Faire du terrain en Corée du Nord

Faire du terrain en Corée du Nord relate les différents séjours en Corée du Nord de plusieurs spécialistes du pays.

J'avoue que le début de cet essai a été très laborieux, je n'ai pas réussi à rentrer dans le langage universitaire alambiqué. L'introduction sur les thomassons est trop longue et un peu fastidieuse. J'ai saisi l'idée mais j'aurai compris avec quelques phrases plus simples.

La deuxième partie de l'essai (à partir du chapitre III) est plus agréable, entre les dessins de l'artiste nord-coréen (habitant en Corée du Sud) Sun Mu, les quizz sur le pays ou d'autres photos de monuments ou paysages coréens, on découvre ce pays par images successives d'une façon intéressante. La transcription des paroles des chansons lors d'un concert à l'occasion de la célébration des 68 ans du parti du travail montre le fort patriotiste du pays. J'ai tout particulièrement aimé la dernière partie sur les émotions de nos chercheurs qui parlent de certains évenements pendant leurs séjours (la mention interdite de la Corée du Sud, l'accès à Internet...), j'étais plus dans leurs voyages de cette façon (qu'avec les thomassons). Enfin, les commentaires dans les marges sont plein de pertinence et d'humour.

Un avis mitigée pour le livre mais il a l'avantage de finir sur une bonne note. Merci à Masse Critique et aux Atelier des cahiers pour cette lecture.

Des urbanistes chez Kim Jong-un.

Cet ouvrage est une synthèse de plusieurs séjours en Corée du Nord par une équipe d'universitaires spécialistes de la Corée et de son architecture.

Encore un livre sur la Corée du Nord de lu. Cette fois-ci il s'agit d'un ouvrage universitaire sur le sujet. Les auteurs expriment leurs ressentis et leurs doutes sur comment faire de la recherche alors que tout ce qu'il les entoure est factice et mis en scène.

Le livre est intéressant en soi. Toutefois, il s'agit d'un travail universitaire, donc sa lecture peut être complexe pour quelqu'un qui n'est pas familier de la méthodologie universitaire et de la recherche. En effet, les auteurs explicitent leur méthodologie de recherche et font référence à de nombreux travaux universitaires antérieurs. Il vaut mieux donc avoir des connaissances de base en sociologie, urbanisme et/ou s'intéresser à la Corée pour y trouver son compte.

Les auteurs cherchent malgré tout à sortir du formalisme pur. Ainsi de nombreuses touches d'humour émaillent le livre, que ce soit les commentaires des auteurs dans les marges, les légendes des photos ou bien les bandes dessinées qui montrent certaines anecdotes amusantes. Toutefois, je mettrais un bémol sur un point. Quels est l'intérêt d'autant insister sur les thomassons (objet urbain abandonné)? Les auteurs reconnaissent qu'il s'agissait simplement d'une blague à la base mais ont tout de même fait une partie dessus. Je n'ai pas compris l'intérêt d'autant plus que cela alourdissait inutilement le livre. de plus, les auteurs reconnaissent ne pas n'en avoir réellement vus en Corée du Nord.

Le livre se conclut avec des apports divers (la traduction des chants de karaoké vaut le détour) et le ressenti de plusieurs chercheurs sur la Corée du Nord. Enfin, un lexique permet de traduire certains termes et d'expliquer leur signification.

Au final, il s'agit d'un témoignage d'universitaires sur la Corée du Nord mais fait sous la forme d'un essai universitaire. Cet ouvrage apporte un point de vue original sur la Corée du Nord. Néanmoins, il vaut mieux être au fait de la méthodologie de la recherche universitaire pour réussir à apprécier ce livre.

Je remercie Babelio et les éditions des Ateliers des Cahiers pour l'envoi de ce livre.

MASSE CRITIQUE FÉVRIER 2022.

Merci à Babelio et à la maison d'édition pour ce service presse. C'est quand même drôle qu'à chaque masse critique avec des livres de l'atelier des cahiers, c'est systématiquement un de leur livres que je reçois. Si je l'ai sélectionné, c'est pour le sujet. Il est rare de trouver un livre parlant de la Corée du Nord. C'est peut-être aussi parce que mon regard ne se portait pas sur ce pays pour les raisons que tout le monde imagine. Pour ceux qui penseraient aux stéréotypes de ce pays, oubliez les. Ce n'est pas ce dont il est question ici.

Commençons par le commencement. Ce livre s'adresse à toute personne curieuse.C 'est accessible à tout le monde. Pour dire, j'ai bien rigolé par moment. Ils ont souhaité casser les codes de l'essai scientifique sans émotions pour correspondre à ce qu'ils ont vécu. Il y a plusieurs chapitres dont un comportant des poèmes (ça m'a marqué. Ils sont sublimes), un autre dédié au thomasson (c'est très important. Pour une fois que je retiens quelque chose...en même temps, le principe est drôle quand même). En bref, vous trouverez de tout notamment des illustrations et des photos.

