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L'intrigante Russie des tsars avec son aristocratie, son intransigeance et ses redoutables intrigues sont le coeur du livre d'Irene Frain. Elle relate ici la vie en exil des officiers à l'initiative du coup d'état du 14 décembre 1825.
Déportés les officiers n'ont d'autre choix que d'apprendre à vivre à l'autre bout du pays. La Sibérie est depuis toujours la terre des exilés par les puissantes dynasties à la tête du pays. L'auteur raconte plus particulièrement la vie d'une française Pauline Geuble qui suivit un de ces officiers dans sa déportation.
Entêtée, tenace, solide comme un roc Pauline poursuit inlassablement l'objectif qu'elle s'est fixé, à savoir vivre aux côtés de l'homme qu'elle aime.
Au travers du récit de sa vie nous prenons une leçon d'histoire. Origines de la révolte, conditions de vie, relations et décisions politiques, tous les aspects sont abordés pour expliquer les trente ans d'exil forcé.
Le livre, dense, est parfois un peu répétitif, notamment sur les conditions de vie. Certes celles-ci pesaient lourd dans toutes les décisions et actions mais cela m'a semblé parfois un peu pesant.
Hormis cela on prend une sacrée leçon d'histoire et rien que pour cet aspect ça valait le coup de lire ce livre.
https://www.universalis.fr/encyclopedie/decembristes-decabristes/
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L'auteure a reconstitué la vie de cette femme, depuis sa France natale jusqu'aux confins de la Russie orientale : une vie hors-norme par les choix exceptionnellement courageux qui l'ont pointillée. Depuis sa naissance en Lorraine, où elle va grandir dans champ miné par l'égoïsme et les manipulations de sa mère veuve très vite, qui a d'ailleurs un petit goût de cette France balzacienne du XIXe siècle, Pauline Geuble a tout de la destinée et de l'aura de ces grandes femmes qui marque la mémoire de l'histoire et de la littérature franco-russe. D'autres auteurs qu'Irène Frain ont eu l'occasion d'évoquer Pauline Geuble dans leur oeuvre, Alexandre Dumas de notre côté, Fedor Dostoïevski, du côté de la Russie, mais aussi Alexandre Pouchkine, et rien que pour cela, ces grands noms de la littérature, qui ont vu en elle l'étoffe des plus grandes, à mon sens, c'est un livre à découvrir et à approfondir avec d'autres lectures ultérieures.

Pauline Geuble a eu une vie très romanesque, mais terrible. Partagée entre ses vingt premières années françaises, pays qu'elle quittera sans se retourner, et les cinquante autres passées majoritairement dans une région du globe où même ses habitants souffrent de son climat, on ne lui a jamais accordé la facilité et le confort, et ce n'est pas la voix qu'elle se choisira. Ce sera plutôt d'un amour, unique, et absolu, pour un de ceux qui faisait partie de ce groupe d'insurgés, auxquels Nicolas Ier ne pardonnera pas, et qu'il reléguera, pour ceux dont la tête n'est pas tombée, dans les fins fonds sibériens, où sont déjà dressées depuis des lustres des prisons pleines de condamnés esseulés. Irène Frain retrace avec talent chacun de ses pas et le caractère qui la pousse à affronter le tsar pour suivre son mari. C'est un récit où l'on décèle le respect et l'admiration que l'auteure a eue pour son héroïne, dont elle a littéralement transformé la vie en roman, à peine se doute -t-on qu'il s'agît d'une biographie. Les pages les plus belles sont, à mon sens, celles ou ces femmes ont recrée une société à côté de celle de leurs hommes en prison, prises par des liens d'amitié, nés d'une entraide nécessaire dans ces zones reculées ou presque plus rien ni personne n'a le souhait de vivre. Affronter la glace, le vent, l'isolement, la faim, les maladies, les grossesses qui se suivent, la séparation d'avec leurs compagnons, le moral qui flanche, et les contingences d'un tsar blessé dans son amour-propre, ce fut le lot de chaque heure qu'elles ont passée là-bas. Elles ont enfanté, elles ont cultivé les légumes, entretenu le moral des prisonniers, elles ont toutes été le soutien inébranlable nécessaire à la survie de ces décembristes. Pauline comme elles toutes. C'est avec stupeur que l'on découvre toutes les ressources dont ces femmes ont été capables pour adoucir leurs propres conditions de vie en Transbaïkalie ainsi que celles de leurs hommes, d'autant que la plupart sont issues d'un milieu ou elles été entourées de toute une cour pour les assister : reprises les vêtements avec des arêtes de poisson, jouer du clavicorde pour garder la tête haute, écrire sans cesse aux prisonniers et à ces même prisonniers de fonder une mini-république dans leur geôle.

