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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Cranford est typiquement ce que l'on pourrait appeler "un bled". Allez, une bourgade, soyons généreux !

Campagne anglaise, XIXème siècle, thé servi avec des scones et parties interminables de cartes, voilà, le décor est planté.

Les protagonistes ? Une tribu de "dames", plutôt vieillissantes et ridicules, petites bourgeoises et petites baronnettes qui... s'ennuient ferme ! et se sont créé un microcosme impénétrable à toute personne ne pouvant produire 12 quartiers de "cranfordesse".

L'action ? aucune avec un grand A mais une multitude en minuscule.

La plume ? Très belle, très stylée, très typique, très "so british".

Mon impression ? Je pensais devoir me faire couper une jambe plutôt qu'avoir à écrire ces mots mais l'élégance de l'écriture de Mrs Gaskell ne m'a pas exonérée d'un ennui latent et parfois même d'un sentiment d'agacement proche du désintérêt pour les "aventures" des dames de Cranford.

Cependant, il est clair que le tableau que brosse l'auteur de cette société aux vues étroites ne manque ni d'humour ni parfois d'ironie. L'auteur semble avoir pleinement conscience de la vacuité des existences de ses héroïnes et elle s'en amuse tout en souhaitant nous en amuser. le seul hic, c'est que je suis dans une période de lecture où je recherche l'aventure et l'émotion, deux éléments que je n'ai pas trouvés dans cette oeuvre à laquelle je reconnais tout de même de la tendresse et de la générosité mais aussi, hélas, une insupportable propension à couper les cheveux en quatre.

Une fois n'est pas coutume, je recommanderais plutôt l'adaptation BBC de "Cranford" et la lecture de l'excellent "Nord et Sud" du même auteur.
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“Avant toutes choses, disons que Cranford appartient aux Amazones. Tous les locataires d'une maison dont le loyer excède une certaine somme sont des femmes. Si un couple marié vient à fixer sa résidence dans la ville, d'une manière ou d'une autre l'homme disparaît.”. “D'ailleurs les dames de Cranford n'ont besoin de personne. Comme l'une d'elles un jour me le faisait remarquer, un homme dans la maison ne cesse d'être dans nos jambes.”
Ainsi nous avertit Marie, la narratrice, que nous allons être dans un univers de femmes.
Cette jeune femme de la ville voisine de Drumble fait des séjours réguliers chez ses amies de Cranford. C'est donc elle qui nous présente ces dames de la bonne société, mais pas très riches, bien que cela soit sans importance puisque avoir de l'argent serait vulgaire. Tout est codifié dans ce monde fermé, depuis l'heure à laquelle on peut se rendre dans les boutiques, jusqu'au nombre de broches que l'on se doit de porter selon la personne à laquelle on rend visite.
Les distractions sont peu nombreuses, des soirées ou l'on discute des petits évènements et ou l'on joue aux cartes. Il ne faut donc pas s'attendre à beaucoup d'action mais à un regard à la fois tendre et amusé sur les relations et les habitudes de ces dames.

Vous l'avez deviné, c'est humoristique.
Une chose m'a cependant un peu gênée , la narratrice a visiblement un peu de recul par rapport aux règles de Cranford, sinon elle ne pourrait nous en parler comme elle le fait, pourtant elle agit comme les autres en affirmant avoir les mêmes sentiments.
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Merci à Gwen21 de m'avoir permis de gagner ce titre, qui me permet d'agrandir ma collection Gaskell.

Ma camarade blogueuse avait été moyennement enthousiasmée par ce roman, et je dois dire que je la comprends.

Elizabeth Gaskell a, me semble-t-il, gagné sa notoriété en France grâce à Nord et sud. Roman particulièrement réussi se situant à mi-chemin de l'univers de Jane Austen et Charles Dickens. Cranford ne relève pas de cette catégorie. C'est une peinture minutieuse d'un microcosme particulier, des scènes de la vie provinciale centrées autour d'un groupe de vieilles demoiselles (ou dames) dont les vies sont, il faut bien l'avouer, totalement dépourvues d'intérêt pour la majorité des lecteurs. Si j'osais, je pourrais même dire que ce livre au charme délicieusement désuet suscite un ennui incommensurable...

Mais curieusement, et comme l'écrivait si bien Somerset Maugham à propos des oeuvres de Jane Austen (et que je reprends à mon compte) "Nothing very much happens in her books, and yet, when you come to the bottom of a page, you eagerly turn it to learn what will happen next. Nothing very much does and again you eagerly turn the page. The novelist who has the power to achieve this has the most precious gift a novelist can possess."

Les demoiselles de Cranford ont une haute opinion d'elles-mêmes, sont véritablement agaçantes dans leurs petites manies, assommantes dans leurs conversations et ont des vies aussi palpitantes que celles d'une tribu de koalas !

