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EAN : 9782268048512
163 pages
Les Editions du Rocher (27/11/2003)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Joseph Roth est né en 1894, à Brody, en Galicie orientale, région qui faisait alors partie de l'Empire austro-hongrois et se trouvait à la frontière de l'Empire russe. Après la Première Guerre mondiale, démobilisé, Roth s'installe à Vienne et se consacre au journalisme, un métier qu'il exercera toute sa vie, notamment comme correspondant étranger dans les grandes villes européennes. Il émigre en France en 1933 et meurt à Paris en 1939. Géza von Cziffra a emprunté so... >Voir plus
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L'auteur, Géza von Cziffra (1900-1989), un scénariste et réalisateur autrichien d'origine hongroise, a rencontré Joseph Roth au café légendaire "Romanisches Café" à Berlin fin 1924 - début 1925. Ce café au bout de la Kurfürstendamm a été le lieu de rendez-vous de l'intelligentsia d'entre-guerre, fréquenté par des célébrités comme Alfred Döblin, Bertolt Brecht, Erich Kästner, Irmgard Keun, Franz Werfel, Erich Maria Remarque etc.

Joseph Roth est né à Brody, une ville à l'extrémité orientale de l'Empire austro-hongrois, actuellement en Ukraine, le 2 septembre 1894, et est mort à Paris, le 27 mai 1939 à l'âge de seulement 44 ans.

Une vie courte sûrement, mais eu égard à sa production journalistique et littéraire considérable, une existence incroyablement riche.

L'ouvrage de Géza von Cziffra ne constitue pas une biographie dans le sens strict du terme. Il n'en a pas non plus l'ambition, comme l'a noté l'auteur lui-même dans son avant-propos. Ce sont, au contraire, des souvenirs personnels de quelqu'un qui a relativement bien connu et souvent rencontré Joseph Roth pendant une période de 13-14 ans jusqu'à peu de temps avant la mort tragique du magicien autrichien de la parole.

Je regrette cependant le choix du titre de son témoignage "le saint buveur", quand bien même si Roth a publié en 1939 à Amsterdam "La légende du saint buveur" et s'il a été un alcoolique invétérė qui a finalement succombé à un delirium tremens à l'hôpital Necker de Paris.
À mon humble avis, von Cziffra aurait été mieux inspiré de faire un jeu de mots à partir de "La Marche de Radetzsky" le chef-d'oeuvre de Roth de 1932.

Cela dit le livre est intéressant comme un témoignage rare de quelqu'un qui a pendant une époque historique mouvementée, avec la montée d'Hitler au pouvoir et l'annexion de l'Autriche, été un pote de Roth. Quelqu'un donc avec qui il a partagé des sorties arrosées. À la différence toutefois de Stefan Zweig, von Cziffra n'a jamais incité Roth à boire moins. Ceci fût le cas notamment pendant leur séjour en commun à Ostende au cours de l'été 1936.

Toujours est-il que Joseph Roth a été un homme exceptionnellement sensible, un Juif de l'Est persécuté et anxieux qui a perdu femme et patrie et ne voyait qu'une seule issue pour ce monde piétiné par les nazis, la restauration du royaume habsbourgeois. Une hypothèse évidemment totalement utopique.
La désillusion fondamentale d'un monde sous la botte hitlérienne a culminé dans une beuverie fatale chez Roth et 3 ans plus tard dans le suicide de son grand ami Stefan Zweig.

La schizophrénie de sa première épouse, Friederike "Friedl" Reichler, et son long parcours dans les sanatoriums et asiles pour finir victime du programme d'euthanasie nazie à l'âge de 40 ans, ont naturellement influencé grandement son comportement.
L'auteur a pu se rendre compte et affirme avec conviction que Friedl a été le grand amour de Roth.

Avec sa seconde femme, Andrea Manga Bell (1902-1985), une beauté d'origine à moitié cubaine et mère de 2 enfants de son mari le prince camerounais Alexandre Douala-Bell, Joseph Roth a peut-être connu une belle passion passagère, mais aussi plein de problèmes. Et finalement sa liaison avec l'auteure allemande Irmgard Keun (1909-1982), rencontrée à Ostende ce fameux été 1936, a été trop brève pour avoir des effets sur ses mauvaises et dangereuses habitudes. Dommage !

L'ouvrage de Gėza von Cziffra de 165 pages faciles à lire ne m'a pas plu outre mesure. Pour cela il est trop anecdotique et dans la postface l'auteur lui-même reconnaît avoir fait de lui "un portrait un peu trop négatif".

Comme grand admirateur de Joseph Roth et membre de l'Association belge-néerlandaise des Amis de Roth, ayant par ailleurs lu la plus large partie de son oeuvre, je peux recommander aux lectrices et lecteurs francophones le superbe Cahier de l'Herne "Joseph Roth", paru en 2015 sous la direction de Carole Ksiazenicer-Matheron. Pour celles et ceux de mes amis qui comprennent la langue allemande ou qui sont friands de photos, je peux suggérer de Heinz Lunzer et Victoria Lunzer-Talos "Joseph Roth : Leben und Werk in Bildern" (vie et oeuvre en images), sorti à Cologne en 1994 et somptueusement illustré. Un régal !

Von Cziffra a entièrement raison lorsqu'il constate que les livres de Joseph Roth ne se vendaient que peu de son vivant, mais que depuis les années 1970, 1980 l'engouement pour son oeuvre riche et variée ne cesse d'augmenter
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