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25 pages
Saga (15/07/1841)
5/5   2 notes
Résumé :
Deux acteurs pour un rôle est une nouvelle fantastique de Théophile Gautier publiée pour la première fois en juillet 1841. Cette oeuvre est composée de trois parties : Un rendez-vous au jardin impérial, Le Gasthof de l'aigle à deux têtes, Le théâtre de la porte de Carinthie.
Un comédien viennois, Henrich, remporte tous les soirs un succès considérable dans le rôle du Démon. Une nuit, pourtant, au Gasthof de l'Aigle à deux têtes, un inconnu conteste son inte... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un conte en trois actes merveilleusement diabolique et très amusant du grand Théophile Gautier (1811-1872). L'histoire très colorée est inspirée du Faust de Goethe et joue sur les contrastes. On est vite immergé dans l'atmosphère viennoise du Jardin impérial, puis on s'enfonce dans une brasserie caverneuse à la Hoffmann et enfin on rejoint le théâtre de Carinthie. L'humour se glisse dans les détails, les métaphores animalières, les expressions prises au pied de la lettre, la satire mordante des honnêtes bourgeois et aussi celle des vaniteux comédiens, bien égratignés. Et puis il y a ce rire inimitable.

Résumé du premier chapitre/acte : Un rendez-vous au Jardin Impérial.
« On touchait aux derniers jours de novembre » Heinrich, un jeune comédien bien impatient attend « dans les vapeurs bleuâtres du soir » une jeune fille dans le jardin impérial à Vienne. Il est vêtu d' un costume élégant de velours noir à brandebourgs d'or « un peu théâtral » mais porte encore la casquette à feuilles de chêne des étudiants. « L'ironie se blottit dans les plis de ses yeux ». Katy apparaît au bout de l'allée suivie de son barbet noir . Son teint habituellement d'une "blancheur de cire vierge" a pris « sous la morsure du froid des nuances de rose » et elle « ressemble à râvir à la statuette de la Frileuse » (d'Houdon). Elle tente de dissuader Heinrich de poursuivre ses activités théâtrales car ses parents ne veulent pas d'un acteur, désargenté qui plus est, pour gendre. Heinrich a abandonné ses études de théologie à Heidelberg pour « se livrer » au théâtre et espère bien connaître la gloire et faire fortune. Katy rêve de s'assoir à côté de lui « près d'un beau poêle de Saxe ». Or Heinrich est irrésistiblement attiré par les grands rôles passionnants qu'il compte incarner. Et justement dans une nouvelle pièce, il prend le masque du démon et tient des propos blasphématoires, ce qui inquiète sa pieuse fiancée revenue toute troublée de la représentation au point de faire des cauchemars. En plus Heinrich risque de prendre de mauvaises habitudes avec ces damnés comédiens. Il la rassure en lui montrant qu'il porte toujours la petite croix en or qu'elle lui a offerte. Ils se séparent. le brouillard rend la frêle silhouette confuse. Heinrich « pirouette sur ses talons » et s'en va d'un pas décidé au gasthof de l'Aigle à deux têtes…

Muhahahahahaha !


