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3,2

sur 82 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Si vous me demandez une définition exacte de l'époque où nous vivons, la voici : une époque prétraumatique. » Paolo Giordano mobilise sa sensibilité de physicien de formation et son talent d'écrivain prodige de la littérature italienne pour dessiner quelques destins fragiles, serpentant tant bien que mal sur la toile de fond de notre actualité cataclysmique.


Comment vit-on à la croisée des anxiétés nées des bouleversements contemporains, quand la Doomsday Clock, l'Horloge de l'Apocalypse inventée en 1947 pour dénoncer les risques qui menacent la planète, n'a jamais estimé la fin du monde plus imminente qu'aujourd'hui, son compte à rebours virtuel ne nous laissant symboliquement plus que quatre-vingt-dix secondes avant les coups d'un minuit fatidique ? Choisissant pour point de départ l'arrivée à Paris, juste après les attentats de 2015, d'un autre Paolo, journaliste et écrivain italien lui aussi physicien à la base, venu couvrir une conférence de l'ONU sur l'urgence climatique en même temps qu'il rédige un livre sur la bombe atomique, de son invention jusqu'aux commémorations d'Hiroshima et de Nagasaki, en passant par les terribles récits de survivants et de leurs descendants, le récit se déroule aux premières loges des périls qui guettent le monde, entre menace nucléaire, dérèglement climatique, terrorisme et pandémies.


Pourtant, dans ce contexte qui a tout pour terrifier, la vie poursuit son chemin, dévidant opiniâtrement les destins individuels. le Japon a reconstruit ses deux villes martyrs, les survivants et leurs descendants subsistent malgré leurs récits épouvantables et leurs séquelles. Lui-même ramené à des préoccupations plus personnelles par son couple qui se déchire sur son impossibilité à concevoir un enfant, Paolo observe son entourage faire face à ses anonymes et minuscules batailles pour se tailler une existence. Relations de couple et parentalité, rivalités professionnelles et déséquilibre entre les sexes, conventions religieuses et sociétales : les drames intimes sont légion, souvent dévastateurs, même si parfois, à y bien regarder, quelque peu incongrus. Comment peut-on encore s'offusquer qu'un prêtre se marie, qu'un homme épouse une femme plus âgée ou qu'une femme prétende faire carrière, lorsque l'on s'angoisse pour le sort du monde ? Quoi qu'il en soit, de cette superposition entre l'intime et le planétaire, entre le particulier et le général, émerge progressivement un constat : la vie résiste à tout et, quelles que soient les souffrances endurées, finit toujours par renaître sous une forme ou une autre, tout n'étant qu'évolution et adaptation perpétuelles.


De l'anxiété des temps présents à l'apaisement que chacun devra trouver dans sa Tasmanie personnelle, là où il trouvera à se préserver, Paolo Giordano nous offre un grand roman contemporain, vaste fresque sociétale teintée d'autofiction et de reportage scientifique, soulignant l'étendue de nos ambiguïtés et de nos contradictions.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Le narrateur de ce roman, un auteur à succès, se trouve proche de la quarantaine dans une phase un peu difficile de sa vie. Son mariage avec Lorenza, qui a quelques années de plus que lui, traverse une crise ; les rapports avec l'adolescent Eugenio, fils d'un premier mariage de son épouse sont plutôt délicats et il cherche un bon thème pour un nouvel ouvrage.

Le récit couvre les réalités du monde dans la période de 2015 à 2020, telle la peur après les attentats du 13 novembre en France et le déclenchement de la pandémie, le mouvement "me too", le réchauffement de la terre et les menaces climatiques.

C'est justement ce dernier phénomène qui le conduit à Paris pour la grande conférence sur les changements climatiques du 30 novembre au 12 décembre 2015 et c'est à cette occasion qu'il fait la connaissance avec le scientifique italien, Jacopo Novelli, un personnage haut en couleur, avec qui il se lie d'amitié.

Certains désastres climatiques conduisent notre homme à se pencher sur les effets et suites atroces des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945.
Il en est tellement bouleversé, qu'il décide faire des effets radioactifs le sujet de son prochain livre. Dans le cadre de ses recherches, il se met en rapport avec un des rares survivants de cette horreur historique du bombardement de la ville de Nagasaki.

