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3,35

sur 146 notes
Passionné par son expérience de juré à la cour d'assises, André Gide a pris de nombreuses notes, recueillies dans cet ouvrage. Il y observe le déroulement des procès, le rôle de chacun, et dénonce le manque d'information des jurés, la subjectivité du président, des condamnations fondées sur la personnalité plutôt que sur les faits, ou encore la santé pénale, qui semble destinée à broyer plutôt qu'à amender.
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Un premier texte d'André Gide pour ma part sur un sujet qui m'intéresse.
Certes, il y a des réflexions intéressantes sur la position de juré et ce que les décisions impliquent. Cependant, il s'agit d'un témoignage sans grandes proses.
Une écriture simple, un texte simple. Plaisant mais sans plus.
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Gide relate plusieurs procès lors desquels il a été membre du jury. Un témoignage édifiant sur la relativité de la justice.
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Les chroniques d'André Gide en tant que juré de cour d'assise ; un rôle dont il se faisait une haute-conception et qu'il prit assurément avec beaucoup de sérieux. Un livre fort court qui voit défiler les affaires sordides favorisées par la misère et le manque d'éducation : vols, recel, agressions, homicides, infanticide, viol d'enfants et incestes souvent dissimulés pudiquement derrière l'euphémisme "attentat à la pudeur", justement.
L'auteur reste parfois très factuel, et ce sont les parties du livre qui m'ont le moins intéressé. En revanche, quand il prend un peu de hauteur, analysant les rouages de la justice, l'influence parfois délétère du président, ses manques de discernement, la tâche parfois impossible du jury avec les pièces qui lui manquent pour statuer, les a priori et le manque d'instruction de certains jurés, là il devient passionnant.
Un livre qui tord le coup à la conception impitoyable que l'on a parfois de la justice du début du XXe siècle ; une justice qui peut se montrer très dure, mais aussi compréhensive, par exemple en acquittant une misérable femme de chambre qui a étouffé son foetus sous l'influence du géniteur et de son niveau d'éducation déplorable.
Un livre dont on ressort plus persuadé encore, si tant est que cela soit possible (en tout cas en ce qui me concerne) de l'importance absolue et primordiale de l'éducation populaire pour prévenir la délinquance sous toutes ses formes.
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Différents délits que les jurés sont amenés à juger sont exposés dans ce court récit : viols, atteintes à la pudeur, meurtres, incendies. On découvre alors la difficulté de démêler parfois le vrai du faux, la fragilité des témoignages, la capacité intellectuelle des jurés à comprendre les affaires et le poids du président du tribunal. Il arrive que les jurés aient de la compassion pour tel ou tel inculpé et même si l'affaire est entendue, qu'il n'y a pas d'équivoque sur la culpabilité, ils peuvent être amenés à ne pas déclarer le prévenu coupable car telle est la façon dont fonctionne la justice : pour que la peine soit légère, il faut voter non.
Et puis, parfois, la victime ne semble pas très sympathique, ce qui plaide en faveur de l'accusé.
Gide passe en revue toutes sortes de cas aussi pathétiques les uns que les autres.
Finalement, le crime n'est rien sans le regard bienveillant ou malveillant que l'on porte sur les protagonistes. Souvent, on juge à la tête du client et la justice, dans tout cela, est malmenée !
Récits lapidaires, l'exercice de Gide est efficace et à mettre dans les mains de tous, surtout les futurs jurés.
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Bilan mitigé

Si l'idée d'accompagner un citoyen dans son expérience à la cour d'assises est plutôt intéressante, qu'il est facile d'entrer dans le livre, que la structure est aussi assez bien construite. En plus de cela, on sent que l'auteur a voulu aller au bout de sa réflexion.
J'ai trouvé le ton hautin, comme s'il se sentait au-dessus des autres jurés, qui selon lui ne font pas preuve de réflexion, et des juges, qui sont eux, décrits comme manipulant un peu les jurés, pour les pousser à faire le choix voulu. Ça m'a réellement dérangée dans ma lecture.

