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"Il faut croire que la vertu des hommes est un mensonge affreux. Il m'a dit qu'il m'aimerait toujours."

C'est un livre qui parle de la pureté et de la beauté de l'Amour.
Lui, c'est Hans, un chevalier errant, qui rencontre une Ondine, comme dans les contes...

Elle, c'est Ondine!
Une fée des eaux, fantasque et extravagante qui tombe immédiatement amoureuse de Hans.
"Le seul maître d'Ondine est la Nature. Elle tient sa syntaxe des rainettes et ses liaisons du vent."...

Les parents adoptifs d'Ondine, les nymphes et le Roi des Ondins mettent la jeune fille en garde.
-C'est un homme qui te trompera!

Ondine a 15 ans. Elle va renoncer à son immortalité et à ses pouvoirs, pour Hans.
"Je suis née depuis des siècles et je ne mourrai jamais."

Ondine est fraîche et pure et n'écoutera que son coeur !
C'est une jeune fille et Elle ne deviendra femme que pour l'amour de celui qu'elle aime. Et qui l'aime?
"On le dit plus bas... Mais comme les oreilles des poètes ne sont sensibles qu'aux chuchotements..."

Hans est un homme et comme tous les hommes, on peut le berner aisément...
Bertha, une femme, s'y emploiera.
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Lors d'un orage, Hans se réfugie dans une cabane de pêcheurs et demande une truite au bleu pour son repas, sans réaliser la réticence de ses hôtes à plonger le poisson vivant dans l'eau bouillante. Il tombe amoureux de leur fille adoptive Ondine, mais Ondine n'est pas humaine, pour épouser Hans, elle doit accepter le pacte des ondins : si Hans la trompe, il mourra et elle perdra la mémoire.
Ondine rejoint Hans à la Cour, mais elle n'est pas faite pour vivre parmi les hommes ; et puis elle doit se confronter avec Bertha qui était la fiancée de Hans avant qu'il la rencontre.
Une pièce qui commence en conte et qui se termine en tragédie, qui tourne autour de l'amour bien sûr, mais aussi de la tolérance, qualité peu répandue parmi les juges d'Ondine, des inquisiteurs.
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Ondine est une pièce de théâtre en 3 actes de Jean Giraudoux. Créée le 4 mai 1939 au Théâtre de l'Athénée, à Paris, dans une mise en scène de Louis Jouvet, avec Madeleine Ozeray dans le rôle titre et Louis Jouvet dans le rôle du Chevalier Hans, cette pièce est inspirée du conte Undine du romantique allemand La Motte-Fouqué (1777-1843).

Dans la mythologie, l'ondine est une naïade. À l'inverse des sirènes, l'ondine ne fréquente pas la mer et elle n'a pas de queue de poisson. Durant l'été, elle aime se tenir assise sur la margelle des fontaines, et peigner ses longs cheveux avec un peigne d'or ou d'ivoire. L'ondine aime également se baigner dans les cascades, les étangs, et les rivières, à la faveur des belles journées d'été. Il se dit que lorsqu'elle a les cheveux couleur d'or, l'ondine possède de grands trésors qu'elle garde dans un beau palais immergé. Dans la pièce de Jean Giraudoux, Ondine, fille des eaux, confiante dans la puissance de l'amour qu'elle éprouve pour le Chevalier Hans von Wittenstein zu Wittenstein, accepte le pacte du Roi des Ondins : elle quittera son monde des eaux vives et vivra son amour humain avec Hans. Mais si Hans la trompe, il mourra et Ondine retournera au Lac en perdant jusqu'au souvenir de son existence et de son amour terrestres.

L'histoire vous semblera peut-être banale (il existe des précédents avec les légendes celtes, avec Mélusine, avec les filles du Rhin, etc.) mais la pièce est admirablement écrite : vous serez transporté dans un monde merveilleux, puis vous constaterez la tentation dont sont victimes Hans (la tentation pour l'absolu) et Ondine (la tentation pour le genre humain), avant que nos deux héros soient happés et sombrent dans un drame dont la fin était inéluctable.

