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sur 2682 notes
Où on va papa?
J'en sais rien on va voir, on va pas réfléchir et y aller à l'instinct et à chaud parce que déjà 291 billets et rien à dire qui n'est déjà été certainement dit.
C'est le genre de bouquin casse gueule pour un billet car humour et handicap ne font pas souvent bon ménage chez les braves gens qui n'aiment pas qu'on suive une autre route qu'eux…
J'ai comme un sentiment de prise d'otage du coeur. Impossible de dire qu'on a pas aimé sous peine de passer pour un insensible de la pire espèce mais comment dire qu'on a aimé tout le livre sans avoir un arrière gout d'apitoiement qui vient forcément polluer l'objectivité?
Oui j'aime beaucoup ce cynisme libérateur, cet humour noir thérapeutique qui accompagne ces pages.
Non je n'aime pas cette accumulation de billets (chapitres du livre, pas les critiques des lecteurs) redondants qui finissent par me laisser penser qu'on veut nous prendre dans les filets de la pitié.
Oui je comprends que l'auteur s'allège d'un poids qu'on ne peut même pas imaginer et j'aime ce coté impudique et cru des mots prêts à choquer les grenouilles de bénitier et autres associations de familles bien pensantes.
Non je n'ai pas aimé ce sentiment qui plane en avançant dans la lecture. Cette impression que sans en avoir l'air, s'installe un nouveau mousquetaire, le sieur Pathos, un brin travesti en madame dérision.
Oui j'ai aimé pouvoir rire des handicapés sans culpabilité ni méchanceté.
Non je n'aime pas l'idée que si le père d'enfants non handicapés écrit le même bouquin, 90% des billets seront lapidaires.
Oui j'ai été touché.
Non je n'ai pas aimé qu'on me titille le bon sentiment aussi peu subtilement, qu'on me cherche la larmichette à l'usure.
Où on va papa?
En plein coeur de toute façon même si tous les « artifices » n'étaient pas nécessaires.
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Jean-Louis Fournier nous raconte son vécu avec ses deux garçons atteints d'un handicap très profond qui entrave même leur communication sauf peut-être le petit qui vivra le plus longtemps ,Thomas, qui dit quelques mots dont les fameux "Où on va papa ?".
Ils sont tous deux placés en IMP et en contact avec leurs familles régulièrement, presque chaque week-end si j'ai bien compris.
Heureusement, on apprend qu'une fille naîtra, sans handicap, mais ce n'est pas le sujet du livre.
Ce sont ses deux petits garçons pas comme les autres dit-il lorsqu'il cherche un terme pour les nommer.
Le court chapitre qui m'a le plus ému, c'est quand il ne reçoit et ne recevra rien pour la fête des pères. Là, j'ai craqué.
Sinon, l'auteur s'efforce de garder une grande dignité, je n'irai pas jusqu'à dire de l'humour car dans ce cas, ce serait trop.
On sent qu'il ne peut pas communiquer beaucoup avec ses garçons et pire, il ne peut pas échanger ce qu'il vit avec ses collègues ou le parrain qui ne fera plus de cadeaux aux petits.
Un bien beau témoignage et une expérience très lourde où le papa se demande si au moins ses petits ne souffrent pas.



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« Où on va papa ? » a reçu le prix Femina et le prix d'humour de Résistance.
Pour ce titre, J.L.Fournier a repris la courte mais usante question sans cesse repérée par un de ses deux fils handicapés, quand il monte en voiture avec lui : " Où on va papa ? " .

Thomas et Mathieu ont souffert ou (l'un est décédé) souffre de la même anomalie génétique engendrant une déficience mentale et une fragilité du squelette.

Cette déclaration d'amour d'un père lucide, mais très direct avec ses lecteurs, est malgré tout drôle et profondément touchante. Sur un sujet dramatique et personnellement vécu, il parvient à nous faire sourire et même rire. le tout sans culpabilité. C'est dire combien JLF use à gogo d'humour et de lâcher prise pour se mettre à distance de cette double paternité douloureuse et inattendue.