Il me faut signaler aux personnes sensibles que certains passages relatifs aux conséquences humaines de cette tragédie sont fort durs à lire.

Paolo Giordano, entre un séjour à la Guadeloupe et ses cours à Trieste, aborde une large variété de sujets, comme le syndrome de Cassandre, la jongle de Calais, la relation hommes-femmes dans le monde scientifique, l'alloparentalité... tout comme il fait défiler des personnages aussi divers que Marie Curie, Elon Musk et Nick Cave.

Le titre du livre se réfère à l'endroit où Jacopo Novelli essaierait de se retirer en cas d'apocalypse : l'île de Tasmanie, à 10 heures de ferry de Melbourne en Australie, loin des températures excessives et disposant de bonnes réserves d'eau douce.

Ce livre, qui paraîtra le 17 août en version française, constitue une approche très personnelle et intéressante des maux de notre temps et fait ainsi penser à son chef-d'oeuvre "La solitude des Nombres Premiers" de 2008, sans en avoir toutefois le même haut niveau exceptionnel.
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A l'occasion du “Grand Prix des Lectrices du magazine Elle” en 2020, j'avais eu l'occasion de découvrir la plume de l'écrivain italien, Paolo Giordano avec son très beau roman, « Dévorer le ciel ». Je n'ai donc pas hésité lorsqu'il m'a été proposé de lire son dernier, « Tasmania ».

Prenant d'abord pour thème le réchauffement climatique, son narrateur, physicien journaliste, doit se rendre au sommet du climat à Paris, en 2015, quelques jours après les attentats de novembre. L'auteur poursuit ensuite avec la bombe atomique et les débats inhérents à sa création.

Depuis la sortie cette été du film de Christopher Nolan sur l'un de ses créateurs, « Oppenheimer », ce sujet a été remis d'actualité avec la sortie de la biographie d'Oppenheimer ainsi que d'autres ouvrages à ce sujet.

J'ai aimé la façon dont l'auteur avait eu de traiter de ces différentes thématiques qui, au final, s'imbriquent assez bien. Alors que cette pléthore de thèmes différents peut dérouter plus d'un lecteur, j'ai totalement accroché à la construction du récit.

Le narrateur du livre, cet homme en crise, dont le profil est similaire à l'auteur lui-même, est très attachant, tout comme les personnages secondaires, si réalistes. Chacun de ceux-ci apportent bien quelque chose à l'histoire. Écrit d'une plume dont je reste conquise, le style fluide m'a accrochée très rapidement.

J'en ai beaucoup appris grâce à la partie consacrée au projet Manhattan qui se concrétisa par le largage des deux bombes atomiques sur les villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki. le texte est ponctué de témoignages de survivants qui sont touchants et émouvants.

Bien souvent, plus contemplatif qu'actif dans ce qui va mal, le narrateur se pose les questions quasi universelles de savoir ce que nous sommes, où nous allons et que va devoir ce monde.

Au final, j'ai beaucoup aimé ce livre très humain où l'auteur dévoile intimement ses tourments personnels, relationnels et professionnels. Définitivement, Paolo Giordano est l'un des auteurs à retenir en matière de littérature transalpine !
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Attention, événement de la prochaine rentrée littéraire, catégorie littérature étrangère .

Le surdoué des lettres italiens Paolo Giordano, que l'éditeur le Bruit du Monde a présenté en juin dernier à la Villa Gillet comme étant de l'autre coté des Alpes une rock star appliquée au monde littéraire sort en France son nouveau roman Tasmania, qui a bien cartonné en Italie.

Depuis La solitude des nombres premiers (Seuil, 2009), plus de deux millions d'exemplaires vendus en son pays, et équivalent du prix Goncourt en poche, tout ce que fait Paolo Giordano se transforme en or et on est allés le vérifier il y a quelques années.

Son dernier roman en date, qui marche un peu sur les traces d'un Michel Houellebecq transalpin, gros carton chez lui, continue de tracer cette même voie.

