Les bonnes

Le soir du 2 février 1933, au Mans, Christine et Léa Papin - deux bonnes à tout faire - massacrent avec une férocité inouïe leurs patronnes, Léonie Lancelin et sa fille Geneviève.

C'est inspiré de l'histoire des soeurs Papin que Jean Genet écrit Les Bonnes en 1947.
Avec sa plume, trempée dans le sang de ce fait divers, le dramaturge explore les liens complexes de la domination et décortique avec précision toute la mécanique - jusqu'au paroxysme de la folie - ayant conduit au passage à l'acte dans un fil tendu jusqu'à la dernière réplique.

C'est aussi fascinant… qu'hilarant ! Un grand classique à découvrir absolument !

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Voici une pièce de théâtre étrange dans laquelle les deux bonnes jouent elles-mêmes un rôle (théâtre dans le théâtre), confondant leurs identités ou se mettant à la place de « Madame » (aimée, ou haïe ?), pour le meilleur ou pour le pire…
Cette oeuvre déconcerte, étonne, donne à penser -par exemple, à diverses interprétations psychologiques, Genêt rejetant le message social qu'on lui a prêté-.

Cette critique concerne spécifiquement l'édition Folio de 2001 qui présente deux versions de la pièce de Genet. Celle qui fut mise en scène par Louis Jouvet en 1947, mais qui fut écrite dès 1946, dite "version définitive", et celle, moins intéressante, publiée en 1947 et représentée par Balachova en 1954, dite "première version éditée".
Cela donne une idée du travail d'élagage de l'auteur. On dit toujours que le jeu du plateau, la mise en espace et en bouche met à l'épreuve les textes. C'est le cas pour Les Bonnes. La version éprouvée est bien meilleure que celle premièrement éditée. le texte est au service du jeu et non l'inverse. Paradoxalement, cela le rend plus beau à la lecture. Moins de didactisme, plus de trouble et de mystère.

"Madame est bonne, Madame est belle, Madame est riche". Tels sont les mots plein d'amertume De Claire et Solange. Ces deux bonnes cachent en fait une jalousie maladive et un désir irrépressible de tuer leur maîtresse.
Au début de la pièce, Claire endosse le rôle de Madame et Solange celui De Claire, s'ensuit alors un jeu malsain qui se termine par "l'assassinat de Madame" par Claire.
Les deux bonnes dans leur folie sont prêtes à tout.
Cette tragédie, assez difficile à lire, crée une sorte d'inconfort et de malaise en raison de la haine, des dialogues très venimeux. Pourtant j'ai apprécié cette pièce qui est une belle oeuvre, les émotions sont minutieusement décrites et nous plongent dans un univers réaliste très pessimiste.
Liana L.

Dès le premier quart de la pièce, j'ai reconnu le film de Chabrol "La cérémonie". C'est une pièce intéressante, traitant des conflits de classes sociales. Mais elle n'est pas facile d'accès et peut dérouter car les personnages ont des problèmes d'identité et jouent d'autres personnages. On ne sait plus qui est qui.

Je n'ai pas du tout l'habitude de lire du théâtre mais à ma grande surprise j'ai vraiment apprécié cette pièce. J'ai beaucoup apprécié ce changement de rôle, de personnages qui jouent à d'autres personnages, cette lutte autour des thèmes de hiérarchies, de dominants/dominés, etc. Je ne peux m'empêcher de me dire que la pièce de théâtre (si pièce il y a) doit être hyper intéressante à jouer.

On croit toujours l'avoir lu… Je pense vérifier très bientôt la réalité de cette illusion, fréquente concernant les classiques!

J'ai vraiment aimé, surtout dans l'étude du texte qui lui donne plus de pronfondeur, mais la représentation qui en a été faite récemment m'a vraiment déçue pour son excès de réalisme.

Habituellement je n'apprécie pas vraiment lire des pièces de théâtre mais celle-ci fût une bonne surprise. Inspiré d'un fait réel, l'affaire des soeurs Papin, ce livre que j'ai dû lire pour un cours de français au lycée montre des personnages avec des personnalités troublantes, presque dérangeantes. La différence de point de vue entre la maîtresse de maison et les domestiques est prenante. Cela apporte un certain malaise sur l'ensemble de l'histoire mais on a quand même envie de savoir la fin de cette affaire.

Pièce de théâtre mettant en scène deux soeurs, Claire et Solange, au service de leur maîtresse qu'elles admirent autant qu'elles haïssent.
Elles se travestissent d'ailleurs en "Madame" et répètent l'assassinat de cette dernière qu'elles ont décidé d'un commun accord.
Iront-elles au bout ce projet? Les frontières du réel se réaffirmeront elles ou au contraire se brouilleront elles davantage?
Voilà à peu près le noeud de cette intrigue bien connue et mise en scène à de nombreuses reprises.