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EAN : 9782080206145
360 pages
Flammarion (13/09/2023)
3.83/5   36 notes
Résumé :
Le 22 mai 1985, le journaliste Jean-Paul Kauffmann et le chercheur Michel Seurat disparaissent peu après leur atterrissage à Beyrouth. La nouvelle de l’enlèvement est finalement rendue publique quatre jours plus tard. Tenue à l’écart des informations, son épouse, Joëlle Brunerie-Kauffmann, se lance dans un combat effréné pour libérer son mari. Elle est bientôt soutenue par un collectif qui rayonnera dans toute la France. L’auteur, fils de Jean-Paul Kauffmann et hist... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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L'auteur avait 11 ans et son frère Alexandre 9, lorsque leur père, le journaliste Jean-Paul Kauffmann, fut enlevé, le 22 mai 1985, par le Hezbollah à Beyrouth.

Dans son ouvrage, Grégoire Kauffmann, reconstitue cet événement dramatique dans son contexte historique et familial. Comment sa mère, Joëlle Brunerie, gynécologue et féministe, son frère et lui ont vécu cet épisode angoissant de leur existence.

La nouvelle de la disparition de son père, dès son arrivée au Liban, entre l'aéroport et son hôtel, ne fut connue bien plus tard. de même que celle du sociologue Michel Seurat, qui était à bord du même vol. Dans un premier temps, la consigne était de ne rien entreprendre pour ne pas compromettre des pourparlers avec les autorités et des médiateurs à Beyrouth.

Deux mois auparavant, le 22 mars 1985, les diplomates français Marcel Carton et Marcel Fontaine avaient été enlevés par le Jihad islamique, une cellule clandestine du Hezbollah dans ce noeud de vipères qu'était Beyrouth à l'époque et des tractations secrètes étaient sûrement en cours dans la capitale libanaise.

Relativement vite, sa mère créa cependant le groupe "Les Amis de Jean-Paul Kauffmann", avec à sa tête l'architecte-urbaniste Michel Cantal-Dupart, qui a tenu le 6 juin suivant sa première conférence de presse.

À partir de ce moment, la vie devient "une tempête de faits, de visages nouveaux, de flashs d'infos qui crépitent, de téléphone qui sonne encore et encore, le ballet d'adultes en pleine fièvre avaient remplacé la vie d'avant" pour les Kauffmann juniors.
"Les moments d'intimité qui nous réunissent, Alex, ma mère et moi, s'ourdissent à l'écart du grand cirque." Note l'auteur à la page 77.
Mais, l'ombre de l'absence du père s'incruste de plus en plus. Il y a ses livres et ses vêtements qui traînent...

Joëlle Kauffmann-Brunerie déclarera à ce propos à France Culture, le 10 mars 1988, deux mois avant la libération de son époux : "Dans les tout premiers jours, j'ai essayé de leur faire supporter leur chagrin en leur disant : mais c'est une aventure, vous verrez, Jean-Paul va revenir dans quelques semaines et il nous racontera. J'essayais d'exploiter le côté... Tintin, de l'affaire."

N'empêche que l'absence inquiétante de leur père a constitué pour Grégoire et Alex Kauffmann une rude épreuve, comme il ressort avec beaucoup de tact du récit qu'en a fait l'auteur.

