D'avance mes plus plates excuses aux adeptes de
David Gemmell, mais cette
Légende dont j'entendais tant d'éloges ne m'a fait ni chaud ni froid.
Petit point historique pour commencer : ce roman est inspiré (pour ne pas dire repompé en mode Fantasy) sur le siège de Fort Alamo aux États-Unis. Un élément essentiel à garder à l'esprit lorsqu'on se lance dans la lecture, car là où je m'attendais à un récit riche en epicness et voyages en tous genres, je n'ai trouvé qu'un long, très long, récit de guerre riche en... en pas grand-chose
Ce n'est pas que je n'aime pas les histoires riches en action ; ce serait justement de très mauvaise foi de ma part de balancer ça alors que je me suis assez souvent plaint du manque d'action dans certaines de mes critiques. Mais peut-être ai-je depuis des années l'habitude de voir le genre de situation dépeinte dans
Légende faire partie d'un construct scénaristique plus large. Et avec des personnages principaux un peu mieux gérés...
La palme du plus gros WTF revient sans conteste à la relation Rek/Virae : rencontre tumultueuse, dispute et haine un soir ; smoutch-smoutch le matin suivant et discours poétiques sur le grand Amour et le Désespoir le jour suivant ! C'est que les Drenaï vont vite en besogne, dites-moi !
Druss le Marche-Mort incarne à lui seul tout ce que je n'aime pas chez les héros d'heroïc Fantasy : blasé, cynique, célèbre, orgueilleux, et sans cesse en train de dénoncer les horreurs de la guerre pour s'en gargariser goulûment le chapitre suivant... Décidément, ce genre ne me correspond pas. Et pour preuve, même Aragorn et Thorin Oakenshield ont le don de m'énerver. Pourquoi Druss aurait-il été différent ?
Je dois bien avouer quand même que
Légende est l'un des seuls romans où les personnages secondaires ont autant la part belle - ce qui a tendance à remonter un peu le niveau. Sauf peut-être du côté des bad guys, qui frisent vraiment la caricature : un chef barbare costaud et tribal vêtu de peaux de bêtes, des hordes de gueulards indisciplinés faisant face aux soldats propres sur eux et bien entendu en sous-nombre...
(Tiens, ça me rappelle un certain empereur Jagang, ou encore Mance Rayder, qui lui aussi réunifie des tribus barbares rivales pour détruire l'unique fort servant de frontière entre deux mondes...
Terry Goodkind et G.R.R Martin ont sans doute lu ce bouquin. Comme quoi on peut aussi rebalancer les idées d'auteurs connus dans ses propres oeuvres et avoir du succès, puisque la pub sait très bien enrober ses papiers cadeaux...)
Donc, malgré la bonne gestion des personnages secondaires (surtout du côté paysan) et une gouaille très agréable dans certains dialogues, je n'ai pas accroché. En sachant que j'ai aussi ressenti ça avec
Renégats (qui n'est certes pas son meilleur livre), je me demande si ça vaut la peine de persister avec
David Gemmell - surtout que la grande majorité de ses oeuvres tournent autour de Druss, ce qui n'est pas pour m'enthousiasmer... Dans la mesure où Druss le gâteux ne l'étais pas dans sa jeunesse... C'est à voir...