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Jeudi 17 juillet 1969. Alors que la mission Apollo 11 est dans sa phase finale et que des humains vont bientôt poser le pied sur la Lune, Skip, un pickpocket, arpente les Champs-Elysées en attendant de détrousser un touriste ou un promeneur. Tout ce qu'il arrive à prendre ce jour-là est une alliance avec une inscription gravée à l'intérieur. Il apprend ensuite en lisant les petites annonces de France-Soir qu'une forte récompense est proposée à qui la rapportera à son propriétaire. Or celui-ci n'est autre que le fameux Grégoire Molyneux, un jeune homme d'affaires richissime, introduit à la Bourse comme dans le monde politique. Alors il prend peur et au lieu d'aller voir Molyneux, il se met à suivre sa femme Katerine. ● Si le style est élégant et le Paris de la fin des années soixante très bien restitué, je me suis un peu ennuyé à la lecture de ce bref roman dont la morale est un peu trop évidente et convenue, et peut se résumer à ces propos tenus par un receleur ami de Skip : « Nous faisons les choses malhonnêtes illégalement. D'autres font les choses malhonnêtes avec la loi de leur côté ». Tous pourris, je n'ai jamais adhéré à cette antienne dangereuse.
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Un roman surprenant et amusant. Skip, pickpocket professionnel, dérobe durant l'été 1969, l'alliance d'un grand de la finance. Il y voit l'occasion de se faire une grosse somme d'argent. Il va commencer à suivre la femme du volé et petit à petit on rentre dans le vie du couple : leurs habitudes, leur relation. La vie de Skip totalement différente du couple est aussi décrite.
Une lecture délicieuse. La partie du livre sur la séance du cinéma m'a marqué.
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Délicieusement vénéneux, le roman d'un tour de main qui va plus loin que prévu, en trois jours d'une année 1969 qui, malgré certaines apparences, ne se situe pas sous le soleil exactement.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/02/23/note-de-lecture-le-pickpocket-des-champs-elysees-jean-hubert-gailliot/

Après des débuts dans la revente de drogues, Skip, doué de ses mains phénoménalement habiles et de ses yeux discrètement scrutateurs, est devenu pickpocket. Pickpocket du dessus du panier, puisque ce sont les Champs-Elysées qu'il arpente chaque jour ou presque, en cette année 1969, pour y gagner sa croûte et économiser de quoi rejoindre Londres, où il rêve de retrouver son idole même hors d'atteinte, Marianne Faithfull.

Un jour, de dépit après avoir failli faire chou blanc sur un quidam se baladant quasiment sans rien sur lui, il subtilise une alliance. Lorsqu'une récompense est proposée pour le retour de ce bijou ô combien symbolique, il s'aperçoit après une rapide enquête qu'il vient de détrousser une sommité du monde des affaires, jeune loup bien élevé au potentiel encore plus élevé. Un mélange bizarre de léger désarroi et de curiosité placée (bien ou mal, on ne saura pas immédiatement) le pousse à l'investigation, et le voilà qui se met à suivre à l'occasion puis de plus en plus fréquemment, lors de ces trois journées qui composent le corps principal du roman, Katerine, l'épouse du volé, et à détricoter finement, pour lui comme pour nous, l'écheveau de relations bourgeoises et d'arrangements qui constituent le microcosme où évolue ce poisson-là. Et si l'on y ajoute le regard aiguisé d'une petite fille qui, comme la Maisie de Henry James, sait des choses tout en ne sachant rien, on obtient bien un cocktail hautement détonant, sous ses dehors d'apéritif paisible.

