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sur 770 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  

Encore un livre qui m'est cher et qui reste à portée de ma main, que j'ouvre pour retrouver, relire souvent quelques pages cornées à dessein, quelques lignes soulignées . Aujourd'hui une relecture complète dans le cadre de notre prochaine réunion du club littéraire consacrée « aux écrivains et à la gourmandise », un thème emprunté à une liste Babelio.
Un livre pour étancher notre soif, apaiser notre faim, nos appétits élémentaires, pour satisfaire à l'envi, d'autres besoins tout aussi vitaux , ceux qui nourrissent l'esprit . Une lecture gourmande effectivement qui nous fait goûter avec douceur, avec ferveur, volupté et poésie aux nourritures terrestres généreusement offertes , aux fruits de la terre, métaphores des douceurs de la vie, aux beautés du monde, aux ciels africains sublimés, ceux italiens éblouissants , à la sensualité du sable qui crisse sous le pied nu, à la douceur des rencontres imprévues, à la caresse de l'air, au temps qui passe dans la plénitude du bonheur, le désir d'un peu de pluie au coeur de l'été , l'attente de l'aube quand les étoiles se fanent, … Une quête nourricière toujours renouvelée
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Quel beau livre! Quel bonheur! Voici une offrande qu'on voudrait déposer au pied du lit, pour qu'au réveil nous puissions boire à la source cette eau lustrale et nous y retremper, pour que nous offrions un OUI au jour qui s'éveille, pour avoir le courage, quand-même et malgré tout, d'être soi-même! “Un mot encore : Certains ne savent voir dans ce livre, ou ne consentent à y voir, qu'une glorification du désir et des instincts. Il me semble que c'est une vue un peu courte. Pour moi, lorsque je le rouvre, c'est plus encore une apologie du dénuement, que j'y vois. C'est là ce que j'en ai retenu, quittant le reste, et c'est à quoi précisément je demeure encore fidèle. Et c'est à cela que j'ai dû, comme je le raconterai par la suite, de rallier plus tard la doctrine de l'Évangile, pour trouver dans l'oubli de soi la réalisation de soi la plus parfaite, la plus, haute exigence, et la plus illimitée permission de bonheur. « Que mon livre t'enseigne à t'intéresser plus à toi qu'à lui-même, – puis à tout le reste plus qu'à toi.» André Gide.
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«Nathanaël, je t'enseignerai la ferveur » ! Et quelle ferveur incroyable qui se dégage de ce livre dans lequel Gide y exprime l'ardeur de vivre, cet élan qui permet d'éveiller les sens et le désir (car sans désir il n' y a pas de plaisir !).
Cette oeuvre hybride (où se mêlent notes de voyages et récits poétiques sous formes de ballades) nous invite à apprécier l'instant présent qui est l'essence de l'existence ; elle nous montre aussi une forme de vie hédoniste qui, par définition, cherche à s'affranchir de toutes conventions sociales (l' oeuvre est l'expression même de l'érotisme, un des thèmes en filigrane du roman) et/ou contraintes morales (notamment et par rapport à la culture chrétienne qui est évoquée).
Si « les Nourritures terrestres » reste fortement marqué par l'individualisme, c'est une véritable hymne à « Éros et Thanatos », voire une ode mystique des plaisirs (sans attaches) de la vie !
Gide explore ici son moi et s'efforce, par l'esprit critique, de rechercher ses limites : « les Nourritures terrestres » sont à déguster sans modération !
