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sur 145 notes
Tel le croqueur d'audience, André Gide esquisse le portrait sommaire de quidams traduits aux Assises pour différents faits, des gens ordinaires dont la vie bascula jusqu'à l'irréparable.
Mais au final, seul compte la vérité judiciaire.
Chronique qui reflète un système judiciaire du début XXème dans lequel un jury non professionnel peu habitué au langage particulier des tribunaux décide de la culpabilité des accusés.

100 ans plus tard, se posait la question si le jury des Assises ne devrait pas être composé de professionnels. Tout un débat !
Maintenant, toute décision doit être motivée.

Verdict de la lecture ? Sans suite. Motif : autres priorités. Retour aux archives.

A noter, l'intérêt de l'appendice qui mérite de s'interroger déjà à l'époque où Gide écrivit ses souvenirs sur les fondements du rendu de la justice aux Assises.
D'où les 2 étoiles.

Dommage pour l'ensemble, le sujet me paraissait intéressant.
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André Gide nous donne son ressenti sur la justice après s'être retrouvé juré sur plusieurs affaires, mais aussi après avoir été confronté à la misère sociale, la misère intellectuelle de certains prévenus et aux présupposés tant de la magistrature que des témoins et même de certains justiciables.
Toute la misère du monde réunie dans cet institution qui dit le droit.
Le livre est scindé en affaires successives plaidées avec plus ou moins d'humanité.
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Ce petit texte, publié il y a 110 ans (1913) contient le résumé de plusieurs affaires entendues par André Gide en tant que juré de la Cour d'assises, ou de simple spectateur. Il s'agit principalement de vols, d'attentats à la pudeur (viols) et de meurtres.

Si les descriptions sont brèves et très factuelles, on ressent le côté aléatoire de cette justice populaire, avec l'importance de l'aspect physique et vestimentaire des accusés, des a priori et du passé des accusés.

J'ai regretté ce côté très factuel, assez détaché et répétitif, sans développement plus poussé sur la justice telle qu'elle était organisée et mise en oeuvre à l'époque.

Ce texte ne m'a pas laissé un sentiment de justice équitable, mais au contraire d'arbitraire, de doutes et de difficultés. Il doit être bien compliqué de se prononcer sur le comportement d'un individu que l'on doit juger avec, parfois, bien peu d'éléments et beaucoup d'incertitude.
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André GideSouvenirs de la cour d'assises – 128 pages
Je viens de finir Les Faux Monnayeurs que j'ai adoré par sa modernité. Là, Gide nous plonge dans les arcanes de la cour d'assises constituée de gens de peu face à des jurés qui n'en peuvent mais…c'est un court récit, intéressant par la vision d'un intellectuel sur le fonctionnement de notre justice. Et où on se rend compte que fors la procédure, pas grand-chose n'a changé dans notre justice française : passer énormément de temps sur des choses déjà connues, se plaindre du manque de moyens ensuite, faire témoigner et retémoigner des victimes (sans se soucier aucunement de leur état psychique) alors qu'une instruction a eu lieu, taper sur les plus démunis sans distinction (l'exemple du jury qui a voulu punir le receleur et acquitter les voleurs est évidemment tout à fait possible aujourd'hui, le magistrat refusant d'avaliser le jugement car « si il n'y a pas de vol, il ne peut pas y avoir de recel », là où le jury voulait punir le tentateur et acquitter les victimes responsables du vol)…bref, à faire lire par tous les futurs magistrats, cela les changera des Codes !
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Pendant toute une semaine, l'auteur nous présente les nombreux auxquels il assiste en tante que jurés. Son esprit d'analyse, le fait réfléchir sur l'institution judiciaire et l'implication des jurés dans le devenir des pauvres hères condamnés. C'est un regard sur le système judiciaire, du contexte sociétal et des conditions sociales de l'époque. C'est un roman daté mais qui pose la réflexions sur l'Etat de droit.
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Assez déçu du livre en surface. Les histoires sont trop centrées sur la description des personnages, désignés par des noms qui nous font perdre le fil. On ne perçoit pas le message que veut faire passer l'auteur avant qu'il donne son point de vue lors de l'appendice. Les histoires tiennent certes debout, mais on n'y trouve aucun réel intérêt.
On retiendra alors que l'habit fait le moine lors du procès.
Je donne la note de 2.5/5 pour ce roman incomplet et avec un manque d'intérêt certain.
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Livre très court car c'est un extrait de "souvenirs de voyages" d'André Gide mais qui n'en est pas moins intéressant.
En effet, André Gide insiste sur le fait qu' "écouter" rendre la justice est fort différent de "participer" à la rendre. On ne se rend vraiment compte du poids que cela représente que lorsque l'on est réellement juré.
De plus, il démontre que la justice peut parfois aboutir à des situations étranges. Par exemple, un accusé peut être acquitté alors qu'il a été reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés.
C'est dans un style vivant, illustré de cas précis que l'auteur fait réfléchir sur la justice (et ses travers) ainsi que le rôle de juré et de façon plus générale. En effet, ceux-ci bien souvent issus d'horizons très différents impliquent des niveaux de compréhensions et d'implications différents.
Gide conclu que c'est une terrible charge que d'avoir à décider du destin d'un autre être humain avec toutes les conséquences que la décision peut entraîner. Aussi donne t il quelques pistes de réflexions de réformes de la Justice.
Mais comme je l'ai annoncé en début d'avis, ce livre est bien trop court pour pouvoir mener une réflexion digne de l'ampleur de la tache!
Je vais donc me diriger vers un livre récent (janvier 2022) "En votre intime conviction" de Clémentine Thiebault pour voir comment est traité le sujet qui est de se mettre "7 jours dans la peau d'une jurée".