Même s'il confesse dans un entretien en presse quotidienne régionale avoir mis infiniment moins de temps pour écrire ce roman, qui se serait soudainement imposé de lui-même, que le précédent, le magnifique « Actions spéciales » (pour lequel il avait déjà soigneusement noyé le poisson des explications ex post par comparaison rusée et fumigènes vis-à-vis du « Soleil » qui l'avait lui-même précédé), il ne faudrait certainement pas conclure, trop vite, que ce « Pickpocket des Champs-Élysées », publié en mars 2023 à L'Olivier, est un petit roman léger. Élégant assurément, comme l'assurance des gestes presque magiques de Skip et comme sa sagacité qui ne s'en laisse pas conter, plus court certainement que ses prédécesseurs, avec ses 190 pages, et laissant poindre par plages un ton presque primesautier seyant bien à certaines promenades à pied dans les beaux quartiers parisiens. Mais tout aussi redoutable dans ses non-dits, dans ses abîmes cachés, dans ses suggestions faites comme mine de rien, au passage, que les deux romans de 2014 et de 2021. Ici aussi, la distinction n'habite pas nécessairement là où elle serait censée le faire dans quelque meilleur des mondes, la propriété et le vol se déplacent en de magnifiques contre-emplois, la violence symbolique et la violence réelle rivalisent de canaillerie, et la mise en danger n'est peut-être pas qu'une figure de style (la nature du livre dans lequel se plonge Katerine en d'anonymes cafés, révélée in fine à la fillette devenue adulte, n'est pas anodine, et il ne s'agit certainement pas juste de coquinerie). Comme une « Femme du Ve », chez Douglas Kennedy, qui aurait été brutalement dopée au « Ka Ta » de Céline Minard, comme un « Ici ou là-bas » de Jérome Baccelli qui aurait laissé entrer par inadvertance quelque talentueux Mr. Ripley de chez Patricia Highsmith ou Anthony Minghella, ce « Pickpocket des Champs-Élysées » est un roman délicieusement vénéneux, cachant des fossés abondamment garnis de pointes acérées sous sa légère couverture de macadam bien propre et bien lessivé.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Très belle découverte. Une galerie de personnages tous très attachants. Une lecture fluide et captivante. Un beau travail de psychologie des personnages et beaucoup de moments magnifiques. Mélangez Marcel Aymé,une pincée de Modiano, une touche de Pierre Lemaître (dans ces grand moments ), mâtiné d'un Jean Luc Seigle et vous approcherez de cet auteur que je vais continuer à déguster.
Le seul soucis, c'est que j'arrive à la faim du livre ... et que mon appétit va croissant (au beurre).
Bon, je n'en fais pas des tartines, mais le coeur y est.
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Juillet 1969 : la mission Apollo décolle, et le monde entier retient son souffle, le nez en l'air. Skip en profite, et à la faveur d'une bousculade, subtilise son alliance à un financier au régime. Il n'en faut pas moins pour que les destins du pickpocket et de ses victimes, Grégoire et Katherine, soient entremêlés trois jours durant. On les suivra dans leurs déambulations respectives, celles des deux bourgeois, celles du voyou, dans la chaleur étouffante d'un Paris qui marche au pas.

Jean-Hubert Gaillot est revenu ! En 2014 il m'avait tout simplement ravie avec son ambitieux et littéraire Soleil, quelle joie de retrouver l'auteur/éditeur - qui a fondé en 1987 les éditions Tristram - et son style : juste, ciselé, malin et malicieux, pour un nouveau roman, qui se dévore alors qu'on voudrait le déguster pour le faire durer (ce ne sont pas les 500 pages du fourmillant Soleil).

Avec brio, acuité et gourmandise, Gaillot nous emporte dans les rues d'un Paris historique, au coeur d'intrigues à l'échelle du quotidien d'alors. Son talent et son sens de l'observation - qu'il partage généreusement avec ses protagonistes - pour camper les passages descriptifs n'a d'égal que celui qu'il exerce à ficeler les dialogues : humour, traits d'esprit et joutes verbales sont au rendez-vous, et c'est grisant !

Un coup de coeur enthousiaste !
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Été 1969, il fait beau, il fait chaud, l'humanité est sur le point de faire ses premiers pas sur la lune. Pendant qu'une partie du monde a les yeux tournés vers le ciel, certains autres rasent les murs et visent les poches, prêts à tenter un coup pour sortir de leur condition. Ce sont ces deux mondes que nous fait côtoyer Jean-Hubert Gailliot avec d'un côté Skip, pickpocket très habile et collectionneur de photos volées dans les portes-feuilles, et de l'autre les Molyneux, Grégoire le mari magnat de la finance, sa femme Katerine forcément au foyer, et leurs deux enfants.
Le fil rouge de ce roman c'est la presse de l'époque, qui nous aide à plonger dans l'ambiance du Paris des années 1960 grâce aux nouvelles qu'elle donne. France Soir titre que le voyage sur la Lune est imminent, et qu'Eddy Merckx triomphe au tour de France le 20 juillet 1969. C'est aussi là que paraît l'annonce de la perte de l'alliance de Grégoire Molyneux, qui pousse le pickpocket, lecteur assidu du journal et bien évidemment en possession de l'alliance, à sortir de son anonymat et à s'attacher à ce couple. Il veut en savoir plus sur eux, sur lui, vrai caïd dans son domaine, sur cette femme qui occupe ses journées à aller au cinéma voir La femme infidèle de Claude Chabrol en boucle, et à qui il vole également son alliance !
À mesure que Skip devient spectateur de la vie du couple, on entre dans sa vie à lui, gamin de Cambrai, qui a fui la violence familiale pour se retrouver apprenti voleur, avant de débarquer à Paris.
Une fois les alliances en poche, Skip aura du mal à se défaire de ce lien avec la famille Molyneux...


Lien : https://www.instagram.com/zo..
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