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3,51

sur 262 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je serai sans détour. Me voici réconciliée en 192 pages avec la Littérature (avec un L) car plonger dans ce roman et ne pas pouvoir s'en détacher tant la lecture en est jouissive et addictive, et se dire que oui, il y a des aussi auteurs qui sont des talents purs et dont le discours est percutant, incisif, drôle, subtil mais aussi pudique et émouvant, est d'un grand réconfort, après plusieurs expériences livresques malheureuses de ce caniculaire mois de juillet où lire est une activité quasi incontournable.

C'est dit, j'ai adoré ce petit bijou de finesse et d'intelligence qui non seulement est absolument réjouissant pour ce qu'il nous livre du monde de l'édition, et du tournant numérique qui le met à mal, mais qui, cerise sur le gâteau est un délice littéraire, une oeuvre d'art plumitive, un tableau de maître, aussi esthétique qu'une assiette de chef étoilé !

Moi qui ne cesse de découvrir l'immensité de mon ignorance, n'avais jamais entendu parler jusqu'à l'épilogue, de l'Oupilo et des contraintes d'écriture telles que la sextine! Ni des membres de ce groupe d'écrivains qui explorent l'écriture évoqué avec subtilité par Paul Fournel tout au long de son récit.
Paul Dubois, éditeur désabusé en passe d'être mis au rencard se retrouve à devoir utiliser une liseuse pour son travail de lecteur de manuscrits. C'est un bouleversement de ses habitudes de travail qui entraîne une analyse critique du milieu littéraire, mais par extension de la société et de ses nouvelles dérives. Jamais acerbe, toujours fine et drôle, servant de prétexte à un portrait sociétal des plus réjouissants, cette ballade/balade littéraire m'a fait sourire voire m'esclaffer et je ne me rappelais pas avoir lu un texte avec autant de passages spirituels à relever.
Satire courte et pertinente, « La liseuse » démontre une fois de plus que la qualité s'affranchit de la quantité. J'en recommande vivement la lecture sous le format de son choix, « papier » pour les uns, « numérique » pour les autres.
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Un éditeur amoureux des livres (à l'ancienne hein, avec du papier, une couverture et tout et tout... )

Une tablette numérique.

Une stagiaire qui va, qui vient.

J'ai immédiatement aimé Robert Dubois, éditeur découvrant l'objet étrange qu'une jeune stagiaire lui dépose un matin.

J'ai aimé la douceur de l'homme, sa nostalgie, sa curiosité, sa relation avec la jeunesse, chamboulant les vieilles habitudes, son entrain toujours pour les livres, y compris avec liseuse, au fond pourquoi pas, c'est plutôt pratique...

J'ai aimé l'écriture, pleine d'humour et de tendresse.

J'ai aimé la fin, parce que tout a une fin...

Extraits :

"La maison tout entière est plongée dans un silence de vieux papier. Comme la neige, les livres mangent les bruits. Mon métier a son odeur et ses étouffements.
...
Qui peut bien frapper ?
- Entrez.
Elle entre. Je ne l'ai jamais vue. Elle a une bonne tête. Vu son regard étonnée, la mienne doit être un rien froissée...
- Je vous dérange ?
- Je survivrai à votre passage, mademoiselle. Qui êtes-vous ?
- Ben, je suis la stagiaire ! ...
...
- Et qu'est-ce que vous faîtes dans mon bureau, si ce n'est pas indiscret ?
- C'est monsieur Meunier, le grand patron, qui m'a dit de...
- le grand patron ? Meunier ?
- Vous ne le connaissez pas ?
- Trop bien.
- Alors vous savez. C'est lui qui m'a dit de vous apporter ça.
- Et qu'est-ce que c'est, ça ?
- Ben, c'est une liseuse, un ebook, un ipad, je ne sais pas moi..."

4ème de couverture :

La stagiaire entre dans le bureau de Robert Dubois, l'éditeur, et lui tend une tablette électronique, une liseuse.

Il la regarde, il la soupèse, l'allume et sa vie bascule. Pour la première fois depuis Gutenberg, le texte et le papier se séparent et c'est comme si son coeur se fendait en deux.

Lien : https://unefeuilleetdesmots...
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L'on pourrait croire que c'est l'histoire d'une fille qui lit..inlassablement,

si l'on se fiait uniquement au titre..et l'on s'y tromperait !

Et c'était assez drôle, j'y pensais quand je constatais que j'étais prise en photographie samedi dernier, plongée dans le lecture de la liseuse, une sorte de mise en abyme .

Puisque la liseuse perd de son humanité,

qu'elle s'empare de la querelle,

qu'elle indispose,

qu'elle préfigure la mort de l'imprimé, de l'objet livre auprès de Robert Dubois, éditeur qui rechigne à s'en saisir tant elle lui semble incongrue, cette « vulgaire » tablette électronique, et une très belle surpris par la contrainte oulipienne choisie! Bravo!!