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Cet ouvrage est très intéressant d'un point de vu judiciaire. Il témoigne de l'évolution de la formation des jurés et démontre la conviction de ceux-ci par leur inculture. Ces différentes affaires dressent le portrait de criminels, délinquants qui dans certains cas peuvent susciter de l'empathie. Gide a une manière très singulière de critiquer la machine judiciaire à l'aune des jurés mais aussi du juge. de surcroît, on assiste vers la fin de l'ouvrage à l'avis de l'opinion publique en matière de crimes, délits. À savoir sanctionner les criminels et délinquants et faire abstraction de la fonction réparatrice de l'incarcération en réprouvant toute possibilité de réinsertion dans la société.
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Rouen 1912, André Gide siège en cours d'assises.
Intéressé par le monde judiciaire, il écrit ces quelques souvenirs en plaçant l'écrivain qu'il est derrière l'humaniste et l'observateur des misères humaines rencontrées lors de ces journées.

Des faits de vols, d'infanticides, de crimes… dans une société de province voire rurale où les conditions de vie médiocres, l'éducation bafouée n'avantagent pas les accusés.

La constitution des jurés est également soumise à des manquements (comme celui qui, analphabète, savait à peine écrire oui ou non aux questions posées).
La notion des circonstances atténuantes et les conséquences des réponses données est mise en exergue dans une justice où le président influence trop les jurés, où il arrive avec une opinion déjà faite, où les explications sont balayées voire inexistantes.

Le chapitre IX est un modèle du genre (voire un sketch) sur la stupidité et l'importance inutile accordée à de petits faits.

Quant à l'épilogue, il donne froid dans le dos tant les réflexions des uns et des autres peuvent se retrouver dans notre société actuelle (exprimées différemment mais avec un contenu de même ordre).

Gide remet en cause le fonctionnement de la justice et fait appel au bon sens, à la rigueur, à l'humanité de celle-ci.
Le témoignage d'une époque certes mais un témoignage observateur des petitesses de l'homme, de ses faiblesses et de ses limites.

Petit livre se situant entre histoire sociétale, réflexions (« ne jugez pas »), humanisme, nécessité de se remettre en question…
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Nous sommes en 1912, et André Gide, que je ne connais que de nom, grâce à ma culture plus que limitée en ce qui concerne la littérature classique, est nommé juré pour quelques jours dans un tribunal normand.

Ce petit ouvrage est donc un simple recueil des impressions de Gide durant son expérience citoyenne, au gré d'affaires assez hétérogènes.
C'est principalement par curiosité que je me suis lancé dans cette lecture, pour découvrir le système judiciaire de l'époque, et faire un peu de voyeurisme sur les moeurs et la délinquance du début de siècle dernier. Bon, j'en ai eu pour mon argent (2 euros exactement), même si tout n'est pas passionnant.

Quant à l'interprétation de l'auteur de ce qu'il a été témoin durant ces quelques jours au tribunal, c'est plus compliqué. Parfois présentant des points de vue intéressants, Gide peut également être perturbant sur certaines réflexions.
Sa critique est acerbe et n'épargne pas grand monde. Certes, les exemples de dysfonctionnement sont plutôt nombreux dans les quelques cas que nous suivrons ici, mais rien ne semble trouver grâce aux yeux de l'écrivain dans cette machine judiciaire. Tout le monde en prend pour son grade, des autres jurés en passant par les victimes et prévenus, sans bien sûr oublier les juges, les avocats et les gendarmes.

Humainement parlant, j'ai eu du mal à cerner Gide, le sentant parfois plus ému par le sort du coupable que celui de la victime.
Par exemple, l'auteur semble étonné qu'un prévenu, ayant poignardé plus d'une centaine de fois sa maîtresse, ne bénéficie pas de circonstances atténuantes, pour la raison qu'il n'aurait donné que des petits coups de couteau, peu profonds...
Ok André.

Et ce dernier de conclure avec ses idées d'améliorations, qui se limiteront quasiment à un plan sur papier de la scène du crime, ou, plus perturbant, de n'accorder le devoir de juré qu'à une certaine élite, éliminant les moins instruits, et ceux "inaptes à la critique", selon ces propres termes, ce qui selon moi remettrait légèrement le concept d'un jury citoyen en question, mais bon, passons.

Une oeuvre sympa pour pratiquer le voyeurisme et se plonger dans l'univers pénal d'avant guerre, mais plutôt flippante quant à certaines réactions et positions de l'auteur, tout n'étant toutefois pas à jeter.
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