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EAN : 9782903705831
51 pages
Cheyne (01/01/1994)
4.67/5   3 notes
Résumé :
"L'Epreuve de la Pierre" a été éditée, à titre posthume, sur les presses de Cheyne au Chambon-sur-Lignon, l'été 1994, accompagnée d'images de Katy Couprie.

Cette édition originale a été tirée à mille exemplaires sur papier recyclé.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Magnifique texte écrit quelques mois avant son décès prématuré (cancer) que ses amis ont vu comme prémonitoire, alors qu'il y voyait un "défi" surréaliste (révélé dans la deuxième édition "Poèmes" tome II Les Cahiers de l'Egaré). Jean-François Manier, Cheyne Editeur, en a fait une oeuvre d'art par le choix du papier gris recyclé, et les illustrations de Katy Couprie. On plonge dans l'angoisse de quelqu'un qui sait qu'il va mourir : "Pendant des mois j'ai habité avec une pierre, c'est comme d'habiter avec une idée qui serait toujours la même et se courberait sous son propre poids."
C'est la première phrase...
Et la dernière: "Il est donc impossible d'échapper au froid?"
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Vus de loin, les hommes…


   Vus de loin, les hommes ne sont
pas pires que le pain noir.

   Certains sont dignes d'une parole,
les autres blessent l'œil : ils ont ce je
ne sais quoi de honteux qui est la
marque des pignons dégradés.

   C'est la vie : une portion de bouillon
maigre, des hésitations, de l'encre, une
lampe de chevet, l'habitude ‒ en peu
de jours, et le préau à l'heure de la
récréation.

   Deux jeunes filles suivent un nuage
avec des yeux avides, elles marchent,
elles respirent, elles répondent de ma
vie.

   N'importe, c'est horrible, l'absence
vue de près !

p.13
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  La chute des feuilles…


Extrait 2

  Les oiseaux, le matin, les nuages,
la liberté, elle cache tout cela dans le
bois des portes ‒ elle y met de l'air
été comme hiver.

  Je m'étais levé ‒ on dit que cela
fait vivre, pourvu qu'on ait jusqu'au
dernier moment un peu de cendre
chaude dans sa chaufferette ‒, la petite
fille est venue me voir, et j'ai promené
ma lampe jusqu'au bout des jours
d'oubli.

  Elle est innocente, elle me fait mal.

p.23
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  Je cause…


  Je cause : il le faut bien, ce sont
de bonnes gens. Ils parlent de moi
comme d'une chose, mais je ne leur
en veux pas, j'ai habité pendant des
mois avec une pierre sous laquelle ils
fourmillaient. Comme des témoins.

  Il y  a  du  sang  sur  leur chemin,
venu on ne sait d'où, et leurs voix sont
rudes qui me réveillent quelquefois.

  Je  me  suis  dit : puisqu'ils  ne  se
déplacent qu'en fer à cheval ‒ comme
des témoins, n'y a-t-il pas en eux une
tragédie ?

p.17
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Pendant des mois…


   Pendant des mois j'ai habité avec
une pierre, c'est comme d'habiter avec
une idée qui serait toujours la même
et se courberait sous son propre poids.

   La vie avait brodé d'arabesques la
mince étoffe de mon corps : j'étais un
théâtre la nuit, j'étais un jeune homme
avec des bras de marronnier, j'étais
une implacable promenade ‒ comme
un refrain derrière les murs d'une
prison.

   M'éveillai-je en disant : Ah ce n'est
qu'une pierre ! ‒ Aussitôt ses lourdes
paupières se refermaient sur ma lampe
de chevet : j'étais ce prisonnier ramené
dans son cachot et sur qui s'abat, aux
premières heures du jour, la paille de
ses propres mains.

p.11
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C'était par une sale journée d'octobre…


   C'était par une sale journée d'octo-
bre ‒ comme un corridor dans un
corridor.

   La ville n'était que bruits de petites
serrures compliquées qu'on manœu-
vre, de fenêtres jouant avec le vent.

   Soudain je vis que j'étais dans une
cour intérieure, au centre d'une fantas-
magorie de mots chargés de haillons.
Je n'aurais pas su où trouver mes
jambes, dans la réalité. Au premier pas
que je fis, ma tête monta un escalier
tournant en vis.

   Qui ne s'est jamais appuyé au mur
pour ne pas tomber, à minuit, sur un
quai, par une froide pluie d'automne ?

p.12
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