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3,54

sur 189 notes
110 pages (et pas toutes remplies, loin de là) d'une écriture qui veut crier de désespoir mais parvient à peine à gémir, étouffée par la souffrance. le talent de l'auteur et son besoin de témoigner de l'expérience de son peuple transpirent sur chaque page. Un jour, peut-être, elle nous donnera le grand roman qui nous manque, celui qui racontera la misère dans laquelle ces gens vivent et nous amènera à comprendre leurs aspirations.
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on ressent dans chaque phrase la proximité de naomi fontaine avec ses racines et l'importance de son territoire, et le fait qu'elle n'utilise que quelques mots ne fait qu'accentuer l'importance de chacun d'entre eux. tout comme dans Manikanetish, elle fait l'usage de courts récits pour illustrer un large portrait que l'on peinerait à s'imaginer sans la justesse de ses descriptions. j'ai aussi trouvé que sa sélection d'histoires imagées et personnelles concernant les nombreux personnages lui a permis d'exposer des expériences qui n'auraient pas pu être décrites par des explications, que ce soit dû à la complexité du problème ou à la nature controversée du récit. par exemple, son approche concernant la drogue dans les réserves, un sujet qui aurait pu s'avérer tabou, a plutôt permis au lecteur de se mettre dans la peau des personnages et de développer une sensibilité nouvelle face à un défi qui ne concerne pas le reste des québécois de la même façon. bref merci à naomi fontaine de bien vouloir partager de son histoire et de son talent !!!
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L'autrice a grandi entre la ville de Québec et la réserve d'Uashat, dans le golfe du Saint-Laurent, où elle est née. Son ouvrage se veut un portrait réaliste et digne de sa communauté. Dès la première page, elle s'interroge, comment évoquer avec sincérité le désoeuvrement, les addictions, les violences et la corruption, maux endémiques aux réserves, hérités de la colonisation, sans s'arrêter à ce tableau pathétique ? Loin d'un cours linéaire, la narration progresse par aperçus fragmentaires du quotidien des siens, alternant d'un ton sobre adversités et douceurs. le cercle intime des familles, dans les petites maisons de bois, chaleureuses et surpeuplées. L'excitation des saisons de chasse et de pêche succédant aux mois d'ennui du chômage. le cercle des jeunes qui se dissipent, s'enivrent ou partent reconstruire leur vie à la ville, loin du cercle communautaire. le cercle des anciens qui malgré l'américanisation du mode de vie, transmettent toujours les coutumes d'antan. L'immensité du cercle de la baie, sa succession de lacs et de pinèdes ouverte sur l'océan que l'on parcours à pieds, en train ou en motoneige. La langue de l'autrice demeure poétique et épurée, dépourvue de nostalgie facile, même lorsque l'émotion afflue à l'évocation de ses proches, père trop tôt disparu, mère exilée, naissance de son fils à qui est dédié le dernier chapitre. Comme le déclare le titre, qui peut signifier "à ton tour" en langue innue, ce court roman est l'histoire d'une transmission, entravée mais toujours vivace, une lecture sensible que je recommande dès la fin du collège à tous les publics.
Lien : https://leventdanslessteppes..
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Kuessipan = À ton tour

À sa lecture, j'avais l'impression de lire Un roman du terroir mais de notre temps. Serait-ce que ces romans québécois du terroir étaient plus près des moeurs locales des 1eres nations?

Un roman en poésie:
« La neige recouvre le lac et le ciel obscur se laisse percer par d'innombrables tisons lactés ».

Une ode à la femme.
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Un récit bref, minimaliste en mots et chapitres mais porteur d'une grande émotion, de portraits rapides mais richement évocateurs de ce peuple qui essaie de survivre et garder ses traditions...
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Pas d'intrigue, mais des bribes de vie dans un style minimaliste et pourtant étonnamment puissant. L'écriture est toute en simplicité mais se révèle poétique et très parlante.
On partage la vie du peuple Innu en enchaînant les chapitres de quelques lignes ou de 3-4 pages, sans progression ni lien direct entre eux, si ce n'est la volonté de parler de sa communauté. ET c'est un constat tout en nuances qui se dévoile au lecteur : les traditions toujours présentes, la force des femmes et l'esprit communautaire (la famille au sens large) côtoient la précarité et la misère avec l'alcoolisme, la consommation de drogue, les grossesses à répétitions dès l'adolescence (désirées ou non) et la pauvreté.
Cette construction en fragments ne conviendra pas à tous mais ce choix n'est pas pour autant préjudiciable au livre. Et même si une narration plus proche du roman classique et avec une « histoire » m'aurait plus séduite, je reconnais que cette structure révèle avec talent toute la complexité de la vie Innue......................................
Lien : http://libre-r-et-associes-s..
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Naomi Fontaine est Innue de Uashat réserve située au nord-est du Québec. Quand on a écrit cela on devrait avoir tout dit, tout connoté : amérindiens, premières nations, autochtones, Grand-Nord….