J'ai aimé ce texte, tout particulièrement les années de Pauline en Russie : c'est l'occasion d'en savoir un peu plus sur l'accession au pouvoir de Nicolas 1er et l'épisode d'insurrection qui a menacé son maintien le temps d'une journée de décembre. J'en attendais peut-être sûrement un peu plus d'informations sur ce moment d'histoire, mais finalement-là n'était pas vraiment le but du roman, ce sera l'objet d'une autre lecture. Les autres éléments que j'ai appréciés sont les références aux différents auteurs qui ont croisé la route de Pauline, dont Dostoïevski et Alexandre Dumas, d'autant qu'envers ce dernier Pauline a entretenu un fort sentiment de rancoeur. Lire le récit d'Irène Frain permet de lever le voile sur les reproches de cette dernière concernant les petites mesquineries de l'écrivain français, qui n'en ressort franchement pas grandi.


Je partais moyennement convaincue, j'ai fini cette lecture avec plaisir : Pauline Geuble et ses compagnes méritent d'avoir un récit que pour elles-mêmes, en dehors des faits et du destin réservé à ceux qu'elles ont accompagnés puis soutenu en enfer. J'ai aimé ce ton, qui se situe à mi-chemin entre celui du roman et du documentaire ou biographie. le livre offre en postface une bibliographie bien remplie pour approfondir sa connaissance sur le sujet.




Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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suivre 8 femmes jusqu en Sibérie , pour retrouver des insurgés decabristes et les voir vivre dans des conditions extrêmes peut paraître peu alléchant comme lecture c est sans compter sur le talent d Irène Frain.
alors dès les premières pages on est happés par la vie de Pauline, amoureuse passionnée et courageuse qui part jusqu en transbaïkalie retrouver l homme qu elle aime.
Romanesque à souhait, ce roman n est pas sans rappeler ceux d Henri Troyat. Une belle écriture, riche et fleurie, l histoire d une femme amoureuse rebelle. un bel hommage aux femmes
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Voila un livre qui m'a transportée... dans tous les sens du terme. Quelle bonne idée a eu l'auteure de mettre à l'honneur ces femmes téméraires, et admirables.

Si l'histoire de la Russie vous intéresse, vous avez probablement entendu parler de « décembriste» ou «épouse de décembriste».

Nicolas 1er est proclamé tsar de Russie, le 1er décembre 1825. le 14 décembre 1825, les Décembristes – sociétés secrètes de nobles- tentent un coup d'état à Saint-Petersbourg contre l'autocratie et le servage. La répression par Nicolas 1 fut cruelle. La Cour Suprême a rendu une sentence de mort à 5 des insurgés, 121 autres ont été condamnés à la déportation et aux travaux forcés. Parmi eux, Ivan Annenkov, Ivachev et Troubetzkoï dont les épouses ou maitresses étaient françaises. Ils vont passer plus de trente ans en Sibérie, d'abord au bagne, dans les prisons, puis en exil.

Leurs femmes, belles, jeunes, titrées pour la plupart, ont courageusement et résolument suivi leur mari en Sibérie, surmontant toutes les adversités, laissant derrière elles, leurs enfants (le tsar l'ayant interdit) leurs titres, leur luxe et confort. Par amour.

Elles seront huit avec Pauline, comtesses ou princesses, à rejoindre leur mari, à se créer une vie à côté de pénitencier, d'abord à Tchita, puis à Petrovski-Zarod. Elles enchanteront la vie des prisonniers, les soutiendront, surtout ceux qui n'ont pas de famille.Qui était au juste cette Pauline Geuble née en 1800 à St Mihiel en Meuse, qui croisa des hommes célèbres, de Dumas à Dostoïevski, qu'elle fascina ? Irène Frain a suivi ses traces depuis la Lorraine jusqu'à la Transbaïkalie.

