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sur 285 notes
Les événements ou circonstances malheureuses nous privent parfois trop tôt de personnalités au parcours éblouissant, des êtres qui ont laissé à la postérité une oeuvre magistrale, des êtres nobles, sincères, humbles et lumineux dont l'évocation suscite l'émerveillement et le regret. de son art porté au sommet de l'interprétation et de ses engagements humanistes, Gérard Philipe illustre ceux-là. Soixante deux ans après sa disparition, son gendre aura le dessein de nous conter son parcours de vie, tout en admiration et nostalgie. Depuis ses débuts dans l'art de la comédie (et la tragédie), il a alterné nombre de représentations magistrales au théâtre et tourné dans des films à succès avec les plus grands réalisateurs de l'après-guerre. de sa courte carrière (15 ans), sa notoriété fut mondiale. Son projet de jouer Euripide demeurera l'illumination et l'espoir de ses derniers jours de vie, car Anne et les rares confidents proches, jusqu'à son souffle ultime, jamais ne confesserons la vérité sur son mal incurable. « Les destins les plus éclatants sont brefs et cruels ».
La construction du livre est intéressante, car il consacre un chapitre à chaque jour de son hospitalisation, puis aux sept jours qui ont suivi, de sa sortie de clinique à son décès, le 25 novembre 1959. Sept petits jours où Anne a du paraître confiante et encourageante face à son mari et s'occuper naturellement des enfants. Cette fois, c'est elle qui jouait l'acte de la tragi-comédie.
Ce texte est un très bel hommage rendu à un homme dont l'aura a circulé chez les générations suivantes d'artistes et de spectateurs.
Un bémol cependant à noter, il a utilisé un style pénible à suivre où, dans des phrases interminables, différents sujets ou situations s'intercalent, ce qui rend la lecture laborieuse et en altère la fluidité.

Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Pour tous ceux qui admirent ou ont admiré Gérard Philippe, ce livre est d'une émotion marquante. Pour tous ceux qui aiment le théâtre, où raisonne cette voix extraordinaire dans nos oreilles lorsqu'il est "Le Prince de Hombourg" ou encore bien sûr "Don Rodrigue", ce livre est une douleur, mais d'une présence immense. Trop jeune lorsqu'il était au TNP ou au Festival d'Avignon avec Jean Vilar, je n'ai jamais vu Gérard Philippe au théâtre, aucune vidéo n'existe, mais uniquement quelques enregistrements, mais sa voix m'est tellement familière tant je l'ai écouté.
Qui est plus légitime que Jérôme Garcin pour raconter les derniers jours de ce comédien unique, même si lui aussi ne l'a pas connu, mais en même temps si proche.
Ce livre n'est pas seulement les derniers jours d'un comédien, mais ceux d'un homme engagé, vivant, parti beaucoup trop tôt et trop jeune, en ayant donné déjà tellement.
Comment ne pas se sentir vraiment petit devant un tel monument.
Merci pour ce partage.

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Derniers mois de Gérard Philipe, beau-père de l'auteur qu'il na jamais connu. Gérard Philipe disparait au sommet de sa gloire et de sa beauté.
De terribles douleurs abdominales le poussent à se faire opérer en août 1959, un cancer du foie rare et très avancé est découvert. Il lui reste quelques semaines à vivre annonce le médecin à l'épouse de Gérard. Il mourra en novembre de la même année. Un pacte est conclu entre elle et le médecin : Gérard Philipe devra ignorer la gravité de son état. L'auteur raconte les derniers mois de l'acteur dans ses lieux de prédilection : Ramatuelle, Cergy, Paris et revient sur sa carrière au cinéma et au théâtre. le livre nous permet ainsi de découvrir ou redécouvrir le monde du théâtre de l'époque, l'action de Jean Vilar créateur du théâtre national populaire et du festival d'Avignon et tant d'autres.
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Le dernier hiver du Cid, ou comment Jérôme Garcin réussi à immortaliser une des plus belles étoiles du théâtre français, 60 ans après sa disparition !

Gérard Philippe, aujourd'hui quelque peu oublié, son nom évoquant une époque brillante révolue, un âge d'or du théâtre comme du cinéma, une grandeur certes, mais passée.

