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4,24

sur 1477 notes
Récemment à mon ciné-club, je causais d'un partenariat avec une certaine asso cinéphile (je ne citerai pas de nom), et il s'avérait qu'il s'agissait de vieux rednecks obsédés par les westerns hamburgers (c'est-à-dire les vrais de vrais, pas les westerns spaghettis de ces foutus ritals tout juste bons à braquer Chicago). Les gens qui restent bloqués à l'époque de Babylon, on peut s'arranger avec eux : par exemple, pour un cycle Ingmar Bergman, on peut leur projeter Last Action Hero. Et puis bon, le cinéma classique à la John Ford, c'est cool : énervé, efficace, on n'est pas surpris en bien mais pas en mal non plus. Pourtant, il y a des fois, malgré toute la sympathie qu'on a pour l'imaginaire de papa, on a envie de le laisser de côté pour embrasser des trucs plus expérimentaux, plus marginaux, plus engagés, bref : plus diversifiés.
Si je vous dis tout ça, c'est parce que David Gemmell, c'est un peu le John Ford de la fantasy : la sienne est très classique, entre l'heroic et la high, mettant en scène des héros parangons de muscles et de tactique de combat se fritant contre les forces du Mal, les autorités politiques et autres joyeusetés. Mais comme John Ford, Gemmell est lucide des limites de son divertissement et cherche à le dépasser pour montrer l'âpreté du réel. La guerre est laide, sale, ultraviolente, et son héros Druss s'avère bien loin de l'homme providentiel dont il veut se donner l'image : vieux, en mauvaise santé, endeuillé par sa femme, le combat n'est pour lui qu'une fuite en avant afin d'échapper à ses vieux démons. Or son sort pourrait être résumé par la fameuse réplique finale de L'homme qui tua Liberty Valance : « En Amérique, quand la légende est plus belle que la vérité, on imprime la légende ! »
Au programme de ce tome 1 du cycle de Drenaï, Druss doit défendre la forteresse de Dros Delnoch face au Genghis Khan local, Ulric, accompagné du plus jeune héros Rek envers qui il va opérer une sorte de passation de flambeau. Un demi-million d'envahisseurs nadirs s'apprête à déferler sur quelques milliers de guerriers du royaume drenaï, guère plus reluisant par son histoire sanglante mais s'étant calmé sur son impérialisme. David Gemmell ne nous promet que trois choses : du sang, de la sueur et des larmes. Et putain, c'est ça qu'on aime !
Pourtant, malgré le gigantisme des enjeux et la violence que subissent les personnages, l'impression globale que j'ai eue de ce roman est : « pas assez ». Pas assez d'attachement aux personnages : leur sensibilité ne s'exprime que par petites touches, dans des moments privilégiés, loin de la fureur des combats. Pas assez de réalisme alors que c'est ce qui est recherché : malgré son sens du coup de théâtre, Gemmell a tendance à abuser du coup des personnages revenant après leur mort (un trope qui m'horripilait jusqu'à ce BSG me fasse m'apercevoir qu'il pouvait être utilisé à bon escient). Pas assez de finesse littéraire : il vaut mieux privilégier l'efficacité aux fioritures, et je serais le dernier des faux-culs si je disais que Gemmell n'a pas de style, moi qui ai défendu (modérément) des écrivains beaucoup moins bons de ce côté-là comme Stephen Baxter ; mais le fait est qu'en-dehors de brèves envolées lyriques, la plume décrit les actions sans grande emphase et avec quand même pas mal de répétitions. Pas assez, enfin, de recul critique face à une potentielle récupération fascisante du texte par le public : on inclut bien quelques femmes dans les bastons, mais on flanque en plein milieu des violences conjugales en mode lol-c'est-des-chamailleries-de-couple. de la même manière, le point de vue de l'ennemi est parfois adopté, et il n'est pas exempt de remords ; mais celui-ci reste fourbe, cruel, motivé seulement par la soif d'envahir de nouveaux territoires (tout en étant dépolitisé, là où le manichéisme d'un auteur comme Tolkien servait une critique de l'industrialisation).
Alors il faut replacer le livre dans son contexte : les années 80 n'étaient pas aussi variées que les nôtres en matière d'intrigues et de personnages. Mais quand on sait que deux ans plus tôt sortait Khanaor en France, dans un pays jusque-là à la ramasse en terme de fantasy… eh bien malgré tous les défauts que je peux imputer au roman de Francis Berthelot, force est de constater qu'il était bien plus novateur. du coup, je suis très partagé pour ce qui est de Légende : oui, c'est un excellent roman de fantasy militaire. Mais ça n'en fait pas un excellent roman tout court.
Le reste des aventures de Druss ne m'a pas l'air non plus dicté par l'originalité : Druss la Légende, La légende de Marche-Mort… Mais je ne désespère pas d'aimer un jour Gemmell : au sein du cycle Drenaï, Waylander m'a l'air de dépeindre une psychologie plus complexe avec son héros éponyme à la Lorn Askariàn. Et j'ai en ma possession d'autres cycles de l'auteur, qu'il s'agisse de John Shannow ou du tome 2 de Rigante. Je les lirai peut-être à l'occasion, car après tout c'est pour ma culture…
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C'est presque déroutant : finalement, la violence et la guerre ne sont pas le centre de l'histoire. Il y a beaucoup de psychologie et chaque personnage est très bien dépeint. On s'attache + à certains qu'à d'autres mais chacun a son intérêt. Il y a une certaine classe qui se dégage d'eux (même les lâches, d'ailleurs, je m'en rends compte en l'écrivant). Et puis le manichéisme est très loin, là où les clichés auraient pu être utilisés facilement, Gemmel surprend et ajoute une subtilité bienvenue.