Entre 2013 et 2022, un groupe de chercheurs a fait plusieurs voyages en Corée du Nord. Ils ont fait le choix de ne pas parler de l'aspect géopolitique mais de se concentrer sur les citoyens qui y vivent. On découvre, au fil des pages, que tout est programmé au cours de chaque voyage. Forcément, on sent la frustration mais on nous montre qu'avec patience et ouverture d'esprit, on peut obtenir plus. Les chercheurs, au fil du temps, ont tissé des liens importants avec leurs guides. C'est ce qui leur a permis d'avoir accès à certaines choses. Pas au point de visiter librement le pays mais quand même.

J'ai appris beaucoup par cette lecture. Ils mettent en évidence le problème de la plupart des scientifiques/chercheurs : ils ont tendance à arriver dans un pays avec leur culture sans montrer d'ouverture d'esprit en pensant comme acquis que la leur est supérieur à celui où ils se rendent. Ici, les chercheurs se sont efforcés de montrer qu'ils voulaient apprendre à connaître la culture Nord Coréenne sans aucun aprioris. C'est ce qui a fonctionné. Cette réflexion est très juste. Ils ajoutent d'autres questionnement sur l'impact de leurs émotions sur leur travail et sur leur capacité à rester neutre. Chose loin d'être évidente.

Ce que je retiens de ma lecture, c'est la complexité de travailler là-bas. On sent le paradoxe entre la surveillance constante que l'on connaît de la Corée du Nord et la volonté d'échanger entre les chercheurs nord coréen et les chercheurs français mais aussi avec les guides. On découvre une hypocrisie assez incroyable (je pense à l'épisode de l'université. C'est juste dingue) que l'on retrouve dans l'écriture par des remarques ironiques. Cette frustration constante se ressent régulièrement. Je suis admirative de la patience dont ce groupe à fait preuve.

En bref, ce livre m'a montré un aspect différent de la Corée du Nord et m'a surtout rappelé de ne pas juger un pays à son dirigeant. J'ai ri et appris beaucoup en lisant ce livre. je ne peux que vous le recommander.
Lien : https://lessortilegesdesmots..

Rares sont les livres qui traitent de la Corée du Nord. Il faut dire que, contrairement à sa jumelle du sud, elle n'est guère bavarde et peu propice au partage. C'est pourtant un pays qui m'intrigue beaucoup et j'ai eu grand plaisir à en apprendre plus grâce au Masse Critique de Babelio...

Il s'agit d'une compilation d'idées, de réflexions, d'expériences partagées à travers un regard de chercheurs, et donc avec la volonté d'analyser, de questionner et de comprendre un sujet fort complexe. Car la Corée du Nord n'est pas n'importe quel lieu et espace. A terrain exceptionnel, travail de recherche inhabituel. Ici le concept de "terrain anthropologique" doit se réinventer pour s'adapter aux réalités particulières du pays : un endroit contrôlé et contrôlant qui ne se donne pas à voir. Il faut lui soutirer ce qu'il ne dit pas, dépasser les faux-semblants et lire entre les lignes du discours propagandaire.

Pour le lecteur peu habitué au langage et à la méthodologie universitaire, cet ouvrage risque d'être un peu difficile et indigeste. Mais passé cet obstacle, le livre nous offre un aperçu inédit et pertinent de la Corée du Nord. Outre les observations "extérieures" et factuelles - en somme plus académiques - sur le pays, son organisation, sa structure, etc. ; j'ai beaucoup apprécié les remarques "intérieures", personnelles et subjectives apportées par les différents auteurs du livre. Leurs différentes perceptions de leurs terrains sont très intéressantes à découvrir et en disent beaucoup sur ce pays sans visage qui se cache derrière des masques.

Il s'agit d'un livre regroupant diverses études universitaires sur la Corée du Nord.

Ce livre est intéressant car il apporte un témoignage direct sur ce pays où on ne voit que ce que le gouvernement veut bien nous montrer. Les auteurs témoignent d'ailleurs des difficultés à retranscrire un témoignage fidèle où tout est orchestré, millimétré.

Malgré tout j'ai trouvé ma lecture difficile car si on n'est pas familier du langage et de la méthode universitaire, l'ensemble est très lourd, les phrases très (trop) longues et je n'ai pas compris la blague sur les thomassons.

Je salue les auteurs qui ont rapporté leur ressenti et leur vécu de la Corée du Nord.

Je remercie Babelio pour l'envoi de ce livre lors de la Masse Critique du mois de février 2022.