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En voulant faire une critique sur les nourritures terrestres d A. GIDE , je dois remonter le temps et faire appel a mes souvenirs pour rappeler les sensations et les emotions nees de la lecture de ce livre. Je suis tombe par hasard sur ce dernier chez un bouquiniste . Ayant feuillete quelques pages,le desir et la curiosite m ont pousse a l achete et a le lire aussitot arrive chez-moi. Donc en premier lieu , il y a une lecture de jeunesse et d un neophyte car pas encore habitue a la lecture d un tel auteur . Ce livre je ne l ai lu qu une ou deux fois et loin de moi la pretention de vous que j ai tout saisi ou tout compris a patir de cette lecture . Ce n est que plus tard que j ai pris sur moi de revenir a l oeuvre de GIDE et la avec le temps j ai certains de ces livres. Ce que j ai remarque l ecrit de GIDE ne laisse indifferent : on aime ces ecrits ou on ne les aime pas ! Et cela vient ,je pense , de la complexite de cet auteur. Son enfance au cote d une mere rigoriste et puritaine ,appartenant a une classe sociale bourgeoise stereotypee ,ses penchants sexuels qui apparaitront plus tard ,le mariage mal consomme avec sa cousine et tous ces aleas ou facteurs reunis vont pousser l auteur a couper les liens avec cette societe hypocrite . IL va se recreer un autre monde a sa convenance .Ce livre est ecrit par un pantheiste , un hedoniste .un epicurien . IL laisse libre cours a tous ses instincts: il va aimer la terre ,la nature ,
les arbres ,les saisons , les roses ,les parfums, Eros etc . On peut dire que ce livre est un livre individualiste ou l on voit l auteur pousser Natanael vers la route qui mene au BONHEUR .IL semble lui dire fait tout ce qui te
fait plaisir il n y a pas de limite ni d interdit .Agis comme bon te semble ! Sois toi-meme !Ne cherche pas a possedes et vit dans le denuement mais sois heureux pour toi-meme
EN conclusion :A. GIDE semble dire a Natanael :VIS. Donne toi du plaisir !Laisse eclater la JOIE !LA VIE !LA FERVEUR ! ici dans le sens de l enthousiasme .
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J'ai lu Les nourritures terrestres comme on lit un long poème. Sans trop chercher à m'attacher à la narration. Mon livre est tout corné de trop vouloir retrouver ces aphorismes qui appellent à la vie, aux sens, à Dieu revisité. André Gide nous propose ici une véritable philosophie à expérimenter au quotidien. Les nourritures terrestres valent bien mieux que nombre de bouquins de développement personnel pour qui voudrait chasser la grisaille qui l'encombre, ce livre forme à lui seul un projet de vie. Pour mieux l'apprécier, il est bon de l'ouvrir au hasard et de le picorer, grignoter, corner, oublier, reprendre, (re-)découvrir sans cesse.
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Excellentissime !!!
Voici un livre qui, s'il tombe au moment opportun dans vos mains, changera votre vie, débroussaillera votre chemin et l'éclairera...
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Comme le précisait André Gide dans sa préface de l'édition de 1927, Les Nourritures terrestres sont le livre d'un convalescent. Un homme qui fût bâillonné toute sa jeunesse par une éducation catholique complexante, et qui s'en est libéré. Un homme qui a ouvert les yeux et qui veut respirer à plein poumon le temps présent. Lui reprocher sa forme éclatée et sa tonalité trop lyrique est donc mal venu. Cette oeuvre est une explosion, elle ne peut pas se plier à des règles, elle ne peut pas être sage. Ce sont, bien au contraire, ces éclats qui nous éblouissent, cette poésie qui nous emporte.
Une oeuvre écrite dans une telle nécessité ne pouvait que déranger les paresseux...
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Livre lu dans ma jeunesse par obligation (baccalauréat) mais ô combien adorée +++
Peut-être même que c'est l'un des livres qui m'a fait aimer passionnément les mots!
Et dire que je croyais que Nathanâël était une femme à laquelle évidemment je m'identifiais !
