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Citations sur Si je mens... Conversations avec Claude Glayman (101)

J'ai été irritée autrefois par les prises de positions de Simone de Beauvoir,non pas à cause de ce qu'elle disait,mais parce que la femme qui encourageait les autres à assumer leur liberté était elle,assurée matériellement d'un traitement de professeur agrégé, et moralement de l'appui indéfectible d'un homme .
"Je savais que si Sartre me donnait rendez- vous dans deux ans sur l'Acropole,il y serait...Je savais qu'aucun malheur ne pouvait me venir de lui".
La liberté comme ça, qui dit non ? C'est du travail en atelier protégé si j'ose dire ! Sécurité matérielle, sécurité affective...l'histoire de Simone de Beauvoir, qui est belle,parce qu'il n' y a rien de plus rare qu'une relation humaine réussie, est tout de mème,par rapport aux femmes,une imposture,involontaire,puisqu'elle ne peut pas dire : "Faites comme moi..." Qu'en fait d'exemple,elle est l'exemple mème de la femme vivant pour et par un homme, et n'ayant jamais eu en particulier,si je l'ai bien lue, à sacrifier rien de sa relation avec cet homme à la réalisation de son œuvre.
C'est une réussite probablement enviable,enviée aussi. Mais proprement inimitable et qui n'apporte pas une pierre à la construction d'une vie de femme quelconque.
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J'ai compris plus tard ce qu'était un ancien combattant . C'est quelqu'un qui a tué le dragon et qui croit que pour l’empêcher de renaitre, il faut " se souvenir", cultiver l'hommage aux mort,entretenir la flamme du sacrifice,interdire l'oubli aux plus jeunes, etc. Je n'en crois rien. Pendant qu'ils défilent devant la dépouille du dragon,celui ci a déjà pris une autre forme, il est déjà tout petit dans une autre peau.
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Ah ! J'aime les mots, et qu'on sache les peser ! Les tricoter aussi. Une pauvreté dont j'aurais peur, c'est celle qui tout à coup me viderait des mots et ne laisserait plus dans ma mémoire que : « Il fait beau »... « J'ai froid »... « Passez-moi le sel »... « Quelle heure est-il »... Je me souviens d'une compagne de cellule, un jour qu'elle n'en pouvait plus de solitude et d'inaction et où, pour la distraire, j'ai récité comme on chante pour calmer les enfants n'importe quoi, les vers qui me revenaient en mémoire... Quand elle a entendu : « Je passais vers les ciels bruns avec l'assentiment des grands héliotropes... », elle a répété : « l'assentiment des grands héliotropes... l'assentiment des grands héliotropes...», comme on suce un bonbon au goût surprenant. Et après, elle en voulait encore.

2301 – [Le Livre de poche n° 3729, p. 240/41]
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Ma tendance naturelle serait même de sous-dramatiser. De penser qu'il pleut toujours moins dans la rue que la fenêtre.

2206 – [Le Livre de poche n° 3729, p. 220]
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... Jean-Jacques Servan-Schreiber a cette façon particulière d'ignorer la « face noire » des autres. De jouer toujours leur face blanche. Leur bon côté, comme on dit, plutôt que leur mauvais. C'est le bon qu'il voit et dont il a mis, souvent, en lumière des richesses que les intéressés eux-mêmes ne savaient qu'ils recelaient. C'est pourquoi les gens lui en veulent tant quand ils perdent, pour une raison ou une autre, le contact avec lui.

1592 - [Le Livre de poche n° 3729, p. 149]
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(1940) - La dernière fois que j'ai vu Saint-Ex, c'était là, à Lyon. Il a sorti de sa poche l'éternel paquet de cartes avec lequel il était le plus agile prestidigitateur. Et il m'a dit : « Je vais faire le tour que vous préférer... Et après, je vous dirai comment on s'y prend... » Il n'avait jamais voulu livrer les secrets de sa magie...

1442 - [Le Livre de Poche n° 3729, p. 92]
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... nous savons bien, tout de même, que la société française du XVIIIe siècle a été l'une des plus débauchées qui soient. Et d'une façon générale, l'aristocratie. Ensuite, la grande bourgeoisie ne s'est privée de rien, elle non plus. Mais les hommes y ont superbement pratiqué cette séparation, à laquelle ils tiennent tant, entre leur femme - devoir, maternité, angélisme, migraine - et les femmes - plaisir, putains, enfer, mystère...

1393 - [Le Livre de poche n° 3729, p. 60]
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Tous ses hommes sont d'un autre temps, ils ne peuvent pas partager leur pouvoir. D'ailleurs, peut on partager le pouvoir ? Et comment ? C'est peut être la question la plus explosive de notre époque. Bien plus explosive que le partage de la propriété,si la propriété se n'accompagne pas du pouvoir.
L'ennui est que les gens qui réfléchissent à ce genre de problèmes n'ont généralement pas eu de responsabilités dans une entreprise. Rien que pour cela,je ne regrette pas d'en avoir, bien que cela n' ait jamais été pour me plaire tellement.J'aurai mème bien voulu voir,un temps, une affaire industrielle de l'intérieur. Un journal, c'est un peu particulier.
Mais il y a deux détonateurs aujourd'hui dans les pays développés: les femmes et le pouvoir dans l'entreprise,c'est à dire la participation à la prise de décision. Dans l'entreprise et la région au niveau politique.
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C'est beau Concorde. Etroit. On a un peu l'impression de voyager dans un cigare, mais dans un beau cigare. Dommage que ce soit invendable.
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Je ne verrais aucun inconvénient à vivre dans une société socialiste, et même à y être moins bien payée qu'un ouvrier qualifié, ce qui ne me paraîtrait pas tellement injuste puisque je fais un métier plus intéressant que lui. Mais qu'est-ce que je dis là ! En 1918, Gorki a payé trente-cinq mille roubles d'amende pour avoir publié dans son journal une nouvelle qui n'a pas été appréciée, et depuis 1918 aucun journal indépendant du pouvoir n'est jamais reparu en Russie – et dans une démocratie populaire d'ailleurs. Donc je ne serais plus journaliste, n'ayant pas de disposition pour l’apologétique...

2348 – [Le Livre de poche n° 3729, p. 276]
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