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J'avais déjà lu ce roman il y a quatre ans et il m'avait déjà fait forte impression...et cette relecture m'a fait également le même effet.

Dans ce petit roman, le monde de l'édition y est croqué avec un style excellent, notamment de par son ironie mordante et ses personnages, parfois caricaturaux, mais particulièrement attachants, en particulier le vieil éditeur réfractaire à l'évolution. Tout y passe : le vieil éditeur bougon qui refuse d'évoluer en ne voulant qu'une édition de qualité, au détriment des chiffres, le directeur d'édition qui est l'exact contraire, les stagiaires surchargés de travail et les auteurs entre ceux qui écrivent sans cesse le même style de roman et le primo-romancier très intimidé lors des présentations de son livre...Une certaine vérité sur le monde de l'édition à prendre avec humour.

Un très beau roman que je recommande à ceux qui s'intéressent au monde de l'édition et qui en ont encore quelque illusion.
Lien : http://leslecturesduprofesse..
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Je n'avais pas encore terminé la lecture de la liseuse, que déjà l'évidence s'imposait à moi: Ce roman est un petit régal.

Robert Dubois est directeur d'une maison d'éditions dans le 6ème arrondissement de Paris. Occupé à travailler dans son bureau, il reçoit la visite imprévue d'une jeune stagiaire venue lui remettre une liseuse.
Dans La liseuse, Paul Fournel fait un portrait tendrement caustique, un brin nostalgique du monde de l'édition. En vrac : les petits arrangements entre amis, les jeux d'influences, les caprices des écrivains (pour passer Chez Pivot!), la peu reluisante spéculation sur la réussite d'un livre, les stratégies de vente (si vous saviez amis lecteurs...), l'avènement de l'édition numérique, le choix à faire dans les piles de manuscrits, le travail emmené à la maison et en voyage, l'enchaînement des salons littéraires et des séances de dédicace dans les librairies (promotion oblige), les petites habitudes dans les bons restaurants du quartier (cartes de menus, l'art subtile de déguster un artichaut, la saveur des bons vins, …), et puis l'amour d'une vie, Adèle.

Écriture subtile et colorée, "épicurienne", La Liseuse est un roman savoureux dont je recommande très chaleureusement la lecture.


Une petite dédicace : le Café de Flore et le Boulevard Saint-Germain sont tout proches. Café long et crème chantilly, sans liseuse.
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Très beau texte.
Pas du tout celui auquel je m'attendais. Je ne sais plus trop pourquoi, j'avais cru comprendre qu'il s'agissait d'un genre d'étude comparative sur les liseuses (moi qui deviens inséparable de la mienne, le sujet me tentait bien...).
Bref : rien de tout cela.
(Mais un peu quand même ?)
En premier lieu, ce monde de l'édition (dans lequel je baigne quotidiennement), et qui n'est pas si rose, et qui se pose pas mal de questions sur son devenir "papier". le tout numérique est-il envisageable ? le monde ultra connecté est-il le seul possible, désormais ? Ne devons-nous plus, dès lors, nous adresser qu'aux jeunes (loups ?) (geeks ?) pour avoir les idées salvatrices, celles qui sauveront le "livre" ?
Quid alors du "vieux" ? (voui voui... : le salarié, dans cette fameuse maison d'édition, mais aussi l'omniprésent, palpable, rassurant et esthétique livre papier...)
Je vous avouerai être pas mal divisée sur le sujet (du livre ! parce que le "vieux" salarié, pas de doute : il est au top ! ;).
Le livre-papier est pour moi irremplaçable, formant un tout : palpable, harmonieux, odorant. corné ou pas, rempli de sable, de senteurs, ou encore d'annotations. Souvent passé entre d'autres mains. Prêté. Chiné. Puis précieusement rangé dans la bibliothèque. Il est là. Il est beau. Il nous attend. En un mot : il est vivant.
Mais la liseuse... C'est sûr : les textes sont beaucoup plus "virtuels" : à peine lus, pschhhh, "supprimer le fichier" : disparus. Pourtant, le plaisir de lire est bien là. le même ancrage se produit. Et vous avouer aussi que le soir, quand les yeux fatiguent (et que l'on a passé 40 ans !) la lecture est tellement plus facile... Ma liseuse m'a permis de retrouver le chemin de la lecture, quand la nuit est déjà tombée (moi qui m'interdis de lire pendant la journée : je ne ferais plus que ça !).
Enfin (rien à voir) : cet éditeur a immédiatement été, pour moi, celui déjà rencontré dans un roman de Patrick Cauvin (Belange). Pourtant, rien à voir, sinon la solitude, dans l'immense bureau du décideur. C'est étonnant, un cerveau, les chemins qu'il prend, les liens qu'il crée, les images qu'il impose, surprenantes, parfois. Les associations d'idées, finalement pas si saugrenues. Et les souvenirs.
Et les souvenirs.
Et puis toutes ces portes qui s'ouvrent, particulièrement avec les livres (papiers ou epub).
Et dont est question dans ce roman, avec humour et brio.
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Un éditeur ouvert, curieux observe la jeunesse, l'agitation. Il aime les livres et la vie. Sa sagesse est bienfaisante, rassurante, tolérante.
L'adaptation à la liseuse est son périple. Au-delà de la drôlerie des situations, il se dégage un arrière gout nostalgique. Soupir. Toutefois, le regard vers l'avenir importe. Sourire bienveillant.
Cet ouvrage teinté d'humour subtil se lit d'une traite et sonne juste.
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Robert Dubois est éditeur en fin de carrière. Bon pied, bon oeil, et bonne fourchette. Il garde sa passion des livres et des belles-lettres, enthousiaste comme au premier jour, mais mêlée d'un désenchantement certain : les lois du marché, la main-mise des financiers sur l'édition, la désaffection des jeunes pour la lecture, les exigences des auteurs, et l'effrayante ère du numérique.
Comme il n'est pas en à se laisser abattre, il se laisse peu à peu séduire par une petite liseuse, un peu froide, mais si légère, si maniable, et comprend que s'il ne veut pas mourir idiot, et ruiné, il faut tendre la main à de nouveaux lecteurs, et s'impliquer dans le numérique. Cela marche, il est ravi, enfin il croit être ravi car à la fin…Non, non, non vous ne saurez pas, vous n'avez qu'à lire le livre.