Et tout le sel de ce roman réside dans ces petits riens, ce calme plat, cette pudeur qui pousse une femme à parler d'économies plutôt que de pauvreté, dans ces regrets et ces soupirs, ces occasions perdues, ces rendez-vous manqués et marques de résignation qui égrènent toutes ces années passées à parcourir les mêmes rues, observer le même sempiternel cérémonial pour le thé ou encore sortir d'un magasin sans rien avoir acheté.

Quelquefois, un minuscule événement vient distraire ces dames de leur perpétuelle monotonie. Alors, on les devine capables d'humour, de générosité, de fantaisie.

Et l'on finit par se prendre d'affection pour toutes ces braves femmes, lentement, au fil des pages. Voilà le véritable tour de force de l'écrivain.

La traduction, toujours délicieuse, est signée Béatrice Vierne.


PS : une adaptation BBC en a été tirée, disponible en coffret avec, je crois, la v.o. sous-titrée en anglais - ça aide. Au casting, entre autres, Judi Dench qui incarne la fragile Miss Matty.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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"Cranford" est le troisième roman d'Elizabeth Gaskell que je découvre cette année et ce qui me surprend c'est que cette romancière se renouvelle de livre en livre.

Cranford est une petite bourgade bien tranquille où vivent beaucoup de femmes dont le principal souci est de se conformer aux règles de la bienséance. Une nouveauté, un imprévu et voilà leur univers bouleversé.

La narratrice ne réside pas dans ce village et y séjourne régulièrement. Elle y évoque les événements marquants, dépeint ses amies.

Comme dans tous les villages, il y a des clans, ceux qui tiennent le haut du pavé, ceux qui suivent. Comme dans tous les villages, il y a des rumeurs, des faux bruits, des démentis.

Et puis, il y a aussi de belles histoires d'amitié et d'entraide.

C'est un petit roman tranquille qui se lit doucement. Rien de transcendant mais bcp d'humanité et de simplicité.
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L'histoire : Une jeune fille, Mary Smith, nous fait visiter la paisible bourgade de Cranford en Angleterre. Cette petite ville rurale ne semble compter que des habitantes jusqu'à l'arrivée du capitaine Brown au moment où débute le récit.

Au fil du temps, Miss Smith va surtout centrer ses observations sur Miss Matilda Jenkyns. Cette cadette de fille de pasteur se fait appeler Miss Mathy et sa condition de vieille fille fait d'elle une personne timide mais sympathique. Elle vit au milieu des règles adoptées par feu son père puis sa soeur aînée disparue elle aussi. Miss Mathy a des amies qui obéissent à des règles de vie strictes et dictées par la conscience de son rang, Mrs Jamieson étant la reine de ses abeilles...



Mon avis : Il me faut l'avouer, ce récit m'a quelque peu déçue. Après l'excellent Nord et Sud, j'attendais beaucoup de cette lecture, trop peut-être, c'est même certain.

Le style est là.

Le sens de l'observation ne fait pas défaut et toutes ces dames de Cranford vivent dans une harmonie qui semble un véritable carcan. Il est vrai que nous avons aujourd'hui une impression de plus grande liberté mais des limites existent, elles sont justes moins visibles.

Miss Mathy est attendrissante. Elle est un peu comme une vieille femme qui a conservé une âme d'enfant. Elle est la bonne humeur incarnée malgré toutes les difficultés qu'elle traverse. Son respect de ses aînés en fait une femme apeurée et peu préparée à vivre seule. Miss Smith est comme son ange gardien.

Alors pourquoi ce sentiment de déception ?

Il n'y a pas une véritable histoire d'amour comme dans Nord et Sud ou les romans de Jane Austen.

Le récit s'écoule doucement malgré des rebondissements qui auraient pu en faire un chef-d'oeuvre.

Malgré tout, je crois en Elizabeth Gaskell et je sais que je la lirai à nouveau.

Lien : http://mapetitepause.over-bl..
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J'ai retrouvé l'écriture de Mme Gaskell avec plaisir mais "Nord et Sud" m'avait passionnée tandis que "Cranford" m'a un peu ennuyée.
Car ces dames de la bonne société anglaise ne font et ne vivent rien de particulier. Elles cousent, font des petites promenades, s'invitent les unes chez les autres et adorent papoter. Que ce soit de leur voisin qui n'a pas mis le bon col, de l'emménagement d'une dame de la haute bourgeoisie ou de la couleur à la mode pour leurs nouvelles robes en mousseline de soie, ...

Bref, rien de très exaltant. Heureusement que le style de l'auteure ainsi que certaines réflexions valent la peine de continuer ce roman.

Le village de "Cranford" est peuplé de veuves et de vieilles filles qui ont la hantise de voir leurs servantes entourées de soupirants. Les hommes sont des denrées rares et pas vraiment les bienvenues.