Qu'à cela ne tienne ! Pour honorer l'homme comme l'artiste, il fallait lui donner une nouvelle chance d'occuper le devant de la scène. Ne pas laisser tomber dans l'oubli ce destin atypique, cette ardeur au travail peu commune, une excellence dans le jeu, un homme infatigable, ouvert aux autres, et fourmillant d'idées : un personnage inspirant s'il en est ! Une ascension brisée par une fin prématurée, fulgurante et improbable. Un choc difficile à accuser pour ses proches comme pour la France, sous le charme du comédien.

Ce roman commence avec les premières fatigues, incompréhensibles, de l'acteur. Il s'agit des derniers mois de sa vie, mais la rétrospective est riche, et le personnage foisonnant ! L'écriture limpide offre une lecture passionnante, nous galvanise dans une urgence de lire comme une urgence de vivre, décuplée quand on sait le destin funeste qui l'attend. Et lorsque l'inévitable se produit, on ne peut qu'y assister, la gorge serrée et le coeur soudainement vide. Des années ont passé mais l'émoi provoqué par la perte de Gérard Philippe est toujours aussi fort. Se présence redevient nécessaire.

Et c'est toute la magie de l'écriture qui entre alors en scène, en redonnant vie et son éclat inaltérable, le temps d'un livre, au destin de Gérard Philippe. Cela donne un roman flamboyant dans la richesse d'une vie pleine et engagée. Mais c'est également un roman profondément humain qui ouvre la porte sur ce qui se passe en coulisse de sa vie professionnelle. On approche un homme malade, diminué mais gardant sa fierté et toujours avide de projets. On voir les amis inquiets, sa femme, héroïque dans son désir de le protéger, ses proches présents, mettant presque au défi la mort de réussir à passer à travers cette avalanche de petits soins.

Vous aussi, ne passez pas à côté de cette magnifique rencontre, et rendez un dernier hommage à l'inoubliable interprète du Cid. Bonne lecture !
Lien : https://auxpetitespepites.bl..
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Si je vous parle de "Fanfan la Tulipe", du "Cid" ou encore de "Si Paris nous était conté", je pense que vous trouverez sans problème le dénominateur commun. Il s'agit bien de Gérard Philipe, un comédien et acteur disparu bien trop tôt pour des millions de Français.

Dans ce court récit romancé, Jérôme Garcin revient sur les derniers moments de la vedette d'après-guerre. Spectateurs d'une fin certaine, nous entrons dans l'intimité d'un homme passionné qui a vécu une vie à mille à l'heure dans un domaine qui le rendait heureux.

Alors que l'on pourrait s'attendre à découvrir un texte assez sombre, j'ai trouvé au contraire un ouvrage assez lumineux rendant un bel hommage à un grand homme qui n'a pu tirer sa révérence sur scène. Au travers son travail d'écriture, Jérôme Garcin a su retracer une époque que j'ai apprécié découvrir.

Comme les plumes délicates et majestueuses de ce bel oiseau, "le dernier hiver du Cid" se révèle être un magnifique hommage tel un chant du cygne que je ne peux que vous conseiller de découvrir...
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De Ramatuelle, en août 1959 à Paris puis Ramatuelle en novembre de la même année, le déclin puis la disparition brutale de Gérard Philipe, celui qui marqua l'après guerre théâtrale et cinématographique. C'est un beau portrait et un bel hommage que ce livre de Jérôme Garcin. Ignorant qu'il est si proche de la mort, le comédien, ne cesse jamais de lire, de s'interroger, de sélectionner des projets, et d'aimer les siens. Sa vitalité est telle que son épouse Anne déclare : "J'ai du mal à comprendre. il est perdu, mais sa vitalité est telle que je ne pense peut-être pas lui avoir menti en lui disant tout à l'heure que, bientôt, dans un mois, il partirait avec vous aux sports d'hiver." Celui qui fut aimé de ses professeurs de conservatoire, de nombreux réalisateurs tel Claude Autant-Lara ou de metteur en scène comme Jean Vilar, apparaît ici comme un homme terriblement vivant, exigeant pour sa carrière et ouvert à autrui. On comprend alors la déflagration qu'a du être l'annonce de sa mort et le souvenir tenace qu'il a laissé. Perdican, Fabrice del Dongo, Julien Sorel, Valmont, Modigliani, Fanfan et le jeune homme du Diable au corps se souviennent aussi et avec la même ferveur...
Pour ma part, peut être parce que Jérôme Garcin est le mari d'Anne-Marie Philipe, je n'avais pas d'attente particulière sur un discours à tenir ou non sur Gérard Philippe. Je n'ai pas eu de jugement particulier sur la décision prise de lui cacher sa mort. J'ai pris acte et apprécié les belles lignes écrites sur l'acteur...