On trouve le texte facilement en ligne et il est aussi disponible en audio.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Seul, un homme assis à la table voisine ne paraissait pas prendre part à l’enthousiasme général ; la tête renversée en arrière, il tambourinait distraitement, avec ses doigts, sur le fond de son chapeau, une marche militaire, et, de temps en temps, il poussait une espèce de humph ! singulièrement dubitatif. L’aspect de cet homme était des plus bizarres, quoiqu’il fût mis comme un honnête bourgeois de Vienne, jouissant d’une fortune raisonnable ; ses yeux gris se nuançaient de teintes vertes et lançaient des lueurs phosphoriques comme celles des chats. Quand ses lèvres pâles et plates se desserraient, elles laissaient voir deux rangées de dents très blanches, très aiguës et très séparées, de l’aspect le plus cannibale et le plus féroce ; ses ongles longs, luisants et recourbés, prenaient de vagues apparences de griffes ; mais cette physionomie n’apparaissait que par éclairs rapides ; sous l’œil qui le regardait fixement, sa figure reprenait bien vite l’apparence bourgeoise et débonnaire d’un marchand viennois retiré du commerce, et l’on s’étonnait d’avoir pu soupçonner de scélératesse et de diablerie une face si vulgaire et si triviale.
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« N’est-ce pas, monsieur, qu’aucun acteur n’a mieux joué le rôle de Méphistophélès que mon camarade que voilà ?
– Humph ! » dit l’inconnu en faisant miroiter ses prunelles glauques et craquer ses dents aiguës, « M. Henrich est un garçon de talent et que j’estime fort ; mais, pour jouer le rôle du diable, il lui manque encore bien des choses. »
Et, se dressant tout à coup :
« Avez-vous jamais vu le diable, monsieur Henrich ? »
Il fit cette question d’un ton si bizarre et si moqueur, que tous les assistants se sentirent passer un frisson dans le dos.
« Cela serait pourtant bien nécessaire pour la vérité de votre jeu. L’autre soir, j’étais au théâtre de la Porte-de-Carinthie, et je n’ai pas été satisfait de votre rire ; c’était un rire d’espiègle, tout au plus. Voici comme il faudrait rire, mon cher petit monsieur Henrich. »
Et là-dessus, comme pour lui donner l’exemple, il lâcha un éclat de rire si aigu, si strident, si sardonique, que l’orchestre et les valses s’arrêtèrent à l’instant même ; les vitres du gasthof tremblèrent. L’inconnu continua pendant quelques minutes ce rire impitoyable et convulsif qu’Henrich et ses compagnons, malgré leur frayeur, ne pouvaient s’empêcher d’imiter.
Quand Henrich reprit haleine, les voûtes du gasthof répétaient, comme un écho affaibli, les dernières notes de ce ricanement grêle et terrible, et l’inconnu n’était plus là. -
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Vidéo de Théophile Gautier
En 1834, Balzac imagine et commande une canne somptueuse à l'orfèvre parisien le Cointe. La « pomme » en or, finement ciselée des armoiries des Balzac d'Entraigues, qui n'ont aucun lien avec l'écrivain, est ornée d'une constellation de turquoises, offertes par sa bien-aimée Mme Hanska. Cette canne est excessive en tout, et très vite, elle fait sensation parmi journalistes et caricaturistes. C'est la signature excentrique de l'écrivain, la preuve visible et provocante de son énergie et de sa liberté, imposant sa prestance au milieu de la société des écrivains. Pour Charlotte Constant et Delphine de Girardin, amies De Balzac, la canne est investie d'un pouvoir magique…
Pour en savoir plus, rdv sur le site Les Essentiels de la BnF : https://c.bnf.fr/TRC
Crédits de la vidéo :
Direction éditoriale Armelle Pasco, cheffe du service des Éditions multimédias, BnF
Direction scientifique Jean-Didier Wagneur
Scénario, recherche iconographique et suivi de production Sophie Guindon, chargée d'édition multimédia, BnF
Réalisation Vagabondir
Enregistrement, musique et sound design Mathias Bourre et Andrea Perugini, Opixido
Voix Geert van Herwijnen
Crédits iconographiques Collections de la BnF
© Bibliothèque nationale de France
Images extérieures :
Projet d'éventail : l'apothéose De Balzac Grandville, dessinateur, entre 1835 et 1836 Maison de Balzac, BAL 1990.1 CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
La canne De Balzac Orfèvre le Cointe, 1834 Maison de Balzac, BAL 186 CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Sortie des ouvrières de la maison Paquin, rue de la Paix Béraud Jean (1849-1936) Localisation : Paris, musée Carnavalet, P1662 Photo © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
La pâtisserie Gloppe, avenue des Champs-Elysées Béraud Jean (1849-1936) Localisation : Paris, musée Carnavalet, P1733 Photo © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
Balzac à la canne Illustration pour Courtine, Balzac à table, Paris, Robert Laffont, 1976 Maison de Balzac, B2290 CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Balzac, croquis d'après nature Théophile Gautier, 1830 Maison de Balzac, BAL 333 CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Portrait-charge de Balzac Jean Pierre Dantan, sculpteur, 1835 Maison de Balzac, BAL 972 CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Honoré de Balzac Jean-Théodore Maurisset, graveur, 1839 Maison de Balzac, BAL 252 CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Balzac en canne Jean-Théodore Maurisset, graveur, 1839 Maison de Balzac, BAL 253 CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Comtesse Charlotte von Hardenberg Johann Heinrich Schroeder (Boris Wilnitsky) Droits réservés
Delphine Gay (Portrait de Delphine de Girardin) Louis Hersent, 1824 Musée de l'Histoire de France © Palais de Versailles, RF 481
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