereur Tang (618) abdique en 626 pour Taizong, son fils cadet. La capitale est établie à Chang'An , actuelle Xi' An , vous savez là où il y a l'armée enterrée , tombeau de Qin.

Cependant, on n'en a pas fini avec les guerres . Les méchants turcs , deux princes locaux refusant l'allégeance aux Tangs vont encore nous occuper quelques pages , où les tibétains montreront aussi le bout du nez.
Et finalement, on en vient à ce qui m'a amené à lire ce livre : en quoi la dynastie Tang a -t-elle laissé une telle empreinte ?
En fait , Taizong a établie toute une série de lois beaucoup plus justes que ce qui se faisait mais surtout les a faites appliquer par des lettrés et non des militaires , connus sous le nom de mandarins. Il a gagné la confiance de son peuple et le respect de ses ennemis.
Il s'est évertué à développer l'enseignement, notamment du confucianisme.
Il n'a pas fermé la porte aux soldats de l'islam qui sont venus implanter leur religion ni aux catholiques nestoriens. Par contre, pour le développement des arts ...ce n'est pas sous son règne.
Un complot le visant, beaucoup de morts dans sa garde rapprochée vont marquer après 14 ans de règne le début de la fin, qui aura lieu 9 ans plus tard en 649, après une guerre en Corée au bilan très mitigée. Li Zhi va monter sur le trône mais déjà traine l'ombre de Wu, seule femme à être devenue empereur .Mais ça , c'est une autre histoire.

Ce livre est remarquablement renseigné. Mais il faut avoir envie fortement de le lire, car les guerres y sont minutieusement racontées et le Liu, Wang, Li, Liang , Wei...se croisent , se combattent et finalement , il est dur de savoir qui est qui.
Les trente pages consacrés à la vie quotidienne et politique à Chang'An sont les plus intéressantes et montrent à quel point cet empereur était en avance démocratiquement .
Voilà, je vous ai dévoilé tout le contenu de ce livre pour vous éviter de le lire , ce que visiblement personne n'a fait en 85 ans , aussi je ne m'attends pas à trop de grief.
Je reviendrai vous raconter la vie de Wu dans quelques mois.