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3,51

sur 262 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Robert Dubois est éditeur et se voit confier une liseuse pour lui faciliter la tâche de lire des tonnes de manuscrits chez lui le week-end. Mais au lieu de faire docilement son travail, l'objet, qui le laisse toutefois sceptique, lui fait entrevoir de nouvelles possibilités...

C'est un ouvrage divertissant et qui se lit vite. Au détour de noms trafiqués (Magimard pour Gallimard ou Brasset pour Grasset) et d'exemples typiques, Paul Fournel critique sans vergogne le monde de l'édition, avec un brin d'ironie et certainement de lassitude. le style est plaisant, la francisation orthographique des mots anglais rafraîchissante, les personnages sympathiques.
Pourtant, même si j'ai passé un agréable moment et que j'ai apprécié certaines dénonciations du système, le livre ne mène nulle part. La technologie amène à repenser la lecture et la littérature, mais je n'ai pas du tout compris la fin, avec le décès d'Adèle, totalement inattendu et vain pour l'histoire. L'auteur permet certes de ramener son personnage principal aux classiques, mais La liseuse n'est qu'un prétexte à l'écriture, et cette fin rompt complètement avec le reste du livre.
Nous n'assistons au final pas à un grand chef-d'oeuvre, mais on passe quand même un bon moment.

Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Il faut savoir que Paul Fournel est membre de l'Oulipo, et que l'écriture est donc centrée autour de l'acte de création par la contrainte. Ici, l'auteur s'est appliqué à épouser la forme d'une sextine - "forme poétique inventée au XIIe siècle par le troubadour Arnaut Daniel" - et les mêmes mots (lue, crème, éditeur, faute, moi et soir) sont considérées comme les rimes finales des vers (en fait les chapitres), qui se répètent et se répondent.
Processus d'écriture mis à part, ce roman est plutôt plaisant, et fait le portrait d'un éditeur de la vieille école, aimant les textes, la bonne chère et le bon vin. Il est intéressant de voir l'arrivée du livre électronique du point de vue d'un éditeur. Par contre le titre du livre est plutôt faux : ce n'est pas une liseuse que l'éditeur utilise, mais une tablette tactile. En effet, toutes les contraintes citées par l'auteur dans le roman sont des contraintes caractéristiques d'une tablette : rétro-éclairage, reflets désagréables sur l'écran dès qu'il y a une lumière extérieure (soleil, lampe proche), faible durée de batterie (alors qu'une liseuse peut "durer" jusqu'à vingt heures d'affilée),... Dommage ! Par ailleurs, le roman est intéressant, mais je ne suis pas non plus complètement emballée à la fin de ma lecture...même si c'est très bien écrit. Cela dit, je me suis amusée à voir l'éditeur découvrir ce nouvel outil, surtout que notre personnage principal est plutôt sympathique, car lucide sur sa situation et son avenir. Un roman qui marque la fin d'une époque et qui donne des pistes pour le futur du livre.
Lien : http://surlestracesduchat.bl..
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Ce livre est étrange, certaines parties sont touchantes comme la découverte de la lecture sur liseuse, d'autres sont carrément déjantées comme la création d'une société d'édition numérique par les jeunes stagiaires, et le tout me laisse une impression de bof, malgré tout ce que l'on apprend sur le monde de l'édition. La fin vient un peu comme un cheveu sur la soupe ! bref un livre facile à lire mais pas très passionnant, à mon avis bien sûr.
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Si vous avez toujours rêvé de savoir ce qui se passe dans la tête d'un vieil éditeur germanopratin, ce livre est fait pour vous. Vous ne serez pas seulement dans sa tête, mais aussi dans son estomac, où vous serez ensevelis sous plusieurs couches de tripes, de magret, de gigot et de vins de différentes couleurs. Vous parcourrez les arcanes des maisons sclérosées par la course à la production. Vous apprendrez comment on peut découvrir sans jamais s'émerveiller, lire sans jamais s'évader, reconnaître le génie sans jamais l'encenser, innover en ne faisant que de l'ancien, vivre le présent sans y mettre un orteil, croire en même temps à la littérature et à la vanité de toute littérature.

Passablement agacée par ce cynisme fin de siècle, j'ai failli lâcher l'affaire au bout de 20 pages. L'irruption inattendue d'un arc narratif m'a retenue, et guidée au long des pages de ce roman construit comme un tour de force littéraire. J'en ressors avec l'impression étrange d'être passée à côté du sujet réel du livre, d'avoir eu accès en surface à l'errance qui cachait le véritable scénario dissimulé en-dessous.
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Robert Dubois, éditeur un peu blasé, formé à la vieille école, voit un jour, sa vie basculée.
En fait, une stagiaire lui apporte un manuscrit à lire, rien de plus normal ! Mais sous une forme inattendue, par le biais d'une liseuse. le progrès le fait se plier aux exigences de la vie moderne mais pas sans quelques difficultés, il va devoir apprivoiser la machine…
Depuis toujours on annonce la fin du livre. La cohabitation existera toujours à mon avis. Alors liseuse ou pas liseuse ? L'amour des livres, c'est ce qui me paraît le plus important et c'est aussi le message que fait passer l'auteur à travers ce livre plein d'humour, de réflexion, d'effet de style, quelques longueurs cependant…
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Robert Dubois est un vieil éditeur traditionnel, il aime les livres, le papier, l'encre, les auteurs aussi. Aussi quand une stagiaire entre dans son bureau pour lui proposer une liseuse (e-book I-pad...) il est perplexe. Comment retrouver ses réflexes de lecteur sur cet objet ? Prendre des notes, entrecouper ses lectures de romans de lectures de poèmes, lire au lit... Recevoir une liseuse sur le nez, ça fait plus mal qu'une feuille ! Mais ne pourrait-on pas en profiter pour enrichir certains écrits, retrouver cette liberté chère à Queneau et Pérec ? Ses stagiaires vont lui ouvrir des horizons...


