- Un jour vous les enterrerez, il sera trop tard pour vous rabibocher. Les parents ont une date de péremption, comme les boîtes de conserve. (Bon-Papa)
Ma fille a eu un premier mari sympathique, un garçon malin comme un singe, qui courait un peu trop la gueuse. Elle n’a pas supporté. Elle s’est remariée avec un ancien officier de l’armée de terre, quelle idée ! (...) Mais il est de ma génération, c’est grotesque. Alors je prétends ne pas les reconnaître, cela les énerve beaucoup.
(Page 81)
Leur concepteur,Ferdinand Monoyer, y a glissé son nom. Si on lit, de bas en haut, la première lettre de chaque ligne, on trouve Monoyer. Si on lit, de bas en haut, la dernière lettre de chaque ligne, on trouve Ferdinand.
Il est des chagrins dont on ne guéri pas, on se croit en rémission, et puis paf, il suffit d’un mot ou d’une rencontre pour que la douleur flambe.
Je l'ai lu. Il n'avait rien de particulier, il n'était pas mieux ni pire qu'un autre, mais il me touchait. Je me suis identifié à Jo qui se démène pour rendre sa fille heureuse. J'ai redécouvert le plaisir de vibrer avec des personnages de papier, de ralentir la lecture pour ne pas finir le livre trop vite.
Pour que l'obscurité de la nuit devienne lumière, il faut quelqu'un à aimer. Seul, on se noie.
J'ai vécu soixante ans avec ma femme, on a eu des coups de gueule, des coups de cœur et des coups de mou, des disputes homériques et des fous rires formidables. Elle me manque tellement.
- Joao, je vais te confier deux secrets : l'exactitude est la politesse des rois... et le bonheur est la politesse des vivants.
Mon épouse Antoinette adorait danser, mais elle m'a précédé là où nous irons tous, et je ne suis pas certain qu'ils guinchent beaucoup au paradis. En tant que vivant, même vieux et décati, je peux choisir mes musiques, mes menus, mes blagues, et même ma sortie de scène. Il m'incombe de profiter de la vie pour deux, de la savourer doublement. Quand un proche meurt, on est missionné pour être heureux à sa place, c'est une dette sacrée. Nous venons de valser à trois : vous, Antoinette et moi.
Bon-Papa se dit que c’est son dernier mariage. Chaque année, il espère que c’est son dernier fichu anniversaire. La famille se croit obligée de le fêter alors qu’ils ne font qu’applaudir à sa déchéance. Ils préfère les enterrements, il s’y rend comme les traiteurs vont aux buffets qu’ils n’ont pas préparés, pour examiner et préparer.