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3,54

sur 189 notes
J'ai bien aimé ce roman. C'est le premier de l'autrice. Au tout début du roman, il y a des traductions de l'innue au français, cela m'a un peu rappelé des vacances passées sur une autre réserve Innue, où j'avais beaucoup aimé la musicalité de la langue.

Par contre, les thèmes sont assez durs dans ce roman, mais aussi plein d'espoir. On voit bien que les réserves n'ont pas forcément été une bonne chose pour ce peuple nomade.

Ce qui est sûr, c'est que je vais me pencher sur ses autres écrits.
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Je poursuis ma découverte des romans de Naomi Fontaine. Après Shuni, il était évident de lire Kuessipan.


Son premier roman laisse transparaître la tragédie dans toute sa splendeur. Portrait incisif, monochrome, diaporama frénétique, de ces vies décharnées, désillusionnées, déracinées. Puissante, sculpturale, la plume de Naomi Fontaine exquise dans sa simple réalité, un monde effondré. Une honnêteté sans faille, palpable.


Mais si vous regardez bien, si vous grattez sous cette couche noire et sombre, vous y trouverez de la lumière. Celle qui éblouie, puissante auréole, où l'espoir s'immisce aussi minuscule qu'il soit.
Un roman incisif, monumental, essentiel. La littérature des premières nations est indéfinissable. La sobriété, l'abandon, l'impuissance, en scène dans cette atmosphère dépourvue d'âme, ce paysage inerte attendant, je l'espère, le retour des chants, de la chasse, de la cueillette et des pas martelant la terre.


Un roman bouleversant et inattendu. Une fresque désolée et désolante, désoeuvrée, impatiente d'être racontée, lue, transmise.


Une ode rythmée par les chants innus narrant le bouleversement et aspirant à la plénitude de ce monde qui se perd.


Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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Naomi Fontaine semble hurler.
Son roman, c'est un coup de hache dans le vent avec des cris et des larmes sèches.
C'est une écriture aride, faite de peu de mots, mais si percutants qu'on en sent toute la douleur.
C'est beau, c'est épuré, c'est rude.
Cela parle de cette minorité innue, qui un peu comme les amérindiens, les afro-américains dont la culture a été complètement anéantie par les blancs, laissant des âmes perdues, errantes dans un monde auquel ils ont du mal à s'adapter, parce qu'il n'est plus le leur.
Ce n'est mélo, ce n'est pas sinistre. C'est juste, c'est des faits, c'est triste.
Mais tellement bien écrit !
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Dans la réserve innue de Uashat, les femmes sont mères à quinze ans, veuve et grands-mères à trente. Elles se battent pour l'avenir de leur peuple, celui de leurs enfants qu'elles cherchent à préserver de l'alcool, de la drogue et de la violence qu'ils engendrent. Entre traditions et modernité, elles construisent leur identité, leur culture.

Si vous n'avez jamais lu de récit autochtone, lisez plutôt « Manikanetish » du même auteur. Ne commencez pas par celui-ci car ce n'est pas une histoire classique et linéaire. le contexte est absent et ne permet pas à un novice d'entrer aisément dans le livre. Quatre parties rythment l'histoire « Nomade », « Uashat », « Nutshmit » et « Nikuss ». Les personnages n'ont pas de noms, ce sont plutôt des ombres, des souvenirs : une mère, une soeur, une amie… Kuessipan signifie « à toi » en innu ou « à ton tour ». Un toi non identifié et donc universel. le lecteur se retrouve dans la tête de la narratrice, dans ses pensées et ses ressentis et s'immerge dans la vie de la tribu innue et de ceux qui la composent : pêcheurs, chasseurs, hommes, femmes, enfants…


Auteure innue de Uashat, Naomi Fontaine connait l'importance des racines, des histoires ancestrales, la valeur de la terre et la nécessité de transmettre pour ne pas oublier. Dans ce récit, elle nous parle des femmes autochtones, de leur quotidien et de leurs espoirs. Elle évoque leur vie, leurs émotions, leurs croyances, leurs craintes et le respect qu'elles ont de la nature. Entre fidélité au passé et aux traditions et envie d'aller de l'avant dans un pays qui ne leur fait pas de cadeau, elles portent leur tribu à bout de bras.

L'écriture est simple et poétique et l'attachement de Naomi Fontaine à ses racines se ressent tout au long des pages. Les observations sont âpres, dures, la nature austère et ce sont autant de tableaux qui nous sont offerts en courts chapitres.

Mais ce récit se mérite ; on n'y rentre pas facilement. L'auteure suggère plus qu'elle ne dit. C'est une invitation à toucher du doigt une réalité qu'elle hésite à confier. Elle interroge aussi le lien entre le français, langue des colons et la langue innue, langue des ancêtres. Elles entrent en dialogue au long du récit.

