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3,51

sur 262 notes
À partir de l'idée qu'une liseuse électronique annonce la mort du livre en papier et de certains métiers associés, l'auteur, avec un réel humour, disserte sur ces évolutions. Utiliser la légèreté pour parler d'un sujet grave est subtil, et bienvenu.
Des passages concernant le métier d'éditeur, et ses aléas, ne manquent pas d'intérêt.
Mais cela ne suffit pas à donner corps à un livre. Nous n'avons pas compris où nous conduisaient les errements et hésitations du personnage. Heureusement, l'ouvrage est court: pour dire ce qui est dit là, de cette manière, 200 pages très aérées, c'est suffisant.
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Ce livre est étrange, certaines parties sont touchantes comme la découverte de la lecture sur liseuse, d'autres sont carrément déjantées comme la création d'une société d'édition numérique par les jeunes stagiaires, et le tout me laisse une impression de bof, malgré tout ce que l'on apprend sur le monde de l'édition. La fin vient un peu comme un cheveu sur la soupe ! bref un livre facile à lire mais pas très passionnant, à mon avis bien sûr.
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Le titre est malin et induit une ambiguïté entre l'objet et la personne: Paul Fournel choisit la fiction pour nous parler du monde de l'édition, des auteurs aux éditeurs en passant par les stagiaires, et de la lecture. La liseuse-objet est au coeur du sujet - il y a ses partisans pragmatiques et ses opposants sentimentaux, qui de vanter ses capacités de stockage, qui de déplorer l'absence physique des pages. En réalité le propos de ce court roman est plus vaste, c'est bien de l'évolution de l'édition et de son modèle économique, mais aussi du livre et de notre rapport à l'écrit dont il s'agit.

J'ai trouvé dans ces pages beaucoup de sincérité et une vraie volonté de progrès: le narrateur-éditeur à qui l'on offre une liseuse commence par décrire son rapport physique à l'objet, puis l'ayant testé, il souligne avec justesse la nécessité de repenser le contenu pour accompagner cette mutation technologique.

Quelques répétitions m'ont parfois ennuyée (les repas...) mais au final c'est un véritable plaidoyer pour le livre sous toutes ses formes!
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Le narrateur est éditeur. L'auteur qui le fut également a sans doute mis une partie de lui-même dans ce livre qui n'est pas qualifié de roman.
Voilà qu'un jour une stagiaire lui met entre les mains une liseuse. Cet instrument peut contenir des milliers de livres, et lui permettra donc de ne pas s'encombrer de papier. Sa vie va-t-elle changer ? le milieu de l'édition a-t-il encore un avenir ? Comment s'approprier les nouvelles techniques quand on exerce un métier séculaire ?
L'auteur en profite pour nous entraîner dans le milieu de l'édition avec ses petites magouilles et ses interrogations.
Voilà un récit mené avec un humour décalé, froid et parfois grinçant, mais non dépourvu de tendresse, ni d'un discret désespoir. Car la vie sait être cruelle, même pour ceux qui vivent dans le monde imaginaire du livre.
Savoureux.
A noter quelques coquilles, dont celle-ci page 208 : « ici où là des fleurs bleues ». Allons P.O.L !
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Je serai sans détour. Me voici réconciliée en 192 pages avec la Littérature (avec un L) car plonger dans ce roman et ne pas pouvoir s'en détacher tant la lecture en est jouissive et addictive, et se dire que oui, il y a des aussi auteurs qui sont des talents purs et dont le discours est percutant, incisif, drôle, subtil mais aussi pudique et émouvant, est d'un grand réconfort, après plusieurs expériences livresques malheureuses de ce caniculaire mois de juillet où lire est une activité quasi incontournable.

C'est dit, j'ai adoré ce petit bijou de finesse et d'intelligence qui non seulement est absolument réjouissant pour ce qu'il nous livre du monde de l'édition, et du tournant numérique qui le met à mal, mais qui, cerise sur le gâteau est un délice littéraire, une oeuvre d'art plumitive, un tableau de maître, aussi esthétique qu'une assiette de chef étoilé !

Moi qui ne cesse de découvrir l'immensité de mon ignorance, n'avais jamais entendu parler jusqu'à l'épilogue, de l'Oupilo et des contraintes d'écriture telles que la sextine! Ni des membres de ce groupe d'écrivains qui explorent l'écriture évoqué avec subtilité par Paul Fournel tout au long de son récit.
Paul Dubois, éditeur désabusé en passe d'être mis au rencard se retrouve à devoir utiliser une liseuse pour son travail de lecteur de manuscrits. C'est un bouleversement de ses habitudes de travail qui entraîne une analyse critique du milieu littéraire, mais par extension de la société et de ses nouvelles dérives. Jamais acerbe, toujours fine et drôle, servant de prétexte à un portrait sociétal des plus réjouissants, cette ballade/balade littéraire m'a fait sourire voire m'esclaffer et je ne me rappelais pas avoir lu un texte avec autant de passages spirituels à relever.
Satire courte et pertinente, « La liseuse » démontre une fois de plus que la qualité s'affranchit de la quantité. J'en recommande vivement la lecture sous le format de son choix, « papier » pour les uns, « numérique » pour les autres.
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Robert Dubois, éditeur de la vieille école, se voit imposer une liseuse en même temps que de jeunes stagiaires. Ces deux événements vont lui faire entrevoir le changement qui s'opère et lentement vont le mener à l'édition électronique.

