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Il nous est tous arrivé un jour de tomber sur un classique et de se dire « non sérieux c'est X qui a écrit cette daube ? S'il n'y avait pas son nom sur la couverture il y a longtemps qu'elle aurait sombré dans l'oubli ! » J'ai trouvé le mien avec ‘Mademoiselle de Maupin'.

Un jeune noble un peu trop esthète, d'Albert, prend pour maîtresse une comtesse surnommée Rosette. Il ne l'aime pas vraiment mais pense qu'elle l'aime. Ils reçoivent la visite d'un jeune chevalier, Théodore, dont la beauté correspond exactement à l'idéal de d'Albert. Il réalise vite que c'est de Théodore que Rosette est réellement amoureuse, et commence à soupçonner qu'il s'agit d'une femme déguisée en homme... le roman adopte trois points de vue suivant les moments : celui de d'Albert via les lettres qu'il envoie à un ami, de Théodore via également des lettres, et celui du narrateur dans les intervalles.

Il est normal que, de notre point de vue moderne, un classique du XIXème présente des longueurs. Normalement elles ne me dérangent pas. Mais là ! C'est bien simple, les lettres d'Albert sont interminables. Il y décrit sa vie, ses états d'esprit, ses sentiments, ses conceptions de l'art et ses idéaux de beauté avec un luxe et une profusion de détails à faire passer les ‘Mémoires d'Outre-Tombe' pour débordantes d'action !

Et quant à l'action d'ailleurs, quel ennui ! Théophile Gautier nous fait pénétrer dans la vie d'un petit maître du XVIIIème avec tout ce qu'elle peut avoir d'égoïste, de superficiel, d'hypocrite et surtout d'inintéressant. le héros est tout simplement insupportable. Il présente ses hautes conceptions artistiques et son idéal de beauté qui, paraît-il l'empêchent de jouir de cette vie où tout n'est pas beau et bien arrangé – mais où il vit dans le luxe et la plus complète oisiveté. Et son entourage approuve. On a juste envie de lui coller deux baffes, et de lui crier de se secouer un peu et d'arrêter les enfantillages. Rosette est la pire des cruches, et Théodore n'a pris l'habit d'homme que pour adopter avec enthousiasme tout ce qu'il y a de plus détestable dans leur vie.

Et c'est dommage, car il y a une vraie réflexion sur les rapports hommes – femmes au XVIII-XIXème, assez creusée et assez dure ; beaucoup d'ironie et de qualités dans l'écriture qu'on retrouvera par la suite dans ses grands romans. Mais rien à faire, l'histoire m'a horripilé, et c'est la curiosité seule qui m'a mené jusqu'à la dernière page. Spoiler : ça finit en eau de boudin.

En revanche, ce livre apportera une réponse à ceux qui parlent de la pudibonderie des siècles précédents : qu'ils se rassurent, interdits de l'Église ou pas les gens de l'époque avaient une vie sexuelle largement aussi active que la nôtre, voir plus, et le grand sujet de conversation, aujourd'hui comme hier, était de savoir qui couche avec qui. Mais en cherchant bien, on arrivait toujours à trouver une personne ou deux avec qui discuter de poésie. Simplement il fallait se débrouiller sans Babelio.
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L'auteur

Théophile Gautier (1811-1872), poète, romancier et critique français, s'inscrit dans le mouvement littéraire du romantisme. Son maître littéraire est Victor Hugo, qu'il rencontre en 1829. le 25 février 1830, il participe à la fameuse bataille d'Hernani, vêtu d'un gilet rouge, qui marquera durablement les esprits. Il gardera toujours une prédilection pour la poésie (Emaux et Camées en 1852), même s'il écrit plusieurs romans, le premier étant Mademoiselle de Maupin. En 1862, il est élu président de la Société nationale des Beaux-Arts où il est entouré des peintres les plus prestigieux : Eugène Delacroix, Pierre Puvis de Chavannes, Édouard Manet, Albert-Ernest Carrier-Belleuse et Gustave Doré. Mais il échouera à 3 reprises à l'Académie française, en 1866, 1868 et 1869.

Il est aujourd'hui davantage connu pour le Capitaine Fracasse (1863), le roman de la Momie (1858) et ses contes fantastiques.

Le livre

Sous la forme d'un roman épistolaire, alternent des lettres du chevalier d'Albert à un ami, et de Madeleine de Maupin à sa confidente, à qui ils confient leurs aventures amoureuses et définissent leurs idéaux. Mademoiselle de Maupin veut, avant de s'engager, connaître davantage les hommes et décide pour ce faire de se travestir afin de surprendre leurs secrets et de fuir par la même occasion une vie féminine ennuyeuse et dénuée d'attraits.

C'est surtout la préface de cette oeuvre qui est très connue, dans laquelle Gautier se fait le défenseur de l'art pour l'art, la littérature n'ayant pour objectif que d'atteindre le beau. En critiquant les visions utilitaires ou moralistes de la littérature, il se fait ainsi le précurseur du Parnasse. " Il n'y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c'est l'expression de quelque besoin, et ceux de l'homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infirme nature."

Ce que j'en ai pensé

Heureusement (ou pas) que je devais lire ce livre pour le Club des Lectrices sinon je crois que je ne l'aurai pas terminé ... Il est vrai que cela faisait un ou deux mois que je n'avais pas lu d'ouvrage du XIXe siècle et qu'il est toujours un peu difficile de s'y remettre. C'est un peu une question d'habitude ... Mais il n'y a pas que ça ! Dès le départ, je n'ai pas accroché.

Il faut déjà 200 pages avant que n'apparaisse le personnage de Maupin. Auparavant nous n'avons droit qu'aux lettres du chevalier d'Albert à un ami, magnifiques exemples d'un misogyne parfait qui a juste réussi à m'énerver. de trop longues descriptions, des élucubrations interminables sur l'importance de la beauté des femmes et l'amour superficiel qu'il leur porte, ont failli me faire arrêter le roman ici. Mais j'ai tenu bon et décidé d'attendre l'arrivé de Mademoiselle de Maupin. le passage à ses lettres a remis un peu de dynamisme dans le récit qui s'embourbait dans les histoires d'amour pathétiques du chevalier. Pendant quelque temps, j'ai été happée par les sentiments de Madeleine, sa description de la condition de la femme du XIXe siècle et la manière dont elle occupe ses journées. Et puis l'ennui est revenu. le style manque de souffle et de poésie, et l'histoire ne suffit pas à compenser ce manque.

Enfin, le dénouement m'a un peu déçu : on se dit, tout ça pour ça ?

Finalement, j'ai l'impression que le roman n'est qu'une application des thèses de la préface : il n'apporte rien, on doit juste l'apprécier pour l'art, la littérature. Mais malheureusement, même ça je n'ai pas réussi ...

Mais pour ne pas rester sur cette mauvaise impression de Gautier, j'ai de suite attaqué le Capitaine Fracasse, que j'avais lu plus jeune et qui m'avait laissé un souvenir plus dynamique. Pour le coup, l'histoire est plus entraînante, malgré encore de trop nombreuses longues descriptions que l'on apprécie au début pour la beauté de la langue et puis qui finissent par lasser. Je suis donc quand même revenu un peu sur la mauvaise impression que m'avait laissé Gautier.

Néanmoins j'ai lu pas mal de romans du XIXe qui n'étaient pas aussi ennuyeux que Mademoiselle de Maupin. Comme quoi, un livre ne peut pas tenir uniquement sur son style (ou peut-être, si, Proust ? :))
Lien : http://wp.me/p1Gkvs-rm
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