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sur 430 notes

E.Fottorino est un auteur fort sympathique qui cherche ses racines depuis longtemps. Cette fois, c'est sa mère qu'il cherche à comprendre, lui qui s'est toujours senti mal-aimé, pas désiré, et avec laquelle les liens sont plus que distendus.
C'est à la suite d'une invitation de celle ci, adressée aussi à ses deux frères qu'elle va leur apprendre le plus grand drame de sa vie.
A la suite de cette révélation, Eric décide de retourner à Nice, afin de retrouver des gens qui auraient pu se souvenir d'eux à l'époque, et rapidement cette femme rejetée devient "petite maman",un peu puéril peut-être.
Et c'est lors d'une grande (trop grande) promenade dans cette belle ville qu'il va découvrir sa propre histoire au travers de gens qui ont pu connaître sa famille.
C'est une lecture agréable certes, un peu pesante certes, car les écrivains qui ont"mal au nombril" ont besoin de temps pour renaître, et c'est au lecteur d'avoir de la patience.
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J'ai toujours du mal avec les auteurs qui utilisent leurs lecteurs comme psychanalystes. Est-ce notre rôle ? Un peu facile de vomir sur le papier toutes ses névroses et ses failles.
Sauf quand le talent s'en mêle. Eric Fottorino nous livre ici un récit des plus intimes mais également des plus universels grâce au talent de sa plume. J'ai souvent eu les larmes au bord des yeux, me retrouvant tellement dans sa situation. Certains diront, c'est pourtant facile d'aimer sa mère, et bien non, la communication est loin d'être évidente, c'est incroyablement bien décrit. Pas si facile d'offrir un bouquet de fleurs, un poème et de dire "je t'aime maman" à la fête des mères. On aimerait parfois tellement être comme les autres enfants.
Merci aux éditions Folio et à l'opération Masse critique de m'avoir permis de découvrir cet auteur, que j'appréciais déjà beaucoup en tant que journaliste.
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Une distance et des silences s'étaient installés entre Eric, né en 1960, d'un père marocain juif, et sa mère, Lina, 75 ans à l'heure du récit. Lorsque celle-ci apprend à Eric et à ses autres fils nés d'un autre père, qu'en 1963, elle a été obligée par sa mère, ultra-catholique, de confier une petite fille à l'adoption, Eric part à la recherche de l'endroit où il est né, à Nice. Il finira par y retrouver le lien qui s'était rompu. Un roman très émouvant et bien écrit, qui se lit en un seul souffle.
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Nouveau volet dans la quête identitaire de l'auteur, Dix-sept ans est un voyage dans le passé, vers les origines. Il s'agit de remonter le fil des souvenirs et de mener l'enquête de Bordeaux à Nice sur les traces de cette femme devenue mère à 17 ans.
L'enjeu est nécessaire pour cet homme, le premier fils, né de père inconnu. Il a déjà trouvé ce géniteur invisible, c'est maintenant sa mère qu'il recherche, elle qui lui a semblé presque une étrangère toute sa vie. Comment expliquer ces rapports paradoxaux qui oscillent entre amour et distance? Il s'impose alors cette mission : reconstruire le puzzle de l'histoire familiale.
Dans une langue tout en retenue, avec un ton doux et feutré non empreint de rancune ou rancoeur, Eric Fottorino retrace ce cheminement difficile vers la vérité mais aussi la compréhension et l'acceptation.
L'oeuvre émotionnelle et puissante est un cri d'amour pour sa mère. C'est un récit sensible et intimiste sur le dévoilement parfois douloureux d'un secret de famille.
De la souffrance à la délivrance pour le fils comme pour la mère, une route vers la réconciliation et l'apaisement.
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Ce roman d'Eric Fottorino est une fiction à forte dimension autobiographique. Cet auteur, dont la plupart des romans sont inspirés de sa vie, écrit ici sur sa mère qu'il nomme Lina.

A la fin d'un repas familial réunissant sa mère, Eric, ses deux frères et leurs épouses, Lina fait un aveu à ses enfants, elle leur révèle un secret qui l'étouffe depuis des années. Malgré le choc de la révélation, malgré la souffrance de sa mère, Eric reste froid... Sa relation avec sa mère a toujours été très compliquée, il a toujours manifesté une certaine distance envers cette mère qu'il n'a jamais pu appeler autrement que par son prénom. Une femme qui, durant toute son enfance, était soit absente, soit présente sans être vraiment là. "Elle était là mais elle était loin. Je ne comprenais pas ces sautes d'humeur, ces sautes d'amour."