Prose poétique pleine de fougue
A lire et relire
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« Les Nourritures terrestres » (1897) fait partie de ces oeuvres inclassables qui ne sont pas des romans, ni des essais, ni de la poésie, mais qui en mélangeant ces trois genres, constitue une oeuvre littéraire à part, entre la confidence et l'enseignement didactique, entre le poème en prose et la réflexion philosophique ; nous en avons d'autres exemples : « Ainsi parlait Zarathoustra » (Friedrich Nietszche – 1883) part un peu du même principe, tout comme « le prophète » (Khalil Gibran – 1923) ou bien « Citadelle » (Antoine de Saint-Exupéry – 1948).
L'auteur se livre à une série de réflexions d'ordre général ou personnel, à connotation philosophique ou métaphysique, comme un dialogue avec un lecteur, réel ou imaginaire. Et souvent, ces réflexions se muent en conseils de vie : comment vivre sa vie du mieux possible, comment organiser sa quête du bonheur, comment inclure les notions de bien et de mal, de vie et de mort, comment être à la foi soi-même et soi-même dans le monde… ce sont toutes ces interrogations que pose l'auteur, mais au lieu de les présenter dans un essai abstrait et barbare, il le fait dans une forme agréable et poétique qui donne à son texte une allure orientale, ou même biblique.
Gide, avec « Les Nourritures terrestres », s'est heurté à un malentendu : on (la critique, le lectorat bien-pensant) y a vu d'emblée un hymne à la liberté des désirs, un immoralisme militant. Il s'en défend dans la préface qu'il écrit pour une réédition en 1927 : « Certains ne savent voir dans ce livre, ou ne consentent à n'y voir, qu'une glorification du désir et des instincts. Il me semble que c'est une vue un peu courte. Pour moi, lorsque je le rouvre, c'est plus encore une apologie du dénuement, que j'y vois… pour trouver dans l'oubli de soi la plus parfaite, la plus haute exigence, et la plus illimitée permission de bonheur ».
Il y a certes quelque chose de choquant, pour la moralité étriquée de l'époque, dans cette apologie de la sensualité. Et c'est d'autant plus paradoxal que Gide est l'héritier d'une stricte tradition protestante, puritaine, qui a marqué son enfance et son adolescence. « Les Nourritures terrestres » sont aussi quelque part le rejet d'une société cadenassée.
Ce qu'enseigne Gide à Nathanaël, son interlocuteur imaginaire, c'est l'ivresse de la liberté : comment au contact des joies terrestres (les « nourritures ») il révèlera sa vie véritable, en sortant de lui-même : c'est le paradoxe que prône l'auteur : c'est en sortant de soi-même qu'on a une meilleure connaissance de soi.
Gide a une énorme culture, il a parfaitement assimilé non seulement les philosophies antiques (Epicure, on s'en doute bien, mais aussi tous les autres), mais il a fait siennes aussi les pensées plus récentes (à commencer par Montaigne, son maître, que l'on retrouve parfois dans les « Nourritures », ainsi que certains philosophes du XVIIIème siècle).
Et, c'est peut-être un des aspects les plus attrayants de l'oeuvre, Gide fait ici oeuvre de poète. Véritablement, certains passages, chantés par des personnages plus ou moins crédibles, sont des chefs-d'oeuvre de poème en prose, notamment ce qu'il appelle les « rondes » (Ronde de la grenade, ronde de tous mes désirs), d'autres rappellent des versets bibliques ou coraniques, et mêlent spiritualité et sensualité comme dans les civilisations orientales.
Gide, n'est pas toujours un auteur facile à lire. Mais « Les Nourritures terrestres » constituent une bonne introduction à l'oeuvre de cet auteur (même si par la suite, il est revenu sur certains de ces préceptes), il faut lire les Nourritures, pour le message, très riche, dans tous les domaines de la pensée, mais aussi pour le style, qui par moment touche à l'incantation, voire à l'enchantement.

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Réflexion philosophique sur l'être, ce que nous sommes et comment nous devons être. nos émotions, nos envies, l'être dans sa nudité, et sa perception de ce qu'il est à travers le monde qui l'entoure.
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