Le merveilleux ? Dans la pure tradition du conte de fées, le monde présente une grande cohérence intrinsèque et semble même figé : Auguste et Eugénie, humbles pêcheurs et parents adoptifs d'Ondine, ne manifestent aucune réaction aux événements qui touchent leur fille ; Hans - qui est un personnage simple, à l'aise dans l'odeur des cuisines (truite au bleu, jambon cuit) - accepte la magie qui peu à peu l'ensorcelle ; l'origine obscure d'Ondine et son aisance sur les eaux, les murmures de la forêt, les voix mystérieuses émanant du royaume des Ondins, la paillette d'or incrustée dans l'oeil de Violante, tous ces éléments permettent au lecteur d'entrer dans un monde féérique, néanmoins assorti de touches humoristiques (le chevalier décline pompeusement son identité mais le pêcheur lui dit « On m'appelle Auguste »; Hans dit à Ondine que la puce est le véritable ennemi du chevalier errant).

Hans et Ondine, victimes de la tentation ? Hans est certes un chevalier, mais un chevalier errant, un pseudo-guerrier, vaniteux, bavard, attiré par les femmes ; ensorcelé par Ondine, qui lui défait l'armure d'un claquement de doigts, Hans est tenté par l'imaginaire qu'elle représente et par le calme tout aquatique qui émane d'elle : séduit, voulant fusionner avec elle, il la singe, s'essaye à parler comme elle. Ondine est un être féérique, parfait (« ce que le monde a de plus parfait »), pur, spontané, naïf (elle envie les moeurs conjugales des chiens de mer), ayant soif d'absolu et de sacrifice (elle est prête à mourir pour Hans dès la scène 5). Mais, tout en affirmant sa féminité (« moi, je suis une femme »), Ondine est décidée à s'unir à Hans afin d'y gagner une âme, réconciliant ainsi l'Homme et la Nature.

Le drame ? Il y a un antagonisme permanent entre le monde féérique d'Ondine et le monde réel de Hans. Ondine perçoit les limites et les mensonges du monde des humains (« les bras des hommes leur servent surtout à se dégager ») mais aussi l'inconstance et la légèreté des promesses de Hans (« c'est bien au coeur, n'est-ce pas ? »). Elle doute (« je suis sûre que tu attends mon sommeil pour aller voir ton cheval »). La tension dramatique monte dès lors que le pari du mariage entre l'humain et l'absolu de la nature semble définitivement impossible.

Pleine de poésie, signée de dialogues d'une richesse remarquable, l'oeuvre (127 pages) se lit facilement. Vieux rêve panthéiste ? Regret romantique de la perte de l'harmonie cosmique ? Un « des plus beaux chants d'amour de la littérature française » (Colette Weil) ? En tous cas, une agréable découverte.
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J'ai eu du mal à m'y plonger ! (je sors ? non pas déjà, hein !).
L'acte 1, pourtant si important, ne m'a pas vraiment accrochée. du coup c'est vrai que j'ai mis un temps fou à le lire, ce petit bouquin.
Maintenant, les histoires d'amour, ce n'est plus du tout ma tasse de thé. Mais j'aurais lu cette pièce à 15 ans, nul doute qu'elle me serait restée gravée, moi qui garde comme livre "number one" "la nuit des temps" de cette époque. Car la passion d'Ondine pour la vérité me parle beaucoup.

Le style est superbe, très poétique. le ton varie suivant les situations, comique, poétique, tragique, voir plutôt dur par moment, notamment quand Hans répond à Ondine dans les scènes avec Bertha. (non pas la grosse...).

C'est une ode à la quête d'absolu de l'être humain, mais aussi le constat qu'elle est difficile, voire vaine dans certains cas. Si Hans va toucher du doigt cet absolu, il sera infoutu de l'attraper. La bêtise de l'homme qui ne reconnait même pas l'amour quand il le croise et ne s'en rend compte que quand il le perd, c'est très réaliste, très bien vu.
Hans est "bête", c'est amusant de voir Ondine le répéter. En fait, le plus dramatique selon moi dans tout ça, c'est surtout le fait qu'Ondine ne tombe amoureuse du chevalier que sur sa beauté. Rien d'autre... Tout dans cette pièce ramène à la superficialité des êtres. Même si Yseult semble un peu plus profonde... L'absolu de l'amour d'Ondine pour Hans est en lui-même totalement absurde. A se demander si pour Giraudoux l'absolu n'est pas un truc idiot après lequel on court pour rien, sur des illusions stupides. (je ne sais pas, je ne connaissais pas l'auteur avant ce livre)

Or il n'y a pas que du superficiel dans l'humain (bon à notre époque, il y en a beaucoup, ok ok). (Et pour le non-humain je n'en sais fichtre rien !).
Certains touchent l'absolu après lequel ils courent. Et y restent. Il suffit d'un peu (beaucoup) de volonté... Pi laissez-moi rêver, na ! Mdr !
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Il y a quelques jours, un ami me demandait quelle était ma pièce de théâtre préférée au XX°siècle. La réponse a fusé nette: "Ondine"!