Selon moi ça manque un peu de recul.
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J'ai lu ce petit livre contant les souvenirs d'un juré afin de faire un constat juridique sur la place des jurés dans la justice pour un exposé en pénal.

Je n'ai pas été déçue.

Assez sarcastique et drôle par moment, certaines idées que je me faisais des jurés se sont vues confirmées, bien que ces faits datent de 1912.

Au fil des affaires qui défilaient, j'ai pu noter qu'il y avait beaucoup de droits bafoués, et bon nombre d'incompétence menant à bien des injustices.

Il ressort de ce petit ouvrage une sorte de tableau fort misérable des jurés voulant bien faire, mais ne le pouvant pas car soit : pas assez intellectuels, soit totalement benêts.

Ou encore le fait que le président du tribunal mène la danse et influence, inconsciemment ou non.

Cette voix du peuple dans la justice pour les crimes considérés graves, au final facilement manipulable, selon ce qu'on y lit, et parvenant difficilement voir pas du tout à comprendre les rouages des règles pénales, donnant à certains de leurs votes un illogisme remarquable.

Je pense notamment au fait que pour qu'il y ait recel, il faut qu'il y ait vol...Et que ces derniers, ne le sachant pas, votaient coupable pour le recel, mais non coupable pour le vol...

Bref, un bouquin intéressant, de part le fait qu'il s'agit de souvenirs, que par le constat qu'il y a peu de livre sur la cour d'assise (centrés notamment sur les jurés).
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parfois difficile à comprendre et certaines règles ont changé depuis 100 ans en cours d'assises mais certains commentaires d'André Gide sont toujours d'actualité sur l'influence du président de la cour notamment

il est amusant de lire son mépris pour les jurés de province
p 52 : le juré de la Seine au contraire aurait son opinion propre ou p 120 "je parle des jurés de province"
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En 1912 André Gide a été appelé à être juré à la cour d'assises du tribunal de Rouen. Il décrit dans ses "souvenirs de la cour d'assises" les affaires auxquelles il a été amené à assister. André Gide y parle de ses impressions quand à cette position de juré qu'il a occupé et de son questionnement sur la justice , en effet "c'est tout autre chose d'écouter rendre la justice ou d'aider à la rendre soi même".
Le groupe de jurés dont il fait partie est majoritairement constitué de paysans, pour la plupart sans éducation. Et leur jugement n'est pas impartial, car déja dans la façon dont le président du jury présente l'affaire ou dans la façon dont se présente l'accusé , ils se font un jugement, avant même d'entendre les divers témoignages ou preuves.
André Gide parle aussi de la difficulté de rendre la justice avec pour seul moyen un "oui" ou un "non" pour répondre à une série de questions concernant l'affaire, ce qui amène souvent les jurés à des jugements illogiques où ils se sentent obligés de voter les circonstances aggravantes, tout en votant également les circonstances atténuantes pour minimiser la peine au niveau qu'ils croient juste, sans omettre la vérité.

Après tout la justice humaine est rendue par des hommes, et André Gide retransmet bien cette gêne qu'il ressent à rendre la justice pour d'autres hommes.
Une lecture rapide et éclairante qui nous fait nous poser des questions sur le fonctionnement et l'impartialité des procès de cours d'assises (André Gide y reconnait lui même cependant, que si le système n'est pas parfait, il est du moins le moins mauvais).
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Quel mépris de l'auteur !

De tous les personnages de ce témoignage, c'est lui le seul qui ne soit pas un imbécile.

Les autres, tous les autres, les co-jurés, le président de la Cour, les témoins, même les avocats de la défense, sont des idiots et des flemmards. Aucun n'est capable de bosser le dossier.

Ou ce sont des salauds trop obnubilés par l'idée de débarrasser la société d'individus identifiés comme nuisibles pour s'intéresser aux faits soumis à leur examen.

L'auteur est le seul, rigoureusement le seul, à essayer de suivre les affaires, de comprendre les faits en discernant le vrai du faux pour établir justement les responsabilités.

Il est peu surprenant que l'on donne ce petit ouvrage à lire dans les grands lycées parisiens ou les classes prépas. C'est un petit bréviaire du mépris de classe.
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