Toute la partie sur la préparation des paysans et autres volontaires est particulièrement accrocheuse et je suis assez impressionnée par la force qui se dégage de l'histoire.

Ce n'est pas un classique pour rien, lisez-le, il vaut le détour !
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J'ai découvert David Gemmel avec la série des Rigantes et j'ai tellement apprécié que j'ai voulu prolonger avec ses premiers livres.

Légende est différent de l'univers de rigantes. J'ai eu plus de peine à m'attacher aux personnages mais une fois bien lancé on a envie de les suivre jusqu'au bout. Savoir qui est donc ce fameux "Druss la légende" un guerrier à la hache qui semble imbattable, le couple Rek et Virae, les trente et leurs pouvoirs extraordinaires ...

Légende c'est une grosse bataille qui se prépare, celle d'un peuple, les Drenaïs, en sous nombre qui se soulève pour sauver ses murs. Ceux qui les affrontent sont sur-entrainés, habitués à la conquête et aux champs de bataille. Leurs visages et leurs cris sont bestiaux et inhumains.

Druss, aidé de Rek, Virae et des trente parvient à motiver ses troupes, des fermiers pour la plupart.
La bataille va être mouvementée et violente et est passionnante à suivre...
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Ah, ben c'était bien tintin! On n'est pas déçu quand on lit ça. Ou alors on ne sait pas ce qu'on va lire. Une réécriture de Fort Adamo avec Conan qui démonte tout le monde. Voilà pour le résumé 🤣.
A part ça, un très bon moment de lecture, léger mais efficace. de l'aventure, un peu de love story. M.Gemmel est très fort pour tout ça. On se voit sur les remparts repousser les Nadir. On encaisse les coups, on pleure la disparition de nos frères au combat, on y est quoi!
Je ne sais pas si je lirai toute la saga mais j'ai beaucoup aimé cet opus, de la très bonne heroic fantasy.
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Je vois le nom de Gemmel un peu partout depuis que je suis ado et ses écrits m'inquiétaient un peu, je n'osais pas trop m'y plonger. C'est aujourd'hui chose faire.

Autant le dire tout de suite, l'auteur n'est pas un poète. Après avoir lu du Jaworski, la plume de Gemmel m'a fait tout drôle. Pas de détour ni de fioritures, le style est direct, franc du collier. On est ici pour voir le sang couler et on sait qu'on sera servi.

Un siège à l'issue déjà connue et sans espoir, d'anciennes gloires sur le retour, plein de rebondissements... le contrat est rempli.

Jai un peu plus de réserves concernant les persos, que je trouve finalement peu travaillés. Plusieurs sont assez creus, puis d'un coup on s'épanche sur eux en découvrant leurs failles, leur passé déchirant, tout cela sans transition. Et le résultat est donc, je trouve, un peu maladroit. Ça sonne bizarrement. C'est donc parfois sans émotions particulières qu'on les voit mourir au fil du récit, quand l'auteur a estimé qu'ils étaient désormais hors d'usage, après avoir subi moults essorages dans cette gigantesque machine à laver qu'est la cité de la Dros.

Après, je crois que c'est le premier de Gemmel, sans doute s'est il amélioré ? J'aurai ma réponse en poursuivant avec le tome consacré à Waylander, autre figure de mon adolescence que j'ai toujours observé de loin.
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La lecture a été globalement assez agréable mais je n'ai pas accroché plus que ça... Moi qui m'attendais à un récit grandiose écrit par le "maitre du genre", j'ai été très déçu. Sa plume n'est pas très évoluée et son style est assez classique, je trouve que son écriture manque de maturité mais c'est son premier livre, peut-être s'est-il amélioré par la suite...

Le récit est plutôt banal, niais par moments. Il y a pas mal de longueurs, de dialogues inutiles et de répétitions.

Les personnages ne sont pas très étoffés (assez clichés) et peu attachants. Certains personnages principaux sont totalement inutiles et n'apportent rien à l'histoire.

Je m'attendais à une lecture plus palpitante, plus épique. Je n'ai ressenti ni la moindre tension ni l'état psychologique dans lequel pourraient être les différents protagonistes en vivant ce genre d'événements (en particulier dans la dernière partie, là où je m'y attendais le plus).

Ce roman ne m'a apporté aucune émotion et j'ai eu du mal à le terminer. le final est plutôt prévisible.