Encore un livre sur le monde du livre. Pas mal mais dans le genre, il y en a de bien meilleurs, comme le Libraire de Moreira, par exemple.
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Ayant apprécié la délicatesse et la poésie de certaines nouvelles du recueil "Le Petites Filles respirent le même air que nous" de cet auteur, j'ai ouvert avec gourmandise cet ouvrage. le début accroche immédiatement : un éditeur vieillissant, Robert Dubois, se voit proposer une tablette, la fameuse liseuse. d'abord dubitatif, il va peu à peu "apprivoiser" l'objet. Pendant ce temps, le monde de l'édition avec la figure de Mercier, son supérieur style jeune cadre dynamique, cherche à survivre, traquant le manuscrit qui va rapporter de l'argent, car le but n'est pas de trouver le beau texte, certainement pas vendeur. Une stagiaire, Valentine, va donner à Dubois L idée de se lancer dans des parutions sur smartphone, avec des sortes de livres- jeux ( j'avoue ne pas avoir bien compris cette partie du roman). La vie de Dubois semble refléter la fin d'un monde, de la littérature et de l'édition à l'ancienne avec sa dose de roublardise et de snobisme. Cela pourrait être glaçant ( ou comique finalement) mais pas du tout car la désinvolture ou plutôt la façon d'être au monde de Dubois séduit et livre un hommage au pouvoir des mots. L'ouvrage fini, on découvre qu'il s'agit d'une sextine, une forme poétique ancienne reposant sur la combinaison de six rimes, on a donc l'explication de cette petite musique quasi imperceptible au fil de la lecture, c'est très habile et indolore !!
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Ce livre ne fait que 180 000 signes et blancs soit 217 pages. Je connais le nombre de signe car l'auteur précise que ce roman épouse la forme d'une sextine.

Comment vous ne savez pas ce que c'est? Et bien moi non plus jusqu'à aujourd'hui. Je vous laisse chercher dans votre encyclopédie préférée. Résumé rapidement il s'agit d'une forme poétique qui impose la contrainte d'utiliser les mêmes mots en rime avec une rotation imposée. Une véritable prouesse car cela n'alourdit pas le style. Cela me rappelle Italo Calvino qui je crois s'imposait ce genre d'exercices dans certains de ses livres. Pour moi, c'est d'autant plus important que je n'ai pas ressenti de lourdeur dans l'écriture. C'est un livre plaisant à lire pour diverses raisons.

L'histoire est intéressante et nous fait rentrer dans un monde qui me fait fantasmer : celui de l'édition. On découvre un vieil éditeur: Robert Dubois. Eprouvé par son travail, il a perdu le goût de la lecture, de la littérature. Il a vendu sa maison à plus grand et fait parti des meubles mais il ne maitrise plus grand chose. Ses auteurs le quittent pour d'autres, ses employés s'inquiètent pour lui, il n'a plus d'envie...
Jusqu'à ce qu'il croise une jeune stagiaire qui lui apporte une tablette. Et ces deux rencontres (la stagiaire et la tablette) vont bousculer, bouleverser sa vie. Il va retrouver des envies, faire des projets, jouer au potache... Ne voulant pas déflorer le sujet pour ceux qui passerait par là, je n'en dis pas plus.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de P Fournel. Il y a beaucoup de références littéraires, et je ne les ai pas toutes vues. Son style est percutant, il réussit des descriptions assez drôles et brillantes de choses qui n'ont pas beaucoup de place habituellement dans la littérature comme l'artichaud ou la sole Il réussit à nous faire découvrir le métier d'éditeur en ne cachant pas les déconvenues. Il y a également des descriptions sur les futurs possibles de la littérature et du livre numérique qui sont intéressantes. A voir ce qu'il en sera dans 20 ans.

Il fut un temps où l'édition numérique m'a tentée en tant que reconversion. Et bien ce livre m'a donné plus d'envie que beaucoup d'études ou conférences auxquelles j'ai pu assister. Par contre il m'a également fait réaliser que j'aime les livres mais cela doit rester de l'ordre du loisir et ne pas devenir un travail. J'avais eu ce ressenti quand j'avais enchainé ces livres à lire dans le cadre de prix littéraires. J'aimais découvrir des auteurs que je ne connaissais pas mais j'aimais moins devoir lire certains jusqu'au bout.