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J'ai encore dans l'oreille le son de la voix de l'acteur dans le récit audio du Petit Prince que j'écoutais en boucle, enfant.
Et en mémoire, l'image glacée d'un petit livre classique Hatier avec la photo du Cid, incarné par l'acteur, au regard enfantin.
Un acteur disparu dont le nom brille encore en dépit des années.
J'ai donc saisi ce livre et découvert ainsi...ses derniers instants, décrits avec beaucoup de sensibilité et élégance.
Et les évocations de sa vie, riche en spectacles, ses doutes mais aussi son dévouement vis à vis de la profession; son engagement inébranlable dans la création d'un syndicat.
La programmation d'un documentaire sur France 5 très récemment, plutôt fidèle à ce récit, et illustré des photos de famille confiées par la fille de l'acteur a complété cette belle évocation.
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j'ai beaucoup aimé les premiers chapitres, Ramatuelle, l'annonce du diagnostic, mais ensuite, la litanie de sa filmographie est rapidement lassante. Il n'y a jamais de parti pris ou de mise en perspective, Jérôme Garcin se contente de lister ce qu'a fait Gérard Philippe et ce qu'il aurait dû faire s'il n'était pas mort aussi jeune. Aucun intérêt.
En outre cette façon de ne pas se positionner par rapport à la décision d'Anne est insupportable, alors qu'il y avait là un vrai sujet de roman. Entre dire et se taire, ma position est pourtant spontanément de me dire qu'elle lui a volé les deux dernières semaines de sa vie.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Un récit bouleversant qui m'a été conseillé par une amie babéliote lors d'échanges à propos de la lecture du livre d'Anne Philipe « le temps d'un soupir », merci Martine.

J'ai apprécié cette lecture bien que très triste, car Jerôme Garcin relate les derniers jours de Gérard Philipe d'août 1959 au 25 novembre 1959, jour de son décès.

J'ai déjà évoqué mon admiration pour ce grand comédien, que je n'ai pu voir qu'au cinéma, mais combien j'ai entendu de compliments sur son jeu au théâtre par mes parents, ils m'ont transmis l'adulation de ce comédien culte, et jamais star, comme on l'entend aujourd'hui, j'avais épinglé un poster dans ma chambre d'adolescente ! C'est dire !

Un homme engagé, qui ne négociait jamais ses convictions.

J'ai été surprise de lire un billet qui affirmait ce livre sans intérêt, et d'autres estimant ce récit incomplet.
Ce récit est plus un hommage que je trouve très bien écrit et non pas parsemés d'adverbes superflus (!)

On y trouve les références de nombreuses pièces qu'il a jouées, ce qui me paraît essentiel pour alléger le récit qui est poignant. J'ai été souvent importunée par les larmes qui me montaient aux yeux….

J'attends impatiemment la réouverture de sa maison de Cergy en 2024, lieu d'exposition avant sa fermeture pour restauration. Un endroit charmant, paisible et bucolique au bord de l'Oise aux pieds de ma ville.
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Les ultimes semaines de Gérard Philippe, comédien hors norme, mort le 25 novembre 1959 à 36 ans, racontées par celui qui a épousé sa fille, Anne-Marie Philippe.
Le critique-journaliste, animateur du Masque et la plume, nous plonge avec délicatesse dans les drames d'une famille mais aussi dans les tensions du monde culturel de l'époque. Les jours s'égrènent trop vite entre Ramatuelle et Paris, sans que jamais Gérard Philippe ne cesse de faire des projets : jouer Hamlet ou le comte de Monte Cristo…

Avis :
Un récit qui donne intensément envie de revoir les films de Gérard Philippe et de relire du théâtre, les pièces de Corneille en tête !
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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