En 1912
André Gide a été appelé à être juré à la cour d'assises du tribunal de Rouen. Il décrit dans ses "
souvenirs de la cour d'assises" les affaires auxquelles il a été amené à assister.
André Gide y parle de ses impressions quand à cette position de juré qu'il a occupé et de son questionnement sur la justice , en effet "c'est tout autre chose d'écouter rendre la justice ou d'aider à la rendre soi même".
Le groupe de jurés dont il fait partie est majoritairement constitué de paysans, pour la plupart sans éducation. Et leur jugement n'est pas impartial, car déja dans la façon dont le président du jury présente l'affaire ou dans la façon dont se présente l'accusé , ils se font un jugement, avant même d'entendre les divers témoignages ou preuves.
André Gide parle aussi de la difficulté de rendre la justice avec pour seul moyen un "oui" ou un "non" pour répondre à une série de questions concernant l'affaire, ce qui amène souvent les jurés à des jugements illogiques où ils se sentent obligés de voter les circonstances aggravantes, tout en votant également les circonstances atténuantes pour minimiser la peine au niveau qu'ils croient juste, sans omettre la vérité.
Après tout la justice humaine est rendue par des hommes, et
André Gide retransmet bien cette gêne qu'il ressent à rendre la justice pour d'autres hommes.
Une lecture rapide et éclairante qui nous fait nous poser des questions sur le fonctionnement et l'impartialité des procès de cours d'assises (
André Gide y reconnait lui même cependant, que si le système n'est pas parfait, il est du moins le moins mauvais).