J'ai supposé, hâtivement, connaître mieux les amérindiens innus des réserves à travers ce livre. Je n'ai rencontré qu'un témoignage hachuré presque incohérent, livré comme des flash et j'ai eu du mal à y reconnaître la souffrance quotidienne spécifique des amérindiens du Québec. Disons que ce témoignage peut concerner qui que ce soit du moment qu'il vit dans des conditions précaires.

Je déplore qu'on puisse même se surprendre, au gré de la lecture, à penser et croire que tous les amérindiens du Québec ont cette vie, pathétique, morne, pauvre et terne… Contrairement à certaine critique je ne vois rien qui tourne le regard de cette réserve vers l'avenir, sinon un avenir bien occulté.



Pour autant, ce recueil soulève les questions épineuses des réserves et de l'avenir du Grand-Nord malheureusement je ne trouve pas qu'il soit un bon plaidoyer. Mais peut-être n'ai-je rien compris à ce roman.

Vous l'aurez compris, je n'ai pas aimé Kuessipan.
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Racines et déracinement.


Naomi Fontaine, est native de Uashat, village sur la Côte-Nord du Québec, à qui elle dédie Kuessipan qui signifie en français « À toi », comme une dédicace à son peuple, les Innus, ou « À ton tour » comme si une voix l'avait amenée à parler de celui-ci. Née dans la réserve, dès sept ans, elle la quitte et grandit à Québec en compagnie de sa mère, veuve, et de ses quatre frère et soeurs.



Construit sous forme de tableaux, le roman raconte ce pays d'où elle vient et ceux qui l'habitent, plutôt des silhouettes que des personnages : la beauté du paysage, les traditions, la difficulté de vivre des uns, la tristesse des autres, les gestes du quotidien,… Un livre, plein de respect et de dignité, qui ne masque pas pour autant les difficiles réalités de la réserve même si l'auteure dit elle-même avoir « mis un voile blanc sur ce qui est sale. »



Un récit magnifique et poétique, constitué de phrases courtes et au style épuré, qui se termine avec une grande touche d'espoir à transmettre aux générations futures.


Au Festival Etonnants Voyageurs 2013, Naomie Fontaine, Kim Thuy et Claire Morali sur le thème « Doubles voix »...
Lien : http://www.mixcloud.com/eton..
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Ce livre est le fruit d'une rencontre improbable sur le salon « America ». Sa fougue, son enthousiasme, et sa jeunesse m'ont séduite lors de ses différentes interventions au sujet de la culture indienne qui est la sienne.
Présenté comme un roman, Kuessipan, en réalité n'en est pas un. J'ai un peu de mal à vrai dire, à bien déterminer ce qu'il est. Un ensemble de tableaux, de longueur variable, parlant de tout et de rien, des voyages intérieurs, et réels. Quelque chose dont on peut avoir du mal à s'approprier, et c'est mon cas. Pas vraiment dehors, mais pas non plus imprégnée du texte.
L'écriture est à l'image de son personnage : nerveuse, fougueuse, parfois désordonnée. Une écriture qui contient quelque chose, une écriture, et un style qui se remarquent, qui dénotent.
Mais…. Qui tout cela me laisse hélas sur ma faim. Un ouvrage trop décousu à mon goût, et dont le contenu sur la vie à la réserve aurait mérité plus de liant, plus d'unité, plus de continuité. C'est la forme en elle-même qui m'indispose, plutôt que son message, ou sa plume.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Elle dit, dans la page qui sert de préface à ses nouvelles ou récits, nouvelles puisque distance il y a, re-création : «J'ai inventé des vies. L'homme au tambour ne m'a jamais parlé de lui.... Il marmonnait une langue vieille, éloignée. J'ai prétendu tout connaître de lui. L'homme que j'ai inventé, je l'aimais. Et ces autres vies, je les ai embellies. Je voulais voir la beauté, je voulais la faire. Dénaturer les choses – je ne veux pas nommer ces choses – pour n'en voir que le tison qui brûle encore dans le coeur des premiers habitants. » Et c'est ce qu'elle fait, même si l'alcool, la drogue, les naissances précoces (mais désirées), la pauvreté, l'inceste, sont là, c'est en passant, à deviner, et, sur le devant, il y a la tendresse, la famille, la nature, la tradition, et les voitures, les cabanes, les conserves, le catholicisme, les études (comme les ancêtres qui ont été arrachés à leurs familles), la terre, la résistance.... et une belle écriture, ferme
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