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EAN : 9782072528880
512 pages
Gallimard (19/03/2015)
4.4/5   5 notes
Résumé :
Le personnage principal de La barbe ensanglantée n'a pas de nom, il vit à Porto Alegre, au Sud du Brésil. Son père est gravement malade et lorsque ce dernier s'apprête à mettre fin à ses jours, il lui révèle l'histoire trouble de son propre père, sauvagement assassiné à Garopaba au milieu des années 60. Lorsque son père meurt finalement, notre héros part sur les traces de son grand-père et s'installe dans le village où se serait passé le drame. Ancien nageur profess... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le titre d'un livre est parfois le simple détail qui déclenche son acquisition.
Parfois il tombe comme un soufflé mal cuit sans un lien véritable avec l'essence du texte et quelquefois, comme ici avec Daniel Galera, l'on sait pertinemment qu'il va coller au récit et l'on attend avec impatience ledit passage qui lui donnera tout son sens.

Ma première rencontre avec l'auteur brésilien m'a captivée d'emblée parce qu'il raconte un pays, une famille et des personnages à qui nous pouvons nous identifier d'une certaine manière.

La narration à la 1ère personne a une particularité: le nom du personnage principal n'est jamais révélé. Cette astuce littéraire d'anonymat est volontaire afin de « coller » à la pathologie neurologique dont il souffre: ne pas pouvoir reconnaître l'identité des visages (prosopagnosie), poussant inconsciemment le lecteur à essayer de se mettre à sa place.

Avec une narration très réaliste l'auteur situe son récit dans le sud du Brésil, exploitant les régionalismes et la diversité culturelle.

Un deuil déclenchera chez notre « inconnu » une implosion dans ses conflits intérieurs l'exhortant à fuir son quotidien et à partir dans une quête identitaire.
Il trouve ainsi un prétexte pour fouiller dans le passé de sa famille dysfonctionnelle, dans le but de construire son propre présent et trouver peut-être un apaisement aux tourbillons et à la mélancolie qui le rongent.

L'auteur brésilien accompagne son personnage dans un voyage initiatique qui deviendra une aventure humaine un peu chaotique mais tellement vivante.
Et il convainc avec une belle plume capable de descriptions minutieuses tant du monde extérieur que de la psychologie des personnages.
L'absence de ponctuation dans les dialogues, un peu perturbante au départ, s'avère très fluide et personnelle.

Il y a quelque chose de très personnel, presque artisanal et très touchant dans la narration, tant du point de vue stylistique que du développement du récit.

C'est cela qui séduit le lecteur, transformant une histoire qui aurait pu être banale en un voyage littéraire inespéré.



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La vérité devient plus compliquée

Une plage, le rythme des vagues, du temps qui passe… Un autre monde saisi par celui qui ne reconnaît pas les visages.

Hier son père, le suicide, aujourd'hui une chienne Beta. A l'écart et si présent le souvenir du père du père, un grand-père disparu, justement sur cette plage.

Daniel Galera raconte un être et le temps, lent comme engourdi et parfois accéléré, la quête des traces du passé. Il nous parle de mémoire, des mémoires, d'occultation, de construction de soi.

Solitude et rencontres, le temps d'une barbe poussée, le mérou, la pêche, les intrus, des histoires vraies ou fantasmées, les heures de natation, les accidents…

Rechercher et (re)trouver. Mais que recherche vraiment le personnage ?

S'il finit par découvrir, ce sera dans une configuration violente, de refus de la conjonction des temps, de heurt d'un présent-passé et des autres temporalités… Puis, plus tendrement, le retour d'un autre passé, engendrement d'une autre vie…

« L'histoire se terminait là-dessus, sur l'injustice insigne de regarder en arrière, d'avoir l'audace d'imaginer un autre passé que celui qui nous a amenés exactement là où nous sommes »


Lien : https://entreleslignesentrel..
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La barbe ensanglantée, roman de l'écrivain brésilien Daniel Galera, édité par Gallimard en 2015 (sur une traduction de Maryvonne Lapouge-Pettorelli), met en scène un protagoniste atteint d'une affection neurologique, due à une anoxémie périnatale — à la naissance, le cordon autour du cou provoquant une lésion cérébrale. En définitive, « rien à l'exception des visages ne se perd », « il se souviendra de tout ». La suite de ma chronique à découvrir sur mon blog : https://notesvagabondes.wordpress.com/2015/03/20/la-barbe-ensanglantee-daniel-galera/
Lien : https://notesvagabondes.word..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'histoire se terminait là-dessus, sur l'injustice insigne de regarder en arrière, d'avoir l'audace d'imaginer un autre passé que celui qui nous a amenés exactement là où nous sommes
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Assim que você dá um nome a algo, ele morre.

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Video de Daniel Galera (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniel Galera
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Cette semaine, en écho au dernier Salon du Livre de Paris, le Brésil est à l'honneur ! On parle de la Barbe Ensanglantée de Daniel Galera (Gallimard) : un roman sensible et intimiste qui fait la part belle à la contemplation, par le biais d'une quête philosophique entre océan et Amazonie.
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