Cet « écrivain rigolo », comme il aime se qualifier parfois, était l'ami de Pierre Desproges, et cela se ressent souvent. « Matthieu n'a pas beaucoup de distractions. Il regarde pas la télévision, il n'a pas eu besoin d'elle pour être handicapé mental. » ou encore « Il est plutôt tendance abstrait. Il n'a pas eu son époque figurative, il est passé directement à l'abstrait. » du Desproges tout cru, mais en mode réel.

Attention, rire de ça quand on a deux enfants handicapés n'est pas socialement correct. Et on est d'accord avec JLS, car c'est bien lorsqu'on a des problèmes qu'il est utile de s'en soulager. Non aux comportements stéréotypés nous dit ce petit livre jubilatoire tellement hors norme ! Son programme est le suivant : bannir le pathos, survivre, résister par le rire ( « le rire super désinfectant * ») retrouver le moral en se moquant de ses malheurs, relever la tête tout simplement... il écrit encore à propos de ses enfants «Ils ne s'expriment pas en français, ils parlent le lutin. »
Au final, des courts chapitres qui ne sont que des cris d'amour et de poésie sur ceux qu'on dit différents. Mais où commence et où finit la différence ?

*interview de JLF revue sur le handicap en 2008

Lien : http://justelire.fr/ou-on-va..
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C'est la très belle critique de Rabanne sur ce livre, qui m'a donné très envie de le lire, mais, à ma note, vous aurez compris que je ne suis pas aussi enthousiaste.

Douleurs, désespoir, cynisme ne sont pas tempérés par l'humour. Du ressentiment, presque de la haine, pour ceux qui ont eu plus de chance.
L'humour noir camoufle trop l'amour, et si amour il y a... (oui, je me pose la question) expose-t-on aussi impudiquement, violemment les êtres aimés ?
Oui, deux enfants lourdement handicapés, c'est vraiment très très injuste... mais derrière le désarroi, l'amertume, je cherche une note optimiste et ne la trouve pas.

Je ne peux m'empêcher d'être mal à l'aise avec ce ton, je n'arrive ni a en rire, ni a en pleurer.

Je trouve ce livre très pessimiste et je pense que c'est une lecture peu recommandable pour de jeunes parents qui auraient un enfant dans ce cas. Ce n'est pas ici, qu'ils puiseront un peu de force pour l'avenir... beaucoup plus tard, oui... comme défouloir. En espérant qu'ils auront eu plus de moments de joie que n'en a connu Jean-Louis Fournier avec ses deux garçons.

C'est un ressenti tout personnel... loin de l'avis général, alors, à vous de juger !
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Boulversant, dur, douloureux, sarcastique, révolté et révoltant, vrai même si ça fait mal. Et les larmes, ni les miennes, ni aucunes autres. Mais à qui en vouloir? à Lui? À la Nature? À la Vie? Á "Pas de Chance"?..Sûrement pas à l'auteur, en tout cas...Merci, Mr. Fournier et bravo pour votre courage. Vous avez certainement été l'un des meilleurs papas du monde...
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Où on va papa ? Fournier ! En plus j'adore sa tête. Quoi ! C'est pas le propos ? Oui mais ça... c'est en plus... C'est juste un mec qui dit ce qu'y pense et y pense bien. En tout cas, y pense juste. Là on est dans les limbes, dans les abîmes du ressenti ; on est dans le vrai, dans le vécu, on le pense et on le dit. On ne dit pas que c'est facile, mais on dit qu'on a le droit d'exister, de vivre et de penser. Parfois, on pense qu'on va le tuer, l'autre, quelqu'un qui nous énerve, particulièrement, mais c'est par pour autant qu'on le fait et pourtant on l'a pensé. C'est pareil, lorsqu'on rêve, on rêve de l'absurde et des envies de meurtres où on se promène tout nu dehors, où on s'envole etc... Là, c'est pareil, la pensée elle vole, elle vole en éclats même, elle virevolte, elle est quasi autonome et libre et parfois, si on est vrai, on dit ce qu'on pense et on peut rire de tout. du handicap comme de tout autre chose à mon sens. En parler, c'est les faire exister, les deux enfants de Fournier, ils existent. Ils existent maintenant encore plus qu'avant et je dois dire qu'ils me sont bien sympathiques. J'entends bien ce qu'ils demandent à leur père quand ils disent :
« Où on va papa ? ». C'est juste des enfants qui posent des questions comme tous les autres enfants finalement, plutôt que des enfants qui posent question.
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"J'ai voulu transformer mes fils en héros de roman. C'est le seul cadeau que je pouvais leur faire" avait confié Jean-Louis Fournier lors de l'édition de son livre, "Je leur ai offert un livre qu'ils ne peuvent pas lire", avait-il ajouté.