Ces femmes, Pauline en particulier ont eu un courage extraordinaire, elles vont vaincre l'adversité avec ténacité et audace. J'ai aimé suivre Pauline et son destin hors norme… depuis sa jeunesse en Lorraine, sa vie de couturière, son arrivée en Russie, dans ses démarches dangereuses pour rencontrer Ivan à la forteresse. Elle est prête à tout, elle est astucieusePuis nous filons sur la glace, la neige… dans sa troïka ou son kibitki au péril de sa vie, nous assistons à son mariage le 4 avril 1828 avec Ivan.. Son installation… Ses journées ... Ses combines avec les Bouriates pour survivre... Ses grossesses... Ses joies, ses peines... Sa vie avec ses compagnes de galère... Jamais ou presque, elle ne désarme ! )

En 1836, Ivan et Pauline sont transférés en résidence surveillée à Petrovski-Zavod ; il faudra attendre 20 ans supplémentaires pour qu'ils puissent rentrer en Russie d'Europe à Nijni-Novgorod, et qu'ils soient graciés par le fils de Nicolas 1er, Alexandre qui accède au trône en 1856.Ces femmes sont des icônes en Russie. Bestoujev, un des Décembristes, peintre amateur, a laissé plusieurs aquarelles - portraits et paysages – qui témoignent de cette horrible aventure. Irkoutsk garde précieusement la mémoire des Décembristes : Deux maisons-musées (celles de Troubetskoï et de Volkonski) accueillent chaque année des milliers de visiteurs. le quartier historique de Petrovsk-Zabaïkalski possède des témoignages du passage des décabristes : la chapelle funéraire de l'épouse de Mouraviev, la tombe de la femme de Troubetskoï.

Irène Frain s'appuie sur les archives, les dossiers d'instruction et sur le manuscrit dicté par Pauline elle-même à Olga, l'une de ses filles.
Ces femmes sont des héroïnes inspirantes. Les prisonniers aussi. Ils sont d'une dignité éclatante et respectueuse. Ils aideront même les autochtones en leur apprenant à lire, à écrire, et même la musique. Admirable.Dostoïevski fut fortement impressionné par Pauline : elle tenait à rencontrer les futurs exilés aux portes de la Sibérie afin de leur insuffler de la force avant le choc de la Sibérie et l'évoquera dans plusieurs textes

Alexandre Dumas s'est inspiré de Pauline et son histoire dans « le maître d'armes ». Une histoire difficile entre les deux : en effet, Dumas l'a décrite comme courtisane. Elle lui en a voulu toute sa vie elle s'est occupé à le moquer et lui humilié à la salir….
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Je pensais lire un roman historique, et (bonne) surprise c'est en fait une biographie romancée.
L'histoire vraie d'une jeune modiste parisienne qui décida de suivre son amant exilé en Sibérie suite à une conspiration contre le tsar.

Un seul mot pour décrire ce livre : PASSIONNANT !
Une plongée dans la Russie d'avant la révolution qui fourmille de détails et de péripéties, racontée par une plume très agréable à lire.
Décidément quel personnage que cette Pauline, qui ne manque ni de ressource ni de détermination.

Une petite pépite à découvrir !
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C'est un ouvrage facile à lire mais ce n'est pas un roman historique.

C'est une forme de récit qui raconte la destinée d'une jeune française en Russie vers 1825. Irène Frain a consulté toutes les archives possibles pour restituer la vie de Pauline Gueble exilée en Sibérie afin de suivre son amant qui deviendra son mari.
Je ne vais pas résumer l'histoire (voir 4eme de couverture). Les propos sont intéressants, mais j'ai été gênée par la narration et j'ai eu du mal à m'imaginer l'aristocratie russe ou la vie des déportés car l'écriture est contemporaine et moderne, voir familière. le vocabulaire employé ne correspond pas au 19e siècle.
L'auteur nous fait part de ses visites et déplacements ainsi que l'actualité de la coupe du monde de foot en 2018 (date de son voyage). Difficile, avec de tels détours, de se plonger dans l'ambiance de la Russie de Nicolas 1er.
Dommage pour le lecteur, mais la mémoire de ces 8 femmes si courageuses mérite votre lecture.

