Je ressemblais à ces toxicos que je croisais sans cesse depuis huit ans. J'aurais donné n'importe quoi pour qu'elle soit près de moi. J'aurais vendu mon âme au diable, j'aurais commis n'importe quel crime, renié n'importe lequel de mes principes, abjuré tous les dieux
-C'est quoi l'amour, d'après vous? demanda-t-il au divisionnaire.
Jaubert s'accorda quelques secondes de réflexion.
-Eh bien...C'est un sentiment très puissant, c'est lorsque...lorsque l'on est prêt à tout donner à quelqu'un, à tout partager avec cette personne. Quand on ne peut concevoir la vie sans elle.
L'amour est un mystère, un dictateur sans merci qui impose sa loi et lève des armées d'esclaves. Obéir à ses injonctions, abandonner son libre arbitre.
Germain m'avait prévenu qu'on allait enfin recevoir du renfort. Un lieutenant fraîchement sorti de l'ENSP. Quand j'ai su qu'il s'agissait d'une femme, j'avoue avoir déchanté. Pourtant, j'avais deux nanas dans la brigade, une dans chaque groupe, et sincèrement, je n'avais jamais eu à m'en plaindre. Mais à ce rythme là, j'allais bientôt diriger des réunions Tupperware !
Ils avaient aimé si fort, si loin, que l'âme humaine n'avait plus aucun secret pour eux. Ils avaient été vivants, vraiment vivants. Libres de s’enchaîner pour l'éternité. Ils avaient eu cette chance, avaient succombé à cette malédiction.
Pas une seconde il n'aurait peur. Parce qu'il avait vécu.
Cette chose fabuleuse...
Ce cataclysme qui nous rend vivant, vraiment vivant.
Douloureusement vivant.
Cette chose fabuleuse...
La passion... La vraie. Sans elle, ou sans l'espoir de la connaître un jour, que serions-nous?
Des coquilles vides et froides.
Personne n'est assez fort pour la vivre. Personne n'est préparé à l'affronter, même si chacun la désire plus que tout. En vain, la plupart du temps.
Cette chose fabuleuse et fatale.
Cette chose fabuleuse et mortelle.