On y suit un narrateur qui semble très proche de l'auteur lui même. Journaliste écrivain à l'aube de ses 40 ans, il semble un peu à la ramasse, en mal d'inspiration, de sujets, de désir.

La crise environnementale mais aussi celle que traverse son couple avec Lorenza qui semble plutôt fatiguée de ses inaccomplissements, les attentats islamistes partout en Europe, la peur de l'atome, la rivalité entre les universitaires : tout ou presque est abordé dans une réflexion proche de l'autofiction …

Désinvolte et d'un fatalisme lucide , notre narrateur va rencontrer des personnages tout aussi décalés et désillusionnés que lui : un climatologue spécialiste des nuages, un prêtre qui a rencontré la femme de sa vie , une reporter borderline Peu optimiste, Giordano est pourtant convaincu d'une chose : chaque homme possède en lui sa propre Tasmanie, son île de liberté et de paix qu'il faut acquérir et défendre becs et ongles, malgré le climat anxiogène ambiant.

Et en ce qui le concerne, c'est au Japon, dans le souvenir terrible d'Hiroshima et Nagasaki, que notre anti héros désabusé trouvera quelques réponses à ses interrogations existentielles.

Un récit intelligent, à la fois drole et triste mais où personne ne pleure jamais, mais qui vous laisse une subtile mélancolie, ce sentiment d'impuissance et d'inéluctabilité...

Dans "Tasmanie", Paolo Giordano se met à nu- littéralement - dans une histoire qui lui ressemble trop pour ne pas être un peu vraie, et qui ressemble parfois- souvent à la nôtre.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Qu'est-ce qu'un nuage ? Un ensemble visible de particules d'eau très fines, liquides ou solides, maintenues en suspension dans l'atmosphère par les mouvements verticaux de l'air. En suspension dans l'atmosphère comme l'est le narrateur de Tasmania, un personnage qui ressemble de très près à Paolo Giordano, avec sans doute un peu de fiction pour accéder au rang de roman. de quoi s'agit-il ? de rien d'autre que d'une sorte de chronique de la vie d'un scientifique et écrivain blanc et hétérosexuel entre 2015 et 2020. Quelqu'un de concerné par l'évolution du monde (dérèglement climatique) et de déboussolé, aussi (féminisme), et tout autant préoccupé par la crise de son couple. Ceux qui ont modérément apprécié le livre lui reproche la quantité de sujets dans l'air du temps brassés ou effleurés car selon l'adage, qui trop embrasse mal étreint. C'est un point de vue mais c'est justement ce trop-plein qui fait le prix de cette confession d'un intellectuel plus ou moins aux prises avec la crise de la quarantaine qui approche. Au fond, il n'y a rien de neuf dans les interrogations qui saisissent Giordano : où va ce monde et quel y est ma place ? Passif, plutôt qu'actif, il est surtout contemplatif devant une certaine beauté, celle des nuages par exemple, et fasciné aussi par l'humain, jusque dans ses actes les plus atroces. A commencer par le choc des bombes sur Hiroshima et Nagasaki qui nous valent les pages les plus poignantes du livre. Mais sinon, le talent de conteur de Paolo Giordano, sa poésie et son ironie incluses, fait aussi merveille dans de simples considérations ou anecdotes, pour dire l'agitation humaine, très loin de la majesté des nuages.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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"Si j'étais obligé de sauver ma peau je choisirai la Tasmanie"
Sur ces paroles de Novelli, le scientifique italien spécialiste des nuages, le narrateur nous propose un plaidoyer pour la sauvegarde de la planète.

Le narrateur est écrivain mais aussi journaliste. Il doit suivre pour son journal italien les conférences de la COP21 à Paris. Mais il semble bien compliqué pour les pays de s'entendre et d'avoir des politiques efficaces.
C'est un jeune homme très attentif aux problèmes de la planète, au réchauffement climatique en particulier.

La période est compliquée personnellement pour lui aussi. Surtout dans sa relation avec sa compagne Lorenza, qui vient d'abandonner l'idée d'avoir un enfant avec lui, les choses s'avèrant plus difficiles que prévu pour tomber enceinte à son âge.
Il faut dire qu'elle a presque une décennie de plus que lui, ça n'arrange pas forcément la réalisation de leur désir.

