Peu d'auteur du siècle dernier ont à la fois laissé une trace et un héritage riches qui séduit encore de nos jours, et ont été quasi inconnus de leur vivant.
C'est le cas d'H.P. Lovecraft, publié dans ses fascicules bons marchés, ses textes si personnels ne seront vraiment découverts qu'après son décès, grace au travail d'une poignée d'amis qui s'emploieront à faire connaître son oeuvre et à lui donner une postérité.
Lovecraft a inspiré nombre d'artistes, ces dernières années, plusieurs publications dans le domaine de la bd et du comics ont rendu hommage à l'auteur des montagnes hallucinées...
Parmi elles, cet album grand format signé Hans Rodionoff, Keith Giffen pour le scénario et Enrique Breccia pour les illustrations.
A mon humble avis, ce trio a magnifiquement assimilé et restitué l'univers tourmenté et cauchemardesque de Lovecraft.
Mêlant des éléments biographiques tels que son enfance fantasque, ses parents pour le moins "dysfonctionnels" et des références à l'oeuvre imaginaire de Lovecraft, les auteurs nous livrent une bande dessinée flamboyante aux couleurs riches et aux graphismes somptueux.
Les visions de Breccia des cauchemars lovecraftiens valent le détour...
Une lecture que je ne saurais trop recommander aux lectrices et lecteurs enthousiastes du "reclus de Providence" !
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Se lancer dans une sorte de biographie d'un personnage comme H.P. Lovecraft, c'est une gageure pas possible ! Et de fait, au terme des 138 pages, je reste très dubitatif.
On démarre dès la petite enfance, avec Lovecraft habillé en fille rendant visite à son père interné en asile psychiatrique, et servant de souffre-douleur à ses camarades plus forts que lui. Ou écoutant les histoires de son grand-père. Tirées de son imagination ou du Necronomicon... On saute l'adolescence et on retrouve Lovecraft écrivant dans Weird Tales, trouvant l'amour en Sonia qui tentera de le sauver, pérorant sur Poe dans son cercle littéraire, avec -entre autres- Frank Belknap Long.
Et au fil du récit, les cauchemars prennent de l'ampleur et s'immiscent dans sa vie privée.
Techniquement, les pages rendant la réalité sont bordées de marges blanches. Les cauchemars sont dessinés sur fond noir.
Qu'en dire? C'est long. Sans doute bien documenté. Mais on finit par tourner les pages mécaniquement, et on rate les détails cachés dans les planches. A certains moments on frôle le très bon, et à d'autres on sombre dans la caricature... Le dessin convient bien au propos, mais je ne suis pas fan. Les cauchemars sont glauques, les créatures immondes... mais elles frisent parfois l'à-peu-près. Une demi-déception.
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La question que l'on me pose le plus souvent est "qu'est-ce qui vous fait peur ?" Ma réponse est simple. Les mêmes choses que vous. Nous avons tous peur des mêmes choses. Et l'une d'elle est le mal.
[John Carpenter, préface]