Parler du handicap n'est pas facile. Quand on n'est pas directement concerné, on peut facilement tomber dans le voyeurisme. Si on est concerné, il est difficile de prendre de la distance et de ne pas tomber dans le pathos et les revendications. Aussi, parler avec ironie et sans passion de la vie, des difficultés, mais aussi de la mort de ses propres enfants est un pari risqué.

Dans ce livre, le ton est toujours distancié, tendre et attentionné. Jean-Louis Fournier parle de ses enfants handicapés avec beaucoup de tendresse, face à la cruauté de la vie. Il réussit à nous passionner en juxtaposant des moments de vie dans cet ouvrage court, sous la forme de petits billets de une à trois pages. Ainsi, les chapitres se succèdent rapidement, aucun risque de lassitude et on en ressort avec une nouvelle vision du handicap.
"Je passe mon temps à essayer de réanimer les morts. Et quelqu'un qui est dans un livre devient un héros littéraire, et un héros littéraire ne peut pas mourir".
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Jean louis Fournier parle à ses deux garçons handicapés profonds en voulant dépasser l'échange réduit à la phrase répétée en boucle : " où on va papa ?". Il nous parle du manque exacerbé d'interactions avec eux, sans apitoiement cependant, avec les frustrations d'un père qui pense avoir "raté" ses enfants. C'est aussi le poids du regard des autres à qui il a envie de répondre "rien" à la question "que deviennent Mathieu et Thomas?"

Fournier garde une part de dérision dans les chutes de ses courts chapitres. Cachant sa sensibilité derrière l'humour, il nous fait partager son rire jaune dans cet écrit délicat.
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Voilà un livre un peu dérangeant, iconoclaste il raconte sur un ton sarcastique le vécu du père de deux garçons handicapés, comment il a eu envie de réagir aux images toutes faites portées par la société. Les parents d'enfants handicapés sont des parents comme les autres, et ne sont pas tous des héros, ils font comme ils peuvent et continuent à vivre.
Ce témoignage de Jean Louis Fournier met avec un certain cynisme les pieds dans le plat en disant ce qu'il ressent.
On est bien sur dans l'humour noir, il y a beaucoup d'autodérision dans ce livre mais surtout beaucoup d'amour pour ces garçons pas comme les autres.
Un livre court, prenant, que j'ai lu d'une traite.
Lien : http://allectures.blogspot.f..
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Non, vraiment non, ce livre ne m'a inspiré ni pitié, ni compassion.
Il m'a touchée, émue, déclenché des sourires inattendus. Il m'a épatée par sa simplicité, sa vérité, sa tendresse et sa force. Cette admirable force dont font preuve ces personnes qui ne s'autorisent pas à tomber.
Garder la tête haute, rester droit. Toujours. Parce qu'il n'y a rien d'autre à faire.

Je ne sais pas quoi dire... mon petit coeur tout mou est encore un peu serré.
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