Sans doute un des romans les plus mièvres que j'ai lus cette année. Je n'ai rien contre les romans feel good : lire c'est aussi se détendre, il y a des fois où le besoin de légèreté prime, surtout l'été, après une année de dur labeur. Pour autant, inutile d'insulter l'intelligence du lecteur.
Ici, clichés et caricatures se succèdent à un rythme effréné, les personnages masculins notamment sont affublés de caractéristiques rédhibitoires : le père de Lorraine (l'héroïne ?) est un séducteur invétéré, Cyrille (l'amour de jeunesse) est lâche et menteur, l'ex-mari homosexuel – « Lorraine pouvait l'imaginer agitant la main comme il l'avait toujours fait, dans un geste caractéristique qui, si elle avait été plus vigilante, aurait dû l'alerter » (!!) – le compagnon de sa soeur est un psychopathe, pervers narcissique … Pauvres hommes qu'on interdit de cuisine, qu'on quitte parce qu'ils pleurent ou manifestent de l'émotion : « Un homme qui pleurait ne la rassurait ni ne la touchait, au contraire : il l'exaspérait et elle ne se sentait pas en sécurité ».
Bref,
Valérie Gans peint une galerie de portraits sans nuances, semble ne pas savoir dans quel genre se situer, mélange les pistes et les propos : la bluette, le secret de famille, dont il est le seul argument qui m'a poussé à finir le roman, et qui fait plouf comme le reste. En effet, les premières pages laissent augurer une belle histoire, ménage du suspens. le traitement de ce secret est finalement un peu bâclé.
Je suis rarement aussi sévère mais je n'ai trouvé aucune qualité à ce roman – si ce n'est son titre et sa couverture colorée. La quatrième de couverture nous le vend comme « tendre et joyeux », je ne l'ai trouvé ni l'un ni l'autre.