Déroutante, inclassable, déconcertante, "Ondine" est pourtant d'une beauté troublante, déchirante. Un songe déguisé en drame, pétri de poésie et de féerie, de fantastique. Un pape des fous de mots oscillant entre le grotesque et le sublime. Un rêve aux contours flous pour dire l'absolu tout autant que l'inconstance. Une création un peu irréelle mais vivante.

Jean Giraudoux est allé chercher le sujet de son intrigue dans les mythes et les les légendes germaniques, ce qui en 1939 ne manquait résolument pas d'audace.
Ondine est une créature des eaux et des rivières, cousine des nymphes des légendes grecques et peut-être bien aussi de la petite sirène d'Andersen. Elle tombe éperdument amoureuse d'un beau chevalier errant: Hans. Si le jeune premier est bien tourné, si son sourire est ravageur et si l'or de sa chevelure rappelle celui du soleil, il n'est pourtant qu'un être humain. Un homme ordinaire. Ni plus, ni moins.
Ondine séduit le jeune homme à qui elle se donne pleinement tandis que les siens réprouvent cet amour qui la fera immanquablement souffrir. L'amoureuse fait alors un pacte avec les ondins: si un jour Hans la trompe, ils le tueront. Mauvais joueur entre tous, le roi des ondins exigent des ondines qu'elles séduisent le chevalier mais elles échouent. le mortel est bien épris de sa belle. Cependant, la vie de château et la malveillance des humains auront peu à peu raison du couple et Hans sera infidèle à sa naïade. C'est par Bertha, son ancienne fiancée, que le malheur d'Ondine viendra. Dès lors, c'est écrit ou presque, Hans doit mourir. Notre héroïne pourtant fera tout pour le sauver: mentir, s'humilier tandis que la révélation de sa véritable nature entraînera un procès dont elle sera l'accusée. C'est l'amour, la passion qui y seront jugés cependant et l'issue de ce simulacre de justice apportera avec elle les larmes et la mort.

Outre l'écriture et la création d'une féerie -et pour un homme de théâtre, cela devait/doit être un rêve de penser à la mise en scène d'une pièce telle qu'Ondine-, Jean Giraudoux propose ici une pièce sur l'amour à une époque où la guerre couvait, où la haine s'apprêtait à terrasser l'Europe.
Toutefois, toute romantique qu'elle paraisse au premier abord, "Ondine" n'est pas une oeuvre qui chante la passion à gorge déployée, une pièce qui roucoule. Non. Elle en livre même une vision pessimiste, noire et fataliste. Pour le dramaturge, il n'y a pas d'accomplissement dans l'amour qui est un sentiment destructeur qui ne mène qu'à la perte de soi-même et à la déception. Hans est un être humain, tristement réel et donc imparfait. Par là il est aussi incapable d'aimer comme Ondine, sans réserve ni condition. Il cherche pourtant cette perfection qu'il trouve chez la jeune fille de l'eau, entière, candide. Toutefois, il se lasse et pour continuer de lui plaire, elle cherche à s'humaniser, à perdre de sa perfection. Les deux amoureux s'aiment peut-être mais ne parviennent jamais à l'union parfaite, à la compréhension et l'acceptation l'un de l'autre. L'une devra renier son amour pour se retrouver enfin et l'autre en mourra...
"Ondine" parle d'amour mais toute sa féerie, sa beauté tendent à le désenchanter; à en dénoncer les vicissitudes et les artifices. Elle pourrait être déprimante cette pièce et elle l'est à bien des égards, pourtant, il en reste à la fin la stupéfiante beauté, la poésie et surtout la grâce d'Ondine. Elle échoue peut-être, mais elle a essayé d'aimer. Elle a aimé même, aussi loin et aussi fort qu'elle a pu. Et si c'était ça au fond le message de Giraudoux? Et si prendre le risque de la passion c'est ce qui transcendait notre pauvre condition humaine?
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La tragédie de Jean Giraudoux nous plonge dans un univers fantastique et poétique qui est assez sombre car "Ondine" est une pièce de théâtre sur l'amour impossible de deux êtres vivants dans des mondes différents.

