Son entrée à la Mode, au contraire, marque un grand pas en avant dans la vie de l’artiste. Son existence jusqu'alors avait été un peu celle d’un rapin, et s'était écoulée dans un milieu assez vulgaire d’habitudes et d’idées. Son esprit n’avait pas encore acquis l’élégance réelle de ton et d’allure qu’il eut plus tard, et qu’il dut pour la meilleure part à son passage dans les bureaux du journal de M. de Girardin. Ce fut là qu’il rencontra bon nombre d’écrivains, — dont il préféra toujours beaucoup la société à celle des peintres, — entre autres Eugène Suë et Balzac qui devait, peu de temps après, lui demander l’illustration de sa Peau de Chagrin.
A cette époque, son véritable travail est tout indépendant et personnel. L’œil constamment braqué sur l’humanité environnante, il l’emmagasine, pour ainsi dire , dans d’énormes cartons pleins de croquis patiemment et régulièrement entassés. Détail par détail, il l’analyse et la dépouille, revenant sans repos ni trêve sur des objets en apparence différents qu’il tourne et retourne dans toutes les postures imaginables.