Mais dans les semaines qui suivent, Eric ressent l'impérieux besoin d'aller à la découverte de l'histoire de cette mère qui ne lui a jamais prodigué qu'une "affection à éclipse", à la rencontre de cette femme qu'il ne connait pas. Il se rend alors à Nice, la ville où il est né, une ville où il n'a pas vécu puisque sa mère est repartie avec lui, juste après sa naissance, dans sa famille à Bordeaux. Il sait que sa mère s'était retrouvée enceinte de lui à dix-sept ans après être tombée amoureuse d'un juif marocain, Moshé. Il va arpenter les ruelles du vieux Nice, aller jusqu'au village d'Ascros où elle a passé la fin de sa grossesse. Il marche dans les pas de sa mère, l'imaginant à chaque coin de rue, imaginant les sentiments de Lina, jeune fille de dix-sept ans, seule, rejetée par sa famille, interrogeant ceux qui ont pu la connaitre.

Il va alors peu à peu comprendre ce qu'a vécu sa mère, fille-mère à dix-sept ans d'un père étranger et juif. Avec cette grossesse, honte et déshonneur s'abattent sur sa famille bien pensante, Lina est "livrée au gang des soutanes" avec la complicité des religieuses. Il va alors comprendre pourquoi il a ressenti un sentiment d'abandon toute sa vie, comprendre la place qu'a prise sa grand-mère et la place qui a été laissée à sa mère auprès de lui puisqu'il l'a longtemps considérée comme sa soeur.
"Le cours normal de mes sentiments avait été dévié comme on détourne un fleuve. Une mère, on l'aime sans réserve. Une soeur, on peut la détester.".
" Dès le commencement je n'ai pas été ton fils puisque tu ne pouvais pas être ma mère."

Ce roman très personnel raconte une quête identitaire. L'auteur comprend pourquoi et comment lui ont été volés ses parents et sa judéité. Il comprend la cause d'une relation larvée et le manque qu'il a ressenti toute sa vie. Je l'ai trouvé très émouvant dans sa recherche de preuves qu'il a été aimé par sa mère et dans ses regrets par rapport à la distance qu'il a toujours maintenue avec elle. On ressent aussi toute sa colère contre l'église, contre les préjugés de l'époque qui ont pesé si fort sur son destin. Il nous livre le portrait d'une femme blessée, victime, qui a été effacée, une femme complètement bouleversante. Non seulement cette histoire est très forte mais la plume d'Eric Fottorino est sublime, d'une infinie délicatesse, parsemée de phrases choc. Et la fin est d'une rare beauté... Gros coup de coeur pour ce roman et pour cet auteur que je découvre mais dont j'ai déjà acheté un des romans précédents tellement j'ai envie de plus le découvrir.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Cette lecture m'a remuée, « bousculée », elle m'a interpellée concernant mon rapport aux membres de ma famille.

Suite à une révélation de sa mère, l'auteur part à Nice, sa ville natale, à la recherche de son identité. Il a 57 ans au moment de l'écriture du livre, et il se confie sur les liens distants qui existent entre sa mère et lui depuis sa plus tendre enfance. L'auteur n'hésite pas à se remettre en cause. Dans sa quête, il va essayer de mieux comprendre son passé.

« Les années m'ont sauté à la figure, tout ce temps passé sans te parler, en t'évitant, en esquivant le dialogue, avec des mots vides et désamorcés, des politesses en guise de tendresse » …

Alors le récit ne fait que confirmer que tout ce que l'on vit dans notre enfance, évènements joyeux comme perturbants, a une répercussion sur notre rapport à l'autre. Comment faire évoluer des liens dans le sens positif ? Certainement déjà par une prise de conscience et une compréhension des faits.