Déjà, pour moi,  un livre qui parle des livres, de l'amour de la lecture, avec finesse et humour qui plus est, c'est tout gagné. Mais, en outre, ce Dubois est un personnage sympathique au possible, ouvert, qui analyse les petits défauts du système et de chacun sans pleurnicher, qui a compris qu'il ne referait pas le monde, mais qu'il peut, peut-être, dans son petit coin, l'aménager. Il valse entre les anciens et modernes,  sans jugement, sans jérémiades, avec un oeil tout à fait pétillant.

Sans perdre de vue le côté romanesque, Paul Fournel nous offre un petit manuel de l'édition pour les nuls, ça sent le vécu, les auteurs et leurs égos, les rencontres avec le public,  les petites bouffes pour parler boulot, le grand chef qui veut faire des sous, les gentils stagiaires, tout un petit monde décrit d'un oeil malicieux et tendre.

Tout cela dans un style enjoué mais pas relâché, oh que non, pas relâché du tout… La dernière page vous l'expliquera.

Ce livre est joyeux. Ce livre est drôle. Ce livre est tendre. Deux heures de pur régal.
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J'ai lu ce livre il y a qq temps maintenant , à l'époque où je commençais à lire sur une liseuse. Je me disais que les livres au format papier auraient encore beaucoup d'avenir devant eux . Mais en 2 ans, je me suis aperçue que finalement la majorité de mes lectures se font sur liseuse électronique .

Dans ce livre, Paul Fournel évoque exactement ce thème avec émotion et lucidité .
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Plaisir de lecture immédiat, roman très drôle, traitant du tournant de l'édition avec l'arrivée du numérique.

Un vieil éditeur se voit confier une liseuse par une stagiaire qu'il ne connaît pas, au début il est réticent, puis il se familiarise à l'objet. Il va prendre conscience de l'urgence de réformer son travail. En s'alliant avec les stagiaires il va fomenter un renouveau de l'édition numérique, mais ceci n'est qu'un prétexte, ce qui compte ici c'est la forme, le rythme, le plaisir de lire.
C'est avant tout l'histoire d'un homme qui aime les livres et la bonne chère, un homme encré dans le réel mais enlisé dans un monde consumériste ou il faut faire du chiffre, trouver des auteurs à succès, faire le tri dans les innombrables sorties, et finalement ne plus rien lire, juste survoler ces romans identiques les uns aux autres, en choisir un au hasard que l'équipe marketing essayera de monter en épingle pour en faire un succès de librairie.
Portrait d'un homme désabusé dans un monde qui change et qu'il ne maîtrise plus. Tout s'effondre autour de lui, parviendra-t-il à s'en sortir, lui le bon vivant dans ce monde virtuel?

En rédigeant cette satire du monde de l'édition, Paul Fournel égratigne le système marchand avec beaucoup d'humour, ce livre est une charmante fable qui donne avant tout envie de lire, de découvrir de nouveaux auteurs, de nouveaux genres sous quelque format que ce soit.
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