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3,55

sur 2678 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec des si…on n'expliquera pas grand-chose. Dans Vivre vite, la narratrice suite une multitude de fils d'Ariane, elle démêle un écheveau, celui qui a conduit au décès de son compagnon une vingtaine d'années plus tôt, alors qu'elle s'apprête à quitter la maison qu'ils venaient d'acquérir juste avant l'accident de moto fatidique. La langue est claire, l'enquête presque indiciaire, le procédé implacable, pourtant la mort résiste… Derrière cette tentative d'épuisement des chaînes causales qui ont pu conduire à l'accident, derrière le recul permis par le temps passé et la structure narrative des ‘Si tel événement ne s'était pas passé…', pointent l'amour et la douleur insondable. La mort à travers les persiennes.
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« Vivre vite, mourir jeune » écrivait le rocker américain Lou Reed. Claude, le mari de Brigitte Giraud avait la quarantaine, il aimait la musique, le rock, la vitesse. Un inexplicable accident de moto lui a coûté la vie, à Lyon, le 22 juin 1999.

Dans une certaine euphorie, le couple venait d'acheter une maison dans le quartier de Croix Rousse, hélas Claude n'y a jamais vécu, il n'a pas eu le temps de l'habiter. Brigitte Giraud, âgée à l'époque de 36 ans, y a emménagé seule avec leur fils. « Un enchainement chronologique brutal : Signature de l'acte de vente. Accident. Déménagement. Obsèques » Une famille brisée.

Vingt après, l'autrice s'interroge toujours sur les circonstances du drame, elle opère un retour en arrière pour enfin comprendre cet enchainement de faits, en apparence anodins, qui ont conduit à l'inévitable. Elle « revient sur la litanie des SI qui a l'a obsédée pendant toutes ces années, et qui fait de son existence une réalité au conditionnel passé. »

Leur maison, après avoir longtemps résisté aux assauts des promoteurs, Brigitte Giraud vient d'en signer la vente. Il lui avait fallu vingt ans pour la rénover petit à petit. Les travaux étaient une chose, mais son obsession était autre, elle devait comprendre comment était arrivé l'accident, cet accident dont on n'a jamais expliqué la cause. le destin ? Dans ce récit très personnel, la narratrice fait une sorte de dernier tour du propriétaire et énumère toutes les conditions par lesquelles le drame aurait pu être évité. Une sorte de compte à rebours oppressant, d'innombrables "Si" qui auraient peut-être permis que Claude soit encore vivant.

Brigitte Giraud a reçu le prix Goncourt 2022 pour ce roman intimiste très touchant, écrit avec pudeur et simplicité. Cette récompense est, à mon avis, amplement méritée. Elle a été contestée par certains, ce que je trouve injuste et totalement déplacé. Comme beaucoup d'autres lecteurs, j'ai été accrochée par ce livre, qui se lit facilement. Et même si bien sûr on connait l'issue fatale, on ne peut s'empêcher de se poser de multiples questions et d'espérer vainement.

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Comme souvent la couverture m'a happé. J'ai vu ce livre chez mon libraire, lu la quatrième de couverture et j'ai été intrigué par le sujet.
Ce livre assez court se lit très vite mais apporte un flot de réflexion.
Si, tout part de là.
On s'est tous posé cette question : "si j'avais dit", "si je n'y avais pas été", "si j'avais joué au loto"... la liste est inépuisable.
Le Si ici fait référence aux événements qui ont eu lieu avant le décès par accident de moto de l'autrice.
Déjà je n'ai pas été plus touchée que ça par l'autrice, son mari, ou son fils. Je ne suis pas sure non plus que c'était une volonté de sa part d'ajouter un surplus de sentiment.
Pour moi l'essence du livre est dans cette réflexion de savoir si nos actions ou ce qui peut se trouver autour de nous peut jouer son rôle dans nos vies, dans nos incidents de vie (positif ou négatif). Voilà ce que j'ai aimé : la réflexion imposée.
Sommes nous maitre de notre destin ? le destion exsite-t-il ? Est-ce que tout est écrit d'avance ? Autant de questions existentielles que ce livre nous pousse à nous poser.
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L'auteure recense l'ensemble des « si » qui aurait pu éviter l'accident de moto mortel de son compagnon.
Cette culpabilisation est tout à fait normale et très humaine.
Face aux événements tragiques, nous regrettons, après coup, certains de nos comportements passés.
Je pense que cette clé de moto n'aurait jamais dû quitter la poche de son propriétaire qui hélas, par excès de confiance l'a déposée.
Témoignage bouleversant …
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Il est certain que Madame Giraud écrit bien. Que son livre se lit vite. Qu'il est accessible. N'empêche... la trivialité du propos, dans le sens de la description précise et sans affect de la suite de circonstances qui a ou pas d'ailleurs transformer brutalement sa vie il y a vingt ans manque singulièrement d'une autre dimension, quelle qu'elle soit : spirituelle, intime voire magique... quel est l'enjeu ors "Avec des si, nous pourrions mettre Paris en bouteille".
Le dernier chapitre, les dernières pages "L'éclipse" sont magnifiques et laissent entrevoir ce que ce livre aurait pu être, elles nous font enfin ressentir ce qui a pu être de profond, de magnifique dans cet amour avant qu'il soit interrompu, enfin les deux protagonistes existent...
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J'ai écouté mille fois des mélodies lancinantes, des guitares saturées et des voix de femmes qui ânonnent : fa-mi-ré-fa-do-ré, pendant que des coeurs font : la-la-la-la-la-la mais jamais, jamais, je n'avais lu de roman nourri de : si-si-si-si-si-si… 23 « Si » dont un seul aurait pu empêcher une horrible tragédie et laisser se jouer la mélodie du bonheur.
Ce roman est le questionnement inéluctable de Brigitte Giraud pour repousser la responsabilité sournoise qui s'immisce dans chaque phase qui précède l'accident d'un proche.
Claude, son mari, s'est tué en moto. Wheeling fatal en 900 CBR Fireblade.

