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4,27

sur 12437 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre, qui se lit assez vite, est une petite boule explosive d'amour. On y suit les aventures de Momo, racontée à la première personne dans un langage à la fois trés enfantin et formidablement poétique, jeune gamin fils de prostituée qui aime tendrement la femme qui l'élève, une vieille juive rescapée des camps de concentration. La vie devant soi est le genre de bouquin qui vous donne envie d'aimer le monde entier tellement Romain Gary parvient, à travers une écriture magnifique, à sublimer les petits instants du quotidien, les qualités et les défauts des gens les plus humbles à qui la vie n'a pas toujours fait de cadeaux.
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Je me méfie des récits dont le narrateur est un enfant. Je trouve qu'assez souvent, le ton n'y est pas juste, et que ce subterfuge, qui permet à un écrivain, en utilisant l'ingénuité du regard enfantin, de porter sur le monde un jugement à la fois lucide et interrogateur, finit dans bien des cas par ne plus avoir aucun sens, la parole donnée au narrateur se transformant soit en niaiseries, soit en l'affirmation de points de vue où l'on reconnaît sans peine le raisonnement bien adulte de l'auteur...
Avant de lire "La vie devant soi", j'étais par conséquent un peu sceptique, d'autant plus que le thème abordé (la relation entre une vieille dame juive et un enfant arabe) me semblait lui aussi plutôt casse-gueule !
Vous me direz que Romain Gary n'est pas n'importe qui, et vous aurez sans doute raison, sauf que le seul ouvrage que j'avais lu de cet auteur (ICI) m'avait laissé un sentiment mitigé...
Vous me direz alors que "La vie devant soi" a tout de même obtenu le Goncourt en 1975, et que ce n'est pas rien, sauf que mes expériences avec les lauréats de ce prix n'ont pas toujours été concluantes (j'ai notamment détesté "Trois jours chez ma mère", de Weyergans, et "Confidence pour confidence" de Paule Constant, m'est tombé de mains...), et que, par conséquent, je ne considère pas que ce soit une référence fiable à 100%...

A l'issue de cette lecture, me voilà finalement et triplement réconciliée avec Romain Gary, le prix Goncourt, et les enfants-narrateurs !

En l'occurrence, l'enfant, c'est Momo, fils de pute (ce n'est pas moi qui le dit, c'est lui !) placé dans le "clandé" de Mme Rosa, elle-même ancienne prostituée qui s'est reconvertie dans l'accueil des enfants dont les mères, qui se "défendent" sur le trottoir, n'ont pas la possibilité de s'occuper de leurs rejetons. Momo a dix ans, n'a jamais connu ses parents, et il vit en permanence chez Mme Rosa, en compagnie de Moïse, de Banania, et d'autres, qui sont de passage pour de plus ou moins longues durées. Tout ce petit monde cohabite au sixième étage d'un appartement de Belleville. Mme Rosa, vieille et obèse, a de plus en plus de mal à monter les escaliers qui y mènent et Momo est inquiet de constater que l'état de santé de celle qu'il aime avec toute sa fougue d'enfant se dégrade très rapidement.
La relation entre le petit garçon et la vieille femme est très émouvante. Même si certaines choses semblent parfois très mystérieuses aux yeux de Momo (il ne comprend pas pourquoi, certaines nuits, Mme Rosa descend à la cave, après s'être réveillée en hurlant, par exemple), il aime sa protectrice telle qu'elle est, grosse, laide, et malade.
Le "petit peuple" qui orbite autour des personnages principaux, constitué pour la plupart d'immigrés, de clandestins et de miséreux, apporte au récit une note haute en couleurs, malgré la détresse qui en sourd aussi parfois.

Les interprétations de Momo relatives au comportement, aux paroles des adultes, ainsi que ses retranscriptions de leurs paroles, donnent au roman un style enlevé, drôle et dans l'ensemble très juste, l'auteur ne tombant pas dans le piège évoqué plus haut, et qui consisterait à exagérer la maturité de son héros.
De plus, il utilise intelligemment le fait qu'il soit un enfant pour mettre l'accent sur les aberrations d'un système défini par des règles parfois trop rigides, sur l'absurdité des conduites motivées par l'intolérance et la sottise, et sur l'omniprésence de l'injustice, dont Momo constate les manifestations autour de lui.

Il se dégage de "La vie devant soi" beaucoup d'humanité et d'amour.
Le vocabulaire, les expressions utilisés par Momo, sont autant d'occasions de sourire, voire de rire, et d'appréhender le monde à travers un voile d'innocence et de sincérité. Et même si parfois le récit est à la limite de verser dans l'étalage de bons sentiments, le ton de l'ensemble fait rapidement oublier ce petit travers.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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C'est l'histoire d 'un petit garçon arabe (Momo)et d' une très vieille femme juive( Mme Rosa).
Elle protège les enfants des prostitués...
Momo a une grande affection pour elle et il veut la protéger du monde, elle ne veut pas aller à l'hôpital , jusqu'où ira Momo....
C'est une belle histoire d'amour , de relations humaines et aussi tout à fait d'actualité.
J'ai préféré la fin du livre, le début est un peu répétitif.
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Au travers les yeux d'un petit garçon d'une dizaine d'années, ce livre nous emmène à réfléchir in situ sur des sujets de société aussi graves que l'abandon d'enfants, la confrontation de religions, l'immigration, la maladie et l'euthanasie, la condition de travesti et la prostitution, la ghettoïsation des classes sociales inférieures etc. A mettre dans toutes les mains (abimées ou manucurées)!
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Prix Goncourt 1975, obtenu sous le nom de plume d'Émile Ajar, Romain Gary a dupé son monde pour ravir deux fois ce prix.