Voir le diaporama sur le site de l'auteur
http://www.irenefrain.com/je_te_suivrai_en_siberie.php
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Une histoire menée comme une enquête journalistique. Irène Frain suit le parcours de Pauline 2 siècles plus tard. Elle recherche dans le présent des traces de Pauline; une maison, une église, un monument qui donne une actualité à son souvenir. Ces sauts dans le présent de l'enquête viennent compléter le récit qui est raconté au présent. Un temps qui renforce l'histoire. L'histoire de Pauline qui est effectivement assez extraordinaire. de la France et la petite bourgeoisie de son enfance à la noblesse russe de Saint Pétersbourg et Moscou puis le bagne de Sibérie. Une vie rendue romanesque par le récit mais in imagine sans peine les difficultés de cette vie, des nombreux enfantements, des décès, du froid extrêmes de ces endroits, des silences enneigés et glacés, du temps qui passe lentement. Les attentes suite aux lettres, aux suppliques envoyées aux autorités. Autorités qui - malgré les mouvements progressistes de quelques-uns - imposent leurs décisions. Ces mouvements - souvent inspirés par la France et ses lumières - grandissent mais le système tsariste a encore un siècle à lui.

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Ce livre est le récit de Pauline Geuble, personnage ultra romanesque et vie aventureuse.
Ce livre est à la fois un livre d'histoire, d'aventures, de voyage, d'amour.
L'héroïne a également croisé la route de Dostoïevski et Alexandre Dumas, passionnant.
L'ecriture est très fluide et est entrecoupée parfois des impressions voyage de l'auteur marchant sur les traces de l'heroine en faisant un remarquable travail d'enquête dans les archives et sur le terrain.
Livre passionnant et divertissant, avec une personne haut en couleur, une véritable héroïne.
Je recommande vivement cette lecture.
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Je n'étais pas du tout au courant des faits narrés dans ce roman. Je l'ai commencé par simple curiosité après lecture du résumé. J'ai découvert un parcours courageux et inspirant d'une femme qui a décidé de ne pas baisser les bras malgré les difficultés, et malgré ce que les autres autour d'elle pensent. J'en ai aussi plus appris sur l'histoire russe et la mentalité des habitants à l'époque.
Pauline était une femme têtue qui ne laissait pas les autres déterminer ce qu'elle pouvait ou devait faire. Elle ne laissait pas la peur l'arrêter non plus, si bien que j'avais l'impression qu'elle n'avait vraiment peur de rien ! Elle n'a pas été gâtée pendant sa vie, et pourtant elle n'a pas abandonné. C'est une vraie leçon de résilience que Irène Frain nous partage ici. J'ai été vraiment impressionnée par Pauline Geuble.
Les faits sont intéressants, mais j'ai trouvé que cela prenait parfois trop en longueur. J'imagine que l'auteure a fait un tri sur ce qu'elle a repris, mais certains passages étaient parfois un peu lourd. le style de narration m'a surprise au début : Irène Frain raconte, en plus des faits, la façon dont elle s'y est connecté et son interprétation. Je ne pense pas m'y être entièrement faite, mais au bout d'un moment, j'ai réussi à au moins m'y adapter.
C'était un ouvrage intéressant sur des faits peu connus (au moins en France je pense), qui m'a permis d'ouvrir mon horizon, mais qui est je trouve difficile à lire.
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Qui peut aujourd'hui encore s'intéresser au destin hors du commun d'une illustre inconnue, Pauline couturière de son état née au début du XIX ème siècle en Lorraine partie faire sa vie dans la Russie des tsars et s'étant prise de passion pour un officier russe au point de tout abandonner pour le suivre en Sibérie.?
Irène Frain a relevé le défi et réussit à nous captiver , emboîtant le pas à son héroïne 200 ans plus tard vers la Sibérie d'aujourd'hui. Afin de compléter les informations fragmentaires dont elle dispose sur le papier elle refait , en accéléré , le parcours de Pauline.
Ce livre est un beau voyage jusqu'aux confins de la Russie et nous en apprenons beaucoup sur les villes traversées ( merci pour la carte). Mais c'est surtout une manière de rendre hommage au courage de toutes ces femmes de Décembristes qui , par amour,renoncent à leur vie dorée et suivent leur mari pour le pire. C'est cela la vraie noblesse.
L' évocation des aquarelles de Bestoujev , lui-même Décembriste et incarcéré au pénitencier de Tchita illustre l'ambiance de cette bien froide Sibérie . Il nous laisse aussi sa devise » Tu vis? Agis »
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