20 ans plus tard, elle partage sa tristesse et son émoi, cherche les causes du drame et recommence sans fin les épisodes où les « si » auraient pu faire plier le destin.
Ce roman fait également revivre l'année 99 en musique, Claude était responsable de la discothèque de Lyon : Blur ou Oasis, PJ Harvey ou Dominique A, Iggy Pop ou Death in Vegas. Toute une époque imprégnée de New Wave où Chirac croquait encore des pommes et s'enfilait des « Corona », où Elie Kakou me faisait mourir de rire avec Mme Sarfati pendant qu'il mourrait du Sida et où Paco Rabanne prévoyait que pendant l'éclipse, si la station Mir s'écrasait sur la terre, ce serait la fin du monde.
Brigitte Giraud l'a réellement souhaité tellement sa douleur fut forte.
Finalement : « Noël au balcon, Paco Rabanne », j'adorais…
Il n'y a pas de « si », juste le livre de la rédemption de cette femme à la solide détermination mais de là à recevoir le « Goncourt » …
« On ne sait jamais ce qui serait arrivé si ce qui est arrivé n'était pas arrivé. »





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Je découvre cette auteure avec ce roman poignant. Et si, avec des si, on réécrivait l'histoire ? Il y a 20 ans, Brigitte perdait son compagnon dans un tragique accident de la route. Et si tout c'était déroulé d'une manière différente les jours/heures avant, est ce qu'on aurait pu éviter le pire ?

C'est un hommage touchant, doté d'une authenticité marquante que nous livre l'auteure. J'ai eu les larmes aux yeux, la gorge serrée, le ventre noué. La vie peut basculer d'une seconde à l'autre. Ce livre nous le prouve. Malgré tout, l'histoire est écrite à l'avance. Seul nos choix peuvent faire basculer la balance. Et la seule mémoire des gens qui restent peuvent faire perdurer celle des gens qui partent. On ressent tellement d'amour émaner de ce témoignage. L'amour, le vrai, celui qui ne s'estompe pas avec le temps. Merci pour ces mots qui parleront forcément à ceux qui ont perdu un être cher avec tant de brutalité.
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Vivre vite et très bon livre est très poétique mais je trouve que le nombre de si et un peu exagéré mais après c'est se qui donne du charme à l'histoire.

Pour moi il a mérité le prix Goncourt 2022 .
Je le conseil à tous Fan de littérature c'était la première fois que je lisais Brigitte Giraud et j'ai adoré.
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C'est bien écrit. L'autrice construit le récit de son deuil autour d'éléments connus, en particulier la volonté d'imaginer ce qui aurait pu être différent et la volonté de donner du sens à l'absurde. Elle utilise son histoire la plus intime pour amener ces éléments qui résonnent avec tous et c'est plutôt bien fait. Un livre agréable.
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Il aura fallu plus de 20 ans à Brigitte Giraud, pour faire le deuil de son mari Claude, décédé brutalement dans un accident de moto le 22 juin 1999. A l'occasion de la vente de la maison qu'ils avaient achetée ensemble mais, dans laquelle elle a dû vivre sans lui, l'autrice tente de "tourner la page", de comprendre les relations de cause à effet et les coïncidences troublantes, de rembobiner le fil des actions qui auraient pu empêcher l'accident... Et si... La liste des possibles est infinie...
Un récit digne et poignant.
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