Je rappelle que Jean-Paul Kauffmann a été finalement libéré le 4 mai 1988, au bout de 3 longues années de captivité, qu'il a évoquée dans son ouvrage "La maison du retour" paru en 2007.
Michel Seurat, par contre, est mort en captivité de maladie grave et de manque de soins. le Hezbollah a annoncé sa mort le 5 mars 1986. Il avait à peine 38 ans.
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L'auteur est le fils du journaliste et écrivain Jean-Paul Kauffmann, qui fut retenu otage au Liban de 1985 à 1988, pendant quasiment trois ans. Grégoire était alors un tout jeune adolescent. En se fondant sur les archives familiales et des témoignages de premières mains, il nous raconte ici la bataille qui fut menée par les proches de Jean-Paul, à commencer par son épouse Joëlle, pour mettre fin à sa détention.
On découvre une épouse investie totalement dans cette cause, une inlassable combattante, faisant feu de tous bois et pouvant frapper à n'importe quelle porte susceptible d'être efficace. On y découvre aussi des hommes politiques soit indifférents (Roland Dumas), soit méprisants (Charles Pasqua), soit même manipulateurs et intéressés, tel Jacques Chirac et les siens allant jusqu'à contrarier ou retarder la libération des otages à des fins bassement politiques. On y découvrira aussi l'impact de cette situation sur les deux jeunes frères Kauffmann qui en souffriront au point de mettre en péril leurs études.
Un témoignage passionnant sur un épisode qui toucha et émut les Français pendant de si nombreux mois.
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Aujourd'hui je vais évoquer L'enlèvement récit intime passionnant de Grégoire Kauffmann. Cet historien est notamment l'auteur d'Hôtel de Bretagne. Ces deux ouvrages l'impliquent directement puisqu'à chaque fois il sonde un pan du passé familial. Et cette fois il est directement l'un des protagonistes des faits racontés. Dans les deux cas, sa mère, Joëlle Brunerie Kauffmann n'est que modérément favorable au projet.
L'enlèvement évoque une période sombre avec de de nombreux kidnappings de français, notamment des journalistes, au Liban. le protagoniste absent (et assez étranger à l'histoire racontée) est Jean-Paul Kauffmann, envoyé spécial de L'événement du jeudi qui est enlevé avec un chercheur, Michel Seurat, sur la route de l'aéroport à la ville. Son fils ainé, Grégoire explique sa façon de procéder ; avec un ami archiviste il se rend dans la maison familiale landaise, trois décennies après les faits et ouvre un coffre qui se révèle un formidable trésor. Il précise : « tirés d'un sommeil trentenaire, les papiers du comité de soutien se révèlent être une corne d'abondance. Censés traduire la vaste mobilisation suscitée par ma mère pour faire libérer Jean-Paul Kauffmann et ses compagnons d'infortune, ils disent bien davantage que cette seule action militante. » L'historien s'appuie sur les journaux, les reportages télévisés, les notes et les souvenirs de ceux qui ont oeuvré à la libération des otages. le 22 mai 1985 (en réalité quelques jours plus tard lorsque la nouvelle du rapt est rendue publique) la vie de Grégoire, de son frère Alexandre et de sa mère est bouleversée. Dans ce récit touchant et précis il relate les trois années d'absence du père. L'enlèvement est un document exceptionnel par ses sources sur la mobilisation déployée à l'origine d'un grand mouvement de solidarité nationale (qui n'est pas exempt de polémiques). Il rapporte les différentes étapes émotionnelles (les espoirs, les fausses nouvelles, le désespoir, la combativité) jusqu'à la libération plusieurs années après le ravissement. Malgré elle Joëlle Kauffmann devient une icône très présente dans les médias pour que jamais les otages ne soient oubliés. L'enlèvement ce sont trois ans d'un cauchemar avec le doute, la peur, l'angoisse. Il est passionnant de relire les faits après quelques années pour raviver la mémoire et se souvenir des débats et des tensions autour de ces événements qui étaient pendant longtemps chaque jour à la une de l'actualité (notamment avec la scansion des noms des retenus au début de chacun des journaux d'Antenne 2). Grégoire Kauffmann