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Caspar Wijngaard (Illustrateur)
EAN : 9781524112790
124 pages
Edition Dynamite (21/01/2020)
5/5   1 notes
Résumé :
His level of genius is matched only by his heroics, and in humanity's darkest hour, he's the hero they need the most-alas, poor humanity. Peter Cannon-the man known as Thunderbolt-is only too happy to leave civilization to face its end. Kieron Gillen (The Wicked + the Divine) teams up with powerhouse artist Caspar Wijngaard (Doctor Aphra) as he returns to the superhero genre with a dark, humorous and relentless love song to the genre.
Well, "Love Song" in a L... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète qui se suffit à elle-même, mais qui prend plus de saveur en ayant lu Watchmen (1986/1987) d'Alan Moore & Dave Gibbons. Il contient 5 épisodes, initialement parus en 2019, écrits par Kieron Gillen, dessiné et encré par Caspar Wijngaard, avec une mise en couleurs réalisée par Mary Safro. Ce tome contient les couvertures originales réalisées par Sean Phillips (épisode 1), Chip Zdarsky (é2), Christian Ward (é3), Kris Anka (é4), Kevin Wada (é5), ainsi que les couvertures variantes réalisées par Dave McCaig, Butcher Billy, Paulina Ganucheau (*5), Caspar Wijngaard (*5). Il comprend également les 7 pages de la proposition initiale de Kieron Gillen.

Toute une mégapole (New York) a été détruite par une invasion extraterrestre. Peter Cannon était tranquille pour sa soirée dans son immense appartement. Mais il a laissé entrer les autres superhéros : Pyrophorus, The Test, Baba Yaga, Nucleon, Supreme Justice. Ils ne comprennent pas pourquoi il reste sans rien faire. Supreme Justice lui balance un coup poing, que Cannon évite sans difficulté, et il met son assaillant à terre, sans effort, dans le même mouvement. Peter Cannon explique son attitude : sauver la civilisation ne l'intéresse pas, il préfère sauver les individus. Il sort de la pièce et va consulter ses livres tibétains au sous-sol. Tabu entre dans la pièce et s'occupe de servir des rafraîchissements aux invités. The Test étant nouveau, il demande comment un blanc est devenu dépositaire d'un savoir asiatique. Tabu explique l'enchaînement d'événements : l'expédition des parents Cannon avec leur enfant, découvrir une tribu inconnue, mourir, suivi par une épidémie qui a terrassé les moines. Sur ces entrefaites, Peter Cannon revient : il a revêtu son costume de superhéros Thunderbolt. Il leur dit qu'il sait comment faire pour vaincre les extraterrestres, sous réserve que chaque superhéros présent fasse ce qu'il leur ordonne, sans poser de question.

Une fois la bataille terminée, les superhéros félicitent Thunderbolt. Celui-ci ne répond pas et se retire dans son appartement. Il y est accueilli par Tabu qui se réjouit de la victoire. Peter Cannon le détrompe : il n'y a pas de quoi se réjouir, plutôt le contraire. C'est un canular, un artifice pour aboutir au résultat voulu, une menace externe pour que le monde s'unisse. Tabu n'en croit pas un mot : qui pourrait concevoir et mettre en oeuvre un tel stratagème ? Cannon répond : il n'y a que lui, Peter Cannon, qui pourrait concevoir un tel plan. Tabu lui pose la question directement : est-ce qu'il l'a fait ? Bien sûr que non, car c'est immoral. Il n'y a qu'une seule explication possible : c'est le Peter Cannon d'une autre dimension qui est à l'origine de cette invasion. Dans un fauteuil un peu droit, un individu avec une cape observe la scène devant un mur de téléviseurs : il n'est pas surpris par les déclarations de Peter Cannon. Il savait bien que tôt ou tard quelqu'un finirait par découvrir la vérité.

Peter Cannon Thunderbolt est un personnage créé par Peter Morisi (scénariste & dessinateur) en 1966 et publié par Charlton Comics. Les superhéros Charlton furent rachetés par DC Comics en 1983. Depuis le décès de son créateur, les droits de propriété intellectuelle sont revenus à ses héritiers. Kieron Gillen raconte une histoire de superhéros en utilisant les conventions du genre : des individus avec des superpouvoirs s'habillant en costume moulant avec des couleurs vives, des conflits réglés par des combats physiques, des superpouvoirs, un voyage dans une dimension alternative, un criminel qui veut tout détruire. Caspar Wijngaard jour également le jeu : des dessins de type descriptif et réaliste, des costumes colorés à la fois originaux et rappelant ceux d'autres superhéros, une gestion des arrière-plans privilégiant l'efficacité mais avec une bonne régularité dans leur présence, des affrontements physiques dont les mouvements s'enchaînent logiquement, avec parfois du sang, sans verser dans le gore. le lecteur de comics de superhéros est en terrain connu. Il note une première utilisation de capacité intellectuelle très métacommentaire dans l'épisode 2 : le moyen pour passer d'une dimension à une autre, ainsi qu'un passage dans encore une autre dimension dans l'épisode 4, celle-ci vraiment en décalage avec ce qui précède. La bataille finale a bien lieu et on sait qui a triomphé pour finir. Vu sous cet angle, ce récit constitue un récit de superhéros respectueux du genre et assez original dans son intrigue. La fin est plutôt optimiste, avec une proposition quant à la façon de conduire sa vie.

