La leçon de vie offerte par la presse locale se caractérisait donc autant par son invisibilité que par son omniprésence, pénétrant constamment le lecteur sans qu’il ne s’en rende nécessairement compte : en effet, si l’ordre lui indiquait de faire un choix entre deux propositions, le journaliste lui donnait également à voir une représentation normée du réel, de laquelle certains hommes, certains sentiments, mais également certaines passions, se devaient logiquement et automatiquement d’être bannis ; ce paysage reconstruit demeurait d’ailleurs d’une telle cohérence qu’elle ne permettait plus véritablement au lecteur d’être en mesure de s’interroger quant à la pertinence des résolutions qui lui étaient réclamées par le journaliste.