Ce qui m'a marqué, c'est l'esprit étriqué, coincé de ces dames de la bonne société. Les convenances, "ce qui ne se fait pas", les bonnes manières, tout cela était d'une importance capitale et pouvait mettre à mal ceux ou celles qui ne s'y conformaient pas.
Tel vêtement ne se mettait pas l'après-midi, tel mot était jugé trop "vulgaire" ou "campagnard", ...
On avait intérêt à surveiller ses actes et ses paroles sans parler de ses habits et de ses amis.
Heureusement que notre société nous permet une liberté plus étendue. Amen :D.
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En transit et en panne de livre, je tombe sur un poche dans la librairie d'une petite ville de province. le nom d'Elizabeth Gaskell ne m'est pas inconnu
mais son oeuvre me l'est totalement. C'est donc par curiosité que j'arrête mon choix sur cette oeuvre.
C'est à Cranford, bourg tranquille de l'Angleterre provinciale et puritaine que se situe l'action. Les dames de bonnes moeurs se retrouvent entre elles pour papoter, s'entraider et éventuellement médire sur tous les comportements shocking d'une société essentiellement soucieuse de sa réputation, du respect des codes et de la hiérarchie, corsetée dans ses habitudes et son souci du qu'en dira-t-on..
C'est un roman victorien, au charme totalement suranné, qui distille de façon très subtile une légère pointe d'audace féministe, dans un univers où les hommes sont malicieusement caricaturés.
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Lorsqu'on est issu de la bourgeoisie anglaise, on vit pour le protocole. Les femmes de Cranford ne prennent aucune initiative, toute leur vie est codée au point qu'il faut même renoncer au mariage pour éviter les commérages. Ces femmes sont pauvres, mais leurs tasses de thé sont servies avec nappes et flonflons. Une délicieuse parodie du paraître, de la vie à la campagne en Angleterre au siècle passé. Un roman merveilleusement insupportable. M.B.
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Une impression un peu mitigée en sortant des Dames de Cranford. On a beaucoup comparé le style d'Elizabeth Gaskell à celui de Jane Austen, et je dois avouer que c'est une des raisons qui m'ont fait acheter cet ouvrage. Pourtant, je n'ai pas eu cette impression à la lecture : le style est beaucoup plus lourd, plus empesé que celui d'Austen, moins ironique aussi. Il y a un peu d'humour, mais on sent que la narratrice n'ose pas aller trop loin dans son maniement, et c'est dommage.
Les chroniques de Cranford sont racontées à la première personne par une narratrice dont on ignore quasi tout. On suit la vie des dames de Cranford, une vie paisible, étriquée, un peu élimée, à l'image du col de leur robe. C'est gentillet, on a l'impression que le temps s'est arrêté sur cette ville où résident de nombreuses vieilles filles ou veuves. En effet, le temps s'écoule lentement à Cranford, entre deux parties de préférence et les visites aux amies, qui doivent respecter les convenances, loin des brouhahas et des tentations de la ville. Mais au fur et à mesure, la magie commence à opérer, et on se prend d'affection pour ces vieilles dames, et on a plaisir à suivre les petits événements qui viennent troubler leur quotidien et leur donner plus de relief. On quitte la société des dames de Cranford avec l'impression d'avoir partagé une tasse de thé et des scones avec de vieilles amies, tout en douceur.
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Je viens de découvrir Elizabeth Gaskell. La lecture de Cranford m'a beaucoup plu malgré un peu d'invraisemblance quand même car quand elle dit que le village est aux mains des Amazones car au-dessus d'un certain loyer, ses demeures ne sont occupées que par des femmes, j'en doute fort ! Les hommes l'ont peut-être déserté car il est trop éloigné des zones de fabrique ou de commerce, cela serait plus exact... Elle a de l'humour certes mais elle force le trait.
L'auteur a su créer une ambiance très surannée et les vieilles filles qui s'agitent dans le roman sont pleines de conventions et de bons sentiments, engluées qu'elles sont dans des règles et des convenances d'un autre âge !
Plusieurs histoires amoureuses le plus souvent avortées apportent un soupçon d'intérêt romanesque : une jeune fille (eh oui, il y en a deux au début, les filles du capitaine Brown) arrive à retenir un soupirant et une veuve de la plus haute société de Cranford, Lady Glenmire, s'éprend d'une personne au-dessous de sa condition, ce qui cause un certain émoi et la fait tomber en disgrâce.
J'ai cependant bien aimé l'histoire de Peter - et comme dans tout roman anglais de cette époque, les Indes y tiennent un rôle important.
La banqueroute de la « Town and County Bank » a été bien racontée. Elle impactera la vie de Miss Matty. L'histoire arrive à la fin du livre et c'est dommage car le sujet en était fort intéressant.
C'est bien écrit mais cependant légèrement ennuyeux.
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