Au troisième jour

La révélation des abus sexuels commis par des prêtres sur des enfants a fait l'effet d'un tsunami, bousculant l'image qu'on se faisait jusqu'ici de l'Église. Comment un pareil scandale a-t-il pu avoir lieu et pourquoi la hiérarchie ecclésiastique a-t-elle tenté de minimiser ce qui ne peut pas être qualifié autrement que par le mot viol ? Elle-même victime à treize ans et demi, Véronique Garnier-Beauvier revient quarante ans plus tard sur son agression par le curé de sa paroisse. Pour se raconter, il lui a fallu énormément de détermination, se refusant toute haine et toute idée de vengeance. Aujourd'hui, après avoir cadenassé le traumatisme subi et avoir vécu dans la résilience, elle se réjouit de constater que l'Église prend enfin ses responsabilités et qu'elle commence à balayer devant sa porte. Bien entendu, le problème ne sera pas réglé d'un seul claquement des doigts, mais la machine semble en marche, prête à exhorter les victimes à parler et aux coupables de s'amender. Avec des mots simples et un vocabulaire de la vie de tous les jours, cette auxiliaire d'école parle du cauchemar qui l'a oppressée durant de longues années, de la culpabilité qu'elle a traînée et de la difficulté à s'exprimer, de peur d'être jugée ou mal comprise. Au final, elle nous livre un message d'espoir. Grâce à la reconnaissance par l'évêque de son diocèse du préjudice subi, l'aide de psys et l'amour des siens, elle a repris entièrement confiance en elle et témoigne en espérant que tant de souffrances ne puissent plus jamais se reproduire.

On a parlé abondamment et avec raison des abus commis par des prêtres sur des enfants. Un scandale dont l'Eglise peine à se relever. Il a fallu l'affaire Dutroux pour qu'on dénonce les violeurs de mineurs, dans une société qui affirme protéger les plus faibles. Victime du curé de la paroisse à même pas quatorze ans, Véronique Garnier-Beauvier revient sur son calvaire, ses doutes et sa culpabilité. Une agression qui a entaché sa vie de femme et l'a poursuivie durant des décennies. Parler revient à faire oeuvre de témoignage, à exorciser la douleur qui si longtemps l'a tenaillée. Assurément, le clergé entier n'est pas à fustiger. Elle déplore cependant le silence de la hiérarchie religieuse, son manque d'empathie sincère et le silence qui a pesé sur les épaules des victimes. Un livre qui dit tout haut ce que plusieurs murmurent. A lire pour la qualité du témoignage plus que pour celle de l'écriture ...

Un témoignage bouleversant.
Merci Véronique Garnier-Beauvier pour ce partage poignant mais plein de délicatesse, empli à la fois de souffrance et d'espérance.

Le témoignage de Véronique Garnier-Beauvier met en mots la souffrance engendrée par la pédo-criminalité, le silence de beaucoup au sein de l'Eglise mais aussi ce lent chemin de reconstruction qui donne à voir un pas à pas, des rencontres qui comptent vers ce "troisième jour".
C'est un témoignage d'une foi gravement éprouvée, une leçon de vie à découvrir car empreinte d'une précieuse espérance. Merci à son auteur d'avoir déposé ainsi son cheminement par écrit.
Lecture vivement conseillée.

J'ai lu assez rapidement ce récit tant on est pris par ce magnifique chemin de reconstruction et de réconciliation. Véronique aborde peu ce qu'elle a vécu mais nous plonge dans son parcours de résurrection à la vie. Elle nous amène sur un chemin bouleversant vers le pardon. Accepter de se pardonner à soi-même, aux prêtres et à l'Eglise.