« Et puis tout d'un coup je me suis mis à pleurer pour rien. Ce rien, c'était notre vie disparue sans que je te serre contre moi, petite maman, sans ces gestes que tu avais tant attendus puis qu'à la longue tu avais cessé d'espérer. »

Le récit m'a poussé à me questionner sur mes relations aux autres membres de ma famille, et en particulier mes parents. Souvent, on est plus avare en affection avec eux qu'avec nos amis. Alors « on ne choisit pas sa famille », certes… certes… C'est donc une raison pour en « mal-traiter » ces membres ?
Si je devais pointer du doigt une qualité qui fait bien souvent défaut dans les familles, ce serait la communication…
Connaissez-vous l'équation suivante ? "Un mal-exprimé+un mal-écouté = un mal-entendu (malentendu)… "
Apprise dans une formation sur la « communication non-violente », elle donne à réfléchir…Alors on ne vit pas dans le monde des bisounours, c'est sûr. Mais si on essayait de surmonter toutes ces barrières qui existent dans une famille, si on communiquait mieux (ou « communiquait », tout court, parfois…) pour ne pas laisser des « non-dits » détériorer les relations, si on se témoignait un peu plus d'affection, on s'en porterait certainement mieux. Et la famille redeviendrait un lieu de sécurité et un agent de stabilité.

Et puis, la quête de l'auteur se passe 5 mois après le dramatique attentat qui a eu lieu le 14 juillet sur la promenade des Anglais à Nice. L'événement est encore très présent chez les citadins, et notamment chez les enfants. L'auteur, de par une rencontre inattendue, en fait mention, et ce souvenir douloureux provoque automatiquement une certaine émotion.

Voilà, ce livre ne m'a pas laissée indifférente.
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Hélas pour moi, la mayonnaise n'a pas pris.
(Je me permets cette comparaison culinaire car l'auteur l'utilise dans son roman).
Cette errance dans Nice à la recherche du passé de sa mère m'a ennuyée.
Sinon, l'écriture est très belle, recherchée, mais elle ne m'a pas touchée.
Il invente au fil de sa promenade ce qu'aurait vu sa mère, ce qu'elle aurait pensé.
Je m'attendais à davantage de concret.
Encore une histoire loupée qui ne s'est pas faite avec cet auteur.
Mais en tout cas, bravo à lui pour son courage et sa ténacité à vouloir savoir.
Tout le monde ne l'aurait pas fait.
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Juste éblouissant. Un des plus beaux récits de vie que j'aie eu le plaisir de lire. L'écriture est magnifique et le périple dans l"histoire énigmatique de sa mère et de ses parents que l'auteur parvient à découvrir au fil de ses périgrinations est juste magnifique.
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Voici un roman très personnel. Depuis de nombreuses années Eric Fottorino sonde ses origines. Qu'il s'agisse de ses pères ( adoptif ou biologique ) ou de sa judeité cachée.
Dans ce roman Dix sept ans il s'agit de sa relation à sa mère Lina. Il faudrait plutôt dire sa non relation avec cette jeune femme qu'il appelle Lina et pour laquelle il lui faudra plus de 50 ans avant d'oser dire Petite Maman.Lina cette mère inconnue ,cette absente pour laquelle Eric Fottorino ébaucher ce roman plus de 11fois.
La difficulté de dire, de nommer les choses, de plonger dans les ressentis,de rencontrer une maman.
Peut être cette difficulté explique t-elle le besoin pour Eric Fottorino de passer par le roman et non le récit totalement autobiographique .
Cette recherche d'une identité et d'une mère pourra paraître très personnelle et engendrer une certaine lassitude lors de la recherche de la vie de Lina à Nice.
Le style ,mais aussi l'émotion que met Eric Fottorino dans cette recherche font que cet écueil de lassitude disparaît rapidement.
Nous sommes embarqués dans ces émotions à la recherche des Dix sept ans de Petite Maman.
Le roman autobiographique oscille alors entre les souvenirs d'Éric Fottorino et la vie supposée de Lina à Dix sept ans.
Et puis peut être que cette oscillation permettra à chacun de se retrouver et de naitre à nouveau.



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Faisant partie des coups de coeur de ma biblio communale, je me suis laissée tenter par cet ouvrage qui me semblait court. C'est bien de se laisser aller aux errances et de tomber sur des pépites. Je ne connaissais pas l'auteur ni ses précédents romans autobiographiques. Là, je le découvre. Sa vie, sa plume, sa mise à nu. Et pas que. Cet écrit est si personnel. J'ai trouvé ses fins de chapitre, toujours percutantes, justes et marquantes. Il m'est arrivée plusieurs fois d'avoir la boule à la gorge. Inversement, j'ai dû relire certains passages car l'auteur s'adresse parfois à sa mère en évoquant ses souvenirs et en même temps, nous ramène au présent brutalement, ce qui me perdait. N'empêche, c'est une sacrée découverte.
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