raconte aussi les années 1980 et la jeunesse d'un garçon en pleine adolescence, sans père. Incontestablement il admire sa mère et lui voue un grand respect pour son dévouement (la gynécologue a arrêté de travailler pour tout faire pour obtenir la libération de son mari). Et sans concession il parle de lui, de la baisse de ses résultats scolaires, de son désir des filles, de ses émois, de son arrivée au collège Henri IV (précédemment il était inscrit dans un établissement moins prestigieux où régnaient des bandes qui le harcelaient ; il n'hésitait pas à se bagarrer) où il fréquente des fils et filles de. Ces années sont évidemment inoubliables et difficiles. Il évoque ses souvenirs avec pudeur, conscient de l'importance de les confronter aux archives et aux témoignages.
L'enlèvement est un récit personnel et universel. L'auteur a vécu au plus près ces longs mois d'absence, sans nouvelles de son père devenu un pion dans l'imbroglio complexe des différents groupuscules libanais en présence. Il trouve le ton juste entre autobiographie et document historique. Trois niveaux de lecture sont imbriqués : la crise des otages au Liban avec les enjeux politico-diplomatiques, l'histoire personnelle de l'auteur, l'histoire du comité de soutien mené par sa mère et plus largement l'histoire des années quatre-vingt.
Voilà, je vous ai donc parlé de L'enlèvement de Grégoire Kauffmann paru aux éditions Flammarion.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Je le reconnais, j'ai ouvert ce livre en craignant d'y trouver un pensum historique. Eh bien non ! S'il est bien, en effet, le résultat d'un travail d'historien consciencieux – toutes les informations sont sourcées par des renvois en fin d'ouvrage – l'auteur a su le rendre passionnant. Très vite, il nous plonge dans la vie, autour d'une tragédie atroce, celle d'un père enlevé à ses proches par des fanatiques religieux. Bien sûr, pour les personnes de ma génération la mémoire de l'affaire est toujours vive, et la lecture est marquée de cette singularité, mais la qualité de la construction et de l'écriture en fait un ouvrage intéressant pour tous.
On voit vivre un petit monde, celui de la bourgeoisie intellectuelle de gauche parisienne, attachant par son altruisme, son amour de la liberté, son engagement émancipateur pour la cause des femmes, son refus du racisme, mais aussi agaçant lorsqu'il n'hésite pas à user de ses réseaux pour que les enfants soient admis dans un établissement scolaire de prestige, en dépit de leur lieu de résidence. Autour d'un personnage d'exception, une femme de force, d'amour et de foi en l'humanité.
Avec talent, l'auteur parvient à transformer trois années de vie en un roman vrai. Il dresse le portrait des acteurs, donne corps à l'intrigue, rend l'émotion palpable, met en scène les rebondissements, provoque les larmes et les rires.
Le narrateur a la cinquantaine aujourd'hui, et il regarde avec une lucidité émouvante l'enfant qu'il était hier. Sans rien cacher de la candeur qui était la sienne - et celle de son frère, mais non plus des tourments de son adolescence dans le contexte d'incertitude et de souffrance qu'on peut imaginer. Il règle au passage ses comptes avec le collège d'élite où on l'avait finalement accepté, comme si son statut de « fils d'otage » lui ouvrait des droits particuliers, et donne des coups de griffes à l'entre soi cultivé par ce petit monde de privilégiés, au point que le panache blanc du lycée Henri IV en est passablement terni.
On trouve dans L'enlèvement les combats d'une époque et toutes les tensions qui maillent une société : la loyauté, les trahisons, la lâcheté, le cynisme de certains politiques, le dédain même d'un pape ; et aussi le désintéressement, la grandeur et la fidélité dans les moments de doute, tous ces passages poignants qui prennent le lecteur aux tripes. Ce livre nous plonge dans la complexité des relations humaines, révélée par un récit qui rend compte avec