C'est drôle, ce n'est pas larmoyant (même pas la fin). Bref j'y ai pris beaucoup de plaisir.

Quelques phrases prises au hasard "La nuit est épaisse, grasse. A trois heures et demie, elle est à son plus noir, à son plus silencieux. ... J'en veux à ce métier de m'avoir tant et tant empêché de lire l'essentiel de lire des auteurs bâtis, des textes solidement fondés, au profit d'ébauches, de projets, de perspectives, de choses en devenir. Au profit de l'informe."

Et pour finir la première phrase comme d'habitude ici. "Longtemps j'ai croisé les pieds dessus pour un peu de détente, d'élévation, pour un peu plus de sang au cerveau, maintenant il m'arrive de plus en plus souvent d'y poser la tête, surtout le soir, surtout le vendredi soir."
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Décidément, il me plaît ce Robert Dubois. J'avais très envie de le retrouver après avoir croisé sa route dans Jeune-Vieille, alors j'ai fait le chemin à l'envers, mais c'est sans importance, ces deux livres qui ont en commun le cadre et certains protagonistes peuvent se lire indépendamment l'un de l'autre. Geneviève, l'héroïne de Jeune-Vieille fait quelques apparitions dans La liseuse, mais demeure au second plan. le héros ici, c'est Robert Dubois. Fondateur de la maison d'édition qui porte son nom même si avec les années elle est passée aux mains d'associés apporteurs de capital. Maison d'édition à taille humaine, fragile face aux enjeux d'un métier en pleine mutation.

Ces changements, l'auteur les matérialise très simplement en mettant entre les mains de Robert Dubois une liseuse destinée à remplacer la sacoche chargée de manuscrits qu'il emporte chaque week-end dans sa maison de campagne, à la chasse au talent ou du moins à quelque chose qui pourrait se vendre. L'acclimatation à ce nouveau support de lecture est l'occasion d'explorer l'activité de l'éditeur dans toutes ses composantes, avec beaucoup de lucidité et suffisamment d'humour pour donner à l'ensemble les habits de légèreté qui soulignent joliment le propos. S'affrontent au fil des pages les tenants de la modernité et les nostalgiques de l'odeur du papier, les réalités économiques et la noblesse de l'art. Tout dinosaure soit-il, Robert Dubois n'en est pas pour autant réfractaire au progrès et il n'hésite pas à enrôler les stagiaires de service pour penser au mieux ce que pourrait être une maison d'édition 2.0.

Mais ce qui fait le sel de cette lecture, c'est le regard de Robert Dubois sur les différentes facettes qui composent son quotidien, le métier d'éditeur qui est aussi et surtout pour lui le métier de lire, à la fois prenant mais contraignant et frustrant dans ses empêchements à vraiment lire. de ses conseils à une éditrice en herbe à ses déambulations dans une librairie de rêve à Marybelone (Londres) en passant par quelques réflexions sur les comités de lecture ou l'accompagnement des auteurs, suivre Robert Dubois est un plaisir servi par le pétillement malicieux qui émane de la plume précise de Paul Fournel. Qui sait aussi toucher au coeur en quelques phrases qui donnent à la fin de ce livre l'envie d'en réclamer encore.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Dommage, ça partait bien...style fluide, agréable, de l'humour...on va se poser la question de la lecture, de la littérature, du numérique....oui....alors ? J'attends. C'est descriptif. Souvent rasoir. le narrateur va tout le temps au resto et nous détaille par le menu (ah ah) tout ce qu'il mange, et ce que mange son auteur en face de lui, moui, bon, et après ? ....la liseuse du coup ? La réflexion ? Bon, alors on est censé être écoeuré par le milieu de l'édition aussi....mais quand on a bossé dans le social (comme ailleurs j'imagine), c'est un peu fade comme écoeurement. Parce que ouh la la, la boite va très mal, ouh la la, on va faire faillite, mais en attendant on continue de manger des civets au resto et de boire des vins hors de prix avec tout ce qui se présente de stagiaires et de représentants. Et le méchant patron-comptable, il veut faire du commercial, ouh la, pas bien....Bon, j'ai tenté de sortir toute mon empathie, mais je n'en avais plus une goutte, épuisée d'avoir lu jusque là. Après, je ne veux pas paraître méchante, ça m'emmerde d'être un peu mauvaise, parce que c'est bien écrit et que le personnage principal est hyper sympa : d'ailleurs, monsieur, si vous êtes encore éditeur, moi j'adore aller au resto, et le mien, d'éditeur, ne me sort pas souvent. A bon entendeur ;)
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