Le roman est aussi prétexte à nous faire rencontrer quelques personnages atypiques. Un scientifique spécialiste des nuages. Un ami de toujours qui a des difficultés dans son couple et vit une séparation difficile, il a du mal à obtenir la garde de son fils. Un ami prêtre qui semble être amoureux d'une femme, mais alors, comment l'aider ?

Même si j'ai parfois trouvé le temps long, je me suis laissée porter par ses interrogations, ses recherches scientifiques, ses atermoiements à propos de l'avenir de la planète bleue qui nous protège et que nous massacrons pourtant un peu plus chaque jour.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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Ce roman ne va pas laisser indifférent, il va sans doute diviser et provoquer des ressentis extrêmes. Parce qu'il bouscule. Il génère des sensations bizarres et ça se passe sous l'épiderme. Au creux de l'estomac aussi. Ce n'est pas toujours agréable, loin de là. Mais n'est-ce pas la raison d'être de l'écrivain de mettre des mots sur ce qui dérange, ce qui fait peur, ce qui questionne jusqu'à l'insomnie ? Dans ce texte, Paolo Giordano saisit le marécage actuel dans lequel nous tous nous débattons, coincés entre la violence du monde et ses images de plus en plus agressives, les peurs face aux menaces d'un climat plus hostile chaque jour et nos difficultés personnelles dans une société qui isole, stigmatise et manque de sens. le narrateur lui ressemble beaucoup, journaliste scientifique et écrivain, la quarantaine en proie à des difficultés dans son couple face à son impossibilité de devenir père. Ses questionnements, initiés par les attentats de 2015 à Paris où il vient couvrir un sommet sur le climat, le poussent à projeter d'écrire un livre sur la bombe atomique, et ses enquêtes sur le sujet lui offrent un prétexte pour s'éloigner de Rome et de sa compagne, Lorenza. Grâce à son ami Giulio, il rencontre Novelli, spécialisé dans l'étude des nuages et leur corrélation avec le changement climatique mais également Curzia, une reporter de terrain et un prêtre amoureux. Peu à peu se dessine la complexité d'une réflexion freinée par l'absence de réponses cartésiennes ; de quoi finir de troubler un esprit habitué aux lois scientifiques. Comment faire si la logique mathématique le lâche ? Comment agir face aux menaces d'extinction de l'humanité et à la surdité des hommes ? L'obsession d'écrire sur la bombe atomique est une façon d'ausculter l'humanité dans sa tragique manie de destruction. Toutes ces questions sont examinées par un homme habitué à poser des raisonnements, à résoudre des problèmes mais qui, dans ses sensations rejoint le désarroi de l'individu lambda confronté à l'inconnu : comment être dans un monde où la violence est au coin de la rue et des écrans, où des jeux vidéo proposent des concours d'apocalypse atomique, où l'on regarde des vidéos de décapitation entre deux films pornos ? Il y a une tristesse diffuse à se dire que les bribes de poésie offertes par l'observation des nuages sont tout autant porteuses de menaces. Avec ce roman qui navigue sans cesse entre terre et ciel, Paolo Giordano saisit un état de malaise que je ressens moi-même régulièrement, sauf que lui parvient à le matérialiser avec des mots sans toutefois fournir l'antidote. Mais on apprend au moins quel est le meilleur endroit où se réfugier pour espérer survivre, au cas où... Un texte dont la force semble imprimée en moi pour un bon moment.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Pour commencer, soulignons que le narrateur de notre roman n'est autre que Paolo Giordano lui même, écrivain à succès, journaliste, professeur de physique

A l'aube de la quarantaine, confronté à de sérieuses incertitudes concernant le monde qui l'entoure, couvrant des événements tels que la COP 21 (2015, Paris, dans la foulée des attentats), il semble perdre progressivement la main pour corriger quoique ce soit à son modeste niveau. le monde s'épuise à vue d'oeil, l'horloge de l'apocalypse indique que la catastrophe ultime n'a jamais été aussi proche (2min30s). D'ailleurs comment pourrait-il en être autrement dans un monde où de brillants physiciens eux-mêmes ont ouvert la boîte de Pandore en créant la bombe atomique, dépassés par l'instinct humain qui veut que la destruction puisse l'emporter sur la dissuasion ?