une sensibilité vibrante d'une histoire aussi exceptionnelle que douloureuse, dont l'évocation du dénouement, anniversaires longtemps fêtés avec chaleur, finit par lentement s'effacer comme les souvenirs d'une vie, au point que cet effacement fait naître le désir d'en inscrire la trace dans une oeuvre littéraire. Si l'on devait illustrer la magie de la littérature, comme transsubstantiation du réel en imaginaire, L'enlèvement pourrait servir d'exemple.
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En 2018 avant d'écrire ce livre, Grégoire, 50 ans aujourd'hui et historien -fils de Jean-Paul- désirait avant tout répertorier et classer tous les documents du comité de soutien à son père avec l'aide de Yann Potin, son ami archiviste. Remisés dans une malle, il s'est alors pris de trouble lors de leur exhumation, et c'est ainsi qu'il décide d'en livrer un témoignage écrit, interrogeant ses souvenirs associés aux nombreux articles présents, archives de l'INA et notes personnelles de sa mère. C'est le récit de 3 années, pour lui et son frère Alexandre, cadet de 2 ans, d'une aventure à la fois douloureuse, mais pleine de rebondissements, qui les ont fait passer de l'enfance heureuse et insouciante à une préadolescence bouleversée. Malgré tout protégés par le soutien d'une mère responsable, cette mère, Joëlle Brunerie-Kauffman, qui se mit en totale disponibilité pour créer, entretenir et porter le combat jusqu'à la libération de son mari, le père de ses enfants. Enlevé à Beyrouth par un commando du Jihad islamique téléguidé par le Hezbollah libanais, sous l'influence de l'Iran (pour l'affaire Eurodif), Jean-Paul, otage au Liban de 1985 à 1988 est le sujet constitutif du document, or, il n'y apparaît qu'en filigrane.
À l'enlèvement de son père, Grégoire a 11 ans. Dans la narration, il revient sur les 3 années qui suivent l'enlèvement, mêlant ses souvenirs d'enfant et de préadolescent à son analyse d'historien. Certains anecdotiques, cependant médiatisés : la disparition de Philippe de Dieuleveult au Zaïre (la chasse au trésor), l'emballage du pont neuf par Christo, et d'autres plus personnels : son entrée pistonnée (puis celle de son frère), à Henri IV. Mauvais élève, il dit « C'était impossible qu'on aille bien ». N'est jamais éthique le comportement des journaux à sensation : Paris Match, quand il s'agit du vol et de la diffusion de clichés familiaux intimes ! Plus politique, il s'attaque à l'ombre portée de Mitterrand, Roland Dumas, dénué d'empathie, voire même de respect envers les proches. Mais il y eut les soutiens actifs des pairs dont L'évènement du jeudi et JF Khan, celui du Journal télévisé de 20 heures sur Antenne 2 où chaque soir était rappelé le nom des otages. Il y eut la présence agissante des amis, de la famille et la combativité inépuisable de Joëlle. de par son activisme, son mari était devenu un « diamant ». Wahid Gorgji, alors diplomate d'Iran lui aurait déclaré : « Vous avez eu tort. Votre mari, c'était personne, on pouvait l'échanger contre un plat de lentilles. Maintenant, vous en avez fait un diamant et c'est plus cher ».
Entre 1985 et 1987 à Paris, le Hezbollah libanais multipliera les attentats meurtriers, ce qui ne fait qu'intensifier la tension chez les familles d'otages, car le nombre a augmenté : Jean-Louis Normandin, Philippe Rochot, Aurel Cornéa, Georges Ancel, puis Camille Sontag et enfin Roger Auque (journalistes), s'ajouteront aux précédents : Jean-Paul Kauffman, Michel Seurat (sociologue, mort en 1986), Marcel Carton et Marcel Fontaine (diplomates).
C'est aussi la période de cohabitation Mitterrand-Chirac et l'entre-deux tours de l'élection présidentielle de 1988. Qui de la droite (Pasqua-Marchiani) ou de la gauche (Védrine-Dumas), a le plus manigancé par intérêt politicien pour aboutir à la libération de chacun ?
Car l'histoire n'a pas encore livré tous ses secrets, archives verrouillées à l'historien G. Kauffman. Il y a une immense opacité sur les contreparties qui ont été exigées pour la libération des otages, souligne Grégoire Kauffmann. La France a négocié avec l'Iran, mais on ne sait pas exactement sur quoi elle a transigé.
Fin heureuse du sinistre feuilleton le 4 mai 1988. Fin de la commémoration festive du retour le 4 mai 2018, manifestation célébrée par les otages, les amis, voire même Jean-Charles Marchiani, reçu comme un membre de la « famille » !

