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J'ai beaucoup aimé ce récit qui s'inspire de la vie de l'auteure. J'ai été surprise par certaines réflexions qu'elle y a glissées et qui m'ont paru très modernes pour son temps. le style est fluide et accrocheur et on aborde des thèmes récurrents tel que l'amour avec un certain recul. Cela m'a donné envie d'en savoir plus sur elle.
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Publier ou ne pas publier ? telle est la question…

« Paru en 1802, ce roman est le premier présentant un personnage de femme qui, a l'image de son autrice, écrit et publié ses oeuvres. »

Voilà le passage de la quatrième de couverture qui m'a donné envie de découvrir ce roman de Félicité de Genlis.

Il nous raconte, de façon brève, le destin de Nathalie. Orpheline, puis veuve très jeune, celle-ci écrit.

Sur les conseils de sa soeur aînée, Dorothée, elle promet de ne jamais publier ses ouvrages.

Le temps passe et elle rencontre un homme, Guermeuil, qui réussit à charmer son coeur.

Lorsqu'enfin tous deux se retrouvent libres de s'aimer, Nathalie va briser sa promesse et publier un de ses romans. C'est le début des ennuis pour la jeune femme.

Voilà un roman intéressant, au charme suranné, mais qui est un peu trompeur sur la marchandise. Car cette chère Nathalie ne va devenir véritablement une « femme auteur » que dans la toute fin du roman.

Ce roman est surtout une étude de caractères, une analyse sur l'amour et la société de cette époque, de la place des femmes qui doivent y rester modestes et vertueuses.

Il est très intéressant de noter à quel point, Félicité de Genlis, semble inciter les jeunes femmes à ne pas publier, à garder secret leurs écrits alors qu'elle a fait le contraire.

Peut-être en a-t-elle trouvé le prix trop élevé ?
Car notre héroïne va tout perdre même si la chute, grâce à sa soeur, sera plutôt limitée.

Néanmoins, malgré ces bémols, j'ai passé un moment agréable de lecture.

La préface de Titiou Lecoq nous indique que Félicité de Genlis aurait changé d'avis bien des années plus tard sur les autrices. Je l'espère pour elle, que ce roman aurait été différent si écrit dans sa vieillesse, si les années passant, elle avait finalement considéré que le jeu en valait la chandelle.
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Madame de Genlis met en garde les femmes qui souhaitent sortir de leur condition et devenir célèbre grâce à la littérature dans cette nouvelle parue en 1802 dans le troisième tome de Nouveaux contes moraux, et nouvelles historiques. J'ai apprécié découvrir la plume de cette femme qui est de nos jours trop peu connue. La manière dont est abordée la jalousie entre femmes (concurrence sentimentale) mais aussi entre hommes et femmes sur le plan de la réussite sociale est intéressante... On perçoit très bien les prémices du mouvement du romantisme dans ce récit avec les tourments amoureux de plusieurs personnages. Nathalie sort des normes établies de l'époque tout comme l'autrice Madame de Genlis. ✨️
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A travers cette histoire courte, nous pouvons nous rendre compte de la condition de la femme à une époque donnée : elle est inférieure physiquement, intellectuellement et socialement. Concernant cette dernière, ce livre nous renseigne sur la mentalité de la société au temps de Madame de Genlis. L'autrice évoque, sous couvert d'une romance, les dangers qu'une femme d'esprit, ou une femme qui cherche à s'émanciper, peut encourir. le rapport à l'autre change, les femmes deviennent méfiantes à son égard et les hommes, jaloux.
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Une lecture intéressante, car signée d'une femme de lettres tombée dans l'oublie alors qu'elle avait du succès de son temps, et rédigé pas moins de 140 ouvrages (!). Je reste cependant déçue par le fait que le thème du titre n'est abordé que tardivement, une bonne partie du récit se centrant sur les atermoiements amoureux de l'héroïne. Mais l'ironie entre les lignes, et le rapport avec les débuts littéraires de l'autrice, quand on arrive au thème au question, valent le détour.
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Ce petit livre est riche de la sensibilité, de la finesse et du discernement d'une femme telle que Mme de Genlis. Il témoigne des bases d'une éviction non plus fondée sur l'infériorité physique mais sur celle des capacités intellectuelles et sociales. Si certains assurent que les secondes découlent inévitablement de la première, l'absence de droits civiques attribués aux femmes a tout bonnement ratifié cette pseudo évidence en n'en faisant plus un problème.
Plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2021/10/28/madame-de-genlis-la-femme-auteur/
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'La femme auteur' est une courte nouvelle de Madame de Genlis publiée initialement en 1802 dans un recueil de "contes moraux". La nouvelle raconte les mésaventures amoureuses et littéraires de Nathalie qui fait d'abord part de son goût pour l'écriture sans volonté de publier. Elle en est d'ailleurs découragé par sa soeur qui se doute de l'effet que la publication pourrait avoir puisqu'alors 'la femme auteur' sortirait du rôle que la société assigne aux femmes. On ne sait pas trop à la lecture si Madame de Genlis dénonce ou simplement énonce la condition des femmes à son époque et les interdit auxquelles sont confrontées (la morale de la nouvelle n'est pas franchement un appel à l'emancipation). Il faut attendre des écrits plus tardifs de cette autrice pour y trouver une exortation aux femmes d'écrire et une défense des femmes autrices.
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Madame de Genlis, née en 1746 "Stéphanie Félicité du Crest", fut la préceptrice des enfants d'Orléans et notamment du futur roi Louis-Philippe.
Elle entama une carrière de femme de lettres et obtint un succès considérable en son siècle, comparable à celui de madame De Staël ou de Diderot : D'Alembert lui proposa d'entrer à L Académie Française, ce qu'elle refusa pour conserver son indépendance à l'égard des encyclopédistes.
Son statut d'auteur lui valut une renommée parfois entachée de dénigrements et de jalousies.
Elle vécut la Terreur en exil (son mari fut guillotiné).
Elle écrivit en 1802 à l'âge de soixante ans les "Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques" dont est extraite cette nouvelle intitulée "La Femme auteur".