Kuessipan est le premier roman de l'auteure. Elle avait 23 ans lors de sa parution chez Mémoire D encrier. Un premier roman fort qu'il vous faudra découvrir si vous aimez les auteurs autochtones.
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Premier « roman » de Naomi Fontaine et 2ème lecture pour #QuebecEnNovembre ! Des guillemets parce qu'en guise de fiction nous avons ici un assemblage de chroniques, de textes, de vignettes mettant au jour la vie contemporaine des premières nations. À la fois déroutant, décousu et addictif, poétique, cette rencontre avec Naomi Fontaine se révèle marquante. À suivre… (l'adaptation ciné devrait sortir en janvier 2021)
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Kuessipan est un drôle de livre au style original et poétique. L'autrice enchaîné les chapitres courts qui, petit à petit forment un tout qui nous raconte une histoire. Ces instantanés donnent l'impression de feuilleter un album photo qui nous rappelle les souvenir d'une vie.
Le roman nous entraîne dans une réserve indienne au Canada, dont les habitants oscillent entre l'attachement à leurs terres et la tentation de la modernité. Au détriment toujours de la tradition innus et d'un mode de vie séculaire qui ne fait plus rêver la jeune génération.
Il se dégage de ce récit beaucoup de nostalgie. La nostalgie du nomade qui s'est sédentarisé et Il rêve de reprendre le mode de vie de ses ancêtres. La nostalgie de l'enfance et de son innocence. La nostalgie surtout, de ce qui a été et qui n'est plus.
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J'ai commencé ce livre en ne connaissant pas le quotidien des femmes indiennes et je dois dire que j'ai été subjuguée par l'écriture. Elle est belle et riche en vocabulaire. Les bribes de vie quotidiennes sont révélatrices de la difficulté d'être une femme et je dirai ce dans n'importe quelle époque et n'importe quel endroit de la terre...les femmes sont souvent prises pour cible.
J'ai eu du mal à rentrer dans le livre car il n'est pas vraiment un roman, on prend la vie de ces femmes de la réserve innue de Uashat là ou Naomi Fontaine a voulu et donc on entre dans leur quotidien compliqué.

Ces femmes sont fortes et courageuses et Naomi Fontaine l'a bien retranscrit. C'est un livre court mais beau.
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Le film de Myriam Verreault m'a séduite, transportée. Mikuan et de Shaniss, interprétées par deux jeunes femmes avec beaucoup de talent, nous emmènent dans leur réserve innu, nous font entrapercevoir à travers leur amitié, blessures, espoirs, les difficultés pour un peuple d'Amerindiens du Canada, assimilé de force, parqué dans des réserves, de tenir, de transmettre une identité, culture et des connaissances acquises pendant de nombreuses générations.
La réalisatrice a travaillé sur le scénario de son film Kuessipan en association avec Naomi Fontaine, auteure du court roman éponyme. Mais finalement ce sont les extraits dits dans le film qui ont le plus résonné lors de ma lecture, j'entendais la très belle voix de l'actrice Sharon Fontaine-Ishpatao dire ces passages retenus pour l'adaptation cinématographique.
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« Kuessipan » que l'on peut traduire peut traduire par « A Toi » de Naomi Fontaine originellement publié, avec une très belle couverture à Montréal (2011, Mémoires d'Encrier, 116 p.), puis en France (2015, le Serpent à Plumes, 112 p.) est un recueil de textes courts, souvent d'une page ou moins qui traitent de la vie des femmes indiennes d'une réserve Innue de la communauté de Uashat, près de Sept-Iles, à l'extrémité Est du Québec. le tout est divisé en quatre parties, soit « Nomade », « Ushuat », « Nutshimit » et « Nikuss », non pas quatre réserves, mais une façon d'envisager la vie.
« Il parait que les hommes partaient à la chasse autrefois, des semaines durant, qu'ils revenaient vers leur femme avec de la viande pour des mois. Il paraît qu'une bonne pêche invitait à un festin tous les soirs de juin à septembre. […] Personne ne lui a dit comment aujourd'hui il pouvait être comme ceux-là ». La vie avec des mots simples et quelquefois ke désespoir de voir la culture indienne se dissoudre. « L'alcool qui réchauffe et les hommes une fois imbibés s'écroulent et oublient jusqu'au lendemain que pour eux, il n'y en a pas ou si peux, de lendemains ».
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Ce premier livre de Noami Fontaine n'est malheureusement pas à la hauteur de son deuxième, “Manikatenish”, que j'avais tant apprécié. La qualité de l'écriture y est indéniablement, avec son soupçon de poésie et sa sensibilité à fleur de peau. Il n'est sans doute pas facile de peindre par petites touches un tableau d'ensemble d'une communauté ou d'une culture. Pourtant par moments elle y arrive, mais trop souvent ces images à peine esquissées tombent dans le vide parce qu'on a rien pour les rattacher, d'autant plus que l'on sait d'avance tellement peu de choses sur les Innus. Reste que c'est un lecture envoûtante, qui pique la curiosité et dont on apprécie l'écriture. Dommage que le fond reste abscons.
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