Lien : https://www.babelio.com/conf..
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critiques presse (6)
LeMonde
20 octobre 2023
La réussite du livre vient de ce tableau aux couleurs tragicomiques qui ridiculise, dans le style d’Offenbach, les travers du milieu intellectuel post-soixante-huitard, qui a conservé une puissance de mobilisation malgré son embourgeoisement.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaCroix
25 septembre 2023
En 1985, le journaliste Jean-Paul Kauffmann est enlevé au Liban. Trente-cinq ans après, son fils historien raconte l’enlèvement dans un livre sensible et documenté. Impressionnant.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
21 septembre 2023
Grégoire Kauffmann relate l’affaire des otages français au Liban dans laquelle fut impliqué son père, le journaliste Jean-Paul Kauffmann, prisonnier du Hezbollah, à Beyrouth.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LHistoire
21 septembre 2023
Le 22 mai 1985 le journaliste Jean-Paul Kauffmann est enlevé au Liban avec le sociologue Michel Seurat. Grégoire, son fils, mêle l'analyse d'archives à ses souvenirs de collégien pour faire la chronique du combat pour leur libération.
Lire la critique sur le site : LHistoire
Bibliobs
18 septembre 2023
Il s’agira d’organiser par le texte une confrontation entre ces archives [...] et les souvenirs de l’enfant qu’il était alors. C’est cela qui fait l’intérêt du livre, habile tressage de ce que l’auteur a perçu sur le moment et de ce qu’il recompose aujourd’hui, grâce aux documents et aux lectures.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Telerama
15 septembre 2023
Le père, le journaliste Jean-Paul Kauffmann, est resté otage du Hezbollah au Liban entre 1985 et 1988. Dans “L’Enlèvement”, son fils, Grégoire, devenu historien, mêle souvenirs intimes et portrait de la France de ces années-là.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Imelda me fait barrage. M’engueule. Mais les mots du flash info filtrent jusqu’à mes oreilles. Beyrouth, Jean-Paul Kauffmann, disparition,
taxi, Michel Seurat, aéroport, barrage, mitraillette. Souvenirs de Joëlle Kauffmann : « Ma mère a dit : “Les enfants,taisez-vous ! N’écoutez-pas !” Et ils ont cru un instant que leur père était mort . »
De guerre lasse, Imelda et sa fille finissent par lever l’interdiction faite aux enfants d’écouter les nouvelles. Au journal télévisé de 20 heures, regardé tous ensemble ce soir-là, la reprise des mêmes mots accompagne des images de ruines, de tirs d’obus et de foules libanaises en colère. Beyrouth venait de s’inviter dans la famille.
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A mesure que s'enlise le dossier des otages, la question, lancinante, finit par semer le doute dans les salles de rédaction. En définitive, la discrétion n'eût-elle pas été meilleure conseillère ? Parler, n'est-ce-pas faire le jeu des ravisseurs ? Élever les enchères ? Prendre le risque d'obstruer les voies éprouvées de la diplomatie ? Si les négociations patinent, la faute n'en revient-elle pas au raffut des pétitions, interviews, suppliques, manifs, soirées-spectacles et autres meetings mis en branle par Joëlle Kauffmann et son comité ?
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Ma mère cherche aussi à rencontrer Pasqua, qui la reçoit au moins une fois. « Mme Kauffmann, allez plutôt vous occuper de vos deux petits », déclare-t-il en substance à celle qui est désormais surnommée dans les ministères « la mouche dans le bocal ».
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Joëlle Kauffmann était loin d'imaginer qu'au même moment, des émissaires de la droite chiraquienne négociaient en secret avec l'Iran pour surenchérir sur les offres du gouvernement socialiste. Laissez-nous gagner les élections avant de relâcher les otages, en échange de quoi vos conditions seront reconsidérées à la hausse. Tel avait été en substance le marchandage qu'à la dernière minute ces mystérieux messagers de l'opposition avait proposé aux commanditaires du Hezbollah.
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Dans l'une des nombreuses lettres qu'au cours de cet été 1985, via des "contacts" plus ou moins fiables elle adresse à son mari comme autant de bouteilles à la mer - mais celle-ci lui parviendra -, ma mère écrit le 5 juillet : "Tiens le coup, Jean-Paul. Nous vivons des moments très forts et tu sais comme nous apprenons toujours aux enfants que de toute situation on peut tirer des choses positives, aussi violente et folle que celle que nous sommes en train de vivre tous les quatre."
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Videos de Grégoire Kauffmann (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Grégoire Kauffmann
Gregoire Kauffmann vous présente son ouvrage "L'enlèvement" aux éditions Flammarion.
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