La probabilité qu'un lecteur novice tombe sur cette histoire est assez faible, car l'éditeur Dynamite réalise des petits tirages, et la notoriété de Peter Cannon est quasi nulle, sauf pour une particularité. Ayant acquis les droits des personnages Charton, DC Comics ne savait pas trop quoi en faire et il faut attendre 1992 pour Thunderbolt ait droit à une série publiée par DC, de 12 épisodes. Après quoi, il n'apparaît quasiment plus dans cet univers partagé. En revanche, il a été pris comme point de départ pour créer un autre personnage Adrian Veidt, Ozymandis, l'un des personnages principaux de Watchmen, d'Alan Moore & Dave Gibbons. Pour celui qui a lu Watchmen, les références sautent aux yeux. le texte introductif précisant 35 minutes dans le futur renvoie à la déclaration d'Ozymandias indiquant qu'il l'a fait il y a 35 minutes. L'invasion extraterrestre fournit un point de ralliement pour les nations du monde entier : un ennemi contre qui s'unir et lutter. Plusieurs pages reprennent la composition en grille de 9 cases de taille identique. Au début du deuxième épisode, Tabu efface une tâche de sang sur une table ronde et jaune, tâche formant une sorte d'aiguille à douze minutes de l'heure pile. le criminel se tient assis sur un fauteuil très confortable devant un mur d'écrans. Une tâche de sang sur un mur s'étale dans une forme symétrique comme un test de Rorschach. le doute n'est pas permis quant à la filiation affichée de manière explicite, même si le terme Watchmen ne figure pas dans le récit.

Il ne s'agit pas d'un copié-collé avec Watchmen, ni d'une filiation racoleuse : en effet il n'est fait mention nulle part de cet ouvrage. Les dessins ne copient pas le style de Dave Gibbons. L'artiste détoure les formes d'un trait assuré, sans aller jusqu'au degré de détail de Gibbons. Il met en oeuvre plusieurs effets de construction de page, sans aller jusqu'à la construction géométrique de l'oeuvre de référence. Il se permet à plusieurs reprises de quitter la grille de 9 cases. D'une certaine manière, ses pages sont plus proches d'une narration visuelle traditionnelle de superhéros. Il utilise des aplats de noir plus régulièrement. Il sait mettre en avant la force physique des attaques, ainsi que la saveur pyrotechnique des superpouvoirs. Les dessins de l'épisode 4 appartiennent à un registre différent, pas superhéros, plus bande dessinée indépendante. En fonction de sa culture comics, le lecteur identifie sans peine un hommage à ALEC: The Years Have Pants, la semi biographie, semi autofiction d'Eddie Campbell, l'artiste de From Hell d'Alan Moore. Les dessins se font alors un peu plus lâches, en noir & blanc, avec des trames mécanographiées, rappelant ceux de Campbell en plus faciles d'accès. Pour compléter ce passage se déroulant dans une autre dimension, le lettreur utilise une police plus manuscrite, alors que Peter Cannon retient celle des épisodes précédents. le lecteur apprécie cette narration visuelle claire, à la fois simple, à la fois capable de donner à voir les concepts les plus échevelés du récit.

Il faut une bonne dose d'inconscience et peut-être de vanité pour oser évoquer Watchmen en tant qu'auteur. Cette histoire est inscrite dans L Histoire des comics, comme une référence quasi indépassable, ainsi que comme un exemple de traitement douteux d'un créateur par une maison d'édition qui fait tout pour en conserver les droits de propriété intellectuelle. D'un côté, Kieron Gillen joue profil bas en ne se réclamant pas d'Alan Moore dans la quatrième de couverture. D'un autre côté, il n'y a pas à s'y tromper : il donne une suite officieuse au récit séminal. Encore que… le lecteur constate que Peter Cannon / Ozymandias a mis en oeuvre son plan pour unifier les nations et éviter une guerre mondiale. Mais il se retrouve confronté à un Peter Cannon d'une autre dimension. Son plan a fonctionné, et le scénariste s'interroge sur les conséquences, sur le caractère d'un individu capable de mettre en oeuvre un tel massacre. D'un côté, il ne fait qu'expliciter ce qui était déjà dit par Moore à la fin, par les personnages de Daniel Dreiberg et Laurie Juspeczyk. de ce point de vue, il s'agit plus d'une exégèse d'un point particulier, que d'une continuation. le scénariste paie ses dettes à un maître. La séquence dans le bar d'une autre dimension relève de la même démarche : payer ses dettes cette fois-ci à Eddie Campbell. Les auteurs le font avec intelligence et avec humilité. Ils mettent également en scène un métacommentaire avec la manière dont les superhéros passent d'une dimension à l'autre (un passage visuel qui n'a de sens que dans une bande dessinée), et une mise en abîme avec les commentaires des consommateurs dans le bar.

En découvrant cette bande dessinée, le lecteur ne sait pas trop à quoi s'attendre : il peut apprécier l'écriture de Kieron Gillen, ou se souvenir vaguement de Thunderbolt. Il plonge dans un récit qui entre sciemment en résonnance avec Watchmen, sans pour autant prétendre entrer en compétition avec. Il se régale vite d'une aventure mêlant réflexion sur les superhéros, sur la bande dessinée, et sur la création, avec un point de vue sur la vie.
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