Quelques lignes : un garçon de 10 ans, orphelin, Momo, d'origine maghrébine, vit dans une pension tenue par une vieille femme juive. La santé de cette dame diminue, la maturité de Momo grandit.

J'ai failli abandonner plusieurs fois ce livre dans lequel, finalement, il ne se passe pas grand-chose. Cela aurait pu être une nouvelle.

Toutefois, je suis content d'être allé jusqu'au bout, car j'ai apprécié la fin.
Je ne suis pas sûr d'avoir envie de lire La promesse de l'aube, son autre Goncourt, tout de suite, mais il faut reconnaître dans ce livre un style unique : une histoire racontée par un enfant-adulte. On est ballotés entre phrases enfantines et réflexions profondes d'un homme au soir de sa vie.

Loin d'être un chef-d'oeuvre, proche du feel good, un livre qui reste intéressant et qui plaît, tant mieux !

Lien : https://benjaminaudoye.com/2..
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Une relecture d'histoire triste et émouvante !!

Momo, enfant de prostituée, vit chez Madame Rosa, ancienne prostituée. Il est son préféré et elle a toujours su qu'il était différent des autres.
Nous rencontrons divers personnages attachants et cabossés tout au long de ce roman. Ils ont un rôle important dans la vie de Momo et contribuent à son épanouissement.

C'est Momo qui narre son quotidien avec ses mots d'enfant et il nous touche beaucoup avec ses réflexions.

Bref, un classique de la littérature française que je redécouvre avec joie.
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Signé Émile Ajar, « La Vie devant soi » a reçu le Prix Goncourt en 1975. Ce n'est qu'à la mort de Romain Gary en 1980 qu'on découvrit qu'il en était bien l'auteur et qu'il avait utilisé un pseudonyme.
Mohammed alias Momo a dix ans. Ce gamin sensible, débrouillard et plein de bon sens vit avec Madame Rosa, une vieille Juive et ancienne pute qui accueille les enfants abandonnés par leurs mères prostituées.
Ces deux-là sont liés par un amour inconditionnel. À la vie à la mort.
Après que Madame Rosa a pris soin de l'enfant, c'est au tour de celui-ci de veiller celle qui a payé cher sa déportation à Auschwitz. Son corps fiche le camp et elle perd la tête. Momo assiste impuissant à sa déchéance. Il ne peut que lui tenir la main et la faire rêver grâce à son imagination débordante.
Faire d'un enfant le narrateur d'un roman est un pari risqué que Ajar-Gary a réussi avec une grande justesse.
Sans pathos et dans une écriture inventive aux accents céliniens mêlant trivialité, moments poétiques, humanité, tendresse et humour, « La Vie devant soi » fait non seulement le récit d'une relation improbable mais aussi le portrait du quartier populaire de Belleville avec son métissage et sa solidarité entre les gens de peu où l'on croise des « proxynètes », une « travestiste » au grand coeur et des Africains parqués dans des foyers surpeuplés.

EXTRAITS
Pendant longtemps, je n'ai pas su que j'étais arabe parce que personne ne m'insultait.
Elle était si triste qu'on ne voyait même pas qu'elle était moche.
Quand elle marchait, c'était un déménagement.
Le docteur Katz disait qu'il n'y a rien de plus contagieux que la psychologie.
Ce qui reste le plus chez les vieux, c'est leur jeunesse.
Le bonheur est connu pour ses états de manque.
Ils étaient tous tellement cons qu'ils étaient toujours de bonne humeur.
Il avait le sourire plein la gueule.
Les vieux ont la même valeur que tout le monde, même s'ils diminuent.
Lien : https://papivore.net/littera..
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Momo est élevé par Rosa qui tient une pension illégale d'enfants nés de prostituées. La vie n'est pas toujours drôle pour Momo, mais cette pension est son refuge. Son seul ami est un parapluie qu'il déguise. Il aidera celle que l'on appelle Madame Rosa jusqu'à la fin.
L'auteur nous parle de différentes religions qui sont effacées par l'entraide et le soutien.
A sa parution le livre d'Emile Adjar alias Romain Gary a fait scandale et on peut se demander si la situation a vraiment changé.
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C'est l'histoire d'une ancienne prostituée juive racontée par un enfant recueilli par elle et lui-même fils d'une ancienne prostituée et musulman issu de l'immigration.
L'histoire, touchante, nous est contée sur un ton enfantin, innocent et non dénué d'humour malgré les souffrances endurées. La vie domine grâce à l'amour et la solidarité ; c'est beau, "comme j'ai l'honneur".
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Ce classique de la littérature française n'est pas un livre qui vous fera piquer du nez. A travers les yeux de Momo, vous découvrirez la vie chez Madame Rosa et grandirez petit à petit à travers lui, ce qui se ressent dans les tournures de phrases et dans le vocabulaire utilisé par Momo pour conter le monde qui l'entoure.

Cette histoire très touchante décrit la misère sociale des enfants de prostitués laissés à Madame Rosa par faute de meilleure solution. Momo est un héros très attachant, drôle et curieux, qui nous transporte à travers les drôles de premières années de sa vie.

Ce livre est réaliste, drôle et touchant, et vous transportera dans ce petit appartement de Madame Rosa où vous allez grandir peu à peu jusqu'à prendre votre envol.
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