Je n'ai pas trouvé cela désagréable mais cela ne m'a pas marqué contrairement à d'autres lectures du genre.
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- Sans spoilers -

Ce n'est pas une critique, il y en a déjà quelques-unes de qualité et qui abordent avec plus de talent ce que j'aurais pu écrire. Il vous faudra les dénicher parmi les personnes qui confondent critique et résumé (pour rappel, le résumé est déjà en haut de la fiche babelio, pas besoin de la paraphraser comme à l'école primaire).

Je tiens à pointer du doigt une des forces de Légende : l'écriture des combats. Gemmell évite l'écueil des combats, duels et batailles rendus soporifiques par, il faut bien le dire, l'incapacité des auteurs à insuffler du rythme et du tangible (mention spéciale à l'auteur des aventures de Drizzt, un sacré somnifère).

Je finis avec la principale faiblesse du roman : son dénouement ou plus exactement les mécaniques de celui-ci. Mais cela n'a pas ruiné ma lecture (je lui ôte malgré tout une demi-étoile pour cette seule raison).

Bien entendu, je recommande la lecture de Légende.
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Le roman "Legend" de David Gemmell est une épopée fantastique qui vous entraîne dans un monde où l'héroïsme et la bravoure sont mis à l'épreuve. L'histoire se déroule dans un univers en proie au chaos, menacé par une armée barbare implacable, et l'unique rempart contre cette menace est la forteresse de Dros Delnoch.

L'une des grandes forces de ce livre est la caractérisation. Les personnages sont profondément complexes, en particulier Druss, le personnage central, qui incarne la quintessence de l'héroïsme vieillissant. Son voyage personnel est captivant, et on ne peut s'empêcher de s'attacher à lui et à ses compagnons d'armes.

David Gemmell a un talent incontestable pour la narration. Les batailles épiques sont décrites de manière réaliste et palpitante, et l'auteur explore des thèmes tels que le sacrifice, l'honneur et la loyauté de manière poignante. Les dilemmes moraux auxquels sont confrontés les personnages ajoutent une profondeur émotionnelle à l'histoire.

"Legend" transcende le genre fantasy en racontant une histoire humaine universelle, celle du courage face à l'adversité. Ce roman est un hommage à l'héroïsme et au pouvoir de la résilience, et il mérite sa place parmi les oeuvres les plus mémorables du genre. David Gemmell a créé une légende en écrivant "Legend".
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Ce roman m'a été offert par un ami, après que je lui ai fait découvrir la fantasy avec l'assassin royal.

Je me l'étais gardé pour une semaine de vacances. Bien m'en a pris! Entre-temps j'avais fait d'autres incursions dans le fantasy, et notamment Terry Pratchett. Cela m'a aidé en rentrer dans le roman, et à ne pas être perturbée par quelques aspects magiques.

J'ai vraiment aimé ce roman, au rythme enlevé. Il est plein de bons sentiments, loyauté, noblesse, mais aussi de vulnérabilité (colère, entêtement, lâcheté).

Une grande scène de bataille, sa préparation, et des personnages hauts en couleur et attachants, et d'autres plus simples. Mais chacun a sa place et le roman garde un esprit léger malgré les combats et les morts.

Un bon moment avec Druss, légende de cet univers, mais aussi de l'univers de la fantasy!
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Dans le plus pur style de l'heroïc Fantasy, David Gemmell dresse avec "Légende" le récit d'une cité fortifiée de genre médiévale assiégée par "Ulric", un roi prêt à conquérir le monde entier.
La trame narrative nous conte l'histoire des défenseurs de la forteresse de "Dros Delnoch", depuis les rumeurs de guerre jusqu'à la fin de ce fameux siège qui sera redoutable et violent, une cause perdue, une grande épopée de bravoure également.
courage, discipline, entraînement, batailles, trahisons, alliances et magie font la part belle a l'histoire.
Alors d'accord, ça date un peu et c'est pas franchement ce qu'il y a de plus fin comme histoire mais ça fait du bien de retrouver un récit qui défoule.
Concernant les personnages, nous avons une "légende" du nom de Druss, un vieux briscard, connu par les histoires circulants dans tous les royaumes, et craint de tous pour sa force, sa pugnacité et surtout des rumeurs disant qu'il ne serait pas humain étant toujours en vie après tant de batailles malgré son âge qui devrait le rendre sénile. Il y a également toute une galerie de héros et de combattants, tels que Regnak le berseker, Serbitar l'albinos, Virae la jeune guerrière ou encore Flécheur, Perrin, Bregan et Caessa l'étrange jeune femme aussi belle que dangereuse.
Beaucoup m'ont passionnés, soit par leur caractère soit par leur pouvoirs et ils sont si bien décrit que le lecteur se les représentent très bien.
Ce roman fait parti du cycle de "Drenaï" mais peut se lire seul, cela n'entache ni ne compliqué aucunement la compréhension de l'histoire.
Une chose est certaine, je ne vais pas en rester là concernant David Gemmell et Drenaï.
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