L'histoire en bref : Patty est une jeune fille de bonne famille, mal dans sa peau, mais sportive accomplie. Malheureusement, une blessure va mettre fin à sa carrière prometteuse. Elle rencontre 2 amis, Richard Katz, beau, cynique et sombre rocker tendance punk et Walter Berglund, intello, insignifiant physiquement, mais profondément gentil.
Après avoir failli succomber à Richard, elle choisit Walter, l'épouse, devient mère au foyer et s'englue dans une vie qui n'est au fond pas la sienne, avant de tout bousiller quand Richard revient dans le paysage.
Je suis bien en peine au moment de rédiger un commentaire sur cet énorme roman de près de 800 pages, de dire si je le conseille ou non.
Disons, oui, mais avec réserves que je vais tenter d'expliquer.
Tout d'abord, c'est long, très long. Trop long ?
Certes, je ne me suis pas (trop) ennuyé et j'ai souvent tourné les pages avec envie. Mais j'ai trouvé qu'il y avait aussi de véritables "tunnels" où les descriptions trop précises et peu passionnantes encouragent à tourner encore plus rapidement la page (notamment les passages sur les galinettes cendrées -en fait ce sont des parulines azurées mais on s'en fiche tout autant).
En dehors de l'aspect pavé, l'histoire elle même ne m'a pas franchement convaincu. Et autant j'avais adoré "
Les corrections", autant je reste dubitatif face à celui ci.
Le livre se décompose en 3 parties :
- la 1ère , est le récit par leurs voisins, de la vie des Berglund dans une sorte de Desperate Housewife revival, jusqu'au séisme causé par la revendication d'indépendance de leur jeune fils, qui fracture cette belle unité de façade.
- la 2ème, de loin la plus intéressante, prend la forme plutôt astucieuse d'une autobiographie de Patty à la 3ème personne. C'est d'ailleurs ce récit distancié baptisé "Des erreurs ont été commises" qui sera la cause de l'éclatement du trio
- la 3ème partie, ressemble à une dérive des continents où chacun croit pouvoir vivre la vie qui lui ressemble avant de se rendre compte qu'elle lui est tout aussi étrangère.
Autour d'eux, la société américaine évolue aussi, les idéaux se ternissent.
La liberté du titre est celle du choix de la passion ou de la raison. Plus prosaïquement, de l'attrait du champ du voisin auquel on est censé pouvoir résister. Pourtant, chacun des personnages principaux va à un moment ou un autre, être attiré par ce qu'il sait être une erreur, par un mensonge dont il cherche à se convaincre : Patty choisit Walter en regrettant Richard, puis choisira Richard en regrettant Walter. Richard croira que Patty lui manque, mais qu'il préfère l'amitié de Walter. Walter lui même, croira que Patty ne lui manquera pas...Jusqu'au fils, Joey, attiré par la belle Jenna, qui reniera ses convictions et son amour pour la jeune Connie, avant de se reprendre.
C'est aussi un livre sur les alliances. On est avec quelqu'un pour se défendre, pour se faire aimer (d'un amant, d'un de ses enfants…) ou pour continuer à croire que l'on fait avancer ses idées au prix de compromissions.
C'est un roman souvent intéressant, mais j'ai eu l'impression de rester à la surface, sans ressentir d'attrait particulier pour les personnages principaux. Autant certains passages des corrections étaient bouleversants (notamment ceux traitant de la maladie du père), autant ici, les événements paraissent assez artificiels.
En résumé, un livre paradoxal : intéressant, addictif et ambitieux, mais aussi frustrant et ennuyeux.
Alors, à vous de voir.
NB : pour les fans de
Bob Dylan : le roman se déroule pour partie à Hibbing.