Comment écrire, communiquer quelque chose de tangible, de novateur, d'humain, quand l'homme lui-même se débat dans des sentiments contradictoires pour courir insensiblement et collectivement à sa perte ?

Chacun tient en lui sa propre Tasmanie, son graal,son île de liberté et  de paix contre vents et marées, contre le sens d'une histoire devenue folle, entre terrorisme , pandémie, alors que l'homme et la femme eux mêmes ont tant de mal à communiquer, à se comprendre, à une époque où "me too" incite à faire violemment table rase du passé des inégalités. 

Dans un livre à géométrie variable, avec l'impression d'osciller entre essai et roman, Paolo Giordano dresse différents portraits attachants  qui se débattent entre l'intense possibilité d'aimer, Dieu, une femme, un enfant, un ami… et la réalité d'un monde désenchanté, en dépit de la multiplication des canaux de communication (plus Paolo fuit physiquement sa femme Lorenza, et plus son téléphone s'affirme comme un outil d'une communication permanente, répétitive, compulsive mais finalement aussi fugace que cache misère dans son contenu). 

La difficulté de communiquer harmonieusement, la quête incertaine du sens commun et individuel, la fluctuation et la force des sentiments maintiennent nos sens de lecteur en éveil. La lecture est fluide.

Une chose est certaine, chacun retrouvera une part de sa propre réalité dans cet univers, éveillant multiples questionnements et mises en perspective de notre propre Tasmanie. Un ouvrage original, profondément humain, qui ne laisse pas insensible et me donne personnellement envie de découvrir "la solitude des nombres premiers", grand succès initial de Paolo Giordano

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Livre reçu dans le cadre d'une opération Babelio.
Tasmania appartient au genre de l'autofiction et nous introduit dans le monde peu connu du journalisme scientifique, et des milieux scientifiques qui travaillent sur le climat.
C'est une série de tranches de vie plutôt désopilantes, en tous cas racontées avec beaucoup de second degré, et complètement décousues même si elles ont une logique qui se construit au fil de la lecture.
Tasmania est aussi une histoire d'amitiés avec de nombreuses rencontres professionnelles ou non qui se mélangent avec une certaine désinvolture. En filigrane de tout le récit, le narrateur prépare un livre sur les bombes atomiques lancées à Hiroshima et Nagasaki, et on en apprend beaucoup sur les dessous de l'histoire.
Cette errance saute joyeusement du coq à l'âne, presque sans prévenir, mais trouve toujours une suite quelques pages plus loin.
Bref le narrateur est partout sauf au chevet de son couple qui se délite, comme une sorte de fuite en avant, marquée de belles rencontres a l'italienne.
A recommander pour les amateurs d'auto fiction : comme du Emmanuel Carrere mais avec de l'humour et un peu plus de sens de l'humain. A recommander pour ceux qui veulent découvrir de façon romancée les coulisses de la vie scientifique internationale. A recommander aussi si vous vous intéressez aux ressentis des protagonistes de la science autour du climat.
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Nous suivons sur quelques années un journaliste scientifique, relativement paumé. Son couple bat de l'aile, ses projets professionnels aussi, et ses amitiés fluctuent, entre petites rancoeurs ou vraies trahisons.

A travers son histoire et son regard, ce sont différents sujets que l'auteur traite avec beaucoup de finesse et d'originalité : la question de la bombe nucléaire, fil rouge déchirant, celui du réchauffement climatique et de la catastrophe écologique en général, traitée par petites touches, sans lourdeur, mais sans faux optimisme non plus, celui du féminisme, enfin, dans une scène de haute volée qui va être un pivot du scénario.
Au delà de ces thèmes universels, l'auteur excelle à dépeindre le rapport du narrateur aux autres : jalousie entre universitaires, soutien (ou pas) à l'ami abandonné de tous, lien à son épouse de 10 ans son aînée...

Beaucoup de sujets abordés, donc, qui loin de gêner la fiction, la portent, lui donnent puissance et originalité.
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