Voilà une jolie fable sur le livre, l'écriture, l'édition, bref tout ce que les blogueurs littéraires adorent ! On aime se retrouver dans la peau d'un éditeur, connaître ses manies, ses trucs, ses astuces... Et cette jolie stagiaire qui va lui ouvrir la porte, si je puis dire, du livre numérique... C'est agréable à lire, pas inoubliable non plus mais on passe un joli moment. Et j'ai bien aimé quand il prend enfin le temps d'acheter tous les livres qu'il a toujours rêvé de lire ! (mais ce n'est pas encore tout à fait la fin...)

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Un éditeur parisien, vers la fin de sa carrière, se voit proposer une liseuse.

Le roman s'installe sur deux légères fausses pistes : en chipotant, on pourrait d'abord arguer que l'objet dont il est question n'est pas à proprement parler une liseuse mais une tablette. L'auteur fait plusieurs fois référence à l'écran éclairé et certaines allusions font penser qu'il bénéficie en fait d'un iPad. Une liseuse n'est pas rétro-éclairée et est bien plus légère. Ces détails sont moins anodins qu'ils peuvent y paraître, car ils changent le rapport à la lecture et la rendent plus confortable et aisée, ce qui devrait revêtir une certaine importance pour un éditeur, qui est avant tout un lecteur professionnel. D'autant que, l'un des faits initiaux sur lequel le héros insiste explicitement, est que la liseuse introduit, pour la première fois depuis la Bible de Gutenberg, la séparation de la page et du texte.

La deuxième fausse piste est que la liseuse éponyme s'avère n'intervenir que partiellement dans l'histoire. Celle-ci narre également les relations avec les auteurs, avec son métier, avec un groupe de stagiaires. Peu de réflexions de fond sur un éventuellement bouleversement que l'outil introduit dans la façon d'éditer et de lire un livre. En revanche une direction donnée sur ce que le nouveau mode de diffusion offre comme nouveaux formats et possibilités oulipiennes, mais celles-ci ne sont guère détaillées.

Alors de quoi s'agit-il dans ce roman, de quoi traite-t-il ? de la finesse et de la légèreté, à l'unisson de la belle mise en page, aérée. de la vie, de la mort, de la séduction, de l'amour, surtout celui de la lecture, mais pas uniquement. Et du rite des repas. Pour n'avoir pas connu le nom de l'auteur avant d'avoir entamé la lecture de son livre écrit à la première personne, le roman est aussi une exploration de l'intérieur du petit monde de l'édition germanopratine. Les différents chapitres sont variés, s'enchaînent en changeant de cap et en entretenant l'intérêt. On se laisse guider, incertain de la direction finale, mais le style est travaillé et concis, séduisant.

Arrive le dernier chapitre, qui, ce ne sera pas une révélation, est une déclaration d'amour à la lecture, passionnée et profonde, en contraste avec le ton des débuts. Puis, surprise, une courte postface indique que le "texte épouse la forme d'une sextine"... Donc, outre les qualités d'expression, l'auteur s'est donc plié à une contrainte de forme, comme pour les textes de l'Oulipo. Jusqu'à ce qu'une rapide recherche sur l'auteur informe qu'ayant succédé à François le Lionnais puis à Noël Arnaud, il est précisément l'actuel président de l'Oulipo. du coup, on est pris d'une furieuse envie de relire le livre !
Lien : http://fourvin.blog.lemonde...
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À partir de l'idée qu'une liseuse électronique annonce la mort du livre en papier et de certains métiers associés, l'auteur, avec un réel humour, disserte sur ces évolutions. Utiliser la légèreté pour parler d'un sujet grave est subtil, et bienvenu.
Des passages concernant le métier d'éditeur, et ses aléas, ne manquent pas d'intérêt.
Mais cela ne suffit pas à donner corps à un livre. Nous n'avons pas compris où nous conduisaient les errements et hésitations du personnage. Heureusement, l'ouvrage est court: pour dire ce qui est dit là, de cette manière, 200 pages très aérées, c'est suffisant.
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Ayant apprécié la délicatesse et la poésie de certaines nouvelles du recueil "Le Petites Filles respirent le même air que nous" de cet auteur, j'ai ouvert avec gourmandise cet ouvrage. le début accroche immédiatement : un éditeur vieillissant, Robert Dubois, se voit proposer une tablette, la fameuse liseuse. d'abord dubitatif, il va peu à peu "apprivoiser" l'objet. Pendant ce temps, le monde de l'édition avec la figure de Mercier, son supérieur style jeune cadre dynamique, cherche à survivre, traquant le manuscrit qui va rapporter de l'argent, car le but n'est pas de trouver le beau texte, certainement pas vendeur. Une stagiaire, Valentine, va donner à Dubois L idée de se lancer dans des parutions sur smartphone, avec des sortes de livres- jeux ( j'avoue ne pas avoir bien compris cette partie du roman). La vie de Dubois semble refléter la fin d'un monde, de la littérature et de l'édition à l'ancienne avec sa dose de roublardise et de snobisme. Cela pourrait être glaçant ( ou comique finalement) mais pas du tout car la désinvolture ou plutôt la façon d'être au monde de Dubois séduit et livre un hommage au pouvoir des mots. L'ouvrage fini, on découvre qu'il s'agit d'une sextine, une forme poétique ancienne reposant sur la combinaison de six rimes, on a donc l'explication de cette petite musique quasi imperceptible au fil de la lecture, c'est très habile et indolore !!
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http://biblire.blogspot.fr/2012/06/la-liseuse-de-paul-fournel.html#more
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