Sa renommée ne lui survécut pas, ce qui fut le lot de la majorité des femmes écrivains célèbres en leur siècles, et qui furent presque toujours biffées des listes lorsque se firent jour des projets d'encyclopédies littéraires et de catalogues éditoriaux.

"La femme auteur" ressemble beaucoup à une nouvelle sentimentale, mais n'est pas sans rapport avec "La Princesse de Clèves" à un siècle de distance. Comme le roman de madame De La Fayette, elle dépasse de loin l'intrigue sentimentale pour brosser la contrainte impitoyable que la Cour fait peser sur tous, et sur les femmes en particulier, qui doivent rester maîtresses en toutes circonstances de leurs sentiments, de leurs doutes, de leur désarroi, et se faire respecter des hommes et de leurs semblables avec des manières toutes de douceur, de retenue, de réserve et de modestie ; ce qui, on en conviendra, constitue pour chacune d'entre elles une carrière digne d'un diplomate.

Mesdames de Genlis et De La Fayette ont en commun une délicieuse clarté de style ainsi qu'une assez piètre opinion de la constance masculine qui s'exprime avec subtilité, nuance, et comme sans en avoir l'air : l'amour de Germeil, le soupirant de Natalie, comme celui du duc de Nemours , est conditionné par des passions de premier plan : narcissisme ou désir de plaire, ambition, carriérisme. Ces passions primordiales évoluent au gré de leur situation dans le monde et prennent le pas sur le sentiment amoureux proprement dit, qui ne leur est agréable qu'autant qu'ils bénéficient du reflet valorisant de la femme aimée. Celui-ci vient-il à s'éclipser, sous l'effet par exemple, des préjugés de cour, et le charme n'opère plus.
Dès lors, ils apparaissent volages et inconsistants, prêts à se vendre à la plus offrante comme s'y résout Germeil.
Et l'on en vient au titre de la nouvelle "la femme auteur". Quel est en effet ce "préjugé de cour" qui ternit ici l'image de la femme aimée ? Rien moins que la désapprobation qu'elle suscite en s'exposant dans l'espace public en éditant ses oeuvres. Devenue l'égale des hommes avec moins d'éducation, elle ne peut que leur faire sentir une supériorité de fait qui les exaspère au plus haut point tout en excitant la jalousie et la réprobation des femmes qu'elle semble prendre en flagrant délit de complaisance pour leur rôle subalterne et de manque de foi en un destin personnel. Dès lors, mis à part la fréquentation qu'on lui souhaite d'une petite société de pairs, la femme auteur se voit exclue du monde des hommes et de celui des femmes.
Et c'est ainsi que Natalie perdra l'amour de Germeil qui, voyant en elle une égale, y voit par voie de conséquence une supérieure ; ce que son amour-propre ne saurait tolérer, tant est puissant en nous le conditionnement social et fragile le sentiment amoureux.