Ondine est un joli prénom qui évoque les vagues et ce n'est pas par hasard puisque l'héroïne de 15 ans est une jeune fée des eaux vives qui aime se baigner dans les cascades, les étangs et les rivières. Mais cela, Hans le chevalier errant ne le sait pas. Il est venu s'abriter dans la maison d'Eugénie et Auguste le pêcheur, parents adoptifs de l'enfant trouvée au bord du lac.
Ondine est pure et naïve, c'est une ondine du peuple des ondins qui fait partie intégrante de la nature et possède une âme commune mais elle va tomber amoureuse du beau chevalier qui pourtant, possède toutes les caractéristiques de l'humain dont l'individualisme.
Bien que le roi des ondins avertit Ondine qu'il la trompera, ils se marient et vont à la cour où elle apprend l'hypocrisie et la jalousie. le pacte qu'elle a accepté c'est la mort de son mari si celui-ci la trompe. Et dans le monde des humains on n'est jamais sûr de rien. Ondine ne connaissant pas les règles de la cour, sa naïveté étonne, rafraîchit mais dérange et tout se passe mal. Bertha l'ancienne prétendante du chevalier va s'avérer être une ennemie brune de la blonde Ondine.

J'ai bien aimé l'univers proposé par Jean Giraudoux même si sa vision de l'amour destructeur basé sur la recherche de la perfection est pessimiste. Il s'agit bien d'une tragédie.
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Une nouvelle fois Jean Giraudoux aborde le thème de l'amour. Cette fois-ci c'est l'amour absolu et divin qui s'affronte aux faiblesses de l'amour humain avec ses conventions et ses compromissions. Ondine aime totalement Hans parce qu'elle n'est pas humaine ; Bertha aime Hans d'un amour convenable. Hans préfère l'amour superbe d'Ondine mais incline vers l'amour acceptable de Bertha.
Le thème est beaucoup plus simple que dans la plupart des autres pièces de Giraudoux ce qui lui donne un caractère plus léger même s'il s'agit d'un drame. Cela tient aussi à la candeur, à la franchise et à la fraîcheur d'Ondine. L'humour est également très présent dans des répliques qui sonnent toujours aussi justes. La situation finale et les dernières répliques sont particulièrement belles.
Malgré toute l'admiration que j'ai pour Jean Giraudoux, je suis toujours contrite par le grand classicisme des rôles féminins. Dans toutes les pièces de Giraudoux, les hommes et les femmes ont leurs propres places notamment dans la relation amoureuse ; ces places sont celles héritées des siècles d'infini servage (pour paraphraser Ferrat à la suite de Rimbaud) et ne sont pas remises en cause.
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Une très jolie pièce sur l'inconstance des sentiments humains.

Le style est parfois un peu déroutant, les répliques ne semblent pas toujours faire immédiatement sens, comme si les personnages se parlaient sans savoir vraiment s'écouter, mais cela participe au charme irréel de la pièce.

La véritable magie, la dernière réplique est juste... géniale!

bref je recommande sans hésiter!
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On peut difficilement être plus décalée que cette pièce de théâtre. Publiée en 1939, par Giraudoux, écrivain germanophile, située dans un Moyen Age imaginaire, elle se rattache à la mythologie germanique, au registre fantastique, féerique et poétique alors que l'Europe s'apprête à se suicider pour la deuxième fois en quelques années.
Ondine, créature fantastique des rivières tombe éperdument amoureuse de Hans, un chevalier errant mais être on ne peut plus prosaïque et ordinaire qui incarne le réel.Le roi des ondins l'avertit que si Hans la trahit, il mourra ce qu'il fera évidemment car l'homme est inconstant. Ondine tente de le sauver en vain. Elle est trop candide, trop entière, en quête de sacrifice et d'absolu pour s'adapter au monde des hommes. L'amour que tous les hommes recherchent incarne à lui seul cette quête d'absolu impossible à atteindre par les hommes. qui portent en eux la trahison et le mensonge.
Pièce magnifique, mélange constant de poésie, féerie, sublime et grotesque. Une vidéo d'une adaptation à la Comédie Française de 1974 avec une très jeune et très juste Isabelle Adjani est disponible sur le Net.
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Jolie pièce de Giraudoux qui nous raconte la liaison entre une ondine, une créature des lacs, et un chevalier. C'est assez mélancolique, parfois un peu drôle, mais d'un humour douloureux et romantique. Cela m'a fait penser, par bien des points à la Vouivre, de Marcel Aymé, notamment pour ce qui est de mêler le fantastique et le réel. J'aimerais bien la voir représentée.
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