Madame de Genlis semble avoir écrit un manifeste impitoyable qui condamne la femme auteur à une sorte de mort civile. La fin est morale : Natalie perd l'homme qu'elle aime, l'estime de la cour et sa fortune. Néanmoins elle ne peut s'abstenir de préciser que si Natalie perd tout cela, elle gagne une rare indépendance, un rayonnement personnel et la reconnaissance de certains passionnés comme elle de la chose littéraire.

Il saute donc aux yeux que ce plaidoyer si contraire à l'ambition éditoriale des femmes et conforme aux conventions sociales, est bien un anti-plaidoyer : il se dégage en effet du texte un fort relent autobiographique et un message opposé au message explicite : le parcours de la femme parfaite confite en modestie et raisonnable à en mourir qu'elle feint d'encenser en le couvrant d'éloges exponentielles paraît finalement bien terne à côté de celui, tout parcouru d'embûches, de chagrins et de difficultés de la femme auteur Natalie. C'est-à-dire elle, madame de Genlis ; et toutes celles qui l'ont précédée et la suivront.
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Une petite histoire très agréable à lire et prenante. Il y est question d'amour, mariage et de la célébrité d'une femme qui écrit, célébrité qui engendre des attaques violentes. C'est là que je ne comprends pas trop la morale de l'histoire qui sous entend qu'une femme devrait plutôt rester sage et raisonnable à la maison ! L'auteur étant une femme, c'est assez étrange de dire cela à moins que ce ne soit ironique mais on ne dirait pas.
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C'est les vacances, on lâche prise et on s'amuse plus. Je pourrais donc vous la faire : de cette femme auteur, j'en lis sans modération. Mais ce jeu de mots est bien trop léger. Les quatre critiques déjà présentes se complètent pour proposer une incitation fort persuasive (j'en suis la preuve, puisqu'au départ je cherchais tout simplement un autre folio2€ à analyser sous toutes les coutures) à travers le résumé de Zazette97 ou les analyses et aveux de plaisir de lecture des trois autres (Sand94, Darcook et patacaisse). Je veux, pour ma part, après avoir souligné mon admiration pour la structure de ce récit, qui comporte aussi un poème (p. 38-39 des octosyllabes qui riment), des billets dans le style épistolaire, une mise en abyme et le procédé (je n'en dirai pas plus!) par lequel Natalie réussit le “plaisir de faire à la fois une action bienfaisante et une malice“ (p. 43), m'attarder sur la richesse de ce livre d'un point de vue éditorial. Il contient une présentation de Martine Reid, une note sur le texte (la collection reprend en effet souvent des textes extraits d'ouvrages plus amples), mais aussi en appendice des éléments biographiques, repères bibliographiques (aussi bien oeuvres de l'auteur qu'ouvrages généraux sur elle)et même, last but not least, la couverture qui reprend un détail de Henry Robert Morland, “Women reading by a paper-bell shade“. Pour moi, c'est de l'excellent travail de vulgarisation. Avec “ce sentiment de justice qui fait souvent pousser l'impartialité jusqu'à l'exagération“, je vais oser un appel à élargir le champ de cette collection de façon à inclure plus de littérature roumaine. Elle compte un titre de Mircea Eliade, “Incognito à Buchenwald“, auteur que je lisais assidûment dans mon adolescence, mais avec lequel j'ai aujourd'hui beaucoup de mal, mais là n'est pas le propos. Je n'ai pas connaissance d'un autre titre dans cette collection ou une autre similaire appartenant au fond classique de la littérature roumaine. Je crois que par delà l'approche très protectionniste (sans oublier la prolixité) du monde littéraire roumain actuel, il y aurait moyen de trouver.
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